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Critiques de Rosie Thomas (88)
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Le Châle de cachemire

Une bien belle histoire, romanesque, qui nous fait voyager dans le temps, dans l'espace, entre 2 générations.



Mair et ses frère et sœur vident leur maison de famille, après la mort de leurs parents, au Pays de Galles. Le frère et la sœur se partagent des meubles, des affaires diverses ... Mair étant célibataire, sans attaches, plus fantasque, ne choisit qu'un beau châle en cachemire qui l'intrigue, et dont elle ne sait rien. Sa grand-mère n'était pas riche, qui a bien pu acheter ce châle, pour quelle raison ? Le châle va l'entraîner dans une grande quête en Asie.



Dommage que le récit soit émaillé de longueurs, de descriptions et de longues pages un peu trop didactiques, car les personnages m'ont enchantée et la quête de Mair est passionnante. Nerys sa grand-mère galloise était finalement une femme très moderne, d'autres beaux portraits de femmes, et le personnage de Rainer, donnent du piquant à l'histoire.

Le roman m'a rappelé d'autres romans de type colonial, mais avec une touche un peu plus moderne. Une histoire à découvrir petit à petit, l'été quand on a un peu de temps devant soi ...
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Les brumes du Caire

Je vous invite à découvrir mon dernier voyage en date. La destination? L'Egypte, le Caire bien-sûr.



Mais ce voyage, je ne l'ai pas uniquement fait dans l'espace, je l'ai aussi fait dans le temps.







Avec cette lecture, je me suis retrouvée propulsée au Caire dans les années 40, en pleine seconde guerre mondiale.



Vous me direz que ce n'était pas une époque favorable pour voyager, et bien, je vous répondrai qu'au travers du livre de Rosie Thomas, ça l'était.



Cette histoire plonge le lecteur dans un romantisme et une soif de vivre que seuls ceux qui ont vécu cette période d'incertitude ont pu ressentir. L'auteur nous fait ressentir l'ambiance, les odeurs et la vie au Caire à travers ses mots. derrière la peur et la douleur des combats, la volonté de profiter de chaque jour est plus forte que tout.



Rosie Thomas nous parle également des relations familiales et de la difficulté de se comprendre. Mais aussi de l'amour, du vrai, celui qui vous marque pour toute la vie. Ce bel amour, nous le vivons à travers les souvenirs d'Iris, 82 ans,qui fait en quelque sorte le bilan de sa vie et nous raconte tout cela avec beaucoup de pudeur. Elle nous transmet la beauté des sentiments et la douleur de la perte.



Nous découvrons également un amour nouveau à travers les yeux de Ruby dont le coeur a été mis à rude épreuve, malgré son jeune âge et qui en même temps que le pays découvre une nouvelle vie.



L'auteur nous parle donc de la passion à travers les génération.



Je ne parvenais pas à sortir de cette histoire exotique à chaque fois que je fermais le livre, l'envie de me replonger dans les odeurs et les saveurs ne me lâchaient pas. Un véritable coup de cœur.



Un peu de douceur dans ce monde de brut.



Rosie Thomas est parvenue à insuffler de la beauté et de la douceur dans une période de guerre et de violence.



Merci aux Editions Charleston pour cette bouffée d'air frais.
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Le Châle de cachemire

Du romanesque, de l'aventure, de l'évasion dans ce roman qui se situe au Cachemire, alors que l'Inde est encore sous mandat britannique. Roman idéal pour les vacances ? Assurément si vous appréciez ces ingrédients. Au fil du récit me reviennent des réminiscences de "La mousson" de Louis Bromfield et de "Route des Indes" de Forster. Une lecture facile, sans prise de tête mais néanmoins palpitante et sans mièvrerie, à conseiller pour un jour de canicule et de farniente où tourner les pages d'un livre constitue l'effort maximum envisageable.
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Constance

Connie, ou Constance, est l'héroïne de ce livre. On la découvre jeune bébé abandonné dans une ruelle. L'histoire porte réellement sur sa vie de femme, et de jeune fille. Elle a été adoptée par une famille qui a déjà une fille, Jeanette, qui est sourde. Les relations avec Jeanette et Hilda, la mère, n'auront jamais été simples, surtout que Constance est tombé amoureuse du mari de Jeanette. Mais un événement tragique dans la vie des deux soeurs les poussent à se rapprocher.

L'histoire se déroule entre passé et présent, entre Londres et Bali et fait donc voyager dans l'espace comme dans le temps. Ce n'est pas un livre au style incroyable mais l'écriture, tout comme l'histoire reste agréable et j'ai passé un bon moment de lecture.
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Le Châle de cachemire

Rosie Thomas est une autrice et journaliste britanique qui a beaucoup voyagé, je la découvre avec ce roman, prix du grand roman d'Angleterre.



En rangeant la maison de son enfance, Mair découvre un somptueux châle en cachemire et une boucle de cheveux d'enfants. Intriguée par cette trouvaille, elle décide de partir en Inde afin d'en savoir plus sur son histoire familiale.



En 1940, sa grand-mère Nerys quitte sa campagne galloise pour accompagner son mari missionnaire affecté en Inde. Alors que la guerre du Cachemire éclate, et que son mari part seul en mission, elle s'installe à Srinagar, où elle se lie d'amitié avec Myrtle et Caroline.



Dans sa quête d'identité, Mair s'accroche aux origines de ce châle pour remonter le fil du temps et découvrir l'histoire de sa grand-mère. Son voyage sera rempli de belles rencontres dont les petites mains de la production de cachemire. Et si ses recherches lui livrent une histoire parcellaire, la vérité elle, nous est révélée grâce aux retours dans le passé.



Leurs maris partis en mission, Nerys, Myrtle et Caroline se reposent les unes sur les autres, se soutiennent et affrontent ensemble les épreuves qui se mettent sur leur chemin. Il y a Myrtle, la femme libre avide de cocktails et de soirée dansante, Caroline la naïve amoureuse d'un riche indien et enfin, la prudente et si courageuse Neryl sous le charme d'un beau magicien. A travers leur histoire, l'autrice aborde l'importance des conventions et la place de la femme dans une Inde fragile, en pleine guerre, où le luxe et la pauvreté se côtoient et, où les religions cohabitent de plus en plus difficilement.



J'ai très vite englouti les plus de 600 pages de cette passionnante saga familiale complètement addictive. Et si j'ai trouvé l'histoire du passé un peu plus intéressante que celle du présent, certains passages du périple de Mair m'ont beaucoup touchée. Amitié, solidarité, sororité sont les mots qui me viennent en pensant à ce roman. Grâce à une plume sensible et immersive, l'autrice nous offre un merveilleux voyage en Inde avec des personnages terriblement attachants que j'ai bien eu du mal à laisser derrière moi....

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Le Châle de cachemire

Ce livre nous embarque vers l'Inde à l'époque des colonies Anglaises, sur les traces de ces femmes qui - malgré leur condition - ont su s'adapter, et évoluer dans un monde macho.

Présent et passé se rejoignent ... autour d'un ancien châle de Cachemire dont on découvrira l'histoire passionnante au fil des pages...Le secret est bien gardé jusqu'à la fin de l'histoire...

J'ai adoré...
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Les brumes du Caire

Un livre dépaysant où l'Amour est évoqué sous toutes ses formes, on voyage au Caire que l'auteur nous décrit avec soin des années 20 aux années 2000. Grâce aux précisions de l'auteur on a un peu l'impression d'y être, j'ai beaucoup aimé aussi les rappels historiques et voir l'évolution de ce pays, les mentalités, la géographie, la culture.



L'amour est au centre de ce roman magnifique, poignant et émouvant, l'amour entre une grand-mère et sa petite fille, entre deux personnes que tout oppose, l'amour mère-fille. Les personnages féminins sont très forts, très courageux et attachants. On aime suivre l'histoire des femmes d'une famille sur trois générations.



J'ai aimé les flash-backs et les histoires d'amour belles et fragiles . L'écriture de l'auteur est superbe et je comprends pourquoi le livre a reçu le prix du livre romantique en Angleterre.



J'ai vraiment été touchée à plusieurs reprises et les mouchoirs n'étaient pas loin. J'aime décidément tout les titres de cette maison d'édition



Un superbe roman d'amour, d'aventure, de tragédie sur fond d'histoire familiale .



VERDICT



Je ne peux que le recommander à toute personne qui aime les histoires romantiques, les personnages féminins forts et déterminés , les grandes histoires d'amour. Un beau cadeau à faire ou à se faire. La couverture est magnifique en plus.
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Le Châle de cachemire

En 1940, une jeune fille se marie avec un missionnaire. Ils vont passer plus de 15 ans dans l’Inde profonde, près de la Vallée de Cachemire.



60 ans plus tard, sa petite fille découvre un merveilleux châle en cachemire dans les affaires de sa grand-mère, et s’interroge sur le mystère qui peut entourer ce coûteux objet. Cherchant sa voie dans la vie, elle va se lancer dans un passionnant voyage en Inde, et découvrir un pays fascinant et étrange. Une découverte qui fait écho à celle de sa grand-mère, dans une région qui a finalement peu changé …



"L’Inde en elle-même l’avait interloquée. Avant d’arriver, elle n’avait qu’une vague idée de ce qui l’attendait et avait donc été choquée par l’immensité du pays, la chaleur brutale des plaines, si féroce qu’elle lui écorchait la peau et décolorait le ciel, le fourmillement des habitants, la violence des torrents de pluie de la mousson, les couleurs criardes, la puanteur de l’ensemble, les mouches, les corps estropiés et la pauvreté crue auxquels elle était chaque jour confrontée"



Emporté en coup de vent pour mes vacances, je n’ai pas été déçue par ce gros roman qui m’a occupée plusieurs soirées. J’ai de suite été emportée par l’écriture de Rosie Thomas, et j’ai eu l’impression, le temps de quelques jours, d’avoir même-même visité l’Inde. Je sentais les épices, entendais les cris des marchands, et voyais les couleurs chatoyantes que les guides de voyage nous vantent aujourd’hui.



Mais Rosie Thomas ne fait pas l’erreur de nous leurrer sur la réalité de cette contrée : on y voit la misère également, les ravages de l’industrialisation – en particulier ses effets sur la production des châles en cachemire. Le double récit – assez fréquent dans la littérature contemporaine – donne ici une profondeur au texte, en éclairant l’évolution de l’Inde sur 60 ans, effleurant les problèmes politiques et la situation au Cachemire.



"Un malheureux garçon a été poignardé. [...] Agressé dans le noir par de jeunes hindous se vengeant d’une précédente attaque de musulmans : le dernier épisode de la haine religieuse qui gonflait sous la peau soyeuse du Cachemire. Il y a des émeutes"



J’ai également eu le plaisir de découvrir le circuit de la production de tissus en cachemire : du prélèvement de la toison pure des chèvres dans laVallée profonde au tissage par les artisans, pour des ouvrages qui pouvaient leur demander des années. Malheureusement aujourd’hui les touristes n’ont plus les moyens de se les offrir et préfèrent des imitations industrielles bien moins chères, ce qui a entrainé la disparition des tisseurs traditionnels.



Enfin c’est également un texte d’une grande beauté sur la recherche de ses origines et des secrets familiaux. La quête d’une jeune femme qui va, en se penchant sur son passé, se créer son futur.



"J’avais besoin d’une quête. Tous les panneaux évidents de ma vie indiquaient des routes menant à des endroits où je n’avais pas particulièrement envie de me rendre, j’ai donc choisi un sentier. "



Sans être un texte trépidant d’action, c’est un beau moment d’évasion, avec une touche romanesque et une fin finalement pas si happy end que ça …
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Le Châle de cachemire

Jusqu'à maintenant, les éditions Charleston ne m'avaient pas déçues. Malheureusement, avec Le Châle de cachemire, j'assiste à ma première déception de cette maison d'éditions. Ce n'est pas que le livre ne m'a pas plût, mais il m'a profondément ennuyé.



L'histoire se déroule en Inde, dans les années 1940. On y découvre tout d'abord Nerys Watkins, une jeune femme qui est partie suivre son mari, muté dans les pays de l'Inde. En parallèle, on suit la vie de Mair Ellis, qui, suite au décès de ses parents, va découvrir, en faisant le tri des affaires laissées par ses parents, un mystérieux châle, légué par sa grand-mère. Pour pouvoir découvrir et résoudre les mystères qui entourent ce châle, Mair va se mettre sur la trace de sa grand-mère, et va partir à l'aventure, en Inde. Quels secrets va-t-elle découvrir ? Cette aventure, va-t-elle changer sa vie ?



Le récit se déroule donc en deux temps : dans le présent, avec Mair, et dans le passé, en 1940, avec ses grands-parents. Deux points de vue différents, et deux accrochent du roman également différents.

Les deux héroïnes se ressemblent grâce à leurs côtés aventurières. Elles sont vaillantes, n'ont peur de rien, et vont jusqu'au bout de leurs décisions.



Dans ce roman, Rosie Thomas nous fait visiter l'Inde et ses environs. Nous voyageons donc avec elle, en accompagnant ces voyageuses dans leurs périples. J'ai lu ce roman pendant mon séjour en Turquie, donc quand j'étais en vacances dans un pays éloigné du miens, et quel plaisir de s'évader davantage et de découvrir la pauvreté des populations, mais leur grand coeur... ! Un régal.



Malheureusement, l'intrigue m'a lourdement ennuyé, je n'ai pas du tout accroché. Les descriptions étaient assez longues, presque interminables, par moments, et souvent superficielles. L'écriture de l'auteure, quant à elle, était simple à lire, mais pas accrocheur.



Dommage pour l'intrigue qui ne m'a pas inspiré, mais bravo pour le contexte, qui m'a emparqué, et avec lequel j'ai voyagé de part en part de différents pays.
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Le Châle de cachemire

À la mort de son père, Mair trouve un superbe châle et se lance à la recherche de souvenirs concernant sa grand-mère maternelle qui vécut au Cachemire, avant l’Indépendance.



Ce livre, Prix du Grand Roman d’Angleterre, me rebutait pour deux raisons :



– Sa présence dans la bibliothèque de ma mère. J’aime ma mère, moins ses goûts littéraires. Je lui reproche de lire des livres gnangnans. Je ne vais pas citer les auteurs, mais regardez les étalages des supermarchés et les groupes Facebook. Tous les best-sellers mentionnés à longueur de publications, ma mère les adooooooore. Ma mère a lu mes livres, Bonjiour Miéssieur, Un prof en Inde et Les Dettes de Je, car je suis son fils, mais elle ne m’aurait jamais lu sinon et je pense qu’elle n’aime pas vraiment ce que je fais.



– L’unanimité pour décrire un « grand livre » auprès des amateurs de livres sur l’Inde. Plus un livre fait l’unanimité, moins j’ai de chance de l’aimer.



Pourtant, je l’ai apprécié moi aussi.



Tout d’abord, le style de Rosie Thomas m’a parfois plu, au moins en ce qui concerne les descriptions. Certaines images sont très efficaces : « Les rayons du soleil perçaient par la fenêtre, bordant le pull-over de Dylan d’un ourlet doré ». Voilà une phrase simple et bonne. En revanche, les nombreux « pains chauds délicieux » consommés par les protagonistes m’ont paru superfétatoires.



Ensuite, je lis enfin un livre sur l’actuel Ladakh et le Jammu-et-Cachemire. Le Jammu-et-Cachemire, j’en ai entendu parler lors de mon séjour en Inde en 2019, lorsque son statut spécial fut révoqué pour devenir un territoire de l’Union indienne. Le gouvernement Modi bloqua les communications dans cette région. Grâce à Rosie Thomas, j’ai été encouragé à entreprendre des recherches sur Srinagar et Leh et relire des passages de l’excellent Cette nuit la liberté de Dominique Lapierre et Larry Collins, un livre qui retrace l’indépendance de l’Inde, notamment les massacres entre hindous et musulmans.



Certes, je l’ai trouvé Le Châle de cachemire parfois un peu mièvre (par exemple la course de chars sur le lac gelé), l’éditeur aurait pu insérer un glossaire des termes étrangers, mais j’ai passé un agréable moment et lu avec fluidité ce pavé. Je recommande ce livre pour les amoureux de l’Inde que vous êtes pour lire cette chronique et ceux (celles plutôt) qui aiment des histoires d’amour dans des périodes historiques clés.
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Le Châle de cachemire

Mair, son frère et sa soeur sont entrain de vider la maison de leur enfance après le décès de leur dernier parent, leur père. Leur maman est décédée quand Mair était adolescente et ils n'ont que peu très connu la famille de cette dernière.

En vidant la commode de la chambre de son père, Mair trouve dans le tiroir du fond, un merveilleux châle de qualité et une enveloppe contenant une mèche de cheveux. Elle sait que les affaires de cette commode appartenaient à sa mère et que cela devait être l'héritage de ses grands-parents maternels.

Intriguée par cette découverte et voulant connaître plus sur sa famille, n'ayant pour l'instant aucun emploi et aucune attache en Angleterre, elle décide d'en savoir plus sur ces deux objets et part en Inde à la recherche du passé inconnu de ses grands-parents.
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Le Châle de cachemire

Une histoire qui nous mène en Inde, en 1940, au Ladack et au Cachemire, régions rudes de montagnes et aux mêmes endroits, de nos jours, sur les traces d'un magnifique châle et de son histoire. Au travers cette quête, deux histoires s'entrecoupent celle de Mair, jeune anglaise et de sa grand-mère Nerys.

Une épopée romanesque! Un roman envoutant à l'image de l'Inde, que j'ai lu en partie en Inde ce qui m'a permis d'être totalement imprégnée.
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Constance

Tout au long du livre, Rosie Thomas nous fait réfléchir sur des thèmes lourds et importants : la famille, les parents, les liens du sang, l’abandon, la mort, l’amour, la maladie..

Ce sont des thématiques universelles, qui touchent tout le monde de près ou de loin.

Je suis particulièrement sensible à ces sujets et c’est peut-être la raison pour laquelle je ressors émue de cette lecture.
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Le Châle de cachemire

Inde, années 40, Nerys Watkins accompagne son mari missionnaire dans la vallée du Cachemire. Pays de Galles, années 2000 Mair, la petite fille de Nerys, après la mort de son père, trouve un châle de cachemire et une mèche de cheveux au fond d'un tiroir, ce châle l'intrigue, elle ne connaît presque rien de la vie de sa grand-mère, ni son frère ni sa sœur ne peuvent l'éclairer, sans attache familiale ni professionnelle elle décide alors de partir sur les traces de ce châle.



J'ai reçu ce livre des Éditions Charleston, un des seuls livres que je n'avais pas encore de chez eux, le synopsis m'intriguait, je pensais lire une quête et une romance, ces deux thèmes y sont mais bien plus profond que je ne le pensais, ce livre recèle des trésors. C'est un beau voyage littéraire que j'ai fait là.



On suit en parallèle le voyage de Mair à la fois dans le présent et le passé avec la vie de ses grands-parents. Les chapitres alternent les souvenirs de deux femmes, si au début du livre c'est un peu déroutant je me suis vite laissée embarquer dans l'histoire.



Mair qui est pourtant le personnage par lequel tout débute ne m'a pas convaincue, je l'ai trouvée lisse, n'apportant pas grand-chose au livre. C'est un personnage que je n'ai vraiment apprécié qu'à la fin du livre lors du dénouement de l'intrigue.

Par contre, j'ai adoré suivre l'évolution de Nerys, sa grand-mère. Avec elle j'ai senti les saveurs de ce pays, j'ai vu les couleurs, j'ai parcouru les montagnes.

C'est un personnage complet, je l'ai adoré et admiré, enfermée dans un mariage qui ne la comble pas elle reste malgré tout au côté de son mari qu'elle soutient du mieux qu'elle peut. Elle évolue tout au long du roman, au départ réservée elle se révèle grâce à la rencontre de Myrtle et plus tard de Caroline.

Myrtle est une jeune femme moderne pour l'époque, elle a les cheveux courts, fume, porte des pantalons et ne s'embarrasse pas des convenances.

Caroline est une toute jeune fille, livrée à elle-même et mariée à un homme qui ne l'aime pas.



A cause d'obligations professionnelles les 3 hommes vont laisser leurs femmes seules ; Evan le missionnaire part pour tout l'hiver à la rencontre des villageois éloignés dans les montagnes pour essayer de les convertir à sa religion ; Archie le mari de Myrtle doit partir s'occuper d'un chantier de voies ferrées et Ralph l'époux de Caroline est un soldat envoyé au front.

Les 3 femmes vont s'entraider tout le long de l'absence de leur mari, traversant toutes 3 des épreuves qui vont les souder, 3 femmes différentes mais chacune très attachantes.

Toutes les 3 partagent un secret qui aura des répercussions dans le présent.



J'ai aimé la quête de ces personnages : Nerys va apprendre ce que c'est que s'amuser, elle va découvrir l'amour dans les bras d'un autre homme mais restera quand même fidèle aux vœux qu'elle a prononcés, Myrtle pourra compter sur Neyris pour briser sa solitude, Caroline aura le soutien de ses 2 amies quand elle se retrouvera dans une situation des plus embarrassantes mais dont je ne peux pas vous parler sous peine de trop en dévoiler.

Caroline est liée à ce châle de cachemire que Mair possède, elles le sont toutes les trois.



En plus de l'intrigue autour de ce châle il y a aussi un voyage initiatique, en effet Mair et Nerys à travers leurs voyages, de Leh à Srinagar, dans les montagnes du cachemire vont comprendre leurs réelles aspirations, au départ de leur voyage elles ne savent pas ce qu'elles deviendront dans le futur mais au fur et à mesure de leur expédition tout devient plus clair quant à leur avenir.



L'auteur décrit admirablement les sentiments, l'amour et surtout l'amitié nous emporte au fil des pages. Sa plume est simple mais le vocabulaire riche et le contexte très intéressant. Rosie Thomas nous livre une vision réaliste de ce pays qu'est l'Inde sur 60 années, les guerres, l'industrialisation, les religions, les problèmes politiques, les mœurs britanniques à l'époque de la colonisation du pays .C'est un voyage complet et très intéressant, j'ai d'ailleurs envie d'en apprendre plus sur l'histoire de ce territoire.



C'est un très beau livre mais pas un coup de cœur, j'ai quelques reproches à lui faire : les descriptions sont par moment trop importantes n'apportant rien à l'intrigue, surtout dans les passages concernant Mair, elles étouffent quelque peu le récit coupant l'élan de la lecture.

Ensuite, dans certains chapitres on passe du point de vue de Mair à celui de Nerys c'est perturbant, j'ai parfois dû relire la page pour être certaine de suivre la bonne héroïne .



Un roman mêlant action, romance, tragédies, voyage, dépaysement et culture. Touchant et instructif, un livre à découvrir si vous en avez l'occasion !


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Le Châle de cachemire

Après le décès de son père, Mair vide sa maison et découvre, au fond d'un tiroir, un fabuleux châle, emballé dans du papier de soie. « Elle fut d'abord éblouie par la beauté des couleurs, un mélange de bleus argentés et de verts, la distillation de l'eau d'un lac et de ciels de printemps, avec des éclats de lavande et de vermillon, comme des fleurs piquées dans les profondeurs. Elle regarda de plus près et vit la subtilité du dessin tissé ; de somptueux motifs en forme de larmes, aux courbes parfaites, des frondes de fougères, des tiges ramifiées et de minuscules fleurs à cinq pétales. (…) Le châle était si léger qu'il semblait flotter dans l'air. » Entre les plis du tissu, une enveloppe renferme une boucle « fine et soyeuse, brun foncé avec quelques reflets cuivrés ».

A qui appartiennent ces cheveux ? Comment Nerys, la grand-mère, qui n'était pas riche, aurait-elle pu s'offrir un objet d'un tel prix ? C'est ce que Mair va tenter de découvrir, mettant ses pas dans ceux de son aïeule en partant à la découverte de l'Inde et de ses secrets.

De cette enquête, seul le lecteur connaîtra tous les aspects, suivant tour à tour Nerys et ses amies, Caroline et Myrtle dans les années 40, ou Mair, Karen et Bruno sur les routes de l'Inde actuelle. Les histoires se croisent, se complètent, se répondent. Mille personnages nous attirent sur les chemins de l'aventure. Parmi eux, les plus forts sont les femmes : volontaires, courageuses, battantes, luttant sans relâche contre le destin ou l'adversité.

Celle qu'on croit faible est pourtant capable de supporter bien des épreuves. Si elle tombe souvent, elle se relève toujours.

Bien que le roman compte près de sept cents pages, jamais il ne lasse. Les aventures se succèdent, tenant le lecteur en haleine. Les épisodes drôles, comme la fête de Noël avec un spectacle de magie, cèdent le pas à ceux qui tiennent en haleine, comme la traque ordonnée par Ravi Singh ou aux tragiques, comme celui du chien enragé, qui laissent le lecteur aussi désemparé que les personnages.

Les paysages grandioses sont peints par Rosie Thomas de manière à nous les faire imaginer. On vit à bord du « Jardin d'Eden », on suit avec émerveillement les transformations du lac, les trajets des commerçants apportant des fleurs ou des victuailles, les embarcations qui transportent leurs passagers vers des fêtes, des clubs ou des rendez-vous secrets.

Les couleurs sont chatoyantes, les papilles frémissent à l'évocation des épices, les narines sont chatouillées par des parfums enivrants ou des remugles effrayants.

On pénètre, à la suite des personnages, dans des palais dignes des mille et une nuits, pleins de magie, de secrets ou d'intrigues inquiétantes, dans des ateliers où des travailleurs misérables font naître les couleurs chatoyantes de châles qui valent plus que leurs vies, sur des terrains d'aviation, dans des voitures lancées sur des routes périlleuses, au sein de la guerre, de la révolte...

Comment évoquer tous les aspects de ce roman si riche ?

J'étais déchirée entre deux sensations contradictoires : la hâte de connaître le dénouement de l'histoire et le désir qu'elle ne s'achève jamais.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman.
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Les brumes du Caire

Merci aux éditions Charleston pour cette belle découverte ! Dans Les Brumes du Caire, nous partons faire la connaissance de trois femmes très différentes unies par les liens du sang : Iris, Lesley et Ruby.

Un beau jour, Ruby décide de fuir sa mère, Lesley, et son Angleterre natale. Mais où aller ? Elle n’a personne, sauf peut-être sa grand-mère, qu’elle connaît à peine et qui vit au Caire. Alors elle n’hésite pas, prend un billet d’avion, débarque en Égypte et vient chambouler le quotidien bien rangé d’Iris. Si au début la vieille dame n’était pas ravie de voir sa solitude perturbée, elle se surprendra à apprécier de plus en plus la présence de sa petite-fille à ses côtés. D’autant plus que la jeune fille lui apportera une aide précieuse pour se remémorer son passé et surtout pour ne pas oublier son grand amour : Xan.



Que dire de ce livre ? J’ai un avis assez partagé. D’un côté, j’ai trouvé l’histoire très belle mais de l’autre, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à certains personnages.

En effet, trois personnages sont au cœur du roman : Iris, Lesley et Ruby. Si j’ai fini par trouver Iris et Ruby attachantes, cela n’a pas du tout été le cas pour Lesley, à tel point que je me suis interrogée sur l’intérêt de sa présence dans le roman…

Ruby est une adolescente mal dans sa peau qui ne parvient pas à trouver sa place. En difficultés scolaires et face à une mère aimante qui l’étouffe, elle plaque tout du jour au lendemain et part rejoindre sa grand-mère au Caire. Égoïste, superficielle et rebelle, progressivement, nous découvrons une autre Ruby à l’opposé de ce qu’elle était en arrivant. Son séjour en Égypte et ses rencontres lui feront gagner en maturité, révélant une personne qui a peut-être, au fond, toujours été là et qui n’attendait qu’à se révéler. Courageuse et passionnée, Ruby aura de multiples occasions de prouver qu’elle est capable de changer et qu’elle ressemble plus à sa grand-mère qu’elle ne pourrait le croire.

Si au début Iris apparaît comme une vieille dame froide se complaisant dans sa solitude, les malheurs qui la frappent la rendent plus sympathique et attachante. Iris, n’a pas toujours été vieille et seule : durant sa jeunesse, elle a aimé passionnément le capitaine Alexander Molyneux. Sur le point de se marier, la guerre va les séparer définitivement, ne lui laissant plus que le souvenir de son seul et unique amour pour compagnie. Mais la vieillesse menace de lui arracher ses derniers souvenirs. Chaque jour, des pans entiers de sa mémoire s’envolent. Comment faire pour que la « tasse blanche posée sur l’étagère » ne se brise pas en mille morceaux ? Peut-être que la présence de Ruby est LA solution… Désireuse de connaître davantage cette grand-mère qui a toujours fait preuve d’une grande indépendance, Ruby va chercher à en apprendre plus sur son passé, obligeant Iris à se remémorer des pans entiers de sa vie.Nos deux héroïnes vont ainsi apprendre à se connaître et finir par se rapprocher, nouant une très belle relation.

Malheureusement, je n’ai pas accroché avec le troisième personnage important du roman : Lesley, fille d’Iris et mère de Ruby. N’étant jamais parvenue à nouer une relation solide avec sa mère, Lesley n’a pas voulu répéter les mêmes erreurs avec sa fille. Cependant, Ruby est aussi indépendante qu’Iris dans sa jeunesse. Les preuves d’amour de sa mère n’ont fait que l’éloigner d’elle. Tout le long du livre, j’ai eu l’impression que la vie de Lesley n’était qu’un énorme gâchis. En tant qu’épouse, Lesley ne parvient pas à s’épanouir dans son mariage. De même, en tant que mère, elle pense avoir échoué, sa propre fille la fuyant jusqu’en Égypte. Lesley m’est ainsi apparue comme un personnage plutôt fade, à la recherche de soi et peinant à reprendre sa propre vie en main. De ce fait, le titre original (Iris and Ruby) rend mieux compte du roman que celui traduit (même s’il est très beau et lui donne une dimension plus poétique).

Par ailleurs, j’ai tout de suite appréciés Mamdooh, Tata, Ash et son frère, des personnages pourtant peu développés.



Tous ces personnages nous entraînent dans un voyage du Caire des années 1940 à nos jours. Dans un style d’écriture élégant et fluide, Rosie Thomas nous livre des descriptions très détaillées qui nous permettent de bien nous plonger dans l’ambiance. Néanmoins, l’histoire souffre de quelques longueurs. Les parties relatant le passé d’Iris étaient les plus intéressantes ainsi que celles de Ruby et Ash. En revanche, les parties de Lesley étaient les plus ennuyeuses et cassaient le rythme du roman.



Les Brumes du Caire est avant tout un roman sur l’amour qu’il soit maternel ou passionné, à sens unique ou réciproque… Si j’ai bien apprécié l’histoire, j’ai été un petit peu déçue car je m’attendais à ressentir plus d’émotions, surtout à la fin. Au final, le quatrième de couverture l’annonçait bien : Les Brumes du Caire est une histoire d’amour et de pertes tout en nuances qui par moment nous emportera au cœur de l’Égypte et à d’autres, nous perdra.
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Les brumes du Caire

Vous le savez peut-être, ou peut-être pas, mais en général, la romance contemporaine et moi, ça fait 25. Mais il y avait longtemps que je voulais découvrir la collection des Éditions Charleston dont on m’a toujours vanté les mérites et dont les titres L’île aux papillons et La Lettre Oubliée me font très très trèèès envie. Et avec cette lecture, je ne peux que vous confirmer ce que vous saviez déjà probablement : cette maison d’édition publie des textes qui sont vraiment d’une qualité incomparable. Les Brumes du Caire aura, en effet, été un voyage incroyable tout autant qu’il est un véritable coup de cœur. J’ai été totalement happé par l’histoire, par ce Caire tantôt bruyant, tantôt festif, par cette histoire de femmes et d’Amour, puis par la plume de Rosie Thomas, qui sonne aussi justement et purement que le son d’un piano.



L’histoire mêle le passé et le présent dans un ballet ordonné au millimètre près, chaque souvenir étant inséré dans le récit à un moment clé et se justifiant par les événements qui se déroulent dans le présent. Nous découvrons donc trois femmes, complètement différentes les unes des autres, créant un véritable choc des générations. D’Iris, la Granny qui vit dans sa solitude et n’a jamais été une bonne mère à Ruby, cette jeune femme qui fuit au Caire pour oublier son quotidien londonien, en passant par Lesley, mère de Ruby et fille d’Iris, en quête de l’amour d’une mère qu’elle n’a jamais eu. Et c’est de là que tout part, de ces trois femmes qui ne semblent pas avoir de point commun, mais qui, pourtant, vont évoluer et changer ensemble.



Lire ce roman m’aura pris quelques jours, mais il faut avouer que c’est une belle petite brique, et quand je l’ai eu fini, je me suis dis : waouh. Et puis, j’étais en larmes. Parce que ce roman m’a touché, m’a bouleversé, m’a fait voyager et vivre une histoire à la fois hors du commun et qui pourtant a du arriver à des dizaines de femmes. On navigue entre le présent et le passé, au rythme des souvenirs d’Iris, du quotidien de Ruby et de l’inquiétude de Lesley. On découvre petit à petit, l’histoire de ces femmes : une grande histoire d’Amour pour Iris et son beau capitaine Xan, une histoire d’amour naissante entre deux jeunes qui viennent de deux mondes que tout opposent, l’amour d’une mère envers sa fille etc. Tout est question d’amour, à divers degrés, dans ce roman. Et loin de tomber dans le cliché ou dans le gnangnan, c’est une histoire somptueuse que nous offre Rosie Thomas. Une histoire de femmes fortes, combatives, qui donneraient tout par amour. Que l’on soit au Caire en 1942 ou en 2011, on se laisse emporter au gré du vent et des personnages qui y défilent. C’est ainsi que l’on fera la connaissance de personnages tous plus différents les uns des autres, que l’on découvrira une culture et ses coutumes, et que le choc qui se produit dans le roman entre Ruby et Ash nous apparaîtra tangible, tant il nous touche aussi.



Parlons de Ruby justement. Cette jeune femme un peu perdue, dyslexique, qui fuit Londres et une vie qui ne lui plait pas pour retrouver au Caire une grand-mère qu’elle ne connait pas. Perçue par sa mère comme une enfant compliquée, elle est en réalité une jeune femme qui souffre d’être mal dans sa peau et qui ne sait pas quoi faire de sa vie. Si bien qu’au fil des pages et au contact de sa Granny, on le verra évoluer, devenir plus altruiste au fur et à mesure qu’elle en apprend plus sur la vie de celle qui l’héberge et qu’elle apprend à aimer. De la jeune fille rebelle, elle devient responsable et passionnée d’égyptologie. Elle apprend petit à petit à comprendre sa mère et devient plus indépendante et respectueuse d’autrui.

Quant à Iris, c’est toute sa vie que le roman nous propose de retracer. Au début assez déprimée, elle s’égaie au contact de sa petite fille, renoue le contact avec sa fille et prend le temps de faire le point sur sa vie. Petit à petit, elle accepte l’inéluctabilité de la vieillesse et de la perte de mémoire, mais transmets ces derniers souvenirs avant de les perdre. Ainsi, on découvre avec bonheur son histoire avec Xan Molyneux, mais aussi les tragédies qui ont frappé sa vie, son combat de médecin humanitaire, ses souffrances d’avoir perdu des personnes qui lui étaient chères, ses doutes… Et à travers elle, c’est Lesley que l’on finit par découvrir et comprendre. Cette femme qui n’a pas eu l’amour de sa mère et qui fait tout pour transmettre le sien à ses enfants, sans se rendre compte qu’elle les étouffe.



Les pages et se tournent, et le dénouement arrive, nous brisant le cœur, autant qu’il nous apporte un petit peu de paix tant il est la conclusion parfaite de cette histoire. Rosie Thomas nous aura offert un moment privilégié dans Le Caire festif et joyeux puis terrifié, avant de nous convier dans une ville qui mêle modernisme et tradition, et une histoire d’amour et de femmes qui nous chamboule. Les Brumes du Caire est, finalement, tellement plus qu’un coup de cœur…
Lien : http://nosfolieslitteraires...
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Le Châle de cachemire

« Forever is composed of nows » écrivait Emily Dickinson, poétesse Américaine du XIXème siècle. Il est des livres où le temps n’a pas prise, où les pays se mélangent et les frontières s’effacent.

Le chemin vers l’éternité se crée comme on tisse un châle. Tisser un châle selon Rosie Thomas, c’est partir en quête de sa Foi : foi en soi, en autrui, foi au présent, mais aussi en l’avenir. « De nombreux chemins mènent à la Foi, mais tous finissent par rejoindre la même route. » nous raconte ici l’auteur.



Ce livre est multiple.



Le Châle de Cachemire n’est pas seulement une superbe évocation de l’Inde et du Ladakh … Il représente aussi une histoire sur la perte de notre innocence. En racontant une histoire, ce châle amène les personnages à gagner en maturité.



Véritable quête initiatique, le châle, qui retrace la trame d’une histoire familiale éclatée, pleine de motifs de toutes sortes aux couleurs vives et ternes (amour, amitié, tristesse, culpabilité, deuil), est comme les pays dans lesquels il s’inscrit : multiple et symbolique.



Le châle représente l’amour pour les siens, la quête vers sa propre identité et le temps qui passe pour incarner en maître roi un des principes les plus importants du bouddhisme que l’on (re)découvre dans ce livre, le punabbhava, qui signifie « re-devenir », renaître.



Parce que, comme écrivait Emilie Dickinson :



« Forever – is composed of Nows –

‘Tis not a different time

Except for Infiniteness

And Latitude of Home From this experienced Here

Remove the Dates – to These

Let Months dissolve in further Months

And Years – exhale in Years – ».(extrait des Poésies de Emilie Dickinson)







Résumé de la quatrième page de couverture :

Inde, 1940. Jeune mariée, Nerys Watkins quitte la campagne galloise pour accompagner son mari missionnaire affecté en Inde. Alors que la guerre au Cachemire éclate, elle découvre Srinagar, la ville au bord du lac, où les Britanniques dansent, flirtent et cancanent comme s’il n’y avait pas de guerre. Nerys est entraînée dans une dangereuse amitié et, au moment où elle retrouve son mari, l’innocente épouse n’est plus la même femme.

Des années plus tard, alors que Mair Ellis débarrasse la maison de son père, elle découvre un éblouissant châle ancien et une boucle de cheveux d’enfant. Se rendant au Cachemire sur les traces de ses grands-parents, Mais se lance dans une quête qui changera à jamais sa vie.







Mon avis:

L’histoire commence lorsque Mair se retrouve avec sa famille dans la maison familiale, suite au décès de son père. Contrairement à ses frères et sœurs, Mair a toujours vécu au jour le jour, sans ressentir le besoin de s’ancrer quelque part. Sa vie sentimentale a toujours été plutôt absente. C’est pourquoi, lorsqu’elle découvre en fouillant dans les affaires de ses parents pour y faire le tri, un châle de cachemire ainsi qu’une mèche de cheveux ayant appartenu à sa grand-mère maternelle, dont personne ne peut expliquer la provenance, elle décide de partir à l’autre bout du monde. Elle sait que ses grands-parents étaient des missionnaires gallois en Inde avant et pendant la seconde guerre mondiale. Elle décide alors de faire ses bagages pour ce pays.



« L’étrange projet qui s’était emparé de son imagination n’avait pas quitté ses pensées depuis des mois, sans qu’elle comprenne vraiment pourquoi. »



Elle essaie de comprendre l’histoire de ce châle, dont elle a hérité et dont le tissage s'avère compliqué. En réalité, chaque fil symbolise pour elle un morceau de son passé. L'histoire de sa famille se mélange au tissage du châle, issue de l'histoire indienne, tous deux étroitement imbriqués dans cette seule pièce de tissu. Ce châle crée ainsi une tapisserie impressionnante de saga familiale, une saga qui commence véritablement lorsqu’elle visite les lieux où ont vécu ses aïeuls: le pays de Galles, la description de la transformation du Pashmina, l’élaboration du tissage, la manière dont sont traités les moutons et la description des paysages qui recouvrent l’Inde, le Laddhak etc.



La narration des voyages de Mair se coupe avec la propre histoire de Nerys, sa grand-mère. L’auteur prend un malin plaisir à mélanger allègrement les deux histoires en faisant un certain nombre d’allers-retours, révélant graduellement la vie qu’avait Nerys en Inde et aux alentours, au travers de récits sur cette période datant de l’époque et grâce aux recherches menées par Mair.





Les livres qui mélangent les histoires parallèles à des périodes différentes sont parmi mes favoris. J’aime cette idée de retrouver des similitudes dans les lignées familiales, malgré la différence de temps ou encore retrouver des symboles criant de vérité malgré l’absence de proximité. Ils donnent l’impression que les gens sont plus connectés au passé qu’ils ne le croient.



Relater l’histoire de Nérys et de sa petite fille qui suivent les mêmes routes mais à des époques différentes offre une évasion totale. En partant de notre époque, au nord du Pays de Galles, on se retrouve plongé au cœur de la Seconde Guerre mondiale, dans la belle vallée du Cachemire. Les paysages n’ont rien de comparable, les langues sont différentes, les religions aussi… Et pourtant. Rosie Thomas est visiblement si éprise de l’Inde, que j’ai parfois l’impression qu’il se trouve à deux pas du nord du Pays de Galles. Elle réussit avec prouesse à supprimer la distance du lecteur. On se croirait vraiment en Asie. La qualité des descriptions qu’elle fait de la beauté des paysages sont si séduisantes que je les vois presque sous mes yeux. Pourtant, je vis actuellement en France et non en Inde. Je n’ai eu aucun souci pour me représenter les lacs, les « house-boats », les hommes faisant traverser les personnages sur l’eau, les tisserands, les Indiens riches ou pauvres.



Ce livre est riche d'une très belle symbolique sur la vie. Le châle occupe en ce sens une grande place mais d'autres symboles sont présents pour tisser un lien entre l'Asie et notre monde occidental. Ne dit-on pas dans le bouddhisme que tout est interdépendant? Lorsqu'on ouvre ce livre, on lit en effet que rien ne peut exister de façon autonome. Autrement dit, ceci surgit, parce que cela...



Je m’arrêterai là cependant en évitant de gâcher le suspense parce que lire ce livre est une expérience captivante que je recommande chaudement.



Alors si vous appréciez, le mystère, les émotions, le romantisme, l’Asie et notamment les symboles très présent dans sa culture ainsi que les histoires initiatiques, le Châle de Cachemire est sans aucun doute un livre qui vous est destiné. Et qui sait, vous aussi, peut-être, renaitrez de vos cendres en tournant la dernière page ?





Merci aux éditions Charleston pour l'envoi de ce livre.





N'hésitez pas à aller jeter un œil sur la bande annonce du livre...
Lien : http://aupetitbonheurlapage...
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Les brumes du Caire

Selon la 4ème de couverture Les brumes du Caire est l'histoire de 3 femmes, 3 générations : Iris, Lesley et Ruby.

En réalité c'est surtout une histoire de 2 femmes : Iris et Ruby. Le titre orignal (Iris and Ruby) est donc plus proche de la réalité. Lesley ne joue qu'un petit second rôle insignifiant (à mon avis) dans l'histoire.



Ruby, une adolescente anglaise de 19 ans est en plein rébellion et sur un coup de tête, elle décide de partir au Caire où vit sa grand-mère Iris, qu'elle connaît à peine.

Iris est une ancienne médecin octogénaire qui vit sa vie en solitaire entourée de deux vieux servants et ses souvenirs. Iris commence à perdre la mémoire et elle essaie de s'accrocher à ses souvenirs pour ne pas se perdre complètement.



L'arrivée de Ruby va chambouler la vie bien tranquille d'Iris. Les deux femmes s'apprivoisent et découvrent qu'elles ont bien des points en commun. Avec l'aide de Ruby, Iris remémore ses jeunes années, pendant la seconde guerre mondiale, où au Caire elle a vécu une belle et grande histoire d'amour. Une histoire d'amour qui l'a marquée à tout jamais.



Bien que le déroulement de l'histoire soit prévisible et assez convenu dès le début, j'ai bien aimé ce roman. Le présent et le passé (les souvenirs d'Iris) s'alternent. Le style est fluide. C'est une histoire sur les relations intergénérationnelles, celles qui sont à la fois belles, intenses et compliquées : la relation mère/fille et fille/mère.

J'ai apprécié aussi les descriptions sur le Caire et comment vive la population. On s'y croit presque.

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Le Châle de cachemire

Voilà un roman comme je souhaiterais en écrire ! j'y ai trouvé tous les ingrédients qui font que le lecteur est hâpé dès les premières lignes.



Au décès de leur père, les trois enfants se retrouvent pour vider la maison. Chacun souhaite conserver quelques souvenirs de leurs parents défunts, en fonction de son mode de vie et de son caractère. Mair, célibataire, sans projet précis, prend un châle, une enveloppe avec une mèche de cheveux et une photo, qui ont appartenu à leur grand-mère Nérys.



A partir de là se tisse l'histoire de cette grand-mère, femme de missionnaire en Inde pendant la seconde guerre mondiale.



Et quand Mair décide de partir dans le Cachemire pour retrouver le fil de l'histoire de ce châle, un nouveau motif va se dessiner autour du précieux lainage.



Dans ce roman, il y a tout ce qui fait un très beau texte : l'Histoire qui croise les histoires personnelles ou collectives, les lieux grandioses décrits par petites touches tellement réalistes qu'on croirait y être, de nombreux sujets : la vie à l'arrière et l'adultère en temps de guerre, l'ascension des grands sommets himalayens, les missionnaires chrétiens en Asie, les conditions de vie dans les villages du Cachemire... Et les gens surtout ! L'auteur nous livre ici une galerie de personnages tous plus attachants avec pour moi un coup de coeur pour Rainer, Myrtle, Farida et Bruno....



C'est une véritable fresque chatoyante, épicée, tissée sur la trame du châle de Zahra. Magnifique, envoûtant, addictif !!! L'auteur a reçu pour ce roman le Prix du Grand Roman en Angleterre en 2012, ô combien mérité.



Un coup de coeur pour moi... qui le sera pour vous assurément !
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