Interview de Sabine Panet sur TV5 monde au sujet de l'excision en Afrique
l'autre naine, là, dit Awa en désignant à nouveau Ernestine, elle a été conçue gratos. Elle n'est pas là pour payer les dettes de voyage, comme moi, ou pour devenir l'intellectuelle qui envoie de l'argent à tous le village, comme toi. Elle, elle peut continuer ses rêves de pin-up peinarde. Elle n'a pas un job de naissance.
- Alors ? C'est fini, ces histoires de bac ?
(...)
- Grâce à Dieu. Cette maison va redevenir normale. Tu vas me faire le plaisir de ranger tous les livres que tu as laissés traîner partout. Il y en a un, là, je ne veux plus voir sa tête barbue.
- C 'est Victor Hugo.
- Qu'il quitte mon salon. Et toi tu vas m'aider à faire des pastels. (...)
(p 143)
** pastels : petits beignets farcis du Sénégal.
Elle était assise sur une natte en plastique étendue devant la case de Nawdé, où la famille Bocoum avait pris ses quartiers le temps de ses vacances au Fouta. Un large toit de paille en recouvrait l’entrée, conçue comme une véranda en banco. C’était le seul coin d’ombre un peu tranquille. Il y avait bien l’épais manguier de la place principale, mais le risque de chute de fruits était élevé, et les garçons du village y jouaient au foot avec les jumeaux : leur cris empêchaient Ernestine de se concentrer. À Villepinte, elle pouvait au moins débrancher la Wii.
- C'a a toujours été convenu comme ça. Bassirou a prêté l'argent du voyage juste avant la naissance; il a dit que si c'était une fille dans mon ventre, elle s'appellerait Awa, il a dit que'il fallait qu'on l'emmène, qu'elle naisse en France pour avoir la nationalité. Et plus tard, quand elle serait mariée à son fils, ils pourraient vivre un temps au village et ensuite faire les papiers à l’ambassade, revenir en France, travailler, et s'occuper de la famille.
- C'était organisé votre affaire, dis-moi. T'avais même pas une échographie que ton fœtus servait déjà de filière d'immigration.
L'idée de mon arrière-grand-tante, qui a survécu au camp de Dachau, c'est qu'il faut perpétuer les rituels pour faire échouer le plan des nazis. Ils voulaient nous exterminer, nous survivons. Ils voulaient un monde sans juifs, nous allons à la synagogue. Mes parents sont dans le même état d'esprit : ils ne croient en rien mais ils ne ratent pas une fête juive.
Awa a 16 ans age tres difficile et elle passe son bac de français avec une amie Agathe. Mais un jour son pere lui annonce une mauvaise surprise .Son père lui apprend qu'elle doit se marier au Sénégal pour honorer une promesse faite il y a longtemps. Les personne de sa famille (femmes) vont alors tout faire pour échouer ce mariage.
Un roman qui ma pas tres plus en tant que garçon je pense qu'il doit etre plus intéressant pour les filles.
(flavian.borgetto)
- Je suis bien d’accord avec toi, Khalidou. Le foutanké , n’a qu’une parole ; mais si nous sommes au milieu des crapauds accroupis, ne demandons pas une chaise.
Mon père n'arrange rien. Il s’appelle Hugues. "Ugh ! c'est moi " dit-il toujours quand il rentre en poussant son cri de guerre apache avant de nous embrasser.
Une opération, c'est une intervention sur le corps qui sert à faire du bien, à soigner. Une mutilation, c'est quand on abîme intentionnellement quelqu'un. On le blesse, on lui fait prendre des risques, parfois on le tue, et tout ça sans aucune raison médicale. Tu imagines ? Cent trente millions de filles à qui on a fait mal parce que c'étaient des filles. Par pure discrimination. (p.80-81)
[Le grand-père d'Agathe] avait manifesté beaucoup d'enthousiasme à l'idée de partager avec l'amie africaine [sénégalaise] de sa petite-fille ses souvenirs de safari au Kenya et envisageait déjà de lui présenter un couple martiniquais installé sur l'île [d'Oléron].