AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Ledraveur


À son retour au Tibet, il fut obligé de les cacher, car le vieux roi était mort, l'héritier Thisong Detsen encore mineur et le clan hostile au bouddhisme exerçait le règne. Selon la Prophétie de Khotan, la princesse Kin-tch'eng fut alors atteinte d'ulcères, et des enfants de ministres moururent. Les adversaires attribuèrent ces calamités au fait que la princesse avait usé de son influence pour faire admettre au Tibet des moines de Khotan chassés de là par un jeune roi hostile au bouddhisme. De plus, à la suite de l'adoption du taoïsme comme religion officielle en Chine par son père, des moines chinois aussi s'étaient réfugiés au Tibet.
D'après des édits du jeune roi et de son successeur, rapportés par un historien postérieur, le roi lui-même était tombé malade. Le Bashe aussi raconte que le bouddhisme fut rendu responsable de certains cas de maladies et de morts et que le ministre beunpo qui exerçait alors le pouvoir promulgua une loi interdisant les rites funéraires bouddhiques (d'origine chinoise). Mais lorsque, devenu majeur, le roi Thisong Detsen prit le pouvoir et apprit ce qui s'était passé, il s'intéressa au bouddhisme avec la prudence requise face à l'hostilité de certains clans. Des livres bouddhiques, chinois et indiens, auraient été traduits. Selnang du clan Ba se serait rendu dans l'Inde, à Mahâbodhi et à la grande université de Neanda. Il aurait ensuite amené du Népal le moine bouddhiste Sântaraksita qui l'aurait ordonné moine en lui conférant le nom religieux Yeshe Wangpo. Il était obligé de se cacher au Mangyul, près de la frontière du Népal. C'est encore au Népal qu'il aurait rencontré le célèbre saint Padmasambhava qui est devenu le patron des ordres non réformés du Tibet. Le principal adversaire du bouddhisme, Mazhang Dompakye, ayant été tué dans un guet-apens, il fut possible d'inviter Padmasambhava et Sântaraksita. Le premier se distingua par des opérations de magie, mais fut bientôt obligé de quitter le pays, pourchassé par les fidèles de la religion Bön. La tradition tibétaine le dit originaire d'Uddiyàna, pays célèbre pour ses magiciens. Elle le relie aussi au pays Zahor où florissait le tantrisme, pays qu'on localise tantôt au nord-ouest de l'Inde, tantôt au Bengale. L'obscurité autour de ce personnage est si grande que le savant polygraphe Sumpa khanpo suppose, en 1748, qu'un “vrai” Padmasambhava serait resté longtemps au Tibet, occupé à dompter tous les démons et dieux locaux, et qu'un “faux” Padmasambhava, qui n'était qu'un médium du Népal, ne serait resté au Tibet que peu de temps. Quoi qu'il en soit, un grand ensemble de temples bouddhiques fut construit à Samye, en douze ans, à une date incertaine (vers 775 ?). Un temple indien d'Otantapuri (ou de Nâlanda) aurait servi de modèle.
p. 54
Commenter  J’apprécie          00









{* *}