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Citation de mamansand72


On avait appris le passage éclair de l’ « homme en noir », le vacarme foudroyant et le crâne éclaté du vieil homme. Aucune arme de ce monde ne pouvait à ce point réduire en miettes un être de chair et d’os. Pour la foule désemparée et superstitieuse, le religieux devenait soudain coupable de quelque péché impardonnable, seul capable de justifier un tel châtiment. On le répéta : l’évêque avait succombé à la colère d’un diable. Son passé obscur refit alors surface. Son silence, son isolement, sa mélancolie : tout servait de texte à l’inspiration morbide des dénicheurs de secrets. On en fit un damné, un tueur d’enfants, un allié des hérétiques, un Milanais, un sodomite. Béatrice, la première servante de l’évêque, confia même avoir trouvé dans ses bahuts (il y avait de cela plus de vingt ans) une cape de San Benito, cette funeste casaque jaune que l’Inquisition faisait porter à ceux qu’elle avait frappés. On se signa. Haquin était un faux évêque ! Les fidèles avaient passé trente ans sous la coupe d’un renégat. Les messes, les confessions, les baptêmes , les absolutions tout devint une source d’horreur, de honte et de colère… Et les malheurs perpétuels de Draguan depuis l’apparition des cadavres du Montayou prenaient soudain un sens et un visage. Même la rigueur de l’hiver fut imputée à Haquin.
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