AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de santorin


Sur la passerelle de l'avion nous sommes accueillis par un parfum nouveau : celui des tropiques. Nouveau ? Cette odeur embaumait la boutique de monsieur Kanzman, "Articles coloniaux et autres", rue Perec à Pinsk : amandes, clous de girofle, dattes, cacao, vanille, feuilles de laurier, oranges, bananes à l'unité, cardamone, safran au poids. Et Drohobycz ? Et les boutiques de cannelle de Schulz ? "Faiblement éclairées, sombres et solennelles, elles étaient imprégnées de l'odeur lourde des teintures, de la laque, de l'encens, de l'arôme des pays lointains et des étoffes rares ! "Le parfum des tropiques est pourtant différent. Nous ressentons d'emblée son poids, sa viscosité. Il nous signale immédiatement que nous nous trouvons dans un endroit du globe où la vie biologique, luxuriante et inlassable, travaille sans relâche, engendre, croît et fleurit tout en se désagrégeant, en se vermoulant, en pourrissant et en dégénérant.
C'est l'odeur d'un corps chauffé, du poisson qui sèche, de la viande qui se décompose et du manioc frit, des fleurs fraîches et des algues fermentées, bref de tout ce qui plaît et irrite en même temps, attire et repousse, allèche et dégoûte. Cette odeur nous poursuit, s'exhalant des palmeraies environnantes, de la terre brûlante, s'élevant au-dessus des caniveaux putrides de la ville. Elle ne nous lâche plus, elle colle aux tropiques.
Commenter  J’apprécie          454





Ont apprécié cette citation (42)voir plus




{* *}