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Critiques de Romain Renard (108)
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Melvile, tome 3 : L'histoire de Ruth Jacob

Il y a trois semaines, Paul Rivest reçoit un appel de sa mère l'informant que la maison de sa grand-mère a été vendue. Aussi l'envoie-t-elle récupérer ses affaires avant que la ville ne soit noyée. Voilà déjà 25 ans que Paul n'est pas retourné à Melvile. Là où il passait ses mois d'été chez sa grand-mère jusqu'à l'été de ses 14 ans. L'été du drame. Il faisait alors la route en sens inverse, en compagnie de ses parents venus le chercher dès le lendemain de l'incendie. Chez le notaire, les papiers de la vente de la maison étant prêts, il n'a plus qu'à signer, la Compagnie qui va construire le barrage étant pressée de clôturer toutes les ventes. C'est alors que Paul apprend que sa grand-mère avait hérité des scieries Tréjean qui ont fait la fortune de la ville. Une nouvelle que le jeune homme peine à croire mais qui va l'obliger à rester deux jours à Melvile. Puisque l'hôtel a maintenant fermé, l'épicier le met en relation avec Beth qui veut bien lui louer une chambre. Ces deux jours sur place vont lui permettre de comprendre les raisons de l'héritage de sa grand-mère mais aussi de lever le voile sur ce qui s'est passé 25 ans auparavant...



Ce tome 3 (qui peut se lire indépendamment des précédents) à clôt magistralement cette trilogie, Les chroniques de Melvile, tenues par Thomas Bauclair étant un album à part. L'on suit le retour de Paul sur les lieux de son enfance, avant que la ville ne disparaisse sous les eaux du barrage en construction. Ce sera l'occasion pour lui de se souvenir de son ami, Thomas, qu'il revoyait tous les ans, de Ruth Jacob, la fille du pasteur dont il est tombé amoureux, du drame qui l'a dévasté, mais aussi d'en apprendre plus sur sa famille, visiblement emplie de secrets enfouis. Envoûtant malgré cette noirceur ambiante, cet album dense (400 pages) fait montre d'une force incroyable et d'une profondeur remarquable. Aussi bien sur le fond que sur la forme. En effet, Romain Renard tisse un scénario captivant, foisonnant et puissant, et alterne intelligemment passé et présent pour mieux nous immerger dans l'histoire de Paul. Graphiquement, ses planches sont tout simplement sublimes. Pénétrantes, immersives, d'une grande intensité. Aussi bien celles lumineuses du passé que les sombres du présent. Un trait parfois flou, parfois presque photographique. Et des décors majestueux.

Un album magistral !
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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Samuel Beauclair s'est réfugié pour quelque temps dans la maison de son père, à Melvile. En proie à de nombreux doutes, en quête de l'inspiration qui ne vient pas, il passe une grande partie de la journée sur la canapé, se lève tard, prend une douche et s'en va au village acheter ses paquets de cigarettes et ses bières. Pourtant, sa femme Sarah, enceinte, le pousse chaque matin à rappeler son éditeur car celui-ci s'impatiente de ne rien recevoir. En effet, son premier roman ayant connu un certain succès et qui plus est, Samuel étant le fils du grand romancier Thomas Beauclair, tout le monde attend de lui une nouvelle œuvre. Ce matin-là, il voit une annonce qui recherche un ouvrier pour des travaux de peinture et de rénovation. Il emporte avec lui le numéro de téléphone. De retour à la maison, il s'enferme dans le bureau de son père, s'installe devant sa machine à écrire mais rien ne vient. Il décide alors sur un coup de tête de répondre à l'annonce, quelques sous seraient effectivement les bienvenus pour calmer les huissiers ou rassurer Sarah. C'est ainsi qu'il fera la connaissance de David et sa sœur Rachel, deux personnes qui pourraient bien changer sa vie...



Bienvenue à Melvile, petite bourgade entourée de montagnes, de forêts majestueuses, de contes et légendes et ses habitants si accueillants. C'est ici que Romain Renard plante son décor pour nous raconter l'histoire de Samuel Beauclair, un écrivain en manque d'inspiration et portant avec lui un lourd fardeau. L'auteur a su distiller à merveille ici et là des non-dits, des secrets enfouis, des blessures si profondes et des silences si pesants, faisant pointer le doute, la pression et l'interrogation quant au personnage de Samuel. Et, il y aura cette rencontre entre Rachel et David qui fera tout basculer. C'est avec brio et sensibilité que l'auteur a su explorer l'âme de chacun, l'amour et ce passé si lourd à porter. Mais bien au delà du récit captivant et finement amené, c'est avant tout un album au graphisme impressionnant et bluffant. Jouant somptueusement avec les ombres et le cadrage, offrant de superbes planches aux couleurs automnales et avec ce coup de crayon si expressif, l'auteur a su retranscrire toute l'émotion qui se dégage de cette magnifique histoire.



Melvile... j'y retourne de suite...
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Melvile, tome 2 : L'histoire de Saul Miller

Saul Miller, la cinquantaine, vit seul, au fin fond de la forêt de Melvile, défendant toute personne de pénétrer ses terres et de venir y chasser. Il aime se promener dans la forêt, admirer les étoiles et la nature environnante. Professeur d'université à la retraite, il donne cependant des cours particuliers à la petite Mia, qu'il garde de plus en plus souvent pendant que Paz, sa maman,va travailler en tant que serveuse à la taverne de Melvile. Saul apprend des tas de choses à Mia tout en l'emmenant se balader en forêt. Il s'est beaucoup attaché à elle. Il s'est également beaucoup attaché à Paz, avec qui il entretient une relation. Un matin, très tôt, il se fait réveiller par le bruit d'un moteur. Deux hommes, des chasseurs visiblement, cherchent à pénétrer dans sa propriété. Ils lui expliquent que traverser son terrain leur éviterait un détour de deux heures. Saul refuse aussitôt. Le ton monte, les deux hommes le trouvant malpoli et condescendant. Même s'ils finissent par partir, Saul se doute qu'ils vont revenir...



Romain Renard plante à nouveau son décor à Melvile en nous proposant un deuxième album qui n'est pas une suite mais une histoire parallèle. Après avoir croisé le chemin de Samuel Beauclair, nous faisons connaissance ici avec Saul Miller, quinquagénaire solitaire, se sentant harcelé. Est-ce bien réel? Est-il victime de son imagination ? Devient-il paranoïaque? Dans ce thriller campé au coeur de cette forêt dense, grandiose et éloignée de tout, la tension va crescendo et l'angoisse, jusque-là tapie, refait surface. L'auteur dépeint ici aussi le portrait d'un homme complexe, fragile, torturé et au passé trouble. Un scénario angoissant, presque fantastique, dans lequel les secrets enfouis refont surface. Graphiquement, Romain Renard nous offre de magnifiques planches mêlant dessin au fusain, feutre et photographies dans des tons sépia.

Pour couronner le tout, Romain Renard, également musicien, nous propose une bande originale pour accompagner cette lecture.

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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Samuel Beauclair vit reclus dans la maison familiale à Melvile. Après un premier roman prometteur qui le place sur les traces paternels (son père était un auteur de renom), il se heurte à la terrible page blanche, au grand dam de son éditeur.

Hanté par un passé douloureux qu’il a indirectement provoqué, il répond à une petite annonce pour un job. Au contact de son nouvel employeur, il reprend gout à la vie.

Mais, les fantômes sont toujours présents.

Quelle belle surprise que ce « Melvile », Romain Renard que je découvre m’a emporté par son ambiance dès la première page. Je dirai même dès la couverture. Graphiquement magnifique, couleurs tantôt chaleureuses, tantôt angoissantes, il y ajoute un scénario habile qui nous tiens en haleine de bout en bout. En proie à ces démons intérieurs et ces blessures à vif, le portrait de Samuel Beauclair est complexe et tourmenté. Mélangeant onirisme et réalité, l’univers de R.R. emporte l’adhésion sans aucun bémol. Ce roman graphique est une belle réussite.

Un tour par « Melvile » s’impose.

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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Y a des moments dans la vie où rien ne va . Heureusement , pour contrebalancer , parfois , c'est pire .

Samuel Beauclair nage dans un malheur presque parfait . Un second roman au point mort , une femme enceinte avec qui il communique de moins en moins , non , vraiment , y a des jours où il vaut mieux rester coucher surtout lorsque ce sentiment de mal-être perdure jour après jour .

Ajouter à cela un héritage familial difficile à porter de par la renommée pesante de son écrivain de paternel , feu Thomas Beauclair , dont il parvient difficilement à s'émanciper . En un mot comme en cent , ça craint !

Retranché dans la maison familiale , sise à Melvile , en attendant vaguement qu'un signe quelconque vienne perturber ses mornes journées , il décide de répondre à une petite annonce l'amenant à faire la connaissance de Rachel et David sans se douter un seul instant que sa vie vient déjà de basculer .



Po , Po , po , c'est triste , sombre et désabusé mais le plaisir pris à partager la noirceur d'un tel récit est incommensurable .

Plusieurs raisons à cela :

Primo : un scénario abouti , sans failles , mêlant habilement passé et présent , n'hésitant pas à titiller l'onirisme et évoquer d'ancestrales légendes locales tout en restant parfaitement cohérent . One point !

Deuxiemo : des personnages aux visages ultra expressifs soutenus par un harmonieux mélange de fusain et d'encre . Des clairs-obscurs somptueux . Two points !

Trimo : un album difficile à appréhender de prime abord . Les zones d'ombre pullulent . Le personnage principal suscite autant de sympathie que d'inquiétude . J'avoue qu'à la découverte DU twist final , je me suis empressé de tout relire en accordant aux dialogues un tout autre sens . Bluffant . Tre , vier und cinco points ! Grand chelem largement mérité pour un Romain Renard qui aura mené son projet de A à Z .



Si vous êtes à la recherche d'un fantastique récit introspectif évoluant en une nature aux forts accents Canadiens , ne cherchez plus , Melvile vous ouvre ses portes .



Melvile n'est pas belle ville , et c'est tant mieux…



Un grand merci à Babélio et aux éditions Le Lombard pour ce pur moment de bonheur .
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Un hiver de glace (BD)

Mais en voilà une idée qu'elle est bonne de la part des éditions Rivages/Casterman/Noir de s'être lancées dans la retranscription à bulles des plus grands succès littéraires rayon polar . Qui est le fourbe à avoir osé avancer que l'intérêt pécunier pouvait être le moteur de cette entreprise à but non lucratif mais un peu quand même ? Peu importe , quand la qualité est au rendez-vous , faut pas être regardant !



Plat du jour : Un Hiver de Glace .

Romain Renard au pinceau , Daniel Woodrell au scénar' . Costumes de Donald Cardwell , comme de bien entendu...



Premier constat amer concernant ce nouveau support , il est aussi bon que le bouquin éponyme de Woodrell - c'est un minimum vue la paternité commune - et que la version cinématographique - Winter's Bone - de Debra Granik sortie en 2011 . Donc avis aux amateurs de pathétiques resucées , passez votre chemin , c'est encore du lourd .



Ree Jessup , 17 ans , nage dans un bonheur presque indécent . Un hiver de gueux passé dans une baraque faite de planches et de plumes , une mère dont l'esprit bat la campagne , deux jeunes frangins à charge , une maison sur le point d'être saisie...Sinon , tout va bien .

Son trafiquant de dope de père , dans un de ses rares moments de lucidité , ne trouva rien d'autre qu'hypothéquer la maison afin d'obtenir une libération conditionnelle . Problème , le jour du jugement approche , le paternel semble , lui , s'être volatilisé . Ree n'a dès lors d'autre choix que de le retrouver pour espérer conserver ce qui lui sert d'abri à défaut d'home sweet home .



Mi-Cosette , mi-séreuse , la vie de Ree s'apparente à un triste et long jour sans pain .

Abonnée dès la naissance à poissemag , elle s'est pourtant forgée un caractère bien trempé à la répartie cinglante et la volonté solide .

Cet album est une véritable plongée en apnée de près de 100 planches . Noir , oppressant , suintant une solitude et une tristesse héréditaires , il n'offre que peu d'espoir sur sa finalité .

Seule contre un climat , une nature et des autochtones hostiles , la petite se bat , vaille que vaille , parce qu'elle n'a pas d'autre alternative et qu'elle n'a connu que ça toute sa vie . La vérité est souvent douloureuse , Ree s'en balance , elle n'a plus de larmes depuis bien longtemps .

Un papier épais , un trait bicolore qui , sans être un modèle de précision suffit largement à étayer un récit touchant d'abnégation et de courage . Une petit claquounette à déconseiller fortement aux personnes toujours en cure de luminothérapie .



Un Hiver de Glace : parfums amertume et dépit , qui qui n'en veut ?

http://www.youtube.com/watch?v=vbt_jCcGh3c
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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Melvile, son lac, sa forêt, son ambiance onirique.



Romain Renard tente, avec ce Melvile, de nous raconter « l’histoire de Samuel Beauclair », un auteur en mal d’inspirations, en dépression chronique et en manque affectif malgré la présence à ses côtés de sa femme enceinte. L’histoire peut rapidement paraître simple, mais l’auteur réussit à compliquer les choses vers le milieu de l’ouvrage et nous embarque dans un tourbillon onirique des plus troublants. Difficile d’en dire davantage sur ces rencontres, la légende et le reste sans spoiler.

Alors que peut-on trouver à cette histoire simple sans grands rebondissements ? Déjà, dans le scénario, cette simplicité paraît plus honnête que fade : cela sonne donc vrai, et non aseptisé. Dans le dessin, de même, nous ne sommes pas dans du flou artistique, mais plutôt dans de l’onirique et du sombre bien maîtrisé. Tel Le Bleu est une couleur chaude, Melvile se veut honnête et divertissant avec un récit contemporain dans un climat de torpeur automnale. Les graphismes et les couleurs sont en accord avec cette thématique : alternant atmosphères rougeâtres et sombres rêveries, le but est d’installer un décor chatoyant.

L’auteur profite également d’être à la fois scénariste et dessinateur pour y mettre beaucoup de lui-même. Nous pouvons deviner une mise en abîme poignante entre Romain Renard et ce Samuel Beauclair apeuré devant le syndrome de la page blanche. Ses rares relations avec sa femme et sa rencontre avec le duo frère-sœur qui est l’élément déclencheur de l’histoire peuvent renvoyer à beaucoup d’événements possibles dans la vie de l’auteur. Enfin, Romain Renard a choisi de faire de cet ouvrage un pont vers les nouvelles technologies et de créer une application iPad « réalité augmentée » en rapport avec plusieurs de ses planches. Ces ajouts sont de plus en plus courants dans le monde de la bande dessinée et apporte sûrement, même si je n’ai pas pu les tester, des bonus appréciables.



Un roman graphique sûrement très introspectif, donc, sur un romancier en proie à l’angoisse de la page blanche, dans sa vie comme dans son œuvre. Merci aux éditions Le Lombard, à Babelio et à son opération Masse Critique qui m’ont permis de découvrir ce roman graphique ma foi aussi envoûtant que distrayant.

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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Je remercie romain Renard, les éditions Le Lombard et Babelio pour cette BD…



Quand j’ai découvert la couverture, j’avais envie de m’allumer une clope tiens, sentir la nicotine me chatouiller « je sais pas quoi », et comme j’adore les chatouilles, enfin pas trop les chatouilles, mais surtout les guilis … bref la couverture est vraiment sympa, rien que les couleurs te donnent le ton dramatique du truc…



Bon comme j’ai arrêté de fumer il y a bien longtemps, j’ai juste imaginé l’effet recherché…



Donc comme je le disais : l’histoire est dramatique, d’ailleurs la femme du héros est enceinte comme Choupette, alors moi « qu’est ce que je fais ? » - Bah je m’identifie….



Et comme le héros il est beau gosse, alors moi qu’est ce que je fais ? - Bah je m’identifie Pardi… (Rire de choupette….Rire de Choupette… rire encore… ça a duré un moment cette histoire…)



En plus Choupette qui se tient le bide tout pareil et qui me chier tout pareil aussi… (Dans ton cul lulu…)



Tchitchounette, si un jour tu ramènes enfin ton petit cul de dinosaure sur ma critique pour constater comment « que je suis » un critique hors pair et surtout comment « que tu es connue… »



Bah oui madame Choupette s’en bat les « coucougnettes » de mes critiques, sauf hier quand elle a tapé « choupette et Babelio »sur Google :

elle a dit : « ah oui, ça c’est tout toi… ». Elle est folle de moi la coquine je vous le dis…



Enfin bref…



Donc à la fin j’ai eu envie de verser ma petite larme, mais comme je suis un homme : c’est tout sec bordel… ça m’a foutu le cafard quand même…



Graphiquement c’est juste beau, en tant qu’expert en bande dessinée (rire de choupette…), je l’ai trouvé très réussite, dessins, couleurs, scénario tout est bon, de l’art je vous dis, c’est de l’art…



DU GRAND ART…



A plus les copains…



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The End : Jim Morrison

Une bande dessinée parue en 2007 et consacrée au chanteur charismatique des Doors.

The end c'est surtout un des morceaux phares des Doors avec des paroles quelques peu … provocatrices.

Vu le titre, l'histoire commence par la fin : le 3 juillet 1971. C'est le jour de la mort de Jim Morrison dans son bain à Paris. Nous découvrons dans cette BD la naissance du groupe, son ascension et la naissance d'un mythe mais aussi la lente dérive vers toujours plus de provocations et de moins en moins de show et de plus en plus de sexe, alcool et drogue. Quelques extraits, nous replongent aussi dans son enfance.

L'auteur revient sur les faits marquant de ce groupe fabuleux de la fin des années 60. Pas de révélations fracassantes juste un extrait de l'histoire connue de tous les aficionados.

La façon dont Romain Renard l'aborde est ce qui en fait le charme, les événements y sont relatés de manière non chronologique. Jim n'est pas toujours ressemblant par contre la colorisation fortement imprégnée dans la couleur marron rend bien cette descente irrémédiable aux enfers.

Me revient une soirée ou nous avions battu en final les premiers du classement ce qui permettait à notre club de hand de montée en division supérieure. Alors jeune homme, lors de la troisième mi-temps, j'ai découvert les Doors. Je revois notre gardien de but au petit matin écouter en boucle "Light my fire", dansant assis sur une chaise au milieu de la pièce déserte.

Come on baby light my fire

Try to set the night on fire

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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Un écrivain qui a déjà publié un livre s’est réfugié à la campagne, dans l’ancienne maison de son père lui-même écrivain, où il est harcelé par son éditeur qui lui réclame son deuxième opus. Ne sachant plus trop où il en est, il se fait engager par un frère et sa sœur pour réaliser des travaux de peinture sur leur maison. ● Certes, les dessins sont magnifiques, alternant des marron et des orangés somptueux avec des bleu nuit superbes. Le graphisme est incontestablement une prouesse technique. ● Mais le scénario est quasi-inexistant et le rythme est d’une extrême lenteur. ● Je comprends qu’on puisse apprécier ce travail, mais il n’était pas pour moi. J’ai trouvé tout ça, y compris l’effort pour ressembler aux « nature writers » américains, la « bande originale » de l’album, la « réalité augmentée », les bonus de la fin de l’album, d’une grande prétention. Où est l’émotion dans tout ça ? Pour moi, nulle part.
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Un hiver de glace (BD)

L'hiver s'est installé dans les montagnes Ozark, un hiver rude auquel doivent faire face la jeune Ree et ses deux frères. S'attelant à toutes les corvées quotidiennes, telles que nourrir la marmaille, s'occuper du bois, la jeune fille doit en plus s'occuper de sa pauvre maman qui perd la tête. Et cela va de mal en pis. En effet, c'est le shérif lui-même qui vient lui annoncer l'horrible nouvelle: son père, Jessup, est recherché par la police depuis qu'il a été libéré et qu'il doit se présenter devant le tribunal. Personne ne sait où il se trouve et encore moins Ree qui n'a aucune nouvelle de lui depuis bien longtemps. Le problème est que Jessup a hypothéqué la maison familiale et si ce dernier ne pointe pas le bout de son nez, Ree et sa famille vont se retrouver à la rue. Déterminée à le retrouver avant la police, la jeune fille se lance à sa recherche...





Adapté du roman éponyme de Daniel Woodrell et sorti récemment au cinéma sous le nom de «Winter’s Bone», cet album d'une noirceur à vous faire pâlir est tout simplement merveilleusement mis en image. Avec un scénario efficace, des personnages tantôt attachants sous les traits de Ree, tantôt beaucoup plus cruels et sanglants, Woodrell a misé juste et a su entrainer le lecteur dans l'hiver glacial et ô combien peu attrayant des montagnes, où la loi de la jungle semble primer. Le dessin de Romain Renard est d'une justesse et d'une efficacité implacables. Il a su rendre une atmosphère oppressante et cinglante. Le noir et le blanc, en parfaite adéquation avec cette ambiance parfois malsaine et violente, s'accordent très bien.



Un hiver de glace... à vous faire frissonner!
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Melvile, tome 2 : L'histoire de Saul Miller

Melvile, l'histoire de Saul Miller est une immersion envoutante dans les forêts de Melvile. Saul Miller s'est retiré dans cet endroit à la fois d'une beauté extraordinaire mais aussi avec une face ou l'imagination fertile de cet homme, professeur à la retraite engendre des peurs irrationnelles. Romain Renard nous plonge dans son univers à la lisière du fantastique, tant par son scénario que par la qualité de son dessin, visuellement c'est un vrai bijou, on est très vite pris dans cette atmosphère oppressante. Miller est-il fou ? Sa paranoïa est-elle le fruit d'une imagination débridée ? Ou est la vérité ? Autant de questions qui fait qu'il est impossible de lâcher ce remarquable tome 2. Laissez vous prendre au jeu, allez à la découverte de ce talent, vous ne regretterez pas le voyage. Un vrai coup de cœur.
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Un hiver de glace (BD)

Une histoire rugueuse comme le pays et les personnages font de ce roman graphique très sombre une relecture particulièrement soignée d’un polar vraiment très noir de Daniel Woodrell. Le dessinateur et scénariste Romain Renard réussit à restituer une atmosphère de désespérance sociale, de haine entre communautés, en particulier avec de très beaux portraits bistres. Dans ce coin d’Amérique, au milieu de nulle part, en hiver, il fait froid et faim. Les habitants trafiquent de la drogue. Jessup Dolly a disparu, après avoir hypothéqué sa maison et ses terres pour payer la caution qui l’a sorti de prison. Sa famille qu'il a abandonnée depuis pas mal de temps et dont il ne se soucie guère va être expulsée . Ree, sa fille se débat dans un quotidien difficile, entre sa mère qui devient folle et ses deux frères qu’elle a du mal à nourrir, grâce à la charité de quelques uns. Elle est lumineuse, courageuse et se bat pour retrouver ce père en territoire hostile. Elle refuse de dealer, ainsi que les compromissions douteuses, pour ne pas se retrouver à la rue. Sa seule aide, c’est Gail, une jeune femme, mère depuis peu, au moins aussi paumée qu’elle, mariée à un abruti, mais animée de sa seule générosité, qui l’accompagne dans sa quête. Un polar d’une grande violence, dans les relations humaines, où l’on règle ses différents avec des fusils de chasse ou des coups, dans lequel, les femmes n’ont pas forcément le beau rôle . Une histoire complexe, pas complètement désespérante, l’humanité survit comme une petite étincelle, avec cet instinct de survie qui donne une énergie fabuleuse à notre héroïne pour s’en sortir, et pour protéger les siens.
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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Cette bande dessinée est de toute beauté, elle allie une histoire forte et émouvante à des dessins somptueux.

Nous suivons pendant un été caniculaire Samuel, un homme qui, le moins qu'on puisse dire, ne va pas bien du tout. Ecrivain en panne d'inspiration, il n'a plus que de très mauvaises relations avec sa femme enceinte, il a une fâcheuse tendance à boire et est criblé de dettes.

Les dessins et les coloris sont superbes et collent vraiment bien au thème.

L'histoire va s'avérer puissante, dévastatrice, un peu à l'image de l'été pendant lequel se passe l'histoire.

Seul bémol, des tas de contenus additionnels sont disponibles, notamment une bande-son et des tas d'illustrations supplémentaires, ainsi qu'une interview de l'auteur, mais tout ça n'est accessible que grâce à un iPad...n'en possédant pas, comme de très nombreuses personnes je suppose, ces contenus restent donc le privilège de certains, ce que j'ai trouvé vraiment dommage.
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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Livre lu dans le cadre de la Masse Critique spéciale du mois de septembre 2013.



Au départ, le résumé ne me plaisait pas trop, un peu trop terre à terre à mon goût. Puis la dernière phrase de celui-ci a su titiller ma curiosité en me parlant de démons et de légendes.



Je me suis donc proposée pour le recevoir et le lire. Je remercie donc Babelio pour m'avoir sélectionnée et les éditions Le Lombard pour l'envoi.



Lors de la réception, j'ai pu m'apercevoir qu'il s'agissait d'un roman graphique et non d'une BD traditionnelle. Je connais le terme depuis que je suis sur Babelio mais je n'en avais jamais réellement eu entre les mains. C'est donc une bonne occasion de savoir enfin de quoi il s'agit. J'ai également remarqué que l'éditeur avait fait les choses en grand pour la sortie de ce roman graphique car il propose une application IPad pour avoir une bande-son tout en lisant ce livre. N'ayant pas d'IPad, je n'ai pas approfondi plus la question de cette application, trouvant juste l'intention sympa.



Maintenant, en avant pour la découverte et la lecture :-)



L'atmosphère de cette BD est assez particulière, le graphisme fait penser à de l'aquarelle et toujours, ou presque, dans les tons chauds du rouge.



Je me doutais qu'il y avait quelque chose de pas très clair avec Sarah, puisqu'elle n'apparaissait pas dans la 4ème de couverture, mais de là à trouver ce qu'avait imaginé l'auteur, je n'y aurais jamais songé...



Nous naviguons donc entre réalité, fiction et hallucination. Où veut nous mener l'auteur ? Nous suivons donc les pérégrinations d'un auteur en mal d'inspiration et qui n'a pas encore fait le deuil de sa jeune épouse. Il est donc allé s'installer dans l'ancienne maison de son père pour se ressourcer et se refaire une santé tout en essayant d'avancer dans son livre. C'est en faisant la connaissance d'un frère et de sa sœur qu'il commencera à revivre et à arrêter de se morfondre tout seul dans son coin.



Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit du type de BD que je n'aurais jamais acheté de moi-même car ne correspond pas du tout à ce que je lis. Je remercie donc très fortement Babelio de m'avoir sélectionnée car cela a été une très bonne découverte pour moi.



L'histoire en elle-même n'a rien d'exceptionnelle mais dès l'ouverture de cette BD, on se laisse entraîner par celle-ci grâce aux tons chauds des graphismes et de la douceur des traits. Je pense que maintenant je comprends mieux le terme de roman graphique, on se laisse porter par les dessins sans qu'il y ait forcément de dialogues pour expliquer ce qu'il se passe. À voir si ce sentiment perdure lors de la lecture d'autres romans graphiques.



Suivant les situations, les graphismes sont très détaillés malgré l'absence de couleur autre que le rouge, l'ocre et le noir. Les expressions des visages sont très bien retranscrites, quelques soient les émotions, celles-ci nous sont bien retransmises. En lisant cette BD, nous vivons quasiment avec les personnages et une fois celle-ci refermée, ils nous manquent.



Ayant heureusement I-Tunes, j'ai pu écouter des extraits de la musique créée par Romain Renard pour son roman graphique. Celle-ci est très douce et se marie bien à l'atmosphère mélancolique de la BD. Ma préférée étant néanmoins celle sur la « Légende d'Abraham Tréjean », elle a un peu plus de peps que les autres. N'ayant malheureusement pas d'IPad, je ne peux bénéficier de la réalité augmentée proposée avec cet album, dommage car j'aime bien voir le travail des dessinateurs surtout quand ils ont passé du temps à créer une belle œuvre, des crayonnés préliminaires aux graphismes finaux. Tant pis car il n'y a pas grand chose à la fin de ce volume à part l'explication de l'utilisation de la réalité augmentée et de mettre l'eau à la bouche de ceux qui ne peuvent y avoir accès...



Comme vous l'aurez compris, je vous conseille néanmoins de découvrir l'œuvre proposée par Romain Renard que vous ayez un IPad ou non. Pour ma part, je feuillèterais de temps en temps ce bon roman graphique pour me replonger dans son atmosphère.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Melvile, tome 2 : L'histoire de Saul Miller

J’aime bien ce concept, chaque tome de la série raconte une histoire différente, avec comme point commun, une petite ville perdue, entourée d’une immense forêt, dans une région qui n’est pas citée précisément, mais qui fait évidemment penser au Canada, et même plus précisément au Québec, un village où l’on s’adonne à la chasse, et où le bois fut exploité, habité par des bûcherons, des chasseurs, et quelques intellectuels adeptes de l’isolement.





Le graphisme est réaliste, travaillé en aquarelles sombres, ou technique s’apparentant, le travail sur la lumière est prédominant, au risque d’être parfois difficile à déchiffrer, mais cela n’est pas un problème, parce qu’il est en harmonie avec le récit. Le style s’attarde sur les matières, les feuillages dans l’ombre, les espaces de lumières se faufilant entre les branches, beaucoup de paysages. Le travail sur la matière est très recherché, par la nature du médium, par ses couleurs déposées diluées, en superpositions pour finir par séparer la lumière de l’ombre, comme une lutte entre ses deux antagonismes, et malgré cette brutalité du traitement, les coup de pinceaux n’apparaissent pas, peut-être n’y en a-t-il pas, le rendu est parfois presque photographique.





Saul Miller est un ancien professeur revenu au pays de son enfance, où ses parents tenaient une auberge sur le bord du fleuve, à destination des draveurs, ceux qui faisaient descendre le bois sur le fleuve. Il vit désormais sur les hauteurs à dans une maison isolée, entourée de forêt, dans un petit microcosme, un couple de voisins, une jeune mère et sa fille, dont il joue le rôle de précepteur, et deux étranges chasseurs qu’il redoute.





On ne sait pas trop si le récit va dériver vers le fantastique, le drame social ou le thriller, longtemps l’auteur nous laisse dans le doute, l’intensité et la tension montent subtilement, pour finir pas nous submerger. Le récit est à l’image des illustrations, méticuleux et brut à la fois, aux contrastes agressifs, les moments où la lumière surgit, c’est pour nous éblouir, on reste béat, immobile tel le lapin dans les phares de la voiture, et paf, on subit le choc.



C’est fort, intense, et bien prenant.
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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Un seul mot s'impose à mon esprit pour qualifier cette lecture : Intense. Incroyablement intense. Je n'avais pas ressenti un tel sentiment depuis bien longtemps. Ce roman graphique majestueux a été une véritable claque visuelle et émotionnelle. Je ne l'ai pas vue venir et n'ai pas compris ce qu'il m'arrivait : je suis simplement ressortie de cette lecture chamboulée. C'est pour moi un chef-d’œuvre, un énorme coup de cœur, ma meilleure découverte de cette rentrée littéraire, peut être même oserais-je dire ma meilleure découverte en bande-dessinée de l'année. J'estime que l'on a atteint l'excellence avec « Melvile ». Vous me trouvez sans doute bien emphatique, mais lisez ce roman graphique et vous ne pourrez qu'adhérer à mon enthousiasme ! Du moins je le souhaite de tout cœur.





Pour le résumé, contentez-vous de la quatrième de couverture qui est suffisamment explicite sans cependant dévoiler trop d'éléments de l'intrigue : car une des grandes forces de cette œuvre est d'être inattendue et surprenante, et en savoir un peu trop sur l'histoire pourrait gâcher les effets et les impacts de cette lecture. Si vous souhaitez lire cette bande-dessinée, je vous conseille donc de rester loin des chroniques qui racontent les histoires en long et en large.

L'ambiance est extraordinairement immersive et addictive, je me suis coupée du reste du monde pour plonger dans cette atmosphère oppressante et lourde qui ne laisse aucun répit pour souffler, et je n'en suis pas ressortie indemne. C'est une histoire très sombre et lancinante qui reste longtemps en tête, qui fait souffrir, qui dérange, qui émeut. La tension et le stress vont crescendo au fil des pages, l'auteur gère à la perfection le rythme de son œuvre. Les cases déstructurées, le graphisme photoréaliste ainsi que les couleurs tantôt flamboyantes, tantôt fantomatiques sont profondément angoissants et nous enferment dans une histoire obsédante dont on ne peut s'échapper. Tout est si subtilement détaillé que le récit prend une forme réaliste troublante qui tend à rendre la lecture davantage éprouvante. Les nerfs à vif, le lecteur n'a aucune autre alternative que tourner les pages, impatient de découvrir la suite, tout en la redoutant.



Une œuvre qui a su aller bien au delà de mes attentes, et qui a repoussé, à mon humble avis, les limites du genre.



A la fin de ma lecture, j'ai refermé « Melvile », posé ma tête sur l'oreiller, j'ai respiré un grand coup avec une seule pensée en tête : « Wahou ».
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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

Samuel Beauclair souffre. Lui, l'écrivain fils d'écrivain, dont le premier roman a connu un certain succès, ne parvient plus à aligner trois mots sur une feuille blanche. Malgré les relances de son éditeur, malgré les menaces des huissiers, malgré le soutien de sa femme enceinte, rien n'y fait. Installé depuis quelques mois à Melvile, au cœur d'une nature sauvage, dans la maison de ce père qu'il aura finalement peu connu avant son décès, Samuel semble perdu. Répondant à une petite annonce, il s'improvise peintre en bâtiment pour gagner un peu d'argent et tombe peu à peu sous la charme de la sœur de son client...



Très beau portrait d'un homme torturé, en proie au doute et rongé par la culpabilité. Un homme qui va devoir affronter ses démons intérieurs et tuer le fantôme paternel pour tracer sa propre voie. Au départ, on se dit que tout cela est cousu de fil blanc, prévisible au possible. Mais on se laisse prendre au jeu, Romain Renard nous embarque sur des chemins de traverse inattendus, il joue sans cesse entre contemplation et introspection et nous mène par le bout du nez dans un univers très personnel et très travaillé où la frontière entre le réel et l'imaginaire est en permanence poreuse.



Graphiquement, c'est impressionnant. Les décors naturels aux couleurs mordorées, parfois proches du photomontage, sont sublimes, tandis que chaque personnage, croqué à l'encre et au fusain, est criant de réalisme.



Un superbe album. J'ai aimé son ambiance si particulière, son héros qui se cherche et la réflexion proposée sur le poids de la filiation et sur ces amarres qu'il est parfois difficile mais indispensable de rompre pour pouvoir suivre son propre chemin.




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Melvile, tome 1 : L'histoire de Samuel Beau..

La couverture donne le ton : Ambiance rougeoyante, dessin quasi photographique, la forêt, la canicule et un homme tourmenté. L’homme, c’est un écrivain en mal d’inspiration qui est revenu s’installer dans la maison de son père, proche de la forêt dans une bourgade perdue dans une région reculée, ça pourrait aussi bien être le Canada, le nord des Etats-Unis que les Ardennes ou les Vosges, mais les maison en bois font quand même plus américaines. Le thème de l’écrivain en mal d’inspiration, ça me fait toujours tiquer, mais l’auteur ne va pas prendre le risque de s’éterniser là dessus, tant mieux !

Romain Renard se focalise surtout sur cette ambiance, de quasi-huis-clos, Samuel évolue entre deux maisons, celle héritée de son père qu’il occupe avec son épouse, et celle de David chez qui il vient effectuer des travaux d’entretien, David est immobilisé suite à un accident de moto, et sa sœur Rachel y vit par intermittence. On imagine une histoire d’infidélité, simple mais bien menée, parce qu’il semble toujours nous manquer un élément important dont on attend le dévoilement avec impatience. Le rythme est lent, l’histoire se dévoile en douceur, et la tension monte. Le crescendo est superbement maîtrisé, sans emphase ni lourdeur, pour nous amener au coup de théâtre final.

J’ai aimé l’accord entre le graphisme et l’histoire, on y sent une torpeur, les ocres rouges sont agressifs et en même temps fumeux, mystérieux, ils nous mettent un peu mal à l’aise, la tension est palpable, c’est très réussi. L’histoire est déjà vue, j’ai l’impression d‘avoir déjà lu plusieurs fois cette histoire, mais, si elle n’est pas forcément d’une grande originalité, le traitement est au contraire, très personnel, marquant et nous immisce dans une ambiance forte et intense.

Belle réussite.
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Melvile, tome 3 : L'histoire de Ruth Jacob

J'aime bien ce concept, chaque tome de la série raconte une histoire différente, avec comme point commun, une petite ville perdue, entourée d'une immense forêt, dans une région qui n'est pas citée précisément, mais ressemblant beaucoup au Québec. un village où l'on s'adonne à la chasse, et où le bois fut exploité, habité par des bûcherons, des chasseurs, et quelques intellectuels adeptes de l'isolement.





Le graphisme est réaliste, travaillé en aquarelles sombres, ou technique s'apparentant, le travail sur la lumière est prédominant, au risque d'être parfois difficile à déchiffrer, mais cela n'est pas un problème, parce qu'il est en harmonie avec le récit. le style s'attarde sur les matières, les feuillages dans l'ombre, les espaces de lumières se faufilant entre les branches, beaucoup de paysages. le travail sur la matière est très recherché, par la nature du médium, par ses couleurs déposées diluées, en superpositions pour finir par séparer la lumière de l'ombre, comme une lutte entre ses deux antagonismes, et malgré cette brutalité du traitement, les coup de pinceaux n'apparaissent pas, peut-être n'y en a-t-il pas, le rendu est parfois presque photographique.





Dans ce troisième tome, on découvre quelques nouveaux personnages, Paul Rivest, et son amour de jeunesse, Ruth Jacob, fille d'un pasteur un peu illuminé. Personnellement, j'ai préféré les deux tomes précédents, celui-ci change sensiblement de ton, l'intrigue est un peu moins éthérée, aucun doute au niveau du fantastique, il n'y en a pas du tout, cet épisode est plus tourné vers le côté Cold Case et les secrets de famille, façon Joël Dicker (en mieux) (et je sais que certains lecteurs préféreront cette troisième histoire aux deux première). Il est plus gros, l'histoire est plus construite, mais avec ses nombreux flashbacks, on change régulièrement d'ambiance, un peu trop souvent, cet épisode est moins monolithique que les deux précédents, et donc moins impactant à mon goût.





C'est encore une réussite, pour son graphisme, son rythme, ses personnages et surtout pour son univers de ville forestière créé pour broder des histoires autour. Les récit s'insèrent dans l'ambiance et non le contraire, c'est la ville et sa forêt le personnage principal de la saga, est ça, c'est superbement maîtrisé.
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