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Critiques de Rubens Figueiredo (8)
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Passager de la fin du jour

Première rencontre intéressante avec l'auteur brésilien Rubens Figueiredo le temps d'un voyage en bus en compagnie de Pedro bouquiniste dans le centre-ville d'une métropole brésilienne et Darwin, Darwin le scientifique 😊. Pedro chemine ce week-end là dans un bus bondé vers une banlieue éloignée de cette métropole pour retrouver sa fiancée Rosane, en lisant par intermittence un livre qui évoque un séjour de Darwin au Brésil .

Alors que des émeutes s'annoncent sur le trajet et que les voyageurs commencent à s'agiter , la brutalité du monde humain fait écho à celle du monde animal et humain raconté par Darwin dans le livre. Des anecdotes brutales comme celle sur l'esclavage 150 ans auparavant dans une fazenda des environs, entraînent Pedro dans des réflexions sur les épisodes douloureuses et difficiles de sa propre vie et de celle de Rosane dans le contexte de l'histoire socio- politique douloureux du Brésil : redistribution des terres aux plus miséreux, brutalité policière face aux soulèvements populaires, grosses fissures entre les différentes couches sociales et témoignages d' histoires personnelles extrêmement tragiques . Tragique mais étrange comme celle de Joâo , renversé par un camion en bord de route, devant un petit chantier de construction où il était en train de travailler , mais une fois transporté à l'hôpital, amnésique, opéré, plâtré , l'assistante sociale de l'hôpital ne trouve aucune trace de lui dans son lieu de travail. le camion qui l'a renversé ayant pris la fuite, et Joâo après l'accident étant sans connaissance et n'ayant plus aucun papier sur lui, il n'est pratiquement plus PERSONNE,comme une majorité dans ce pays. Alors qui paît ses frais d'hôpitaux et de soins, surtout qu'il y est depuis un bon moment et vu qu'on ne sait où l'envoyer une fois guérie , mystère ? dans un pays comme le Brésil si mal doté en services de santé de base, situation des plus étranges.



Un voyage dense chargé de misère et de violence mais oh combien humain et intéressant au coeur même du Brésil, ce grand pays de 8,5 millions de km2 de superficie et 215 millions d'habitants, soit un petit continent. Très peu d'aides sociaux, une piètre organisation accordés aux plus démunis, des images d'enfants de rue munis de leurs petites bouteilles contenant un fond de solvant de peinture qu'ils sniffent, du prolétariat exploité, abusé, des mères ados vivant avec mère et grand-mère,…. une lutte perpétuelle pour se maintenir en vie. L'écrivain renforce images et sensations avec des descriptions détaillées, surtout corporelles, pour illustrer ce voyage allégorique à travers l'histoire de la violence au Brésil. Ni pamphlétaire ni prolixe , relatant simplement la réalité, Figueiredo nous livre un texte d'une belle qualité esthétique. Pour qui s'intéresse au sujet un livre profond , intéressant et instructif.





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Passager de la fin du jour

Je prends un ticket au guichet, monte dans le premier bus, peinture émaillée blanc et rouge. Le soleil va bientôt se coucher, et l'esprit léger, je pars en week-end. C'est pas que j'y mets beaucoup d'attente, mais le brésil, la bière et les filles en bikini sur la plage, ça me met déjà en joie. Les gens commencent à monter, les places assises toutes occupées, je regarde, j'observe, je prends le pouls de la société. Toujours intéressant de monter dans un bus, on y croise de vrais gens, avec leurs problèmes, leurs caractères, leurs tics. Le mien, c'est de sortir immédiatement un livre de ma besace. Et pour l'occasion, j'ai deux bouquins, un de Charles Darwin le célèbre anthropologue anglais qui fit escale dans cette ville et parle d'un autre âge de l'esclavage, un de Rubens Figueiredo, si amicalement prêté lors d'un "cercle" d'initiés dédié à la littérature sud-américaine et aux cookies. D'ailleurs t'es plus booky ou cooky...



J'essaie de sortir du centre-ville pour la banlieue, les librairies tirant leurs rideaux, les phares aveuglantes d'une file de voitures et de camions en sens inverse. Le bus est maintenant bondé, mais nous n'avançons guère plus, une pluie fine et des émeutes sur la route, embouteillage assuré. La sueur dégoulinant après une journée de travail, un bébé pleure, une beauté entame une discussion sur le coût des racines de gingembre et des feuilles de menthe pour son mojito, une vieille tremblante essaie de trouver un siège et tente de faire avancer son cabas de provisions chargés aux roulettes désaccordées. Pour faire patienter ses clients, le chauffeur allume la radio. Je reconnais Eumir Deodato, le pianiste brésilien qui me parle de Zarathoustra.



A peine une quarantaine de kilomètres seulement mais une nuit intense en émotions, en Histoire. Ce parcours nocturne est ainsi l'occasion d'observer le cœur des habitants, l'âme des fazendas et des bidonvilles. Je pensais prendre le bus, j'ai pris bien plus qu'un ticket, j'ai reçu une leçon d'histoire. La musique s'arrête pour un flash d'information, la Seleçao jour ce soir au Maracanã, les supporters sont partagés entre joie et effroi, Neymar vient de se "tordre" la cheville à l'entraînement. Voilà de quoi encore alimenter la colère d'un peuple, les émeutes de cette nuit seront certainement encore plus violentes. D'ailleurs, le bus détourne son chemin, il n'ira pas jusqu'à sa destination finale, je finirai donc mon voyage à pied, le regard porté sur la lune bleue, l'espoir de retrouver le lit de Rosana et son jardin musqué.
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Passager de la fin du jour

Pedro tient une petite librairie de livres d'occasion dans un quartier populaire d'une métropole Brésilienne. La semaine, il vit chez sa mère, dans un quartier modeste mais correct de la ville. Le week-end, il se rend chez sa petite amie, dans une banlieue très pauvre à l'écart de la ville. Dans cet endroit, les émeutes entre quartiers voisins sont fréquentes et violentes. Un vendredi, alors qu'il se rend chez son amie, le trajet est perturbé et ralenti par de nouvelles émeutes. Pedro laisse vagabonder ses pensées. Il nous raconte son Brésil, bien loin des stations touristiques et des beaux quartiers.



Pedro est un personnage attachant, qui s'intéresse au sort des gens autour de lui. Il nous offre des portraits sensibles et émouvants d'hommes et de femmes en marge de la société, qui doivent lutter chaque jour pour survivre. Il raconte la violence quotidienne qui sévit dans les quartiers pauvres, le manque de travail, la négation du droit du travail par les employeurs, l'exploitation de la main d'œuvre peu qualifiée....



Durant ce trajet en bus Pedro lit quelques passages d'un livre qui évoque un séjour de Darwin au Brésil. Les réflexions du scientifique sur la violence de la vie animale le renvoient à l'inhumanité de la société à deux vitesses dans laquelle il vit.



Une approche intéressante et humaine du Brésil


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Nouvelles brésiliennes

J'aime bien les nouvelles, surtout les recueils thématiques, et j'aime le format "carré" des livres de cette maison d'édition, mais ce recueil ne m'a pas du tout séduite : pas de rythme, pas d'intrigue... je n'y ai rien trouvé de ce qui était "vendu" sur la page de couverture...
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Nouvelles brésiliennes

Un recueil qui regroupe des nouvelles aussi originales que particulières. Certaines ne pourront être réellement appréciées que par les amateurs de poésie et de métaphores tandis que d’autres ciblent un publique plus large. Nouvelles Brésiliennes est un livre qui m’a beaucoup plu, surtout grâce à la sélection de textes qui a été faite : il y en a pour tous les goûts !



Voici les différentes nouvelles :



Les distraits de Rubens Figueiredo : Les distraits parle de la sensation que l’on a tous eu un jour de ne pas être seul. Vous êtes chez vous, plongé dans votre solitude, et tout d’un coup, vous sentez une présence. Vous ne la voyez pas mais elle est bien là ! L’auteur signe ici une nouvelle qui flirt avec le fantastique mais qui parle surtout d’introspection et du sentiment de faire partie d’un tout. Bouleversant.



Un conte (un non-conte), je vous le conte ? de Sergio Sant’Ana : Une histoire un peu particulière qui explique que malgré les différences et les problèmes que certains peuvent nous apporter, nous avons besoin des autres pour subsister. Sergio Sant’Ana parle du tout et du rien le tout très bien imagé.



Elan de Evando Affonso Ferreira : Première impression : j’adore ! Une nouvelle fraîche et écrite comme un roman et non un poème. L’histoire triste d’une femme qui tombe amoureuse d’un crétin et qui ne voit pas qu’elle mérite mieux. Une nouvelle qui pourtant m’a fait sourire et on en a bien besoin après le conte (non-conte) de Sergio Sant’Ana qui nous a fait réfléchir et sentir petit.



Dégoût de Edla Van Steen : Une histoire un peu particulière : la revanche d’une vieille femme qui retrouve son premier amour qui l’avait trahi. Un secret de famille gardé depuis longtemps et des retrouvailles mémorables ! Si le récit n’est pas long, cela n’empêche en rien le lecteur de lire encore plus vite pour découvrir si la femme va prendre sa revanche ou bien décider de pardonner. La chute finale est parfaite !



Conte d’été n°2 : Bandeira Branca de Luis Fernando Verissimo : Une histoire d’amour sur fond de carnaval avec une incompréhension que l’on a tous plus ou moins vécu. Une nouvelle sympathique à lire qui peut plaire à n’importe quel lecteur.



Bœuf de Marçal Aquino : Une nouvelle qui change de ce qu’on a pu lire depuis le début du recueil. Plutôt sombre, elle raconte l’histoire d’un sans-abri appelé Bœuf qui ne veut rien d’autre qu’avoir un toit sous lequel dormir. Il va lui arriver des mésaventures et la fin est plutôt bien trouvée. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle.



La maison des fauves de Marcia Bechara : Une nouvelle bien étrange dont il faut lire chaque mot pour ne pas se perdre. Elle raconte, si j’ai bien compris, comment des hommes retrouvent leur descendance animale et habitent dans une sorte d’Eden, séparés du normal. Envoûtant !



La pièce aux oiseaux de João Paulo Cuenca : Une histoire qui évoque la continuité des choses notamment grâce à la répétition de certaines phrases. Malgré tous les problèmes que l’on peut avoir, la Terre continue de tourner et les gens continuent de vivre leur vie. Un narrateur qui ne veut pas être oublié, qui ne veut pas seulement devenir une cicatrice douloureuse pour les personnes qu’il a connu.



Eté de Amilcar Bettega : Il s’agit de la nouvelle la plus longue de ce recueil. L’introduction est assez particulière puisque le texte est séparé en deux colonnes. La première colonne décrit un paysage où des enfants jouent avec leurs parents non loin de là. La deuxième décrit un homme en voiture qui roule à vive allure car il a encore du travail à faire et sa famille l’attend chez lui. Les deux colonnes s’unissent alors pour former un seul texte où le travailleur va rencontrer le petit groupe. Un texte sombre qui mêle violence et tristesse.



Rien à enregistrer de Godofredo De Oliveira Neto : Une histoire que j’ai beaucoup appréciée. Au début, le lecteur pense avoir à faire à un homme qui nous décrit son amante. Très vite pourtant, nous allons nous apercevoir que ce n’est pas exactement ce à quoi on s’attendait. Un récit très bien écrit et entraînant qui nous oblige à lire vite pour connaître la fin.



En bref : Nouvelles Brésiliennes est un très bon livre. Les éditions Envolume nous font découvrir des talents de la littérature méconnus du grand publique. Les nouvelles sont toutes différentes et de qualité. Mon seul regret est de ne pas avoir eu la version originale de certains textes. Peut-être le livre aurait-il gagné à être publié en version bilingue…
Lien : https://didiconseils.wordpre..
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Nouvelles brésiliennes

Dans un recueil de nouvelles publié en début d’année 2015, les éditions Envolume ont rassemblé dix textes d’auteurs brésiliens contemporains peu ou pas traduits en France. Lauréats de prix littéraires brésiliens (le Prix Jabuti par exemple), ils témoignent de la richesse, de la créativité et de la diversité de la culture brésilienne. Avec ces Nouvelles brésiliennes, j'ai découvert des auteurs qui m'étaient quasiment tous inconnus, très différents les uns des autres et qui ont, chacun à leur manière, marqué la littérature brésilienne contemporaine. Ce que tous ces auteurs ont en commun, en revanche, c'est un style particulièrement unique et inédit.



Toutes plus originales les unes que les autres, les dix nouvelles de cette anthologie rivalisent chacune en créativité et en poésie. Souvent énigmatiques, parfois fantaisistes et extravagantes, on redécouvre à chaque nouvelle histoire un nouvel univers, une nouvelle approche de la vie et de la littérature. La nouvelle de Sérgio Sant'Anna est par exemple une des plus bizarres et poétiques du recueil selon moi, même si celles de Marcia Bechara (La Maison ds fauves) et de Joao Paulo Cuenca (La Pièce aux oiseaux) ne sont pas loin derrière. Figure de la littérature marginale, Marçal Aquino nous propose quant à lui avec Boeuf une nouvelle assez violente et tout aussi tragique que celles de Luis Fernando Verissimo (Conte d'été n°2) et de Godofredo De Oliveira Neto (Rien à enregistrer) -ces deux dernières nouvelles sont d'ailleurs mes préférées de cette anthologie. Rythmées, que ce soit par leur forme comme dans la nouvelle Eté d'Amilcar Bettega, ou par leur écriture comme la nouvelle Elan d'Evando Affonso Ferreira, les nouvelles de ce recueil nous proposent un voyage intéressant à travers le Brésil contemporain. Une anthologie très intéressante que je recommande à ceux qui aiment lire des textes travaillés, poétiques et énigmatiques, et qui aiment se laisser porter par l'imagination d'un auteur.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Nouvelles brésiliennes

C'est un très beau volume de nouvelles brésiliennes que vient de publier Envolume ! Une belle découverte de textes étranges, cruels et mystérieux. C'est aussi une belle manière de prendre pied dans la société brésilienne contemporaine, loin des clichés médiatiques qui construisent l'identité du Brésil : le foot, les plages, les favellas...

Quelques coquilles passées entre les mailles du filet du relecteur, mais sinon un beau travail !



Bravo à Envolume !
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Nouvelles brésiliennes

Le Salon du livre de Paris 2015 a été l'occasion pour les lecteurs français de découvrir tout un pan de la littérature brésilienne contemporaine.



Les Editions Envolume ont contribué à cette diffusion en lançant au même moment leur collection Brésil, dans laquelle s'inscrit ce recueil de nouvelles.



Et c'est bien là la fonction première de ce livre : donner envie de se plonger dans des oeuvres contemporaines méconnues. Une fonction apéritive en somme...



Ce tome 1 des Nouvelles brésiliennes regroupe ainsi dix courts récits, datant presque tous des années 1990-2000. Les écrivains représentés, plumes reconnues dans leur pays, n'étaient pour la plupart pas encore traduits en français. Citons-les : Rubens Figueiredo, Sergio Sant'Anna, Affonso Ferreira, Edla Van Steen, Luis Fernando Verissimo, Marçal Aquino, Marcia Bechara, João Paulo Cuenca, Amilcar Bettega, Godofredo de Oliveira Neto.Je dois avouer qu'ils m'étaient tous inconnus.



Les nouvelles présentent une grande variété de styles et de thèmes. L'on croisera ainsi une jeune fille qui ne voit son amoureux qu'au carnaval annuel, un nouveau riche aux prises avec des habitants des favelas, un vieil amant décati, une épouse malheureuse...





Adoptant le dialogue théâtralisé, le style journalistique ou une narration plus classique, les dix écrivains rendent compte de leur pays dans sa diversité, entre inégalités sociales, explosion urbaine et traditions.On trouve aussi des thèmes plus intimes et universels comme l'amour ou la famille.



Un recueil intéressant et varié, dont le lecteur n'appréciera pas forcément toutes les nouvelles. Le principal intérêt semble de s'immerger dans des univers différents mais tous très forts, de poursuivre sa découverte des auteurs brésiliens actuels.



Merci à Babelio et aux Editions Envolume pour cette lecture.
Lien : http://los-demas.blogspot.fr..
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