extrait des poèmes de la fille disparue
Et le caillou, en chemin, lui dit :
Tes pas sont lourds, de plomb lestés
Comment retrouveras-tu ta maison oubliée ?
Voilà ce que le caillou lui dit
Et le buisson, en chemin, lui dit :
Tu t’es beaucoup éloignée à présent
Comment reviendras-tu à temps
Voilà ce que le buisson lui dit
Et se dressèrent les bornes du chemin
Se demandant si l’inconnu était fille ou garçon
Se dressèrent, piquantes comme des chardons
Les bornes du chemin
Et la source, en chemin, l’appela :
La soif a desséché tes lèvres charnues
Lorsqu’elle se pencha et but
Une larme dans une autre se coula
(Léa Goldberg)