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Critiques de Ruth Rendell (471)
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La 13e marche

Je ne devrais pas rire en lisant un policier, il y a les crimes, les assassins, les gens douteux mais avec Ruth Rendell je ne peux m’en empêcher. J’avais le temps de déguster ce livre, privée d’internet et de téléphone, ma seule survie qui me reliait au monde extérieur à ce moment là était la bibliothèque du village, dix fois plus petite que dans mon ancienne ville mais où des trésors m’attendaient rangés sagement sur les rayons (je pense que le bibliothécaire qui est aussi mon voisin a un faible pour Ruth, sinon comment expliquer la présence de cet auteur sur deux rayons entiers ?)







L’ambiance de cette histoire est lente, c’est vrai. Mais c’est pour mieux vous imprégner ! Les mauvaises odeurs, la crasse, les fantômes et la treizième marche. Vous voilà installé dans la maison et vous pouvez suivre les deux protagonistes de cette triste affaire. Vous allez vous apercevoir qu’un rien peut faire sombrer une personne fragile dans la délinquance voir le meurtre, que tous les livres ne sont pas bons à lire, que le harcèlement n’est que de l’amour. Bref pour moi ce livre est une comédie satirique comme je les aime. Une mention spéciale pour les amies de la logeuse, sacrées bonnes femmes. Si vous avez du temps je vous conseille cette lecture mais si vous courrez après le temps, pas la peine vous passerez à côté de tous ces petits détails qui font de ce livre une perle dans son genre.




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Crime par ascendant

Lu ce week end entre deux fiestas.



Ruth Rendell est vraiment la maîtresse pour camper des histoires sans en avoir l'air. Doucement, lentement elle situe les personnages et nous les rend attachant ou détestable ou même ambivalents, selon son bon vouloir.

A chaque fois je m'y fais prendre. Je tourne, un peu dédaigneusement, autour de ses romans: il y a tant de livres à lire, pourquoi encore un polar ou un roman à énigme? Et puis, une fois le roman ouvert... je ne peux plus le lâcher et ses personnages deviennent mes compagnons du jour, et de la nuit quelquefois: essayez donc "Le journal d'Asta" et vous verrez.



Crime par ascendant, m'a donc captivée tout le week-end:

un jeune lord, Martin Nanther, en train de perdre son droit de siéger à la Chambre(des lords) décide d'écrire la biographie de l'ancêtre qui lui a permis d'accéder à la pairie: Henry Nanther.

Son arrière-arrière grand père, médecin à la cour de la reine Victoria, s'était spécialisé dans l'étude d'une maladie génétique rare: l'hémophilie.

Au cours de ses recherches, Lord Nanther va faire des découvertes intrigantes sur son aïeul. Il va également vivre des difficultés au sein de son couple et devra faire des choix auxquels il ne s'attendait pas.



Bon, j'ai essayé de ne pas trop en révéler sur l'histoire, et du coup ça a l'air un peu plat, mais je vous assure que ça vient de moi: "Crime par ascendant" est un roman passionnant que j'ai eu grand plaisir à lire.
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Une nouvelle amie

Ça aurait pu être plus richement étoffé en ce qui concerne les personnages, leur caractère, leur passé, leur vie sociale, professionnelle et familiale et je ne parle pas seulement des 2 principaux, Christine et David.

Mais on est dans un format très court, donc c’est rapide et en vérité, c’est pas mal foutu.

Christine, femme mariée, semble trouver chez David, le mari de son amie Angie, quelque chose qu’elle ne perçoit pas chez les autres hommes, pour lesquels elle éprouve une peur instinctive.

Bref, elle se sent bien, rassurée, en sécurité.

David, pour sa part, aime s’habiller en femme, et se sent en confiance avec Christine qui loin de le juger, le conforte et s’en amuse.

Une relation amicale se noue entre eux.

Et voilà, c’est fini. Ou presque...



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Les Désarrois du Pr Sanders

Gwen Robson, une modeste aide-ménagère à la retraite a été assassinée. C’est Dorothy Sanders qui découvre le corps dans un parking. L'inspecteur Wexford est chargé de l’affaire. Il sera aidé par son adjoint Michael Burden

Mais quel est le mobile du crime de Gwen Robson : le vol ? Exclu. La victime était aide-ménagère et ne roulait pas sur l'or.

D'ailleurs, son agresseur n'a pas touché à son sac à main. On y a tout retrouvé : porte-monnaie, papiers, lettres et divers menus objets... Le mobile du meurtre n'est donc pas là. La vengeance ? La vengeance ? Elle ne possédait aucun secret important. Ou alors ? Bien sûr, Gwen Robson, cancanière de première catégorie, fouinait dans les affaires d'autrui et ne faisait pas l'unanimité chez les voisins Mais quel secret gravissime aurait-elle bien pu découvrir pour qu'on la garrotte avec autant de sauvagerie ? Reste l'hypothèse la plus plausible : celle du meurtre gratuit commis par un psychopathe, d'autant plus convaincante qu'à l'heure et sur le lieu du crime rôdait un garçon passablement déséquilibré - cinglé, pour être net. Bref, un suspect idéal, sinon le coupable

Burden se persuade rapidement de la culpabilité de Clifford Sanders, le fils de Dorothy, professeur d’université mais néanmoins psychopathe en traitement. Wexford quant à lui préfère vérifier toutes les hypothèses. Et va mener une enquête de voisinage. Une enquête patiente après de voisins qui pour certains sont farfelus voire pittoresques à l’instar de Gwen Robson. Il va falloir rester rationnelle pour démêler cette affaire plus complexe qui n’y parait.

Et comme à son habitude Ruth Rendell nous offre un roman riche en personnages, comme d’habitude notre auteure les campe avec dextérité et nous propose une analyse approfondie des rapports des uns avec les autres. Encore un grand roman psychologique que l’on ne lâche pas avant de connaître le mot de la fin. Du grand Ruth Rendell


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Pince-mi et Pince-moi

un jeu du chat et de la souris 🐭 inquiétant mais efficace.

trois femmes vont se retrouvaient impliquée dans un accident ferroviaire dans lequel leur petit ami et censé avoir disparu.or celui qu'elle connaissent sous le mon de jock, jeff et jerry et en fait une seule et même personne.

elles vont se rassembler pour différencier le vrai du faux.une intrigue sans maladresse, on rentre facilement dans le jeu.👍
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Celle qui savait tout

Pas de suspense dans ce roman puisque le lecteur sait dès les premières pages qui a tué, comment et pourquoi. Ruth Rendell décortique plutôt les relations entre les gens et leur psychologie. La plupart des protagonistes sont âgés, ils parlent beaucoup de leurs maux, de leurs regrets, de leurs espoirs perdus. Cela donne une atmosphère assez déprimante qui m'a déplu. Les personnages ne sont pas attachants, à mon avis. Sauf Rosemary, délaissée par son mari pour un amour de jeunesse, mais qui finalement s'en trouve bien mieux.

C'était mon premier roman de Ruth Rendell. Je suis déçue. L'atmosphère du roman et l'écriture ne m'ont pas convaincue. Peut-être pas le meilleur de l'auteur ?
Lien : http://carnetdenoisette.cana..
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La 13e marche

Livre que je viens de lire à nouveau dans le cadre du challenge "Dévoile ta consigne". Dans mes souvenirs les personnages étaient tordus et l'histoire peu passionnante, je ne me rappelais plus de la fin. A l'occasion de cette seconde lecture, je n'ai pas plus été conquise que ça, pourtant il s'agit d'une auteur que j'aime.



L'histoire est longue et plate, les personnages n'ayant pas d'attrait particulier hormis leur singularité mentale. L'auteure n'a pas du s'attacher à ses personnages et le lecteur le ressent. Le sujet aurai du être traité avec plus d'enthousiasme car tous les ingrédients sont réunis.



Ce roman a fait parti de la sélection 2008 du prix des lecteurs du livre de poche, ça laisse perplexe car Ruth Rendell s'est faire du meilleur cru !
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Et tout ça en famille...

A Guilty Thing Surprised

Traduction : Marie-Louise Navarro



ISBN : 9782702491003



Je vous l'ai déjà radoté je ne sais combien de fois depuis environ deux mois : les livres arrivent chez moi par charretées entières. Ou, plus précisément, ils réintègrent le bercail - qui a un peu changé car, du temps de leur départ, il se trouvait à Noisy-le-Grand, en région parisienne, alors que, désormais, il se situe à Brest, dans le Finistère - mais, un peu dépaysés peut-être au début (- "Tiens, tu as vu, les étagères que MDV avait achetées un an avant la naissance de sa fille aînée tiennent toujours ! Incroyable - Elles doivent bien avoir trente ans, maintenant ? ... - Oh ! Pas loin ! ... - Toujours autant de désordre et de bohème, ici ! Ca ne change pas ! Et cette poussière ! Ah ! On respire enfin ! - Et on est toujours si bien accueillis ! - Ah ! ca fait du bien de se retrouver chez soi ! - Eh ! bien, moi, mesdames, j'ai déjà vécu à Brest avec MDV ! ... - Non ? Mais vous êtres une véritable antiquité, mon cher ! ... - Pensez-vous qu'elle nous trouvera une place à tous ? ... C'est que nous amenons avec nous pas mal de petits nouveaux ... - MDV trouve toujours ! En tous cas pour nous, les livres ... Et patati, et patata ...") Bref, ça bruisse de partout, c'est rangé n'importe comment (quand vous dépassez un certain nombre de livres, de toutes façons, à moins de posséder une vénérable bibliothèque dans le plus vaste des châteaux, c'est impossible d'obtenir un minimum d'ordre - à peine trois ou quatre livres se rangent-ils sagement par ordre alphabétique avant de retourner à leur joyeuse anarchie), ça prend ses aises et ça se pousse sournoisement de la tranche pour que je relise celui-ci avant celui-là.



Je suis donc tombée sur Rendell et "Et Tout Ca En Famille", l'une des première aventures de l'Inspecteur Wexford. Ma chère mère avait détesté : vous comprendrez donc que ce livre m'est doublement - qu'écris-je ! triplement, quadruplement - cher !



Avec l'inspecteur Wexford, il est rare que l'action se situe à Londres ou dans une grande ville. Non, Wexford et son collaborateur, l'ineffable inspecteur Mike Burden, c'est du local, du rural pur sang. Du rural assez cossu, tout vert, que Wexford vénère parce qu'il allège probablement beaucoup du stress de son métier, et pourtant, Dieu sait s'il s'en commet, de belles, à Kingsmarkham ! Ainsi, le roman "Et Tout Ca En Famille !" met en scène une famille de riches citadins embanlieusés, Quentin Nightingale et sa femme, l'éblouissante, l'incomparable Elizabeth, au parler doux et à la distinction si incroyable qu'elle semble forcée. Dans un coin de leur superbe propriété - Nightingale est très, très riche - ce couple modèle a mis à disposition du frère d'Elizabeth, Denys Villiers, grognon, ronchon, peu aimable, professeur au collège du coin pour des raisons alimentaires mais en réalité membre de l'Aristocratie hautaine des Biographes (particulièrement des lakistes), un adorable pavillon où il a emménagé plus ou moins en traînant les pieds et pour ainsi dire sans remercier, avec à son bras son épouse Georgina, laquelle ne paie pas de mine, a une tendance certaine à s'habiller comme l'as de pique et à se mettre régulièrement en froid avec sa belle-soeur mais qui, nul ne se risquerait à le nier, adore à la folie son beau et romantique époux.



Ah ! oui, n'oublions pas la fille au pair, une Hollandaise qui vit à cent à l'heure la révolution sexuelle de ces années heureuses, Katje (ce qui, prononcé à l'anglaise, donne à peu près "catcher" ), Mrs Cantrip, l'impeccable et digne gouvernante dont pas un seul cheveu ne dépasse du chignon, ce grossier hurlurberlu de Sean Lovell que Mrs Nightingale, toujours si bonne, a le tort d'encourager à s'imaginer un bel avenir de chanteur "pop" et puis, silhouette puissamment dessinée qu'on verrait admirablement interprétée par Christopher Fry dans ses meilleurs jours (et ceci bien que le personnage ne soit pas homosexuel), James Marriott, l'un des collègues de Villiers et l'une des gloires locales en raison de son entregent, de son bonne humeur et de sa disposition à offrir des fêtes gratinées à qui aime bien s'amuser - attention ! gratinées mais de bon ton, si les deux peuvent se conjuguer.



Comment se fait-il donc que, au milieu de toute ce petit monde tournant plus ou moins rond, soient obligés de s'imposer un Wexford suspicieux et un Burden toujours plus raide qu'un passe-lacet ? Eh ! bien, c'est que la belle, l'incomparable, la généreuse, l'inégalable, la merveilleuse Mrs Nightingale a été assassinée dans la forêt où elle avait sans doute donné rendez-vous à quelqu'un. Parce que, rechercher un foulard ou une boucle d'oreille, en pleine forêt, torche ou pas, vers les 23 h, ça paraît un peu tiré par les cheveux ... Certes, on est anglais, on est bien élevé et on sait ce que l'on doit à la gentry ... Mais enfin, faudrait tout de même pas pousser Grand-mère et les forces de Police, dont Wexford et Burden, dans les orties !



L'enquête commence. Avec ce choix délibéré de l'auteur pour la mise en valeur des détails psychologiques des uns comme des autres, morts et vivants, détails menus, voire infimes, qui finiront par rétablir le tableau final dans toute sa vérité. Si sanglante - si choquante qu'elle soit ...



Si l'on peut trouver, au vu de ses ouvrages futurs, que Rendell tâtonne ici encore un peu, ou alors se montre, malgré l'ambiguïté de la situation que je vous laisse le plaisir de découvrir , un peu trop "sage", "Et tout ça en famille ..." contient l'essentiel de ce qui fait la marque de cette grande "reine du crime", aujourd'hui disparue : l'ironie cruelle, parfois digne d'un implacable rouleau-compresseur, le désir d'aller toujours voir ce qu'il peut se cacher "derrière" tel ou tel caractère et comment, justement, cela peut jouer sur un meurtre alors que, en bonne logique, rien n'aurait dû se passer comme ça, un art serein et quasi machiavélique de décrire des victimes qui n'ont peut-être récolté que ce qu'elles méritaient ... Toute la subtilité de l'Age d'Or des Ruth Rendell - laquelle avait tout de même pas mal baissé en ces dernières années - prend ici forme, avec son rictus aigu et pervers, son amour de la provocation et ce mépris larvé pour la morale - oui, la fin doit être morale mais dans le fond ...



... Est-ce si nécessaire ? ...



Et puis, c'est si banal ... :o)
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Le Goût du risque

Lecture plaisante, pour ceux et celles qui aiment les policiers détectives. Ici pas plus d'hémoglobine qu'il ne faut. On est dans le "british" parfait. Mais c'est loin d'être désagréable.
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Ni chair, ni sang

Ruth Rendell est une grande dame de la littérature policière anglaise que j'ai plaisir à retrouver de temps en temps, tout particulièrement sa série avec l'inspecteur Wexford. Il y a toujours plusieurs enquêtes dans l'enquête, un contexte social et humain bien exploité, un personnage central qui n'est pas toujours tout blanc , mais qui ne croule pas non plus sous les problèmes personnels et ô miracle qui est marié et plutôt heureux en ménage. Cette enquête se tient bien, le drôle de couple à trois est intéressant, les deux femmes sont terrifiantes, les relations de voisinage bien décrites. Bref une lecture satisfaisante !

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Tu accoucheras dans la douleur

Encore une fois , Ruth Rendell aborde les problèmes actuels de notre société , je ne dirais pas lesquels pour garder le mystère , ses livres se passent en Angleterre mais les problèmes évoqués sont les mêmes chez nous .

De plus en plus , je me rends compte que l'auteur n'est pas un auteur policier classique mais une grande observatrice de ce que se passe autour d'elle , elle nous montre que les gens ordinaires ne sont pas tout blancs ou tout noirs , que dans les enquêtes de police , on découvre parfois certaines choses qui n'ont rien à voir avec l'enquête principale .

J'aime aussi les nouveaux polars , nordiques ou autres , mais cette grande dame anglaise a ma préférence .

Un petit bémol ; je n'ai pas trop aimé la fin de ce roman , je donne plus un 7 -10 , plutôt qu'un 8 .
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Le Journal d'Asta

Merveilleux récit assez dickensien dans son thème ("mais d'où vient cet enfant?"), qui en plus d'un suspense certain, dresse un portrait rare de la vie d'une femme danoise imigrée en Angleterre au début du siècle dernier. On retrouve toute la finesse psychologique de Ruth Rendell dans la description de ce personnage pas forcement sympathique, mais intéressant.

Un excellent moment de lecture, malgré quelques longueurs (un petit excès de détails sur des anecdotes secondaires)
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Une mort obsédante

Avec cette lecture, j'ai découvert cette auteure, et quelle belle découverte.



Alors j'avoue que je ne m'attendais pas à cela, mais plus à un livre policier avec enquête, un truc plus classique quoi, et que le côté histoire d'amour me rebutait au début. Mais à l'arrivée j'ai dévoré les 500 pages qui composent ce roman avec beaucoup de plaisir.



Alors oui ce n'est pas une enquête policière, et l'on connait le coupable dès le départ, et pourtant le suspense est prégnant tout du long et prenant. Il y a même un rebondissement inattendu à la fin qui nous laisse un peu pantois. Alors effectivement tout tourne autour de l'amour, mais ça reste léger, l'auteure ne tombe jamais dans le fleur bleu et le gnian-gnian.



Suivre l'histoire de Tim, compté par lui alors qu'il la rédige comme s'il était entrain d'écrire un livre, puis les lettres d'Isabel et celle de James l'avocat et ami de ce premier, donne une profondeur et un réalisme au roman, et nous font plonger encore plus profondément dans ses pages. Tout cela est une grande réussite, surtout que le personnage de Tim est bien construits et attachant avec ses défauts, ses complexités et ses doutes. Les autres protagonistes, même s'ils sont plus survolés, sont bien écrits aussi.



Non, le seul défaut que je pourrais lui trouver, c'est en rapport avec l'homosexualité. Normal que le personnage de Tim, qui la découvre, en ait un peu honte et veuille le cacher. Par contre que son amant, plus vieux et plus sûr de ses penchants, est le même comportement l'est moins. Si on y ajoute les passages sur la peur du sida, on a plus l'impression que l'histoire se déroule dans les années 70/80 que dans les années 90.



En conclusion, une première lecture qui me donne envie d'approfondir avec cette auteure. Une écriture originale qui marche bien au style accrocheur et qui a un goût de reviens-y. Et donc, un roman que je conseille les yeux fermés, même si ce ne sera pas pratique pour le lire.
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Sage comme une image

Teddy et Francine sont deux adultes dont l'enfance a laissé des ravages psychologiques. Leurs âmes endommagées sont bien mal préparées à la vie…Teddy a été élevé dans une famille modeste, dans l'indifférence totale. Pas de violence, certes, c'est déjà pas mal, mais pas d'amour non plus, ce qui est peut-être plus dommageable. Francine, quant à elle, avait 7 ans lorsque, cachée dans le placard de sa chambre, elle a entendu sa mère se faire assassiner. Elle sera suivie par une psychologue, Julia, qui finira par épouser le père de Francine. Julia va étouffer Francine en la surprotégeant.



Le récit débute au printemps 1966, où nous faisons la connaissance de Francine le jour terrifiant de l'assassinat de sa mère, d'Harriet, qui vit dans un splendide cottage, et de Teddy, grandissant sans amour avec son oncle et ses parents. Au départ, cet enchevêtrement peut troubler le lecteur, et puis, peu à peu, les liens se font.



Tout au fil de l'histoire, des gens meurent (cause naturelle ou non…), j'ai adoré cette propension qu'ont les parasites à tomber comme des mouches ! Teddy m'a bien fait rire avec ce corps dont il doit se débarrasser, et dont il ne sait que faire. Même si je n'ai pas été très convaincue par son raisonnement….Bien qu'il soit sociopathe, je l'ai trouvé bien sympathique. J'ai éprouvé beaucoup de peine pour lui, car s'il avait reçu un tant soit peu d'amour, il aurait eu un autre destin. Par contre, Julia m'a vraiment énervée, à surveiller les moindres gestes de Francine, l'étouffant et l'empêchant d'essayer de retrouver une vie normale. Aucune résilience n'est possible avec un vautour pareil !



La force de ce roman réside complètement dans la complexité des personnages, y compris les personnages secondaires. Ils sont tous extrêmes. Ruth fouille le thème des troubles de la personnalité suite à un traumatisme ou à un environnement social carencé sous plusieurs angles intéressants. En effet, chaque personnage souffre d'un trouble de la personnalité différent, Ruth nous offre un panel non exhaustif de différentes pathologies que l'on peut rencontrer. C'est glaçant dans le sens où on se conforte dans le fait que les psychopathes en liberté ont très souvent l'air normal, quand on ne les côtoie pas de trop près !!



Francine vit dans une bulle imposée à la fois par elle-même et par son entourage. Elle n'aura de cesse d'en sortir. Elle va croiser la route de Teddy, et le résultat en sera explosif, une rencontre à la fois improbable et pourtant prévisible. Pour Teddy, la fragile et innocente Francine personnifie son idéal de femme parfaite (inconscient du fait que cet idéal a été créé à partir de son propre isolement…), tandis que Francine voit en Teddy un moyen de s'échapper de l'emprise de Julia, ne réalisant pas que la privation émotionnelle dont il a été victime a façonné sa dangerosité. Quant à Harriet, je vous laisserai la découvrir, mais sachez juste qu'elle est incroyable !



Ruth nous propose une immersion dans la société anglaise, une histoire captivante où elle éclaire les recoins les plus sombres de la psyché de ses personnages, malgré quelques longueurs. A noter toutefois que ce sont ces longueurs qui permettent au lecteur de se retrouver au plus proche des personnages et de l'ambiance. J'avais l'impression d'être sur les lieux, je visualisais très bien les scènes et certaines m'ont donné la chair de poule. La plume est riche, incisive, pointue et détaillée.



Un bon pavé, qui se lit avec délice, qui vous régalera, si, comme moi, vous avez une certaine appétence pour les thrillers psychologiques.



« Francine se replongea dans le livre qu'elle était en train de lire. C'étaient les Lettres de Tchekov, et cela lui plaisait, mais pendant un petit moment elle regarda la page fixement, sans rien voir. Pourtant, elle avait des projets pour l'avenir, si seulement elle obtenait la permission de les concrétiser. »



Je remercie les Editions Archipoche et Mylène pour cette lecture.



#sagecommeuneimage #RuthRendell #Archipoche
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Un rossignol sans jardin

J'ai découvert Ruth Rendell, il y a de nombreuses années, par la lecture de "L'Analphabète". Sans doute le fleuron de sa bibliographie. Beaucoup d'autres romans ont suivi. Depuis mon inscription sur Babélio (bientôt 11ans) 5 livres se sont ajoutés dont "un rossignol sans jardin". Un sixième est en attente dans ma PAL (On ne peut pas tout avoir).



En dehors de l’Analphabète, mes romans préférés sont ceux mettant en scène l'inspecteur Wexford et sa famille. "Un rossignol sans jardin" serait (wikipédia) le dernier de la série Wexford. Malgré sa présence dans ce dernier opus j'avoue avoir été un peu déçue. je trouve l'enquête un peu molle, trop longue, sans grand suspens et parfois un peu embrouillée. De plus je n'ai pas compris ce que venait faire les extraits de Gibbon. J'ai fini par les laisser tomber.



De tous les personnages c' est la victime que je préfère. Les témoignages, recueillis par Wexford auprès de ceux qui ont connu Sarah Hussain, brossent le portrait d'une femme intelligente, intéressante et bienveillante.



Comme souvent dans ces ouvrages, l'autrice se sert de sa fiction pour aborder des questions sociétales importantes : le racisme, la misogynie et les relations entre générations.





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Et tout ça en famille...

Dans l'épisode précédent des aventures de l'inspecteur Wexford, les héros étaient un électricien et son ami chauffeur routier. Là, nous voila au manoir.

Elisabeth est la dame du manoir. Elle est extrêmement jeune et extrêmement jolie. Et elle fait énormément d'efforts pour paraître encore plus jeune et encore plus jolie. Soins de beauté et activités caritatives partagent son temps.

Son mari, Quentin travaille à Londres. Le soir, il aime bien bavarder avec son beau frère. Le frère d'Elisabeth est enseignant (c'est le professeur de latin du fils de l'inspecteur Burden) mais c'est surtout un spécialiste de Wordsworth. Du reste, il vient d'en publier une biographie. Pour qu'il puisse travailler dans de bonnes conditions, on lui a installé un bureau dans les communs du manoir. "Quentin se prend vraiment pour un mécène", commente une mauvaise langue locale, toujours au courant de tout et que Wexford écoute de temps en temps.

Mais voila qu'on retrouve Elisabeth morte. Elle a été assassinée dans une forêt qui prolonge le parc . Elle avait du donner rendez vous à son assassin. Mais qui ? Pourquoi ?

Elisabeth menait une vie publique, elle était aimée de tous. "Elle n'était pas bégueule", dit le jeune aide-jardinier qui "ne sait pas se tenir à sa place", d'après la gouvernante. Alors, pourquoi ?

L'enquête semble démontrer qu'elle avait besoin d'argent. "Mais, dit le mari, éploré (et qui a un alibi. si elle m'avait demandé de l'argent, je lui en aurait donné !" (Que la vie est donc simple, pour certains d'entre nous !)

Un manoir, une famille, les domestiques et tous ceux qui gravitent autour dans une petite ville de province, cela ne fait pas grand monde mais cela suffit pour que la recherche du motif d'un crime et de son coupable occupe un moment la police locale !
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Crime par ascendant

Le premier sujet du livre : la Chambre des Lords, et les débats qui ont eu lieu en 1999 à propos de son avenir et de celui des lords héréditaires.En ces temps de Brexit-no-brexit, c'est avec une joie sans mélange que j'ai suivi cette partie (mais que faire des lords écossais, par exemple).

Il y a toujours plusieurs sujets dans un Ruth Rendell. dans celui là , ce pourrait être le temps...Tel qu'il se partage entre les différentes générations qui se lèguent des valeurs morales, des modes de vie, des demeures familiales, un capital financier ou génétique et quelquefois, plus rarement un titre de lord héréditaire.

Le héros de livre, Marthin Nanther est justement le 4ème Lord Nanther. Quand il ne siège pas à la Chambre, ce qu'il fait assidument il écrit de biographies. Pourquoi pas celle de notre arrière grand père, lui propose sa soeur en lui confiant des papiers de famille ,

Pourquoi pas effectivement ? Le premier lord Nanther a du avoir une vie intéressante : médecin, spécialiste des maladies du sang à une époque où elles sont mal connues, il s'est spécialisé dans l'hémophilie ce qui lui a valu de devenir médecin de la reine Victoria et d'obtenir son titre.

Et voila notre héros au travail : il rassemble les documents que contiennent quelques vieilles malles, des photos...

Dans tout ce qui concerne sa profession le premier lord a été très complet, très précis : apparemment, il se considérait comme un grand scientifique et pensait qu'on aurait plus tard besoin de ces documents. Pour sa vie personnelle tout est beaucoup plus succinct. Son mariage, par exemple : il a été reçu par la famille d'une jeune fille, aussi belle que riche, qui aurait pu l'aider dans sa carrière et en a épousé une autre, plus quelconque...Ses enfants...Il ne s'étend pas sur la naissance de ses filles ( "ma femme et sa fille se portent bien écrit il à un ami" à Noël). On pourrait penser qu'il manifeste sa joie à la naissance du fils qui pourra hériter du titre, pas plus...C'est pour le deuxième de ses fils qu'il parait enfin éprouver de l'intérêt...L'effet petit dernier ?

Le travail avance, Martin Nanther rencontre des cousins qu'il ne connaissait pas : l'un d'entre eux se passionne pour la généalogie et l'aide à nourrir sa recherche ; Il fait connaissance avec un cousin américain qui, c'est étonnant est hématologue et, encore plus étrange hémophile...

Et, avec lui, nous, nous faisons connaissance de son illustre et étonnant ancêtre...

Un voyage dans le siècle de Victoria...et dans la tête d'un savant fou ?
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Une nouvelle amie

Une petite nouvelle où l'ambiguïté des sexes règne et quelle fin ! J'ai aimé être surprise.
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Regent's Park

The Keys to the Street / Regent's Park



Ici aussi, à mon sens, roman mineur d'un écrivain qui donne l'impression, pour une fois, de flâner presque sans but.



Cadre de l'action : Regent's Park, à Londres, avec ses innombrables grilles qui évoquent irrésistiblement les piques révolutionnaires. Un assassin anonyme (et qui le restera plus ou moins car le but du jeu, ici, pour l'auteur, n'est pas tellement de nous révéler son identité) qui tue des SDF et les offre ensuite, comme une sorte d'holocauste à quelque monstrueuse divinité, empalés sur les fameuses grilles. Et puis des riverains parmi lesquels pourrait bien se trouver l'assassin.



Il y a Mary Jago tout d'abord, qui a fait un don de moëlle osseuse à un certain Leo Nash, ceci sans l'accord de son compagnon du moment, Alistair, un homme dont elle se sépare au tout début du roman parce que, franchement, depuis cette histoire de don, il s'est révélé trop violent et trop possessif à son égard. La jeune fille n'a pas trop à s'en faire question revenus et accepte de sortir un petit chien, Gushi, pendant que ses propriétaires, les Blackburn-Morris, qui habitent près de Regent's Park, prennent quelques vacances. Du coup, elle entre en contact avec Bean, le promeneur attitré du chien, un septuagénaire qui sort également plusieurs autres membres de la race canine et dont Rendell nous offre une analyse psychologique très fouillée. En fait, le personnage n'est pas très sympathique et, bien que lui non plus n'ait pas à s'en faire en ce qui concerne ses revenus, il n'en finira pas moins empalé sur les grilles du parc ... A la suite de quelles circonstances, à vous de le découvrir.



En parallèle, Leo Nash et Mary font connaissance, se plaisent mutuellement et se fiancent dans la foulée. Pourtant, sans s'en rendre vraiment compte, Mary est plus ou moins intriguée, voire attirée par un SDF quadragénaire, un certain Roman, qui a décidé de vivre dans la rue après l'accident de voiture qui a tué sa femme et ses enfants. Roman, lui aussi, s'intéresse à Mary et, avec cette histoire d'empaleur qui rôde, après surtout qu'il a croisé la jeune femme poursuivie par un Alistair fou furieux (c'est un état dans lequel il sombre fréquemment), il se fait plus ou moins son ange gardien.



Les personnages vont et viennent - comme à l'aveuglette - dont Effie, une SDF qui semble avoir un problème mental, Dorothea, l'amie de Mary avec qui elle partage la responsabilité d'un musée consacré à Irène Adler (la seule femme dont, selon Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes soit jamais tombé amoureux), les domestiques des riverains, Carl, le frère de Léo Nash, qui vit de trafics divers mais adore son frère, tout cela au sein des réminiscences de Bean sur ses employeurs de jadis, notamment Maurice Clitheroe, qui appréciait beaucoup le bondage et qui a trouvé la mort plus ou moins après des exercices musclés avec un certain "Cogneur."



"Cogneur" que croise Bean alors qu'il ne le fallait pas. Pour autant, est-il l'Empaleur ?



Au risque de me répéter, un roman paresseux, dont les personnages (sauf peut-être Roman et Bean) n'ont pas la subtilité habituelle chez Rendell. Le lecteur finit par ne plus savoir très bien ce qu'il cherche et même s'il cherche quelque chose ou quelqu'un. A ne réserver qu'aux inconditionnels.

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Celle qui savait tout

Le dernier roman de Ruth Rendell, qui nous a quittés à 85 ans en 2015, est, comme toujours, un régal de « page turner » (livre dont vous tournez les pages de façon compulsive).



Elle nous raconte sur 80 ans la vie d'une banlieue lointaine mais assez résidentielle de Londres (qui se trouve être le Bourg de Loughton, où elle a passé son enfance).



Les personnages apparaissent vers l'âge de 10 ans, sous forme d'une bande de copains, garçons et filles, qui explorent des souterrains appelés "qanats" (galeries probablement laissées par les bombardements).



On retrouve Michael, Allan, Rosemary, Norris, Daphne, presque tous en retraite, certains ayant bien réussi (dans leurs vies personnelles et professionnelles) d'autres moins, dans ce cas parce qu'ils (ou elles) ont été victimes de préjugés bien anglais. La reprise de contact ne va pas sans quelques drames (ou mélodrames) . Et certains sont confrontés à un inquiétant mystère…



De toute façon, l'âge prend sa dîme sur chacun. Et l'auteure entrecroise habilement les destins, tout en traçant des portraits saisissants.



Résumons-nous : un livre passionnant, donc chaudement recommandé.

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