Elser fait la même chose, avec le plan de son attentat. A quoi pouvait bien lui servir ce plan, en Suisse ? Avait-il l'intention de l'encadrer et de l'accrocher au-dessus de son lit, pour en conserver vivant le souvenir ? Aucun conjuré ne se laisse prendre avec, sur lui, des documents compromettants. A plus forte raison, lorsqu'il a eu des heures, des jours et, même, des semaines, pour les faire disparaître. "Si au moins il existait, cet Elser!", dit un vieux conseilleur d'Etat, d'un air grognon.
Tout le malheur vient de ce qu'on généralise. "Tous" les Polonais sont ainsi... "tous" les Français sont ainsi... "tous" les Juifs doivent être comme ceci ou comme cela... Des centaines de milliers de gens, faits d'après un même moule. Si l'humanité ne perd pas cette fâcheuse habitude, elle ne fera jamais le moindre progrès. Ni dans le sens d'une meilleure entente entre les hommes, ni dans celui d'un esprit de tolérance plus authentique.