... à en croire le seul Parlement (franc-comtois), il semblerait qu'à la fin de l'Ancien Régime, la Franche-Comté se trouvait encore mal à l'aise à l'intérieur de la monarchie française. Les remontrances du 1er septembre 1787 ne vont-elles pas jusqu'à établir une comparaison entre les princes de la maison d'Autriche « ces rois dignes de l'être qui, avec une exactitude religieuse, nous ont conservé notre constitution », et le roi de France, l'héritier de Louis XIV, à qui ils avaient cédé leurs droits sur la province et qui avait solennellement promis de les maintenir, promesse qui n'avait pas été tenue. Le Parlement va jusqu'à réclamer la protection de la reine Marie-Antoinette, parce qu'elle est princesse de la maison d'Autriche !
1931 - [p. 274]
Franche-Comté, terme familier et pourtant insolite ! D'ordinaire, en effet, les provinces n'ont point conservé de leur appellation médiévale le terme, devenu caduc, qui évoquait leur statut et la qualité de leurs maîtres (duché ou comté, par exemple), mais seulement le nom propre qui l'accompagnait, souvent tiré de la dénomination du peuple qui avait constitué ce regroupement territorial. Ici, au contraire, seule la référence à la situation féodale s'est maintenue, intégralement, au point qu'elle va jusqu'à garder au mot comté le genre féminin qui était habituel au Moyen Age.
329 - [p. 5 - Introduction]