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Citations de Ruwen Ogien (141)


« Quand vous dites à quelqu’un qu’il est bon, il ne va pas vous demander des preuves. Quand vous lui dites qu’il est mauvais, il va probablement en exiger. » (p. 225)
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De nombreux philosophes se contentent de dire vaguement "nous" pensons, "on" pense, "la plupart des gens" pensent, "personne" ne pense, sans se demander si ce n'est pas seulement ce qu'eux et quelques collègues du département de philosophie pensent.
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"il n'existe, à mon avis, aucune bonne raison philosophique de dévaloriser complètement l'amour physique et de survaloriser l'amour romantique"
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Tant que les représentations explicites d’activités sexuelles sont consommées par l’« élite », tant que seuls les « gens bien » s’en délectent dans leurs salons privés, la « pornographie » n’existe pas. Les choses se gâtent à partir du moment où, grâce aux moyens de diffusion modernes, ces représentations commencent à circuler en dehors de ce petit cercle et que les plus pauvres se mettent à en profiter aussi. L’idée naît alors qu’il est urgent de contrôler ou d’interdire la diffusion de ces représentations, le prétexte étant qu’elles sont répugnantes, dangereuses, immorales. La « pornographie » est « inventée » !
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Combien d’actions courageuses ou cruelles faudrait-il avoir effectuées […] pour prouver au-delà de tout doute raisonnable qu’on est vraiment une personne courageuse ou cruelle ? Si une personne se montrait lâche une seule fois, faudrait-il mettre en doute son courage ? Si elle montrait de la compassion une seule fois, faudrait-il mettre en doute sa cruauté ? Bref, on ne pourrait pas être certain que quelqu’un est vraiment cruel ou courageux s’il ne le montrait jamais, mais on n’en serait pas plus sûr s’il le montrait parfois ou souvent.
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[L]a démocratisation non planifiée de la consommation de représentations sexuelles explicites s’accompagne d’une réaction de « distinction » sociale somme toute assez banale. Aussitôt que le « peuple » commence à profiter des choses appréciées par l’« élite », elles deviennent « vulgaires », « dépourvues de valeur morale ou esthétique », « dangereuses », « dégradantes », etc. (cela vaut aussi pour la consommation de saumon, le bronzage, le ski ou les vacances au bord de mer).
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Si, à l’origine de nos jugements dits « moraux », il y a toujours des émotions négatives comme la haine ou le ressentiment, des intérêts purement égoïstes, ou des mécanismes psychologiques qui n’ont rien à voir avec l’éthique, comme une préférence pour les proches, est-ce que cela ne les discrédite pas entièrement en tant que jugements authentiquement moraux ? Comment pourrait-on leur faire confiance pour nous dire ce qui est bien ou juste ?
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J'ai l'impression d'être de plus en plus étranger à mon corps (apparemment, il fait ce qu'il veut sans me demander mon avis), alors que je m'intéresse sérieusement à son fonctionnement pour la première fois de ma vie, en particulier lorsque je lis, accablé, les listes interminables d'"effets secondaires", plus effrayants les uns que les autres, sur les notices explicatives que j'ai tant de mal à extraire de mes innombrables boîtes de médicaments.

J'éprouve de la gratitude et parfois même de l'amour pour le "personnel soignant" comme on l'appelle, mais je ressens aussi souvent de la méfiance, de l'hostilité et de la crainte à son égard.
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Etre malade est en train de devenir mon vrai métier, mais j'aimerais bien être licencié.
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Echangeriez-vous votre vie réelle, marquée par des frustrations et des déceptions, des succès partiels et des rêves inaccomplis, contre une vie d’expériences désirables mais complètement artificielles, provoquées par des moyens chimiques ou mécaniques ?
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Qu'il y ait des relations entre la bonne humeur et les comportements " prosociaux" n'est pas très étonnant: c'est presque trivial. Ce qui est plus étonnant, c'est à quel point les facteurs qui déclenchent la bonne humeur et les comportements " prosociaux" associés peuvent être futiles ou insignifiants.
.. Ainsi, on a montré que l'exposition à certaines bonnes odeurs avait des relations positives avec le fait de se comporter de façon généreuse.
Le dispositif mis au point est très simple.
Un complice de l'expérimentateur demandait à des personnes qui se trouvaient dans un centre commercial si elles voulaient bien faire la monnaie d'un dollar.
Celles qui étaient tout près d'une boulangerie d'où émanaient des odeurs de bon pain ou de viennoiseries le faisaient volontiers; celles qui étaient dans un endroit qui ne sentait rien de particulier le faisaient beaucoup moins.
( Doris, Lack of Caracter. Personality and Moral Behavior.)
Dans ce genre d'expérience aussi, on fait l'hypothèse que c'est la bonne humeur liée à la perception de l'odeur agréable qui est déterminante.
Et ce qui est frappant, c'est le caractère futile, insignifiant, du facteur qui la déclenche.
Il suffit d'une bonne odeur de croissant chaud!
D'autres facteurs susceptibles d'induire des comportements " prosociaux" ont été examinés: des effets de groupe, l'influence de la formation philosophique, et enfin la personnalité à titre de contrôle.
Ils sont moins futiles, mais aussi moins décisifs.
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Ainsi, Kant affirme qu’il est catégoriquement interdit de mentir. Pour lui, c’est un devoir moral qui, en tant que tel, n’admet aucune exception. Il vaut même dans le cas dramatique où, cachant chez vous un innocent pourchassé par des assassins cruels, ces derniers se présentent à votre porte et vous demandent si leur victime est chez vous.

Il est difficile de comprendre la position de Kant si l’on ne tient pas compte du fait que, pour lui, nous ne sommes responsables que de ce que nous faisons intentionnellement. Les actions immorales que les autres font en profitant de nos engagements moraux ne peuvent pas être mises à notre débit moral personnel. Dans ce cas particulier, nous ne sommes absolument pas responsables de ce que feront les criminels. D’ailleurs nous ne pouvons jamais être sûrs de ce qu’ils feront après notre intervention, alors que nous pouvons être sûrs que nous aurons pollué notre âme si nous mentons.

Finalement, c’est parce que Kant exclut la responsabilité négative qu’il peut se permettre d’affirmer qu’il faut toujours dire la vérité, quelles que soient les conséquences, même à des criminels sans scrupules.

Le caractère absurde ou, au moins, contre-intuitif de l’argument de Kant est-il une preuve définitive de la validité de l’idée de responsabilité négative ? C’est, bien sûr, ce que pensent les utilitaristes.

Mais cet argument est-il tellement contre-intuitif ? C’est peut-être quelque chose qu’il faudrait vérifier.
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L’amour ne se commande pas, il n’est pas soumis à la volonté individuelle.
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Il ne suffit pas de prouver qu'une croyance est corrélée à des émotions pour avoir le droit d'affirmer qu'elle est fausse ou irrationnelle. Tout ce qu'on peut dire, à la rigueur, c'est qu'elle est difficile à justifier en faisant appel à ce sentiment purement et simplement, sans autres précisions sur ses conditions d'apparition. Mais cela n'interdit absolument pas de penser que nos émotions peuvent servir à connaître certaines propriétés du monde. Il n'est pas absurde d'estimer que la peur d'un ours qui court vers vous en bavant et en hurlant alors que vous n'avez aucune protection détecte directement, sans passer par la réflexion, une propriété vraie de cet ours : sa dangerosité.
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p.137.

Dans nos sociétés, on a tendance à penser qu’il est admirable de donner un rein ou un lobe de foie pour sauver une vie, et répugnant de faire exactement la même chose pour de l’argent. En France, la loi exprime ces normes. Elle interdit la vente d’organe en vertu d’un principe qui consacre la non commercialisation des éléments du corps humain, mais autorise le don d’organes entre proches en admettant ainsi que certaines parties du corps humain peuvent faire l’objet d’une transaction légale (ou d’un « commerce juridique »). Mais l’obligation de gratuité, l’interdiction de recourir aux organes anonymes de personnes éloignées de la famille a le désavantage de créer un système de « don forcé ».
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p.71.

Comme me le fait remarquer Patrick Savidan, on pourrait aussi se demander, dans le même esprit, s’il existe un certificat de capacité professionnelle de « Président de la République » et si l’actuel président l’a obtenu (et « mérité »).
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Il faut bien reconnaître que l’attribution « scientifique » ou « non scientifique » d’un « caractère » ou d’une « personnalité » relève d’inférences douteuses. Elle ressemble à l’expression de préjugés plus qu’à un constat factuel. Elle exprime une tendance à juger les gens de façon « globale » qui peut faire des ravages sociaux lorsqu’elle est négative.Pensez aux effets dévastateurs des jugements globaux négatifs, indépendants de toute prise en compte réfléchie du comportement réel, sur les « noirs », les « juifs », les « asiatiques », les « musulmans », les « femmes », les « prostituées », les « gitans », etc.
Il n’est même pas évident qu’une attribution globale positive soit plus appréciable. L’amour aveugle, indépendant de toute prise en compte réfléchie du comportement réel, à l’égard des « saints », des « leaders charismatiques », des « gourous », des « stars », et des politiciens qui appartiennent à votre camp, peut faire autant de ravages .
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L’amour prend patience, l’amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil,il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt,Il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune,Il ne réjouit pas de l’injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité.
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Aimer, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas.
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L'amour pourrait-il perdre le sens ascétique, religieux, élitiste qui s'est imposé à travers les figures de l'amour romantique, moral, céleste ?
Pourrait-il devenir physique, éphémère, démocratique ?
De la même façon que le bonheur, l'amour pourrait-il être désacralisé, débarrassé de l'exigence d'éternité ?
Je ne vois pas pourquoi ce serait impossible.
Resterait-il à savoir si ce serait souhaitable !
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