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Citations de Romain Slocombe (293)


Johnny Thunders a été retrouvé mort dans sa chambre de motel de la Nouvelle-Orléans en 1991. Le corps portait des traces de coups mais les flics locaux ont bâclé l'enquête, attribuant le décès à l'héroïne alors que le musicien suivait depuis des années un traitement de substitution par la méthadone. Les dealers doivent être de nos jours au moins quinze à raconter lui avoir fourgué la dose. Une nouvelle légende urbaine.
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On allait éteindre Paris. C’était tout naturel, mais ça faisait un effet étrange, Paris sans lumière. C’est comme si on allait éteindre toute la clarté du monde.

Erich Maria Remarque
Arc de Triomphe
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Dans cette partie de l'Europe, les frontières bougeaient souvent. Il existe une plaisanterie à ce sujet: "Un type est né en Autriche, il est allé à l'école en Pologne, il s'est marié en Allemagne, il a eu des enfants en Union soviétique, et il est mort en Ukraine. Et pendant tout ce temps, il n'a jamais quitté son village!"
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Dans cette atmosphère glacée, nette et fonctionnelle, Sadorski, passant la paume sur ses joues envahies de barbe, ses doigts dans ses cheveux blancs mal peignés, se sent crasseux, vil et puant. Ravalé aujourd'hui à l'état des youtres qu'il envoyait régulièrement coucher au Dépôt. Lui, Léon, René, Octave Sadorski, engagé volontaire en novembre 1917, médaillé de guerre, policier expérimenté, chef de brigade de voie publique de la direction des Renseignements généraux et des Jeux, loyal serviteur du Maréchal, de l'Etat Français, descendu brusquement au rang de sous-homme, si l'on compare avec ces inspecteurs diligents et sûrs d'eux, ces géants SS en tenue noire impeccable. Si Yvette le voyait!... Ce matin, avec sa veste, son pardessus fripés, sa mine chiffonnée et hagarde, il symbolise à la perfection sa nation rabaissée, trahie par les francs-maçons et les juifs.
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"Mon cœur est un cimetière."

Danielle CASANOVA
paroles prononcées à Auschwitz
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"Notre informateur avait aussi rédigé un long mémorandum sur le soutien occulte du patronat français aux éléments de la droite extrême et à la politique allemande. Il citait MM. Peugeot et Scheller, qui est le directeur de L'Oréal et de Monsavon, comme financiers du CSAR, mouvement surnommé la Cagoule, notait que M. Albert-Buisson, président de Rhône-Poulenc, était un vieil ami de Pierre Laval... Ostniski avait copié une liste une liste de tous les donateurs de la Cagoule: autant que je me rappelle il y avait la société Michelin, les huiles Lesieur, un groupe de soyeux lyonnais, les chantiers de Saint-Nazaire, Pont-à-Mousson, les peintures Ripolin, le syndicat de l'industrie lyonnaise, Saint-Gobain, Cointreau, Lemaigre-Dubreuil, et des banquiers, notamment la banque Words...Les souscripteurs étaient recrutés par le Polytechnicien Eugène Deloncle, fondateur du MSR. Vous comprenez, nos grands patrons avaient connus une sale frayeur en 1936 avec la Front Populaire... Alors dans ces milieux-là, l'expression courante était "Vivement qu'Hitler vienne mettre de l'ordre!"
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Par curiosité, il retourne au salon examiner la bibliothèque. Les lectures sont une bonne information en général sur la psychologie et les idées politiques des visités. Et puis les femmes lisent beaucoup, c'est bien connu. A partir d'un certain niveau d'éducation.
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Il avait une trentaine d'années, s'habillait riche, avec des pardessus ou gabardines bien coupés, des vestes croisées des plus élégantes, pourtant sa figure n'allait pas bien avec ses costumes. Cela je ne saurais trop dire pourquoi, mais, à force de travailler dans les hôtels, et en maison bourgeoise également, on voit du monde, on finit par savoir sans se tromper qui est qui, et à quel niveau social la personne appartient Chez M Haller tout sonnait un peu faux, cependant il manifestait suffisament d'autorité pour que nul ne s'avise d'émettre des doutes. À un moment je me suis demandé s'il ne travaillait pas pour la police, pour la Gestapo. Mais des policiers j'ai eu l'occasion d'en fréquenter, que ce soit en France ou en Allemagne, et ce n'est pas tout-à-fait ça non plus.
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Et lui revient en mémoire, Dieu sait pourquoi, la blague radiophonique de Pierre Dac qui faisait tant rire Yvette... Ce ne sont pas les enfants sur la banquette arrière qui font les accidents, mais bien les accidents sur la banquette arrière qui font les enfants...
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(au sujet de l'acteur Harry Baur)
pas plus loin qu'avant-hier, rue des Saussaies, le Doctor Yodkum lui a raconté avoir servi d'interprète durant l'interrogatoire, par le SS-Sturmbannführer Tiemann, de Rika Baur; et l'inspecteur Jalby, lui aussi de l'unité spéciale antijuive, a vu Harry Baur frappé par Dannecker et Tiemann à coups de tabouret. Les Baur ont été libérés en fin d'année faute de preuves, mais l'acteur - ce colosse du cinéma français qui avait notamment interprété le rôle de Jean Valjean-, ramené ensuite chaque jour à la Gestapo de l'avenue Foch pour de nouveaux interrogatoires, est mort à son domicile dans d'atroces souffrances, ayant perdu 37 kilos à cause de l'acharnement des nazis... L'affaire a été étouffée, évidemment.
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- Car, à votre place, je ne compterais pas trop sur cette "immunité diplomatique" : avec les lois nouvelles, nous faisons ce que nous voulons. Nous sommes couverts, monsieur Rozinsky. De nos jours, les gens avec un nom dans le genre du vôtre, plus on en ramène et plus nos chefs nous félicitent ; lorsqu'on n'en ramène pas assez, on prend un savon. La seule chose qui n'a pas changé, c'est que, dans la police, le petit fonctionnaire est mal payé. Je sais, tout ça est très ennuyeux. Si je pouvais vous éviter des problèmes, je le ferais, croyez le bien. Mais...
Il soupire, laissant traîner ostensiblement son regard sur la pochette. Le diplomate reste silencieux.
- Voyons, fait l'inspecteur principal adjoint. Je vous tends la perche.
L'autre pousse un soupir excédé. Il ramasse la pochette, l'ouvre.
- 5000 francs, ça suffira ?
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Tu sais comment ça se passe les exécutions à Suresnes? Moi, j'en ai déjà vu. Des otages juifs que j'ai fait fusiller parce que c'était des rouges! Des pourritures, des têtes de cons comme toi! On les fait partir à 6h30 du matin de Drancy ou du fort de Romainville. Chaque détenu est enchaîné et accompagné par deux SS. Les cercueils font le voyage avec eux. Pas de couvercle, ça fait gagner du temps. On les fabrique tous de la même taille, donc certains trop justes pour les macchabées qu'on y mettra. Ceux-là, on les fait rentrer entre les planches à coups de pied. Les otages ont le droit de formuler leurs dernières volontés, de fumer une cigarette, et pour ceux qui veulent, de demander l'assistance d'un aumônier.
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Tout le monde, délinquants,terroristes, communistes, indicateurs, est classé dans les registres. Avec leurs photos, leurs empreintes digitales si possible, et un ensemble détaillé d'informations les concernant : antécédents, adresse, métier, habitudes, famille, penchants sexuels. Nous connaissons tout et savons tout !
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Le bonhomme est un sournois, un hypocrite qui a plus d'un tour dans son sac, à en croire l'inspecteur André. Que disait Gabin, déjà, dans Pépé le Moko? "Avoir l'air d'un faux jeton à ce point-là, j'te jure que c'est vraiment de la franchise!"
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(Assassinat du ministre Georges Mandel)

- Mais pourquoi t'as arrosé la tire? questionne Lambert.
L'homme au Luger secoue ses larges épaules.
- Ça aussi c'était prévu. On va raconter qu'on a été attaqués par les terros. Et que le malheureux youdi a été atteint par malchance...
- Lui seulement? Par sept ou huit balles? riposte Boero incrédule. Et personne d'autre de touché? Mais qui va avaler cette fable à la con?
En son for intérieur, Sadorski approuve le scepticisme du milicien. La police effectuera une enquête approfondie, s'agissant d'un personnage aussi important que Georges Mandel. Les experts du service technique du professeur Sannié procèderont à des études balistiques, le docteur Paul sera désigné pour pratiquer l'autopsie. La victime a été touchée principalement dans le dos, alors que les balles tirées contre la carrosserie ont pénétré par le côté! Ça ne colle pas; le scénario d'une attaque par des maquisards lui apparait comme totalement invraisemblable. Et même si l'enquête est truquée, les détails du meurtre camouflés, l'opinion accusera forcément la Milice -comme pour le rapt de Jean Zay où les autorités n'ont su fournir qu'une explication vaseuse du même genre. ..
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Tout ce qui m'est arrivé de 1941 à 1944, je souhaite en grande partie l'oublier. Même ma famille n'est pas vraiment au courant, je n'en parle pas et ils ont ont compris qu'il valait mieux me laisser tranquille à ce sujet. Nous tous les français, n'avons-nous pas vécu des choses étranges et parfois inimaginables, durant cette période ? Je ne suis pas certaine que tout le monde puisse être fier de ce qu'il a fait.
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Je m'abandonnais à mes rêves car je croyais que les cauchemars étaient finis. Loin derrière nous le froid de l'Allemagne et ses croix gammées, les trains bondés traversant la zone interdite, les maigres repas d'Arbois, la nuit atroce dans la neige, les cris et le sang... Ici la nature douce de la Provence nous invitait à tout oublier, à célébrer la beauté du printemps et de l'amour. C'était la zone libre.
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À la fin de janvier 1941, j'ai décidé d'aller chercher du travail en Allemagne, laissant mon fils à la garde de mes parents. Me rendre dans ce pays était facile puisqu'au mois de juillet 1940 il avait été annoncé que devenaient allemands tous les Alsaciens et Lorrains nés en Alsace ou en Lorraine de parents alsaciens ou lorrains.
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Cat avait entrepris des démarches de son côté, pendant que je m'occupais pour moi-même des formalités de mon voyage. Il fallut me rendre au service des saufs-conduits, boulevard de Louvain, au commissariat spécial à la Joliette, et au service des Alsaciens-Lorrains réfugiés, boulevard de la Paix.
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« Le possesseur de cette attestion, le chargé spécial français Louis Cat, né le 3 juillet 1915, appartient au commando "SS-Oberstumführer Herzog". Cat exécute des missions qui doivent rester tout-à-fait secrètes...
Tous les services sont priés de fournir aide et assistance de quelque sorte que ce soit au sus-nommé ainsi qu'aux personnes qui l'accompagnent...
Signé : Herzog, SS-Oberstumführer.»
Le chef de l'office spécial d'espionnage n'était jamais bien loin. En fait, on aurait pu croire que Herzog voyageait invisible, parmi nous. Son crane rasé, ses lunettes rondes, son regard de crapaud flottaient dans l'air enfumé de la voiture, le long du couloir encombré par les permisionnaires en uniforme et leurs havresacs, ou les vitres mouillées au-delà desquelles je voyais défiler montagnes, collines et bois. Il était derrière tout ça. Je comprenais brusquement pourquoi l'homme que j'aimais avait pu quitter l'Allemagne sans problème, ses poches bourrées d'argent et me porter ces documents de voyage pour traverser la zone interdite. J'observais Cat en frissonnant. J'avais peur.
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