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Critiques de Romain Delplancq (78)
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La Ville au plafond de verre

L’arnoire a fait la richesse de Korost. Enfin, d’une partie des habitants de cette prospère cité. Car seuls les forgiers et ceux qui gravitent autour du travail de ce matériau ont réussi à se bâtir une vie enviable. Les autres mènent une existence au mieux supportable, au pire misérable. Mais les tensions montent, d’autant que la guerre avec le voisin tourne mal. Le chaudron qui bout va finir par exploser.



On se trouve, à Korost, devant une cité assez classique dans ce type de littérature (et dans la réalité, il faut bien le dire). Extrêmement hiérarchisée. Avec ses classes sociales privilégiées par la naissance et l’appartenance au groupe des dominants, les forgiers. Avec ses classes sociales défavorisées. Essentiellement les verriers, ceux qui maîtrisent la technique non pas l’arnoire, mais de la charbine, ce matériau surabondant dans la région, mais qui n’a pas la puissance mystique de celui qui permet de confectionner des objets indispensables à la vie quotidienne. On retrouve par exemple ce genre de division dans la cycle d’Olangar de Clément Bouhélier : l’opposition entre les deux parties de la ville est nette dans Bans et Barricades 1 et 2 ; les dégâts colossaux d’une guerre avec un voisin puissant dans le volume suivant, Une Cité en flammes.



C’est l’occasion pour les auteurs, en sus d’une histoire entraînante, de distiller une critique sociale. Car ces travers que Romain Delplancq prête à Korost, on les retrouve quasi à l’identique dans nos sociétés où la naissance fait, pour l’essentiel, la réussite. Quelques rares exceptions servent d’exemple aux privilégiés qui affirment ainsi la force de leur modèle et font tout pour ne surtout pas le changer. Il leur réussit si bien. On a un indice sur cette volonté de l’auteur d’en découdre avec les inégalités dans les remerciements : « Ce livre doit aussi son âme à tous les hurluberlus qui ont rêvé d’émancipation et dont les écrits me sont passés entre les mains, de Karl Marx à Louisa Yousfi en passant par Gramsci, Friot, Fanon, Luxembourg, Weil et les autres. »



Et Korost est un parfait exemple de lieu où sortir de sa condition est quasiment impossible, tant le mépris est monnaie courante, tant l’éducation a imprimé ses critères dans l’esprit de tout un chacun. Ainsi, Istven, jeune homme venu du bas mais qui, grâce à son travail exceptionnel à l’école, a su se hisser jusque dans l’école des maitres de l’arnoire. Au quotidien, il comprend vite qu’il ne possède pas les codes et que la plupart de ceux qui le côtoient, venus de la classe supérieure, n’acceptent pas sa promotion. Ses origines leur déplaisent et ils n’ont de cesse de l’ignorer, de le rabaisser, de l’humilier. D’ailleurs, si Istven en arrivé là, ce n’est pas grâce à la société de Korost. Mais plutôt malgré elle. En effet, c’est la volonté et la force de caractère d’une institutrice, Enik, qui lui a permis d’ainsi s’élever. Cette femme a mis toute sa vie au service des enfants, créant une école en douce, sans existence légale, mais connue de tous ceux qui veulent donner une chance à leurs filles et à leurs fils. De l’autre côté, nous suivons également Katlik, jeune fille de bonne famille qui vient de perdre son frère à la guerre et qui ne s’en remet pas. Elle va mener une enquête pour découvrir qui était vraiment son frère, car elle s’est aperçue qu’elle ne le connaissait pas dans son entièreté. Et, évidemment, sans le savoir, elle va mettre son nez où il ne fallait pas. Au centre de ce secret qui risque de mettre à mal sa ville et sa hiérarchie pesante. Au centre du conflit qui va bientôt arriver aux portes de Korost et bouleverser de façon irrémédiable toutes les existences.



Même s’il ne révolutionne pas (sauf dans ses propos) la littérature de l’imaginaire, ce roman de Romain Delplancq offre un beau moment de lecture (et quand je dis beau, je parle aussi de l’objet, avec sa couverture façon vitrail, lumineuse et très réussie à mon goût). Je me suis immergé très rapidement dans son univers foisonnant (si foisonnant, d’ailleurs, que je me suis un peu perdu avec les noms au début, mais les belles cartes et un peu de concentration sont venues à bout de ce balbutiement initial) et j’ai suivi avec attention et inquiétude l’évolution des personnages. Malgré son nombre de pages conséquent, je n’ai pas senti de besoin de faire pause ni eu envie de le lâcher avant d’avoir découvert le fin mot de l’histoire. Une belle découverte, vraiment, qui me donne envie de découvrir les œuvres précédentes de cet auteur.
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La Ville au plafond de verre

Voici mon retour de lecture sur La Ville au plafond de verre de Romain Delplancq.

Korost bouillonne.

Dans la capitale économique de l'ancien empire des Trois-Terres déjà noircie par la fumée de ses verreries, on sent désormais la poudre des arquebuses. Ses rues regorgent de blessés de guerre et de réfugiés.

La cité crépite de tension entre ses très nombreux et très pauvres verriers et les riches et savants forgiers. Ces derniers sont propriétaires de l'arnoire, le mystérieux métal capable de transformer les rayons du soleil en énergie. L'alliage de leurs sciences a bâti la renommée de Korost ; leur rivalité préfigure son explosion.

Dans ce chaudron vivent Enik l'institutrice, Istven le jeune orphelin, et Katlik, la sœur éplorée.

Trois vies, trois destins emmêlés dans l'écheveau de fils tissés par les jeux de pouvoir de la ville.

Trois mèches allumées qui, peut-être, transformeront la poudrière en bombe.

La ville au plafond de verre est un très bon roman qui nous emmène à la découverte de Korost où les riches sont.. très riches et les pauvres.. très pauvres ! Résultat, la révolte gronde.

Nous suivons Enik l'institutrice, Istven le jeune orphelin, et Katlik, la sœur éplorée. Des destins qui s'entremêlent et pourraient bien allumer des mèches dans cette cité prête à exploser..

J'ai apprécié les suivre, découvrir ce qui va leur arriver. Leur personnalité est bien construite, assez fouillée. On ne s'ennuie pas une seule seconde avec eux et il y a de nombreux rebondissements.

L'histoire en elle même est classique. Il y a des très pauvres, des très riches, la révolte gronde. Ce n'est pas original en soi et pourtant, ça fonctionne très bien.

L'univers crée par Romain Delplancq est extrêmement riche, bien construit. il est important de bien suivre au départ car il y a de nombreux noms, au départ il ne faut pas hésiter à prendre des notes :) Une fois dedans, j'ai adoré ma lecture et j'ai eu du mal à lâcher mon roman pour aller travailler !

La ville au plafond de verre est une très bonne surprise qui aborde la lutte des classes avec une grande intelligence.

Je vous le recommande et le note quatre étoiles :)
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Le sang des princes, tome 1 : L'Appel des I..

Premier roman de Romain Delplancq et première partie d'un diptyque publié chez L'Homme Sans Nom, « L'appel des Illustres » a fait l'objet il y a quelques mois d'une réédition en format poche sur laquelle je suis tombée par hasard. S'il est désormais très rare que je cède à l'appel d'un ouvrage sur un coup de tête, sans m'être au préalable renseigné à son sujet, je n'ai cette fois pas pu m'empêcher de résister à la belle couverture de Gaelle Marco et aux promesses que laissant entrevoir le résumé. Et bien m'en a pris puisque cette lecture aura été une excellente surprise ! le roman met en scène une grande famille ducale, les Spadelpietra, qui ont su se tailler une réputation irréprochable tant auprès de l'aristocratie que du « bas-peuple ». Loin de se complaire dans les complots et les intrigues sordides qui occupent le reste de la noblesse, l'illustre famille prend soin de s'occuper de sa cité et de ses habitants, en améliorant leurs conditions de vie, en veillant à l'éducation de leurs enfants et en finançant tout un tas de projets qui contribuent à faire de Tandal une ville où il fait bon vivre. Bref, tout le monde s'accorde à le dire : les Spadelpietra sont un véritable modèle et ont bien mérité l'affection indéfectible que leur portent les gens du peuple, ainsi que l'influence de plus en plus grande qu'il exerce sur le royaume. L'incompréhension est d'autant plus grande pour le jeune Mical lorsqu'il manque de se faire enlever par des spadassins apparemment financés par la grande famille. Famille qui, manifestement, entend bien s'emparer de l'artiste par tous les moyens (y compris, évidemment, ceux parmi les plus discutables auxquels ils sont censés avoir renoncé...) La raison de cette attitude totalement contraire à la réputation immaculée dont se parent d'ordinaire les Spadelpietra ? Un tableau réalisé par le jeune homme et qui aurait des effets étranges sur les membres de l'illustre famille.



Difficile de ne pas se prendre au jeu de l'auteur qui parvient dès les premiers chapitres à capter l'intérêt du lecteur grâce à un très bon sens du coup de théâtre. le roman se lit ainsi rapidement et avec beaucoup de plaisir, quand bien même le rythme de ce premier tome demeure par moment un peu trop lent. Si l'ennui ne pointe à aucun moment, il n'en reste pas moins que le récit prend son temps et que le nombre de gros rebondissements est assez limité. Cela n'empêche pas le roman d'être captivant, d'autant que, si les événements vraiment déterminants ne sont pas nombreux, on sent tout de même que le danger n'est jamais vraiment très loin (même si on peine parfois à identifier la menace), ce qui renforce la tension qui habite une bonne partie du texte. La plume de l'auteur est quant à elle parfaitement maîtrisée : suffisamment fluide pour se faire oublier au moment opportun et ainsi rendre la lecture agréable, mais aussi suffisamment bien travaillée pour donner lieu à de beaux passages dans lesquels l'auteur peut se permettre de se montrer plus lyrique. La seule chose que l'on peut, à mon sens, vraiment reprocher à l'ouvrage tient à la manie franchement frustrante qu'a Romain Delplancq de nous laisser dans la même ignorance que ses personnages. L'auteur ne nous fournit en effet que très peu de pièces de ce complexe puzzle, ce qui empêche évidemment de se faire une vue d'ensemble des enjeux et de bien comprendre les motivations des personnages. Si la rétention d'informations s'avère certes efficace pour maintenir éveillée la curiosité du lecteur, elle peut aussi malheureusement nuire au récit, dans la mesure où on peut parfois s'agacer de voir les révélations tant attendues sans cesse repoussées. Ce n'est toutefois qu'un léger bémol, bien moindre en comparaison des qualités indéniables que possède par ailleurs ce premier tome.



Ainsi, si le rythme peut parfois sembler un peu lent, c'est avant tout parce qu'une bonne partie des chapitres ne servent pas tant à faire avancer l'intrigue qu'à immerger un peu plus le lecteur dans la culture dans laquelle baignent les personnages. Et c'est là l'un des gros points forts de l'ouvrage. le décor du royaume de Slasie a un petit côté Renaissance italienne, même si le territoire est ici unifié sous l'autorité d'un seul et même souverain. Tandal a toutefois des allures de cité-état, avec sa propre famille ducale à sa tête et sa relative indépendance. J'ai beaucoup aimé cet aspect de l'univers, même si on en sait encore trop peu sur l'histoire du royaume et son fonctionnement pour pouvoir bien appréhender tous les enjeux dont il est question ici. Si Tandal constitue l'un des décors les plus récurrents de ce premier tome, le lecteur passe cela dit la majeure partie du roman sur la route, aux côtés des Austrois, un peuple nomade composé de plusieurs clans se déplaçant de ville en ville pour faire bénéficier les habitants de leurs savoirs-faire. Et ceux-ci sont nombreux ! Artisans hors paires, ils sont par exemple réputés pour leurs automates et leurs innovations technologiques, à l'image des tenseurs, sortes de petites batteries qui leur permettent de faire avancer leurs caravanes et dont ils gardent jalousement le secret de fabrication. Mais si les Austrois sont accueillis avec autant d'enthousiasme partout où ils passent, c'est aussi et surtout en raison de leurs autres talents. Musiciens, comédiens, marionnettistes, poètes... : les Austrois sont avant tout des artistes d'exception ! L'auteur prend bien le temps de nous dépeindre le mode de vie et les règles qui régissent le fonctionnement de ces communautés dont on découvre les coulisses avec un émerveillement presque enfantin. Bref, leur réputation n'est plus à faire, et elle contraste très nettement avec la faible estime dans laquelle est souvent tenue cette même population aujourd'hui.



Le rôle déterminant joué dans l'intrigue par ces Austrois suffit à justifier le fait que la création artistique occupe elle-même une place centrale dans le roman. Or, décrire le processus créatif ou le rendu final d'un autre art que le sien n'est jamais chose aisée pour un écrivain. Comment retranscrire en mots l'émotion éprouvée à l'écoute d'un morceau, ou les sentiments qui nous traversent en découvrant pour la première fois un tableau ? Et bien Romain Delplancq, lui, y parvient très bien, et c'est cet hommage remarquable qu'il rend à l'art sous toutes ces formes qui contribue à donner un charme fou au roman. Vous aurez ainsi l'occasion d'assister au cours de votre lecture à un concert magnifique donné par un chef d'orchestre de génie, mais aussi à une représentation de marionnettes capable de conquérir tout un public de soudards pourtant peu amateurs de théâtre, ou encore à l'élaboration d'une toile de maître. Mais si les Austrois sont passionnés par leur art, ce qu'ils aiment avant tout, c'est de pouvoir le partager avec leur public. Ce peuple nomade est en effet considéré comme un havre de connaissances, apportant non seulement du divertissement mais aussi de la culture à des gens qui n'y ont d'ordinaire pas accès. Voilà un bel exemple de transmission et d'échange ! Reste maintenant à aborder la question des personnages, qui se révèlent eux aussi tout à fait à la hauteur. Difficile de ne pas se prendre d'affection pour les Austrois, à commencer par la famille Dael, composée de personnalités toutes très atypiques. Si les deux femmes de la famille séduisent par leur force et leur qualité de leader, j'avoue pour ma part avoir eu un petit faible pour les deux frères Basil et Philio : le premier est un jeune homme plein d'humour, débordant d'idées et d'énergie (au point parfois d'épuiser son entourage), et le second un grand mélomane et musicien de génie mais incapable d'avoir des interactions sociales « normales ». L'auteur tarde à nous faire véritablement rencontrer les Spadelpietra que l'on découvre essentiellement au cours de l'acte II, mais là encore le résultat est des plus réussi. La nouvelle génération de la famille apparaît sous un jour fort sympathique, qu'il s'agisse des jumeaux Jiani et Silva, ou de Kamil, tandis que les « anciens » semblent plus retors et plus difficiles à cerner.



Romain Delplancq signe avec « L'appel des Illustres » un premier tome et un premier roman hautement recommandable qui possède tous les ingrédients nécessaires pour faire passer un très bon moment aux amateurs de fantasy. On peut notamment saluer le talent avec lequel l'auteur parvient à mettre l'art (qu'il s'agisse de la musique ou de la peinture) au centre de son récit, ainsi que le soin avec lequel il dépeint une culture complexe et étonnante par bien des aspects. Une très belle découverte, que j'entends évidemment poursuivre avec la lecture du second tome.
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Le Sang des Princes, tome 2 : L'éveil des Répro..

« L’éveil des réprouvés » est la deuxième et dernière partie du « Sang des Princes », un diptyque qui a fait l’objet en 2018 et 2019 d’une réédition en format poche après une première parution chez L’Homme sans nom. Sans grande surprise, ce second volet vient confirmer le talent de Romain Delplancq dont la maîtrise suscite d’ailleurs d’autant plus l’admiration qu’il s’agit ici de son tout premier roman. On retrouve l’ensemble des protagonistes du premier tome, à commencer par les membres des clans austrois qui s’organisent dans les coulisses de Tandal pour récupérer l’un des leurs, emprisonné dans les geôles du palais ducal. Parmi eux les Daels sont les plus concernés par les manigances des Spadelpietra, cette grande famille ducale dont la réputation jusqu’à présent irréprochable a été récemment écornée par les agissements et la quête avide de pouvoir de certains de ses membres. On retrouve évidemment aussi les principales figures de cette famille dont l’inéluctable ascension (et les coups bas et manigances sordides qui en ont résulté) aura eu raison de l’unité, les jeunes héritiers ne souhaitant pas salir leurs mains et leur réputation en trempant dans les complots ourdis par leur mère et leurs oncles. Mais peut-on pour autant leur faire confiance ? Et si l’« Appel » se manifestait bel et bien chez eux mais de manière plus sournoise et discrète ? Contrairement au premier tome qui, sans être lent, prenait néanmoins le temps de poser et le décor et les personnages, ce second volume nous débarque directement au cœur de l’action et ne connaîtra dès lors que très peu de baisses de régime. De même, si le précédent opus avait tendance à sans arrêt repousser les révélations, histoire de faire mariner un peu plus longtemps le lecteur, l’auteur consent enfin ici à nous livrer les secrets qui entourent le passé de ses personnages et l’histoire du royaume.



Toutes les pièces du puzzle patiemment révélées dans le premier tome commencent ainsi à se mettre en place, et ce pour le plus grand plaisir du lecteur qui ne peut qu’apprécier l’habilité avec laquelle l’auteur a construit son récit. Les scènes d’action et les coups de théâtre se succèdent, de même que les confrontations tant attendues entre certains personnages emblématiques issus des deux camps. Le cadre, lui, n’évolue que très peu, toutes les bases de l’univers ayant été posées dans le précédent tome. On retrouve donc un décor proche de celui de la Renaissance italienne, quand bien même le territoire est ici unifié sous l’autorité d’un seul et même souverain. Tandal garde toutefois des allures de cité-état, avec sa propre famille ducale à sa tête et sa relative indépendance. Les Austrois et leurs coutumes continuent également d’occuper une place centrale dans le récit, et il faut bien avouer qu’il s’agit sans doute de l’une des plus belles trouvailles de l’auteur. Artisans hors paires, on les savait réputés pour leurs automates et leurs tenseurs, mais les innovations technologiques et les trésors d’ingénierie qu’ils dévoilent dans ce second volume restent sans commune mesure avec ce qu’on avait pu voir jusqu’alors. Les Austrois sont aussi et surtout des artistes d’exception, et, si le sujet a quelque peu été mis de côté ici, l’art reste malgré tout au cœur de plusieurs scènes qui se révèlent particulièrement marquantes. J’en veux pour preuve le magistral concert donné à l’occasion des noces royales et dirigé par Philio, chef d’orchestre de génie et mélomane dévoué à son art. Retranscrire par des mots les sensations et les émotions que nous procure la musique n’est pourtant pas chose aisée, mais, comme c’était déjà le cas pour la peinture, Romain Delplancq y parvient avec beaucoup d’élégance.



Le seul véritable reproche que l’on pourrait faire à ce second tome tient au fait que, l’action ayant pris le pas sur le développement entre les personnages, les interactions des uns et des autres sont sans doute moins nombreuses et moins développées que dans le précédent opus. Ça complote, ça fuit, ça s’organise pour riposter, ça échafaude de nouveaux plans, mais finalement ça ne communique plus que très peu. Cela n’enlève toutefois rien à l’attachement que le lecteur porte à la plupart des protagonistes, les membres de la famille Dael en tête, même si on mesure pleinement ici à quel point les récents événements ont pu transformer en profondeur le tempérament des Austrois. Lydie est beaucoup plus froide et calculatrice, écrasée qu’elle est désormais par le poids des responsabilités, Basil, personnage au départ très solaire, porte à présent en lui une part d’ombre qui le rend beaucoup plus difficile à cerner, de même que Mical, le jeune peintre qui s’est peu à peu départit de sa naïveté et dont la clairvoyance récemment acquise suite à son expérience traumatisante à Tandal peut parfois mettre mal à l’aise. Seul Philio, le chef d’orchestre, demeure finalement fidèle à lui-même, et c’est avec beaucoup de regrets qu’on voit le personnage trop rapidement s’effacer de la scène. Je suis un peu plus mitigée en ce qui concerne les rejetons Spadelpietra, mais cela tient sans doute au fait qu’on ne découvre véritablement les deux personnages que plus tard que les autres. Les « anciens » conservent quant à eux leur image de leaders retors et demeurent difficiles à cerner, à commencer par Jana, un personnage à priori détestable mais qu’on se prend pourtant à admirer et qui aurait sans doute mérité d’être davantage mis en avant. Il en va de même pour ses deux frères qui, bien qu’ayant chacun leur « moment de gloire », se font eux aussi plus discrets qu’auparavant, tout en demeurant aussi charismatiques.



Romain Delplancq signe avec ces deux volumes un diptyque de très bonne facture qui ne manquera pas de plaire aux amateurs de fantasy, qu’ils soient néophytes ou fins connaisseurs. On peut notamment saluer le talent avec lequel l'auteur parvient à mettre l'art au centre de son récit, ainsi que l’habilité avec laquelle il dénoue patiemment les nombreux fils de son intrigue. Une très belle découverte, que je vous recommande chaudement.
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La Ville au plafond de verre

Il va sans dire que l'objet livre est parfait. Je le trouve extrêmement beau et soigneusement conçu. On y retrouve de nombreux éléments en lien direct avec le texte lui-même. Ce n'est pas simplement beau pour être beau comme d'autres peuvent l'être.



Avec cet auteur, nous obtenons toujours beaucoup d'informations sur les mondes qu'il construit. Le début est souvent un peu moins fluide que la suite. Cependant, à mon sens, dans ce roman, la lecture est plus accessible que dans "Le Sang des Princes".



L'univers est fascinant et nous plonge rapidement au cœur d'une intrigue où une insurrection façonne le destin de trois personnages. On y trouve un mélange réussi de politique, de jeux de pouvoir, de moments de vie, d'une milice impitoyable, d'écologie et d'enjeux sociaux tels que la lutte des classes.



La forge occupe une place centrale dans l'histoire et est considérée comme "l'idée-geste de la perfection". Le roman est parsemé d'énigmes et de personnages hauts en couleur. La vie n'est pas facile pour eux.



Les trois vies qui vont se croiser, et ne craignez rien, car chaque début de chapitre est accompagné d'un dessin et du nom du personnage :



&#xNaN Istven Armok, jeune homme de 15 ans présent à l'école des forges. C'est un automnal qui considère la voie de l'arnoire comme le centre de tout. Son histoire familiale et ses difficultés d'insertion à l'école m'ont profondément touché.



&#xNaN Enik Sugo, une institutrice qui a vécu la chute de l'Empire et qui reste très mystérieuse malgré sa célébrité. Elle mène discrètement une enquête.



&#xNaN Katlik Felfedis, une sœur éplorée ayant perdu Attel, mort au front deux ans auparavant. Elle pose de nombreuses questions et ne se contente pas des idées préconçues. Elle étudie la voie de l'encre, la littérature à la Haute-école.



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Le sang des princes, tome 1 : L'Appel des I..

Salut les Babelionautes

Voila un Auteur dont j'avais entendus que du bien qui m'a conquis avec ce premier tome.

Romain Delplancq, avec ce diptyque dont le titre générique s'intitule le sang des princes, a su créé un monde imaginaire ressemblant a la Renaissance italienne.

La jeune Iarma, onze ans, cousine de l'Illustre duchesse Jana Spadelpietra, meurt dans d'atroces souffrances en contemplant un tableau peint par Mical.

On n'apprend pas exactement le pouvoir des tableaux de Mica, d'ailleurs lui non plus, mais c'est la raison qui pousse une organisation secrète, la Masse Noire, a vouloir le capturer.

Après ce drame, nous allons suivre le jeune Mical, peintre de talent, dans sa fuite devant les séides de la duchesse.

Mica va trouvé refuge et protection au sein du peuple nomade des Austrois, qu'on pourrait comparé aux tziganes, comme eux ils vivent sur les chemins a bord de roulotte, s'arrêtant pour monter leur scène.

Curieux peuple que ces Austrois, détenteur d'une technologie qu'ils protègent contre l'espionnage, sachant divertir les puissants par les arts du spectacle qu'ils maîtrisent a la perfection.

Romain Delplancq, au fil du récit, va vous envoûter sous sa plume magique ou son imaginaire va faire surgir des scènes parfois comique, parfois tragiques.

La foule des personnages que l'on va croisés sont bien campés et pour certains indispensables.

j'ai énormément apprécié Basil, jeune homme débordant d'idées et d'énergie, avec un humour astringent et acide.

Bref! vous aurez compris, L'Appel des Illustres m'a complètement emballé , au point de l'avoir lu d'une traite, me faisant du café a trois heure du matin pour pouvoir le terminer.

Je vais surveillé de prés les publications de Romain Delplancq et ce diptyque prendra sa place dans mon top cinq 2019.
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La Ville au plafond de verre

Après la parution de l’excellent diptyque du « Sang des princes », suivie d’une absence de plusieurs années sur la scène de l’imaginaire, Romain Delplancq revient en cette fin d’année avec un nouveau roman de fantasy. L’action se déroule dans une ville industrialisée, Korost, cœur battant de l’économie impériale en proie à une agitation sans précédent. Les causes de ce bouillonnement tiennent autant aux craintes suscitées par l’approche d’une armée étrangère ayant déjà conquis une grande partie de l’Empire des Trois-Terres qu’aux suites d’une insurrection populaire ayant eu lieu plusieurs mois auparavant et ayant causé la chute du régime impérial, remplacé par un système fédéral. Fer de lance de la révolution, Korost se caractérise par une grande concentration ouvrière, mais aussi par la présence de l’élite économique du pays, les forgiers, seuls capables de manipuler l’arnoire, métal aux surprenantes propriétés énergétiques ayant fait la richesse de la ville. A cela s’ajoute désormais toute une cohorte de réfugiés ayant fui la guerre, ou de soldats démobilisés et traumatisés après les lourdes défaites infligées par les troupes de la République des Deux-Cités. C’est dans ce contexte pour le moins explosif que l’on fait la rencontre de trois protagonistes aux profils très différents que les circonstances vont réunir. La première, Katlik, est une jeune femme issue d’une famille fortunée formée à la prestigieuse Haute école des Forges qui voit son monde voler en éclat lorsqu’elle apprend le décès abrupte de son frère sur le front. Le second, Istven, est lui aussi étudiant à la Haute École mais l’un des rares de l’institution à être issu d’un milieu populaire, un décalage qui va très vite l’handicaper dans son cursus. La troisième, Enik, est une enseignante à la tête d’une école clandestine dans laquelle elle tente d’instruire les enfants des ouvriers et ouvrières des quartiers pauvres. Trois destins qui vont s’entremêler suite à l’enquête menée par Katlik pour tenter de comprendre l’origine des recherches sur lesquelles travaillait son frère avant sa mort.



Captivant, le roman alterne entre le point de vue de ces trois personnages qui vont être mêlés aux profonds bouleversements politiques et économiques agitant la cité. L’auteur s’inspire très nettement ici du contexte de la deuxième moitié du XIXe, et plus spécifiquement de l’épisode de la Commune de Paris. On retrouve en effet la plupart des éléments du contexte si particulier de l’époque : une guerre piteusement menée contre une grande puissance extérieure, un changement de régime qui ne comble pas les aspirations populaires, sans oublier une cité dans laquelle les inégalités sociales explosent, autant d’éléments favorisant l’installation d’un contexte pré-insurrectionnel. Bien d’autres clins d’œil à la Commune émaillent le roman, l’un des plus flagrant étant le personnage d’Enik, institutrice charismatique et politisée qui rappelle par à bien des égards la célèbre militante anarchiste Louise Michel. Il en va de même du dernier tiers du roman sur lequel je ne m’attarderai toutefois pas ici dans la mesure où le déroulement des événements colle presque totalement à celui de l’épisode communard. Si vous êtes familiers de la période, vous verrez de toute façon venir la conclusion, sinon je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir. Le roman comporte donc une forte dimension sociale, aussi n’est-il guère surprenant de voir l’auteur citer en remerciement des penseurs tels que Marx, Gramsci, Friot ou encore Luxembourg. Le XIXe est en effet un siècle étroitement associé à l’émergence du socialisme et à celle de la question sociale sur le devant de la scène politique. Un bouillonnement idéologique et une volonté d’expérimentation politique que l’on ressent très bien dans ce roman qui met en scène des tentatives d’auto-gestion populaires, que ce soit au niveau de l’atelier, de l’école, ou de la prise de décision politique plus large au sein d’une assemblée. Enfin, l’influence du XIXe se manifeste également par le biais du degré de technologie possédé par les habitants de Korost ainsi que par la façon dont est organisée la production : utilisation d’équivalents d’armes à feu, présence abondante de petits ateliers dans lesquels les ouvriers et ouvrières sont embauchés à la journée…



La qualité du cadre dans lequel se déroule l’intrigue est toutefois loin d’être le seul et unique atout du roman. La dimension imaginaire du roman est par exemple particulièrement réussie et se concentre sur la technique utilisée par l’élite pour créer de l’énergie grâce à l’arnoire, matériau noble que seuls les forgiers peuvent manipuler après un cursus long et difficile à la Haute École des Forges. Pour familiariser les lecteurs avec le sujet et ses subtilités, l’auteur adopte la forme d’une enquête, celle que la jeune Katlik va mener pour tenter de comprendre l’histoire de ce frère soudainement disparu dont elle découvre peu à peu des pans méconnus de la vie. Ce choix narratif est particulièrement astucieux dans la mesure où il permet d’accrocher efficacement l’attention tout en ayant l’avantage de se mêler habilement au contexte politique et sociale en pleine ébullition de la ville. Parmi les autres choix narratifs opérés par l’auteur, on peut également mentionner la présence de quelques chapitres qui se décentrent du point de vue des trois personnages pour aborder les événements touchants l’entièreté de la ville et qui sont de mon point de vue très bien écrits. Les personnages sont également réussis, quand bien même la présence de deux adolescents en tant que narrateur/narratrice me laissait craindre au début de ma lecture que le roman ne lorgne un peu trop vers le young adult (je n’ai rien contre mais ce n’est pas du tout ma tasse de thé). Il n’en est rien et, si le récit met peut être un peu de temps à se lancer, on est finalement happé par chacun des trois arcs narratifs. Si Enik, l’institutrice, reste de loin le personnage qui m’a le plus émue, les deux autres ont également le droit à leurs moments de grâce qui auront sans aucun doute pour effet de les inscrire durablement dans l’esprit du lecteur. Il en va d’ailleurs de même d’une grande partie des personnages secondaires qui bénéficient d’un traitement soigné et qui donnent à voir à la fois la diversité et la complexité de la composition de la société de Korost dont on se familiarise aussi bien avec les beaux quartiers qu’avec la Haute École, les quartiers populaires, ou encore les quartiers périphériques peuplés de réfugiés issus de tout le continent.



Avec « La ville au plafond de verre », Romain Delplancq signe un roman palpitant et émouvant qui s’inspire étroitement du contexte de la fin du XIXe français, et plus spécifiquement de l’insurrection de la Commune de Paris de 1871. Mêlant considérations sociales et politiques, enquête familiale, et une bonne touche de fantasy, le récit ne souffre d’aucun temps morts et parvient à relancer régulièrement la curiosité du lecteur jusqu’à la toute dernière ligne. L’ouvrage marque aussi par la qualité de ses personnages ainsi que par l’émotion qu’ils parviennent à susciter, les rendant ainsi inoubliables. A lire !
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Le sang des princes, tome 1 : L'Appel des I..

Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce premier tome qui vient offrir une intrigue efficace jouant de façon percutante sur les mystères et les non-dits. L’auteur maîtrise clairement son sujet, offrant rebondissement et surprises pour ne pas perdre le lecteur, même si parfois il traine un peu en longueur histoire de retarder au maximum son cliffangher. L’univers est l’un des gros points forts du roman, se révélant soigné, travaillé et efficace, proposant un monde fictif typé renaissance où les Artois, un peuple d’artiste et d’ingénieur, ont la part belle au milieu de jeux de pouvoirs, même si certains aspects auraient, selon moi, mérité plus de développement. Les personnages se révèlent humains, complexes, entrainants et on s’attache finalement assez rapidement à eux, même si parfois certains tombent un peu dans une légère caricature. La plume de l’auteur est soignée, envoûtante, même si quelques fois on sent le premier roman et l’envie de trop en faire. Ce qui peut, par contre, se révéler un peu frustrant c’est que ce tome fait un peu trop tome d’introduction, n’offrant que des questions et peu de réponse, mais de mon côté cela m’a donné envie de lire la suite surtout au vu de la conclusion surprenante.





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La Ville au plafond de verre

Katlik Kelfédis, jeune étudiante en forgerie qui vient de perdre son frère, Attel, à la guerre. Enik Sugo, institutrice d'une quarantaine d'années qui s'occupe illégalement de l'éducation des enfants des verreries. Istven Armor, adolescent issu des verreries accepté comme étudiant forgier qui compte bien apporter sa pierre à l'édifice des découvertes sur la forgerie et l'arnoire.



Excepté le fait que tous trois vivent et puissent se croiser à Korost, capitale qui a construit sa prospérité, et celle des Trois Terres, par la découverte, il y a cent cinquante ans, d'un métal aux propriétés exceptionnelles, l'arnoire, l'on pourrait penser que peu de choses les relie. Mais chacun, au carrefour d'un moment-clé de son existence, va lier son destin aux autres, ainsi qu'à celui de la ville au plafond de verre, et à celui de la révolte qui gronde, de plus en plus fort, au sein des verriers, cinquième roue du carrosse quant à un mot à dire au sein de la politique des Trois Terres. En effet, la fédération, mettant au pouvoir les forgiers et les barons-tessons, vient de voir le jour depuis peu avec la chute de l'Empire, se trouve toujours engluée dans une guerre contre la toute-puissante République des Deux Cités, et ne fait que renforcer les inégalités préexistantes en raison des décisions qu'elle prend.



Derrière une alternance de trois voix narratives et une intrigue plutôt classiques du genre se cache un roman qui prend le temps de laisser découvrir ses subtilités, de personnages, de style, qui dessine un univers riche, décrit avec une grande clarté, qui se laisse glisser vers une histoire cohérente de bout en bout, qui nous happe de plus en plus, qui nous transporte vers un dénouement certes fataliste, mais prenant tout son sens ainsi, qui nous fait nous attacher à nos trois protagonistes, avec une préférence personnelle pour Enik, à mon sens véritable Louise Michel korostienne.



Car oui, ce roman, par ce qu'il nous raconte – enfin me semble-t-il –, fait résonner une époque historique qui m'est bien familière, qui m'interpelle, et m'a toujours interpellée, celle de la Commune. Et c'est sûrement, pour cette raison aussi, qu'il m'a emmenée autant avec lui, et de plus en plus, au fil des pages.



Je remercie les éditions L'homme sans nom et NetGalley de m'avoir permis la découverte de la ville au plafond de verre. Je lirai bien volontiers d'autres oeuvres de Romain Delplancq, dont j'ai apprécié et la plume, et l'esprit.
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Le sang des princes, tome 1 : L'Appel des I..

Ce premier tome du diptyque présente de nombreux aspects intéressants. On y retrouve une pléthore de rebondissements, des personnages bien construits et des scènes qui gravitent autour des arts et de la haute société, le tout dans un univers imaginatif riche.



L'auteur possède un style d'écriture agréable, bien que j'aie remarqué quelques longueurs. Le rythme n'est pas nécessairement frénétique, ce qui peut parfois déranger, mais il n'est pas pour autant lent.



J'ai été captivé par les nomades, notamment par leurs caravanes équipées de batteries leur permettant de se déplacer plus facilement. Ces batteries doivent être rechargées dans certains villages où les nomades ont passé des accords pour séjourner quelques jours.



En revanche, le pouvoir de certains tableaux découverts ici n'est pas véritablement expliqué dans ce tome. Je ne sais pas si cela sera abordé dans le tome suivant, mais j'espère sincèrement que oui, car cela suscite du questionnement !



Il convient de noter que la magie ne joue pas un rôle prépondérant, ce qui diffère de ce que j'ai pu lire dans d'autres romans fantasy. De plus, l'auteur nous plonge directement dans son récit, nous laissant découvrir son monde. Il y a également une alternance des points de vue, parfois avec des ellipses temporelles.



N'oublions pas cette fin qui donne envie de plonger dans le tome 2.
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La Ville au plafond de verre

J'ai eu un coup de coeur pour ce livre, plusieurs du moins, le premier pour la couverture et le second pour l'histoire et ses personnages !



La couverture est un reflet de la ville et de son histoire. L'auteur a su construire la ville et son environnement de manière très complète avec son passif, toujours nécessaire pour bien comprendre l'actualité et ce sans y mettre des longueurs très vite indigestes ! La représentation en est aisée et de fait agréable.



Ses personnages ne sont pas caricaturaux malgré le fait qu'ils sont représentatifs de leur classe sociale, car bien évidemment une ville devenue riche et spécialisée ne peut que creuser des écarts entre les habitants et c‘est là que nous arrivons au coeur du roman : la lutte des classes, l'inévitable et inamovible lutte des classes que l'on retrouve partout et de tout temps !



Le récit autour des personnages commence par son cercle rapproché qui s'élargit jusqu'à se croiser avec celui d'un autre personnage. Une structure que je trouve efficace et intéressante pour se souvenir de tout ce qui importe sur chacun !



Et autour de ces histoires personnelles et communautaires, celle de la conquête de pouvoir et de territoire ! Romain Delplancq nous happe dans une fresque qui pour être intimiste de prime abord devient universelle, où la morale n'est pas reine !



Un de mes coups de coeur de cette année ! Une histoire fascinante.



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Le Sang des Princes, tome 2 : L'éveil des Répro..

Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai attendu si longtemps pour lire cette suite et fin de la fresque politique et magique imaginée par Romain Delplancq. J'avais déjà beaucoup aimé ce mélange d'univers de saltimbanques et d'intrigues politiques à l'italienne du tome 1, ce fut encore plus explosif dans le second tome où j'ai frôlé le coup de coeur.



Ma lecture remontait pourtant à loin, je n'avais pas relu mes notes et je me suis plongée comme vierge de tout le début de l'histoire, pourtant sans forcer la plume de Romain Delplancq m'a de suite raccrochée à l'histoire, tout d'abord grâce à une introduction qui pourrait aider les éditeurs à écrire des résumés bien meilleurs que ceux qu'on trouve en général en 4e de couverture, mais aussi grâce à une plume qui nous prend vraiment par la main pour nous réintroduire dans cet univers pourtant riche. Bon, je n'aurais pas craché pour quelques pages en début ou fin de tome rappelant qui était qui, mais c'est quand même facilement revenu.



Pourtant on ne peut pas dire que le début soit plan plan. On est au contraire dès les premières pages replongés dans cet univers de complots explosifs des romans de cape et épée que j'aime tant, mais avec une pression plus forte, plus urgente et une ambiance de saltimbanque et d'espionnage juste hyper savoureuse. Le rythme de l'histoire est enlevé et du début à la fin, l'auteur nous emporte dans les multiples intrigues à tiroir qu'il a imaginé, qu'elles parlent de politique, d'histoires de famille ou de magie.



On se retrouve ainsi face à une histoire où les héros ont toujours quelque chose à faire, un plan d'évasion à concocter, une fuite à mettre en place, des épreuves à surmonter, des révélations familiales à digérer, des recherches à faire ou une contre-attaque à mener. La mise en scène de chacun de ses pans de l'intrigue est de haute volée grâce à une plume très cinématographique. Par exemple, la couverture de Gaelle Marco pour ce second tome correspond à merveille à une certaine scène explosive ! On est du coup totalement immergé dans l'histoire.



Celle-ci pourtant se complexifie dans ce second tome, faisant des liens entre les différentes familles rencontrées. Si au début, on peine un peu à suivre, on voit peu à peu se dessiner un très beau tableau complexe et tragique où magie, drame personnel, drame familial et politique se mélangent. J'ai adoré le rôle central des Spadelpietra dans tout ça, ce sont à la fois les grands méchants de l'histoire mais aussi les moteurs principaux de celle-ci et bien plus encore. Chaque personnage de cette famille est extrêmement bien travaillé par l'auteur pour nous en révéler ici des nuances inattendues, notamment en lien avec ce fameux Appel.



La magie de l'histoire fut aussi un élément complexe et magnifique à découvrir. Elle s'entremêle avec l'histoire tragique de cette famille et celle de nos héros saltimbanques. Par contre, même arrivée aux ultimes pages, j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris de cet Appel, notamment de ses origines... Cependant, j'ai trouvé ça magnifique la façon dont la famille de Mical d'un côté et celle de Silva et Jiani de l'autre plongent dans tous ces mystères. L'auteur nous réserve bien des surprises avec eux tout au long de ces près de 700 pages.



Il faut dire qu'il a imaginé un monde foisonnant que les héros vont sillonner ici. En sortant de la ville, sujet du premier tome, on découvre tout un monde autour, un monde où les plans des Spadelpietra va semer le chaos, un monde qui va chercher à répondre à cette menace. Nos horizons s'ouvrent alors aussi en conséquence et j'ai adoré suivre les projets, notamment scientifiques et mécaniques, qui certains vont dresser face à la menace de ce Duché.



Tout en nuance, tout en finesse, l'auteur va ainsi peindre une fresque complexe peuplée de nombreux personnages profonds et marquant qui, parfois loin des clichés qu'on leur avait collé au début de l'histoire, vont évoluer de manière inattendue et savoir nous toucher. Ainsi, j'ai vraiment beaucoup aimé le nouveau Mical, bien plus réfléchi que le précédent. J'ai été émue par sa femme Lydie, de tous les combats, ainsi que son oncle Cyril, véritable bouclier humain. Mais c'est surtout la fameuse Jana Spadelpietra qui risque de me rester en mémoire, alors qu'on la voit bien peu, parce qu'elle se révèle bien plus torturée que ses plans déments ne le laissaient croire et que j'ai été touchée par sa triste relation avec Oeil-de-Givre et Sybille. L'auteur a vraiment su capter mon attention avec tous ces personnages formant au final une grande famille ballottée par le destin.



Ce destin implacable qui est à l'origine de toute cette fresque et que l'auteur se sera fait un plaisir de tordre dans cet ultime volume aussi riche en action qu'en développements intimes et quête de soi. Ce destin qui aura mis en branle des forces tellement puissantes et si bien mise en scène par un auteur imaginatif et très visuel. Ce destin qui aura su toucher et parfois arracher notre coeur pour le piétiner avant de le remettre en place. C'est une belle histoire tragique que cette destinée torturée des Spadelpietra et de leur ville Tandal.



Conclusion :



Grâce à ce diptyque passionnant, j'ai découvert une nouvelle plume de la fantasy française qui m'a ravie par sa virtuosité tant j'ai eu le sentiment de voir sa plume courir sur les pages et partir à l'aventure avec ses héros. Des héros que Roman Delplancq a su magnifiquement bien écrire pour nous les rendre attachant et leur donner une belle profondeur humain, jamais totalement pure, jamais totalement impure. Tout n'est qu'affaire de nuances chez lui et celles-ci furent dans des teintes qui m'ont plu. Sa magie s'est transférée de ses doigts aux pages de ce roman avec cet Appel si unique et ces tenseurs tellement explosifs. J'ai vraiment été fascinée par cet univers et je serais ravie de découvrir ce que l'imagination fertile de l'auteur pourra le pousser à inventer encore dans les années à venir, que cela soit inspiré à nouveau comme ici par la richesse des intrigues politiques italiennes et l'ingéniosité gouailleuse du monde des saltimbanques, ou que cela soit totalement inédit. A bientôt j'espère !
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Le Sang des Princes, tome 2 : L'éveil des Répro..

Voilà, l'énigme est résolue - même si j'ai trouvé les explications finales un peu "vaseuses". On sait sur quelle musique dansaient les Spadelpietra. Mais sa résolution aura coûté cher en vies et en rêves brisés. C'est intéressant de voir comment l'Appel modifie le comportement des uns et des autres et comment la guerre et la trahison auront raison du mode de vie austrois. Aucun des survivants n'est le même homme/femme qu'au départ. Cette partie-là est bien rendue, tous les personnages sonnnent vrais, même Mical dans son étrangeté.

Par rapport au premier tome, le paysage est élargi aux pays voisins qui sont pris dans les machinations des Spadelpietra (et des Austrois) et l'enjeu du conflit grandit. Delplancq a trouvé un bon équilibre entre les deux niveaux de narration : c'est toujours au travers des personnages qu'on appréhende les éléments politiques et sociaux.

En bref : Un auteur à suivre.
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Le sang des princes, tome 1 : L'Appel des I..

Un bon moment passé en compagnie du peintre Mical et de ses amis nomades. Un bon moment malgré la tension et la menace incessante de son emprisonnement, avec un élargissement progressif des enjeux. D'une vulgaire vengeance immédiate pour la mort d'une des leurs, on passe à un mystère qui régit les plus hautes sphères de la famille Spadelpietra et finalement à une ouverture qui met en jeu l'ensemble du monde inventé par Delplancq.

L'auteur sait comment raconter son histoire: il n'y a pas énormément d'action mais nous sommes entraînés à la suite de ses personnages, tous attachants ou énigmatiques, pris dans des contraintes et des difficultés croissantes. Nombre d'entre eux sont jeunes au début de l'histoire et nous découvrons le monde et sa complexification à leur côtés, un monde où la magie semble venir des arts, ce qui est plutôt original.

Bref, j'en suis maintenant au stade de : "et alors? qu'est-ce qui arrive après? " et je m'en vais acheter le second tome !
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Le Sang des Princes, tome 2 : L'éveil des Répro..

Salut les Babelionautes



Dans ce tome deux du diptyque Le Sang des Princes de Romain Delplancq nous retrouvons nos héros après leur fuite de Tandal, ou les Austrois grâce à leur secrets technologiques, ont réussis faire sortir le Prince après son Mariage qui devait le faire héritier de la Couronne.

Mais les complots de la duchesse Jana continuent et il s'ensuit une guerre ou les Austrois ont tout a perdre.

Mais ils vont ramasser le gant, et réunir autour de tous ceux qui voient clair dans ses desseins.

Après beaucoup de péripéties, ou l'action sera omniprésentes, les révélations faites a la fin m'ont estomaquées, je ne m'attendais vraiment pas ça.
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Le Sang des Princes, tome 2 : L'éveil des Répro..

En Résumé : Je ressors plutôt mitigé de ma lecture de ce second tome de ce diptyque qui m’a moins convaincu que le premier tome. Le soucis vient, je trouve, que ce récit aurait pu être « condensé » en un seul tome, là où en proposer deux livres dileu trop le récit et hache un peu trop le rythme de l’intrigue. Pourtant il y a quand même de bonnes choses dans ce livre, je pense tout d’abord à l’univers avec cet aspect très renaissance qui ne manque pas d’attrait avec ces Austrois et la technologie qu’ils apportent. J’ai trouvé dommage par contre que l’aspect politique de ce monde perde énormément de sa complexité pour n’offrir qu’un simple duel entre Austrois et Spadelpietra. L’idée de l’appel et les révélations qu’il apporte sont très intéressantes et, je trouve, bien traité. Maintenant même s’il y a une tentative d’offrir un aspect très énergique au récit avec pas mal d’action et de rebondissements j’ai trouvé que les deux premiers actes de ce livre trainaient trop en longueurs en tournant en rond avec énormément de flashbacks pas toujours utiles. Ainsi l’accumulation de personnages, qui fonctionnait plutôt bien dans le premier tome devient une contrainte à force de redites. Cela n’empêche pas un ou deux personnages de sortir du lot, mais d’autres paraissent être trop présents sans que cela apporte grand-chose. Il y a aussi, je trouve, beaucoup trop de dialogues qui en deviennent un peu trop lourds. Alors le dernier tiers relève un peu le niveau, amenant enfin un construction plus fluide et les révélations que j’attendais depuis la fin du tome précédent. Concernant le style, je ne sais pas si j’ai évolué depuis ma lecture du premier tome, mais j’ai trouvé que l’auteur en faisait trop que ce soit dans l’accumulation d’adjectifs, l’abus de métaphores ou d’allégories. Mon retour mitigé vient peut-être aussi de moi, près de 3 ans se sont écoulé entre ma lecture du premier et de ce second tome, mon avis aurait peut-être été différent si je les avais lu plus rapproché, je n’étais peut-être ainsi plus le public cible.





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Le sang des princes, tome 1 : L'Appel des I..

coup de cœur artistique 🎨



🖼️ un univers impresionniste…non impressionnant 🖼️



Si vous poussez la porte de l’atelier de Mical, vous y trouverez peintures, pinceaux et autres toiles d’envergure. Mais ce ne sera pas tout. Car un tableau aurait … tué ? Et pas n’importe qui: une petite fille de la famille des Spadelpietra. La toile de fond est posée magistralement. Les couches peuvent être superposées sans crainte.



🛠️ une mécanique qui ne s’enraye pas 🛠️



Première couche, on ajoute des nomades aux dons de mécanique incroyables. À la lisière (quoique même carrément !) steampunk c’est le petit plus qui a fait la différence pour moi ici. Les différents peuples évidemment n’ont guère d’atomes crochus et pourtant… Apprendre à coopérer et vivre ensemble au gré d’intrigues et autres mélanges de population va être leur objectif. Il y a un joli message de tolérance planté dans ce texte et espérons qu’il germe et croisse dans l’esprit de chaque lecteur .



🎶 de pianissimo à forte 🎶



C’est là le talent de l’auteur : nous servir une fresque d’intrigues et de personnages qui court sur plusieurs années tout en nous gardant éveillé sur l‘objectif de ceux ci. L’écriture est géniale , je me suis régalée ! Les pages sont assez denses et quand bien même leur nombre n’est pas si conséquent, je vous conseille de rester concentré et alerte mais vu la qualité du récit ça ne devrait pas poser souci.



🎨 une palette d’émotions 🎨



Je terminerai avec un très gros point fort : je crois que je suis passée par toutes les émotions possibles durant ma lecture ! De l’aventure, de l’amour, de la fraternité et sororité, de la trahison, de la fidélité, du courage, de la tristesse… ça fait partie du package « le sang des princes » alors n’ayez pas peur de l’excédent de bagages et embarquez au sein de la caravane des Austrois!



De la Fantasy de qualité , une duologie complète à l’univers incroyable : qu’attendez-vous? 😉🖼️🎨🛠️🎶
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Le Sang des Princes, tome 2 : L'éveil des Répro..

Après un bon premier tome, voila un excellent second tome qui conclue à merveilles cette fresque familiale.

Dès les premières pages je n'ai pas pu lâcher ce livre. Très prenant, tous les mystères et lignes flous qu'à pu soulever le premier tome, sont épaissis, travaillés et trouvent un sens pour se résoudre dans celui-ci. Des retournements de situation, du suspense, comment expliquer la tension et la passion que j'ai eu à lire, à dévorer ces 526 pages, qui nous tient en haleine. Avec un univers et des décors qui nous font voyager, on plonge la tête la première dedans. Il y a entre les lignes quelque chose d'addictif qui nous donne envie de lire toujours plus. Je dois bien avouer qu'à trop vouloir me gaver de ce récit j'ai du rater quelques éléments et je ne suis pas sure d'avoir saisi toutes les explications des dernières révélations. Ce n'est pas bien grave ça m'obligera à relire cette série^^.

La fin a su rester surprenante jusqu'à la dernière ligne. Pour nous prendre à contre pied de tout ce qu'on croyait. Il n'y a bien qu'une petite chose qui me titille et qui me fait espérer un deuxième cycle sur Philio et Basil... Ca serait tellement bien !

Les personnages sont multiples. Aucun ne prend vraiment l'avantage sur les autres. Ils sont tous aussi importants les uns que les autres. Ils sont complexes, bien approfondis. Tous un peu torturés et mystérieux, ils nous réservent des surprises. En tout cas ils sont attachants et on adore les suivre.



Une très bonne série qui mérite d'être découverte.
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Le Sang des Princes - Intégrale

La flemme de faire une critique par "acte" !



Pour faire bref, premier tome qui nous plonge dans un univers riche, fouillé, intéressant, émaillé de multiples rebondissements. Du prévisible cependant, dès la centième page pour moi. J'ai trop assimilé les codes de nombreux genres entre lecture, jeux de rôle, en plus d'être sérievore...



Second tome en deçà même si la fin surprendra ceux qui ne s'y attendront pas. Cela n'enlève toutefois rien à l'intérêt des thèmes abordés, à la structure du récit, et à cet univers méritant d'être découvert.



Doublon de chapitre, coquilles, répétitions, utilisation hasardeuse des guillemets, et de vocabulaire en vieux français tranchant net avec le style global ont malheureusement gêné ma lecture... Si l'erreur est humaine : Auteur et éditeur sont supposés travailler de concert pour éviter ces désagréments. Quelques exemples :







Une lecture ayant donc démarré sur les chapeaux de roue pour s'achever en demie teinte, néanmoins divertissante.
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La Ville au plafond de verre

Après mon coup de cœur pour le second volet du Sang des Princes, je vous présente mon coup de foudre pour son spin-off qui peut se lire de façon indépendante : La Ville au plafond de verre !



Cette fois, Romain Delplancq s'est contenté d'une seule ville pour créer son intrigue, mais pas d'inquiétude : il y a bien assez à en dire. En son sein, couve une rébellion à laquelle ne sont pas préparés nos trois héros, pourtant ils y joueront un rôle décisif. Les deux premiers pour découvrir les secrets de l'arnoire, ce matériau qui a fait la fortune des forgiers, et la dernière pour préserver les intérêts du peuple au-delà de toute corruption.



En bref, un chef-d'œuvre de fantasy qui narre avec autant d'intelligence que d'émotion l'histoire d'une ville en insurrection !
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