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Citation de GeraldineB


La coutume de l'o-miokuri surprend souvent les Occidentaux en visite au Japon. Elle consiste à raccompagner la personne qui s'en va, comme cela se pratique dans beaucoup d'autres cultures, et comme elle s'est pratiquée longtemps dans les gares et les ports. Au Japon, cependant, elle ne concerne pas seulement les grands départs. En ce moment que je suis au Japon, ma mère reste sur le pas de la porte tous les matins quand je sors de la maison, et agite la main jusqu'à ce que j'aie tourné le coin de la rue. Dans les restaurants traditionnels de Kyoto, le chef et la patronne sortent chaque fois qu'un client quitte l'établissement, et continuent de les saluer jusqu'à ce qu'il ait disparu de leur champ de vision. Omiokuri, c'est "raccompagner (okuru) du regard (mi)".
Chaque fois que je me rendais chez mon grand-père, au moment de se quitter, il faisait "omiokuri" jusqu'à ce que j'aie monté la pente et que l'on ne se voie plus. C'est le regard qui prolonge le lien entre deux personnes, même après le départ.
Est-ce parce que nous, Japonais, n'avons pas d'autre geste pour ponctuer la séparation, comme la bise? Toujours est-il que la séparation, comme une queue de comète, laisse une trace; ce n'est pas tourner la page brusquement.
(...)
Ce ne sont pas seulement les personnes; parfois, un lieu peut vous accompagner. Lorsque l'on prend le train, le bateau ou la voiture, et que l'on regarde s'éloigner le paysage du lieu qu'on quitte, n'avez-vous pas senti parfois ces montagnes, ce port, vous accompagner encore un moment?
Aucun départ, nulle séparation, ne se fait en un instant. Même si le moment du départ dure à peine une seconde, il reste encore les vagues, la lumière qu'a laissée le temps passé ensemble.
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