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Critiques de Ron Butlin (13)
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Le son de ma voix

« Le son de ma voix » fait partie de la catégorie de romans dont tu ne sais pas pourquoi tu l’as en main. Tu ne connais pas l’auteur, ni même le bouquin. Mais tu l’ouvres quand même, une page tu gouttes à la plume écossaise. Une seconde page, tu penses à la bouteille de whisky écossais dans le buffet. Une troisième page et tu continues de penser à cette bouteille de whisky. Quatrième page, whisky whisky. Cinquième page, ton esprit est obnubilé il se lève se sert un verre. Sixième page, tu humes ton verre. Septième page, les premières gouttes de ce liquide ambré descendent en ton for intérieur. Huitième page, tu te sers un second verre. Neuvième page, tu arrêtes de boire pendant ta lecture. Dixième page, tu te lèves de nouveau, pour te servir un autre verre et garder la bouteille à portée de main. « Le son de ma voix », c’est un putain de bouquin dans une main, et une putain de bouteille dans l’autre. Et tu y restes accroché tout au long, comme scotché à ton scotch. D’Écosse, le scotch. Comme le bouquin.



Morris Magellan a une femme qui l’aime énormément, des enfants magnifiques et aimants comme tous les enfants, une villa en banlieue, des voisins, un boulot de cadre dirigeant dans une biscuiterie. La vie de château en Écosse. Pourtant… Cela a probablement commencé par un verre le midi pendant la pause-déjeuner. Puis deux… Puis le lendemain, il a pris sa pause-déjeuner un peu plus tôt. Puis le lendemain, il a mis une bouteille dans son bureau – pour les invités, les « after » réunions. Puis ensuite, il est descendu au bar à deux pâtés de son bureau avant de retourner chez lui. Il s’y éternise de plus en plus d’ailleurs. D’ailleurs, à sa femme, il dit que ce sont ses réunions qui s’éternisent et qui l’épuisent, l’assomment. D’ailleurs, il prend un cachet d’aspirine. Puis deux le lendemain, puis deux chaque soir. Matin, midi et soir. Un cycle infernal. Aspirine, whisky. Ou aspirine cognac. Morris a une grande passion pour le Cognac « Courvoisier ». Le Gin aussi. D’ailleurs, il connait toutes les pharmacies du coin, qu’il fréquente à tour de rôle, pour se fournir en aspirine.



Tous les soirs, Morris essaie de faire bonne figure, devant sa femme, devant ses enfants. Ils ne sont pas dupes. Lui, non plus, à la fin. Il essaie de montrer qu’il est sobre, et même pas gai, l’alcool à ce niveau a plutôt tendance à rendre triste, avant l’agressivité. Pourtant, elle reste avec lui. Par amour. Certainement. Pour les enfants aussi. Par amour des enfants. Par pitié, peut-être un peu. Il devient de plus en plus difficile de le suivre dans cette descente aux enfers, pris dans l’engrenage de la boisson. Surtout qu’il veut s’en sortir seul, il n’a pas besoin d’aide, il boit jusque quelques verres dans la journée, ce n’est pas un mal. Du moins de son point de vue.



Cela fait plusieurs mois que j’ai lu ce roman de Ron Butlin, premier du nom. J’avais besoin de temps avant d’écrire dessus. De faire le point, sur l’histoire, sur la vie, sur le niveau de ma bouteille. Les images sont fortes, frappantes. Elles cognent encore dans ma tête, comme le son de l’afflux sanguin dans mes tempes. Pas une goutte d’espoir dans ces lignes, plus une goutte de liquide ambrée dans ces bouteilles qui trainent dans le salon, dans la cuisine, dans la chambre. Un roman sans espoir qui le rend encore plus fort, fort en désespoir d’un homme qui se noie dans l’alcool de sa vie. J’ai trouvé en ce roman un chef d’œuvre avec ce constat si triste de l’alcoolisme. Une pépite littéraire, comme ce Courvoisier, un cognac de Napoléon ou ce Glenfiddich 15 ans aux couleurs or avec ce léger goût de tourbe et de terre humide du Speyside. Le grand livre de l’Écosse a été écrit par Sir Ron Butlin. C’est mon dernier mot, pas mon dernier verre. La dernière goutte est toujours la meilleure, teintée de tristesse et de désespoir, comme dans une putain de vie.
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Le son de ma voix

Énorme coup de poing littéraire !

J'ai lu, comme beaucoup, pas mal de bouquins sur ce mal qu'est l'alcoolisme et sur ceux qui en souffrent. Dans un passé récent - Une fille facile - de Charles Willeford ou - Les alcooliques - de Jim Thompson. Personne n'a oublié non plus "l'extraordinaire" prestation de Nicolas Cage dans - Leaving Las Vegas - Figurez-vous que ce petit roman (très noir) d'une cent cinquantaine de pages, c'est un peu de tous ceux que je viens de citer... en plus éruptif, en plus percutant, en plus étouffant. Un véritable "assommoir" (hommage au Maître) littéraire, que j'ai commencé tard hier soir et que je n'ai lâché qu'au début de la nuit... ivre, titubant de fatigue après le dernier mot bu, mais heureux de ce voyage dans l'enfer de Morris Magellan... navigateur égaré dans un "océan de boue", pour lequel l'alcool est "le solvant universel".

Ce sombre bijou, outre la plume géniale de Ron Butlin, est servi par l'utilisation d'une voix narrative, d'une seconde personne du singulier, qui met le lecteur dans la peau malaisante et de l'observateur impuissant et du protagoniste en pleine déchéance autodestructrice.

Un must à ne surtout pas laisser passer !
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Le son de ma voix

Des romans sur l'alcoolisme, ce n'est pas le premier que je lis, plus ou moins noirs, plus ou moins sinistres, plus ou moins rédempteurs. Celui-ci il a quelque chose en plus qui met , en tout cas moi, mal à l'aise. Tout le récit est autour du décalage entre ce que le personnage croit faire, dire, maitriser et ce qui se passe réellement. Sa petite voix intérieure , est une sorte de monstre qui le grignote et l'éloigne de toute réalité. Il sombre, sombre et sombre encore, persuadé d'être debout et de tenir les rênes de sa vie !



C'est douloureux , réaliste et effrayant tout à la fois. J'ajoute que si l'on a côtoyé un ou une ( ça ne doit pas être bien différent ) alcoolique de près, on comprend mieux les mensonges, le déni de réalité et l'angoisse dans laquelle il peut vivre...



Un livre splendide
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le son de ma voix

"Le son de ma voix : une vision de l'alcoolisme d'une rare intensité."



Dans ce roman, nous suivrons et nous serons Morris, un cadre qui a tout pour être heureux : une famille, une maison, de l'argent. Le parfait stéréotype. Il a pourtant un vice caché : il est alcoolique.



Avec une narration complétement maitrisée, l'auteur nous plonge dans la vie de Morris. Nous serons sa pensée, son esprit, au travail (où il est [presque] exemplaire) avec ses collègues comme à la maison, avec sa famille.

On se perdra entre l'ivresse et la réalité, entre le désir et la passion, entre le jour et la nuit.



Ce roman est poignant. Nous n'en sortons pas indemnes, et je dirais même que nous en sortant ivre.... Et boueux.



Bonne lecture.
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Le son de ma voix

« Le son de ma voix », le récit intense d’un alcoolique et de sa chute aux enfers.



Une voix s’adresse au personnage (Morris Magellan), elle lui parle de lui, de son monde, de sa famille, de ses comportements et actions. Cette voix, on la soupçonne rapidement être celle de la dépendance, la voix alcoolisée du narrateur. Elle ne manque pas d’humour, elle aime l’ironie, joue avec les mots, requalifie ce qui l’entoure (les enfants devenant « les accusations », par exemple). Mais on le pressent, cette voix a son propre point de vue, a priori, très éloigné de la réalité.



Derrière l’ironie et les certitudes de la voix, nous sentons une bonne dose de douleur et surtout de désespoir nés, notamment, de cet aveuglement « alcoolique ».
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Le son de ma voix

Le blanc, le rouge, la blonde, l’ambré... toutes ces nuances sont la faiblesse de Morris Magellan, écossais bien sous tous rapports, entouré d’une famille aimante et de collègues qui l’admirent. Et alcoolique. Chronique.



Le blanc, le rouge, la blonde, l’ambré... toutes ces nuances sont la faiblesse de Morris Magellan, alcoolique.



Le blanc, le rouge, la blonde, l’ambré... alcoolique.



Alcoolique.



C’est dans le cadre du #varionsleseditions que j’ai choisi cette lecture. Et je l’ai choisie exactement pour son thème. L’addiction. Et plus précisément ici, l’alcoolisme. Je ressens une vraie fascination pour ces maladies et le pouvoir vicieux qu’elles ont sur l’esprit au-delà même du corps. Elles prennent le contrôle de tout, annihilent la moindre volonté.

Aussi, quand on rencontre Morris Magellan dans le roman de Ron Butlin, le mal est fait. Le mal est ancré. Comme souvent face dans ces cas là, Morris, pensant garder le contrôle, s’est noyé. Le lire m’a engloutie.



Le récit, intégralement à la deuxième personne, se fait la voix intérieure de Morris. La voix de la raison qui ne suffira pas pour contourner les méandres liquoreux.

J’ai éprouvé de la peine et de l’empathie pour cet homme qui se brisait et lorsque j’ai commencé à ressentir de la pitié, la voix s’est insurgée. Je reculais.



Ce court roman est une succession de scènes de vie, de survie. C’est si bien écrit que le drame en devient poétique et qu’il m’a fait chavirer, plusieurs fois. Il m’a retourné l’estomac, mal de mer, gueule de bois.

Il n’avait pas besoin d’être plus long.

Je ne l’aurais pas supporté plus longtemps.
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Le son de ma voix





Ce roman court de Ron Butlin est une curiosité qui ne m'a pas tout à fait convaincu mais qui ne manque pas d'originalité. Morris Magellan n'a pas quarante ans. Cadre dirigeant d’une biscuiterie en Ecosse, il vit avec une femme qui l’aime, dont il a deux enfants , et possède une maison confortable. Tout va plutôt bien pour lui. Mais voilà, Magellan a une faille, qui peut être terrible. C'est un alcoolique chronique et sa dépendance est immense. Ce n'est pas un fêtard et on comprend très vite que toute rédemption sera impossible. Morris est depuis longtemps au stade où sa vie n'est possible ni avec, ni sans l'alcool. Avec son humour et son désespoir le récit est d'une absolue noirceur et renvoie au John Barleycorn de Jack London et à Sous le volcan de Malcolm Lowry, références absolues sur ce thème, constats hallucinants d'une dégradation, cliniques et méthodiques.



Parfois drôle mais souvent cauchemardesque Le son de ma voix est très curieusement construit puisque s'adressant à Morris lui-même, par le biais du pronom personnel "tu". Un peu désarçonné au début on s'immisce ainsi dans la vie de Morris, dans ses états d'âme et ses faiblesses, ses pusillanimités sont un peu les nôtres. Et surtout on a l'impression de vivre avec le John Barleycorn de London,à tout moment et en tout lieu. L'alcool est bel et bien un personnage clé. Il n'endosse jamais la défroque du joyeux compagnon qui vous fait voir (un peu) la vie en rose. Pas plus que la robe sentencieuse d'un diable ou d'un magistrat sinistre qui va vous étendre au tapis pour le compte. Non, simplement, il est là, et je ne sais même pas comment Ron Butlin parvient ainsi à le faire vivre. Si ce n'est que le terme boue, boueux, nous est allégrément infligé à forte dose, et que j'ai trouvé ça génial. Le son de ma voix est ainsi le roman de la boue, le grand roman de la boue, celle qui désagrège l'homme, l'homme aux semelles de bourbe, que John Barleycorn détruit de toute sa hargne, parfois un brin séduisante, il nous faut bien l'admettre. Le son de ma voix, là, sur l'étagère qui brûle un peu, tout près de La faim de Knut Hamsun. Et, pas loin, le placard. J'ai trouvé une bande-annonce d'une adaptation théâtrale autochtone qui semble fascinante.

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Le son de ma voix

J'ai découvert ce roman à travers la critique (qui est la préface) de Irvine Welsh (auteur de Trainspotting entre autre) qui est un des auteurs que je préfère ! J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre sur l'alcoolisme écrit à la seconde personne du singulier. Il est différent de ceux qu'on à l'habitude de lire. On suit la vie quotidienne d'un père de famille, bien sous toutes les coutures, qui à un seul problème : La boisson. Il se considère facilement comme un « navigateur » qui navigue dans la « boue ». Ici on oublie les clichés de la chute dans l'alcoolisme, de l'alcoolique « type ». On y retrouve l'alcoolisme comme marqueur social, comme échappatoire à une vie trop « bien rangée ». A lire absolument !
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Le son de ma voix

Je l'ai lu dans la version réedité de Quidam éditeur de 2009, je le dis parce que l'illustration de couverture est extrêmement bien réussie ;-)

Alors je suis séduite, à plusieurs titres :

- la narration utilise un "tu" surprenant, qui à la fois tient le lecteur à distance, avec un espèce de regard accusateur, et à la fois on se sent plein d 'empathie pour ce pauvre Morris dont on sait déjà que c'est mal barré pour lui, hein, quand même

- le récit, la thématique de l'alcoolisme n'est jamais redondant, ni envahissant, ni rien du tout, tout est habileté, maîtrise, la descente aux enfers est progressive et limpide, c'est juste parfait, cette façon de parler de quelqu'un d'alcoolique qui ne peut rien faire d'autre que boire, et qui pourtant se raccroche encore un peu, des fois...

- le seul hic, c'est le comportement de la femme de Morris, un peu trop passive à mon gout, "compréhensive" dirait Morris, mais qu'elle l'aime cela pourrait suffire, mais elle n'essaye pas de l'aider, de le sortir de son alcolisme, y compris quand elle se retrouve en danger ou quand la situation altère ses propres enfants... pour moi ça manque de sens. Mais c'est le seul truc. Et puis on n'a pas de psychologie à 2 balles pour expliquer pourquoi Morris est devenu alcoolique, juste un enchaînement de faits, quelques souvenirs d'enfance et les traits d'une personnalité qui s'est construite dans le "faire semblant"



Voilà, vraiment très réussi ;-)
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Le son de ma voix

«Un des romans majeurs de la Grande-Bretagne des années 1980.» (Irvine Welsh)



«Le son de ma voix» est l’histoire d’une distance : la distance entre ce que la vie de Morris Magellan devrait être, lui qui a tout pour être heureux – un emploi stable et bien payé chez un fabricant de biscuits, une femme aimante et compréhensive, deux enfants et une jolie maison -, et la réalité de sa vie intérieure d’alcoolique chronique, celle qu’exprime la voix de ce roman ; et aussi la distance entre sa perception du monde et l’image qu’il croit projeter et la façon dont les autres le perçoivent, – sa femme Mary, sa secrétaire, ses collègues.



La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le son de ma voix

Caméra subjective dans les yeux et le cerveau d'un alcoolique. Très drôle, très poignant. Magistral.



Publié en 1987 (en 2004 en français par l'infatigable découvreur Quidam Éditeur), ce roman permet à Irvine Welsh d'écrire, dans sa préface à l'édition de 2002 : "Si vous demandez à n'importe quel étudiant en littérature celtique de citer une oeuvre de fiction classique, écrite en Écosse au cours de ces vingt dernières années, la liste est plutôt prévisible. Et cela ne fait pas un pli : "Penser à respirer" de Janice Galloway, "Docherty" de William McIlvanney, "Le poinçonneur Hines" de James Kelman, "Lanark" de Alasdair Gray et "Le seigneur des guêpes" de Iain Banks figureraient tous en bonne place. Mais il y a un livre que peu de gens mentionneront, c'est un roman écrit par un poète écossais, Ron Butlin, et intitulé "Le son de ma voix"."



Irvine Welsh a raison. Et si l'expression "classique instantané" est certainement l'une des plus terriblement galvaudées dans les commentaires critiques aujourd'hui, elle conserve parfois, rarement, un sens, et c'est le cas ici.



Une voix tutoie Morris Magellan, paisible cadre d'une biscuiterie, tout au long de la journée. Celle de son double infernal, l'alcoolique profond qui est aux commandes de sa vie. Ainsi, au fil d'un quotidien miné, rapiécé, tentant vaguement de faire illusion au travail (à la maison, il y a longtemps que ce n'est plus possible, sauf peut-être, un peu, dans une tentative désespérée pour épargner les enfants), s'expriment, avec une certaine gentillesse et un indéniable auto-aveuglement, la subjectivité altérée du buveur, la manière toute personnelle dont il lit et interprète les réactions (ce qu'il en voit ou veut voir) de ses entourages, l'accumulation de rituels conjuratoires ne disant pas leur nom, entraînant la désolation fascinée du lecteur qui constate ou devine l'étendue de l'écart de perception, étalé ainsi sous ses yeux.



Roman magnifique, roman éclatant, roman troublant, roman qui allie à chaque page intense drôlerie et noirceur d'abîme. Du très grand art, en effet.



"Katherine n'était pas encore arrivée avec le courrier Majestic et l'agenda, donc il y avait encore du temps pour jeter une rapide coup d'œil à ton bureau, à ton piège à boue du troisième étage. Du temps pour une vérification de dernière minute, voir que tout était en place : les dossiers dans leur ordre exact, les stylos prêts, les crayons taillés, le calendrier à la bonne date.

De l'autre côté du parking, sur le quai de chargement, les hommes travaillaient depuis huit heures du matin, transportant de grandes caisses sur des chariots pour remplir les camions. Ils avaient commencé alors que tu prenais encore ton petit déjeuner, et ils y seraient encore pour longtemps après que tu sois reparti chez toi. Tu gagnes cinq fois plus qu'eux, primes non comprises. Personne ne t'engueulerait ou ne diminuerait ta paie si tu arrivais une heure en retard ou choisissais de partir une heure plus tôt. Cela te met mal à l'aise de penser à eux - et pourtant ce matin, comme chaque matin, tu as consacré quelques instants debout devant cette fenêtre à te sentir mal à l'aise. Tu comprends bien sûr que, dans le même temps, quelqu'un quelque part a sans doute passé un coup de fil et gagné dix fois TON salaire - mais tu n'arrives jamais à savoir si cette réflexion fait que tu te sentes mieux ou plus mal."

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Le son de ma voix

Dans ce court roman, Ron Butlin nous plonge dans les pensées et les obsessions de Moris Magellan. Cadre et père de famille écossais, Morris semble entrer dans la norme.



Le lecteur sera aux premières loges pour découvrir son vice caché : celui de l'alcool, qui va causer sa disgrâce. L'auteur utilise le "tu" pour mieux faire ressentir les émotions du personnage au lecteur ; on accompagne presque le personnage dans sa chute que rien ne semble pouvoir stopper.



Le roman est rythmé par les périodes d'insomnies et de délires de Morris mais aussi par ses périodes de lucidité. Le lecteur en ressort à la fois troublé et impressionné par la performance de l'auteur.



Paru en 1987 au Royaume-Uni, le roman trouve aujourd'hui son public francophone grâce à l'éditeur Quidam. Cette découverte tardive est saluée par les prix des libraires Millepages et Luciole. Le livre est préfacé par J.Wells, l'auteur de Trainspotting, qui regrette que le livre soit passé inaperçu à sa parution. Il écrit : "Le livre de Butlin est une réussite majeure stylistique totale. Je parie que Le son de ma voix sera reconnu comme un roman majeur."



Herveline
Lien : http://librairielefailler.bl..
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Le son de ma voix

J'ai beaucoup aimé cette lecture, j'ai trouvé le style magnifique
Lien : http://chroniquesdunchatdebi..
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