Une civilisation comme un individu représente un modèle plus ou moins net de pensées et d'actions. Dans chaque culture, on trouve des buts d'action caractéristiques qui ne sont forcément pas les mêmes dans d'autres types de société. En accord avec ces buts, chaque peuple ne cesse de consolider son expérience, et selon que cette manière de voir exerce une pression plus ou moins forte, les détails hétérogènes de la manière de vivre revêtent une forme plus ou moins adaptées à celle-ci. Adoptés par une culture bien établie, les actes les plus saugrenus reflètent les caractéristiques de ses buts particuliers, en subissant parfois d'incroyables métamorphoses. La forme que prennent ces actes, nous ne pouvons la comprendre qu'en comprenant d'abord les mobiles sentimentaux et intellectuels de cette société.
Il ne suffit pas de savoir devant qui on doit s'incliner, mais aussi jusqu'où il faut se baisser.
L'anthropologie était, par définition, impossible aussi longtemps que de pareilles distinctions entre nous-mêmes et les primitifs, entre nous-mêmes et les barbares, entre nous-mêmes et les païens s'imposaient a l'esprit des peuples. Il était d'abord nécessaire d'en arriver à ce degré de sophistication où nous n'opposions plus nos croyances aux superstitions de nos voisins. Il était nécessaire que ces institutions basées sur les mêmes prémisses à savoir le surnaturel, fussent considérées ensemble, les nôtres avec les autres.
Dans la philosophie japonaise, la chair n'est pas le mal. Jouir des plaisirs qu'elle donne n'est pas un péché. L'esprit et le corps ne sont pas des forces adverses dans l'univers, et les Japonais vont jusqu'au bout de ce que ce principe implique. Le monde n'est pas un champ de bataille où s'affrontent le bien et le mal.
La belle-fille haïe continue à mettre au monde des petits-fils bien aimés.
La vertu, au Japon, dépend de la reconnaissance de sa propre place dans le grand réseau de dettes mutuelles, réseau qui englobe à la fois ancêtres et contemporains.
Si nous avions eu peur des chiffres, la guerre n'aurait pas été déclenchée. Les grandes ressources de l'ennemi existaient avant cette guerre.
C'est seulement quand une personne a eu des enfants, qu'elle sait à quel point elle est endettée envers ses propres parents.
Un homme doit apporter à sa personne le même soin qu'il apporterait à son épée.
Jusqu'à quel point fait-on confiance à la démocratie ?