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Citations de Roger Vailland (88)


Roger Vailland
Dans les sociétés moribondes, l'ambition satisfaite a le goût amer de l'échec.
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… visage sans âge des femmes qui vieillissent avant d'avoir vécu.
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Ceux qui ne croient pas à l'immortalité de l'âme sont enclins à chercher le bonheur sur cette terre . Ils réclament leur part de biens matériels , ils exigent des augmentations de salaires , ils vont jusqu'à faire grève pour les obtenir . Les curés au contraire enseignent que le paradis est dans l'autre monde et que son entrée est réservée aux pauvres qui se seront montrés bien dociles ; malheureux riches qui se ferment la porte du ciel ........ c'est pourquoi les patrons entretiennent les curés ....
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D'inexplicables intuitions révèlent à une femme amoureuse que son amant est en train de la tromper. Par un phénomène analogue, Paris devina, dans la nuit du 20 juin, la fuite du roi.
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L'agronome a une voiture. Bon. Sur les routes du Sud, il lui est sans doute maintes fois arrivé d'être obligé de freiner à bloc, pour éviter un cycliste qui tourne brusquement sur sa gauche. Oui. Comment fait le cycliste ? Il tend le bras et tourne aussitôt à gauche, même si au même instant une voiture arrive à cent à l'heure derrière lui. Pourquoi ? Parce que c'est son droit. Il a tendu le bras, comme l'exige la loi; donc il a le droit de tourner. Il ne se demande pas si le chauffeur de la voiture qui arrive derrière lui aura la possibilité de freiner à temps. Cela regarde le chauffeur. Lui, puisqu'il a le droit de tourner, son honneur l'oblige a tourner, même s'il doit y perdre la vie. S'il cédait au chauffeur, alors que la loi lui donne priorité sur le chauffeur, alors qu'il a droit sur le chauffeur, il perdrait son honneur auquel il tient plus qu'à la vie.
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Je me suis aperçu que je pensais à Frédérique en termes d'animal. C'est une bête à respiration lente, à sang chaud.
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Quand à force d'avoir été battu, l'homme a admis qu'il est inutile d'essayer d'être heureux, il cesse de penser à sa fin. C'est qu'il a déjà cessé de vivre.
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Il hâtera le pas la dépassera et marchera un moment devant elle,pour qu'elle ait le temps de s'apercevoir qu'il n'est pas habillé comme un ouvrier.Elle devinera, à l'étroitesse de ses pantalons,qu'il est étudiant. Il est probable que les étudiants ont du prestige aux yeux des ouvrières. (Buchet-Chastel, 1977,p.67)
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Elle sortait beaucoup, mais, dans les bars, elle commandait du lait cru. C’est une forte nature. Il faut beaucoup de vigueur et d’amour de la vie pour, sans boire d’alcool, prendre quand même plaisir à fréquenter les bars.
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On ne bat pas une femme, même avec une fleur...
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Tel était le ton de l'époque. Les affaires du cœur n'ont plus de rapport avec la grandeur d'âme, comme dans Corneille. Le "courrier du cœur" a remplacé le code de l'honneur. On ne s'émeut pas du goût des jeunes pour l'héroïsme, on s'attendrit sur leurs bégaiements. Le jour même où l'on enterre les fusillés, hommes, femmes et enfants, dans les fosses communes, mêmes les magasines qui s'indignent des fusillades, publient sur leur couverture des photos de nourrissons. Cette société retombe en enfance. C'est la règle à la veille de grandes révolution. Saint-Just et Robespierre eux aussi commencèrent pas écrire des fadaises.
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Les rois disaient - nous voulons-,pour bien nous faire comprendre qu'ils voulaient à notre place ;le peuple n'avait pas le droit de vouloir ;le peuple n'avait qu'à se taire. (Buchet-Chastel ,1977,p.21)
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N'importe qui peut vendre l'Huma. Ce n'est pas un sacerdoce...
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Chatelard est un vieil ami du père de Busard. Ils ont mené ensemble la campagne électorale du Front populaire, en 1936, et en juin de la même année les combats contre les Croix-de-Feu, au cours desquels il arrivait que des coups de feu fussent échangés. En 1945, le père Busard laissa tomber, dégoûté que la classe ouvrière n'eût pas profité de la Libération pour prendre le pouvoir. Il avait également abandonné le syndicat; travailleur à façon, il se prétendait maître chez lui. il regrettait sans l'avouer complètement, le temps où il avait fondé avec des camarades l'Aube sociale, coopérative de consommation, épicerie-fruiterie-quincaillerie, et aussi café-brasserie, où se réunissaient les militants ouvriers (mais on s'était aperçu en 1914 que le gérant du café était un indicateur de police.) En ce temps-là, l'Aube sociale éditait un hebdomadaire socialiste, auquel Lénine, réfugié en Suisse collabora. Le vieux militant boudait aux formes contemporaines du combat politique...

793 - [Le Livre de poche n° 986, p. 105]
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Juliette commençait à s'ennuyer. Le coin de sa bouche s'abaissa. Je détestai cela, qui me faisait penser qu'elle aura un jour la lèvre marquée du pli de l'amertume.
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Il ne comprendra que beaucoup plus tard, que le mépris de la politique aussi relevait du sentiment qui s'exprimait par ailleurs dans le piano de sa mère et dans sa propre gloriole d'avoir un père qui pratiquait une profession libérale. (p.63- Buchet-Chastel, 1977)
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Tout ce que vous venez de dire - si joliment - ne prouve qu'une chose, c'est qu'à l'origine la "Résistance" n'a répondu à aucun besoin profond, n'a été qu'un jeu...pour vous...et sans doute pour pas mal de petits-bourgeois et bourgeoises de France.
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Il rentra dans l'appentis et essaya de lire un journal qui traînait, un grand quotidien de Lyon. Cela ne l'intéressa absolument pas. Depuis qu'il avait quitté l'école, il n'avait jamais lu un livre, ni même un journal, sauf l'Equipe et Miroir Sprint. Il ignorait tout ce qui se passait dans le monde, sauf les choses du cyclisme, et quelques mots entendus malgré lui au cours de conversations à l'usine ou chez son père; encore fermait-il volontairement les oreilles à ces mots-là, reflets des "salades" avec quoi, croyait-il, on essayait de l'empêcher de gérer à sa guise sa propre vie. Marie-Jeanne de même. Ils se trouvaient l'un et l'autre, ouvriers à Bionnas, ville ouvrière, où l'on s'était battu pour Sacco et Vanzetti, d'où des volontaires étaient partis pour défendre l'Espagne républicaine, dont les murs avaient été couverts d'inscriptions contre le général Ridgway, ils se trouvaient l'un et l'autre aussi ignorants des événements de leur temps que Paul et Virginie dans leur île. De telles singularités étaient encore possibles et même relativement fréquentes dans la France de ce temps-là.

794 - [Le Livre de Poche n°986, p. 216-217]
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Lever, détacher, baisser, trancher, séparer, jeter...
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Voilà à quoi il pense, en attendant que le voyant s'allume. Chaque seconde que bat la grande aiguille de l'horloge de l'atelier est ôtée à son délai de vie. C'est plus angoissant que de voir couler son sang.
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