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Biographie :

Professeur de Nouveau Testament à Breslau. puis à Giessen et enfin à Marburg, Rudolf Bultmann est surtout connu en France pour son Manifeste de la démythologisation, publié pour la première fois en 1941 et qui connut quatre versions. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il est sans doute le plus grand exégète du Nouveau Testament du XXème siècle. C'est pourquoi le philosophe et théologien italien Rosino Gibellini écrit, à propos de ce Manifeste que c'est " un texte- programme où se rencontrent le Bultmann bibliste qui s'interroge sur ce que dit véritablement le Nouveau Testament, et le Bultmann théologien, qui s'interroge sur ce que le Nouveau Testament a à dire à l'homme aujourd'hui ". Cette entreprise de " démythologisation ", que certains qualifièrent de " démolition ", surtout dans les milieux catholiques, l'amena à faire la critique de l'image du monde telle qu'elle est présentée dans la Bible et, en même temps, à clarifier la véritable intention du mythe, et donc, la véritable intention des Ecritures. Assurément, le mythe est le langage religieux, terrestre, mondain employé pour parler de Dieu et de la transcendance de Dieu mais comment autrement dire Dieu en langage humain ?
Il n'est pas surprenant que Bultmann se consacra plus particulièrement à l'évangile selon Jean puisque l'évangéliste, déjà, " démythologisa " en utilisant par exemple le mot " signe " pour parler des miracles de Jésus. Ce que voulait l'évangéliste, c'était en effet amener le croyant à voir au-delà du sens apparent du miracle. Le commentaire du quatrième évangile que fit Bultmann est incontournable, aujourd'hui encore, pour les exégètes. Non moins remarquable est sa Theology of the New Testament, qui fait une large part à Jean et à Paul. L'étude des Ecritures permet à Bultmann de démontrer que les caractéristiques des sources chrétiennes ne sont pas des comptes-rendus journalistiques, ni des documents historiques mais des témoignages de foi situés dans le contexte vivant des communautés chrétiennes primitives. C'est pourquoi toute tentative pour rédiger une " vie de Jésus " est pour lui irréalisable. En revanche, il démontra qu'il était possible de reconstituer les lignes essentielles de la prédication de Jésus à travers les récits du Nouveau Testament. L'exégète sépara nettement la parole de Jésus de la prédication de l'Eglise : la parole de Jésus, dit-il, est promesse de salut alors que le kérygme (1) du Christ annonce l'accomplissement de l'événement du salut. Dans la Theology of
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Plus que comme image, le langage du mythe doit s’entendre en termes anthropologiques, en ce qu’il concerne « la compréhension de l’existence » humaine « dans sa fondation et sa limitation par une puissance transcendante non mondaine ». En ce sens, il relève d’une interprétation existentiale, structurant la conception de l’existence « donnée avec l’existence elle-même » et comme fondement de l’être. Sur cette base, une compréhension de soi existentielle devient possible, où la singularité de toute expérience est reconnue dans son authenticité. Chez Bultmann, Heidegger croise Kierkegaard. S’il convient d’en appeler à cette double référence, c’est parce que le Nouveau Testament est lui-même Parole traversée par un principe de contradictions, disant l’homme assujetti à un ordre strict de détermination et l’homme capable de libre décision ; l’homme en proie à la fatalité du péché, et le même homme seul coupable de sa déchéance ; l’homme être cosmique, et l’homme sujet autonome, etc. La prédication se sauve ainsi du mythe parce qu’elle en déploie les catégories fondamentales. Et permet alors d’éliminer le mythe comme image du monde. Et de mettre à jour « la vérité du kérygme », de la Parole, comme parole pour l’homme, « sans recours mythologique ». Andreas Dettwiler et Jean-Marc Tétaz, dans l’Introduction à l’ouvrage, notent que « le langage mythologique masque l’intention propre du mythe ». Ainsi doit-on, écrit Bultmann, « interpréter en termes existentiaux la mythologie dualiste de Nouveau Testament ». Seule façon de comprendre la vie chrétienne en sa singularité et son signe d’exception.
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