Oppressé entre deux infinis, le temps et l’espace, pour se rassurer, pour se prouver à lui-même qu’il est libre de déplacer ses horizons, l’Homme veut bouger, voyager. Ce désir d’agitation, qui peut paraître dérisoire au philosophe, qui ne procure en fin de compte que déboire et écœurement, est pourtant si fort au cœur de certains hommes qu’il les arrache à leur existence, les déracine et les jette pantelants dans les pires hasards où l’on perd, santé, honneur, bonheur. C’est ce que les gens de plume appellent l’aventure.