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Citations de Marcel Rufo (104)


Marcel Rufo
Être adolescent, c'est se rendre compte qu'on est moins bien que ce qu'on nous a laissé croire et penser que, de ce fait, la vie n'est peut-être pas aussi formidable que ce qu'on avait imaginé.
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Le premier récit est celui de mon premier contact avec un nourrisson de neuf mois qui est maintenant une jeune femme de quarante ans, toujours enfoncée dans son monde autistique. Drôle de début pour un ouvrage qui se veut optimiste!
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Marcel Rufo
J'ai fini par croire, après toutes ces années, que les parents ne servent pas à grand-chose dans l'évolution de leurs enfants. j'exagère à peine ! Disons plutôt que les enfants sont maîtres de leur destin, avec l'appui et la participation de leurs parents. sinon que verrions-nous ? Les bons parents feraient de bons enfants et les mauvais parents feraient de mauvais enfants. Mais c'est impossible. Et faux, totalement faux. On le voit bien dans les familles nombreuses. Tous les enfants ont les mêmes parents, mais ils sont tous différents. Parce qu'ils ont leur caractère, leur personnalité, et que chacun se fait, de ses parents, une représentation psychologique différente. Les parents sont comptables des progrès de l'enfant, plus que producteurs de ces progrès. L'enfant dépend en premier lieu de lui-même, les parents s'adaptent à lui plus que l'inverse. Dans les rôles parentaux , il y a , à mes yeux, davantage d'adaptabilité que d'éducation.
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aimer son enfant, c'est l'aider à trouver l'estime de soi nécessaire pour qu'il nous quitte dès qu'il se sentira prêt
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Un petit garçon de neuf ans, intelligent, battu par son père :
Le plus beau gilet du monde :

Je le questionne à nouveau pour connaitre la cause de ce grand malheur là. Il pleure de plus belle, puis parvient à articuler :
"C'est à cause de la mort de mon grand-père ; c'était le plus beau et le plus gentil des grand-pères. " Emu par cette déclaration d'amour, je lui demande quelle profession exerçait ce papy extraordinaire : "c'était le plus grand tailleur du monde ! " "Que faisait-il comme habits ?" "Il m'a fait le plus beau gilet du monde pour un petit garçon de trois ans. Il était incrusté d'or et de pierres précieuses, il brillait au soleil, et aussi dans la nuit."
Puis il ajoute, réflexion extraordinaire pur un enfant de son âge : " tu sais, ce gilet je l'ai gardé, et je le donnerai à mon petit garçon quand il aura trois ans", jetant ainsi un pont entre le passé merveilleux, éclairé par un grand-père idéalisé, et un futur possible.
A mon tour d'avoir des larmes dans mes yeux noirs à moi. A l'écouter, je réalise que l'agressivité, puis le départ du père, avaient été largement compensés par la présence particulière et rassurante du grand-père. La mort de ce dernier a entraîné le désarroi et aussi la peur de rater son avenir. c'est ainsi à une double perte qu'était confronté le petit garçon aux beaux yeux sombres : celle de sa famille, et celle de son grand-père adoré.
Pourtant, je n'étais pas inquiet quant à son devenir :
lorsqu'on campe dans le passé de façon si riche et si poétique, on peut dire sans se tromper qu'on aura, qu'on a déjà un avenir.
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L'enfant est aussi un être social. Son imagination va parfois être confrontée aux conflits familiaux et aux histoires tragique de la vie.
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il existe toujours une réserve d'ESPERANCE
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Un des mandats essentiels des grands-parents est de raconter d'où vient la famille, de quel village, de décrire la vieille maison familiale (s'il y en a une et si elle existe encore), de parler de leur métier, de leurs origines modestes (lorsque l'ascenseur social a bien fonctionné). En somme, de raconter le passé pour que le présent des petits-enfants se construise mieux.
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C'est tout le problème:avoir de l'empathie lorsque l'on rencontre quelqu'un,plutôt que de la rigueur clinique ou diagnostique.
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Ses parents m'ont appris plus tard qu'ils avaient retrouvé dans sa chambre, après sa mort, des tas de petits mots dans lequel il critiquait toutes mes interprétations : " Ce psychiatre m'a encore répété que j'avais une problématique œdipienne, il ferait mieux de regarder la sienne ...
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Sans encourager les parents à mentir à tout propos, il est sans doute bon de leur rappeler une chose : le mensonge parfois fait le roman et c'est le roman qui crée la capacité poétique à supporter la réalité de la vie.
L'imaginaire n'est pas la vérité mais il est nécessaire.
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La fratrie est une mini-société ; comme elle, elle a besoin de règles qui évitent de se laisser dominer par ses pulsions. Cela ne signifie pas que les pulsions destructrices n'existent pas dans la fratrie. Simplement, elles sont contrôlées par la loi familiale et sociale.
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Du cas le plus lourd au plus anodin ou apparemment léger, ce dont je suis intimement persuadé, c'est qu'il existe toujours une réserve d'espérance.
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L'asile, c'était autant de moments ahurissants, d'images inoubliables, dans un monde entre Goya et Jérôme Bosch, où les patients, entassés dans des salles communes, entre des murs gris, étaient condamnés à ne rien attendre ni rien espérer. Une galerie de personnages bouleversants, dont on finissait peut-être par oublier la souffrance.
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L'intelligence d'Annie l'a aidée à se sortir du marasme psychique qui était le sien.
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On ne sait pas, quand on s'engage dans une carrière médicale, que l'on va croiser des enfants, des adolescents et des adultes qui vont marquer à jamais notre mémoire.
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En fait, si on réfléchit bien, un match c'est deux fois quarante minutes. Ce n'est pas grand-chose. En revanche, [ lors de la troisième mi-temps ] en parler peut durer toute la nuit. Tu refais le match, tu discutes, tu analyses, tu exagères sur telle ou telle action. Que tu sois d'accord ou pas avec tes camarades, quelque chose se construit et se lie à travers le récit.
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Etre psychiatre pour adolescents, c'est permettre à chacun de retrouver le temps, d'apprendre que le présent, pour être pleinement vécu, a besoin de passé et d'avenir.
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Marcel Rufo
Rentrant de l’école, j’ai aperçu un homme, vêtu d’un marcel et d’un bleu de Chine, la casquette sur la tête. Je n’ai pas traversé, me contentant de lui adresser, de loin, un signe de la main auquel il a répondu. Le copain qui m’accompagnait ce jour-là, fils d’officier de marine, s’est alors exclamé, surpris: « Tu as de drôles de fréquentations!

- « C’est mon père », me suis-je contenté de dire.

« Mon père est un homme discret et plutôt silencieux. Il n’élève jamais la voix et a besoin de peu de mots pour se faire entendre, mais je ne conteste jamais ce qu’il dit. Je lui obéis pour la bonne raison que c’est mon père et que je le respecte. »

« Entre nous, pas besoin d’effusions démonstratives; une distance respectueuse suffit à nous reconnaître l’un l’autre, chacun à sa place. »
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Pourquoi évoquer ainsi ma grand-mère, la seule que j'ai connue, celle qui a incarné pour moi l'essence même des grands-parents? Quel est le rôle de ces derniers et pourquoi suis-je aussi proche d'eux lorsque au cours des consultations, du suivi ou des hospitalisations de mes patients, je sollicite leur alliance? Il est de fait que, aujourd'hui, la pédopsychiatrie ne pourrait pas fonctionner sans eux. Ils sont disponibles et accompagnent, lors des soins, leurs petits-enfants. Si on comparait l'accompagnement des parents et celui des grands-parents dans le domaine des soins pédopsychiatriques, on constaterait que le second est majoritaire.
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