Le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas, a annoncé lundi qu'il allait déposer une proposition de loi constitutionnelle visant à garantir la prééminence des lois de la République, face aux revendications communautaristes. Cette annonce intervient plusieurs jours après qu'Emmanuel Macron a déclaré qu'il y a aujourd'hui "un séparatisme" en France.
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit Sabri Louatah, écrivain et scénariste, auteur de 404, éd. Flammarion. Il est rejoint en deuxième partie d'émission par Didier Daeninckx, écrivain, auteur notamment de Municipales. Banlieue naufragée (Tracts Gallimard).
L'Invité des Matins de Guillaume Erner - émission du 7 février 2020
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Elle n’est pas belle pour susciter des jalousies mortelles, tout en n’étant pas assez ordinaire non plus pour laisser indifférents celles et ceux qui, bientôt, si vite, se mettent à graviter dans son orbite. Quelque chose en elle, pourtant, décourage l’intimité, elle a des manières trop franches, une sensualité virile, c’est difficile de l’imaginer en train de s’abandonner à l’étreinte, de céder aux avances. (page 46)
… bientôt, très bientôt, il va suffire d’imaginer une scène pour que les logiciels la réalisent. Les acteurs vont disparaître des films, remplacés par des êtres de synthèse qui n’auront besoin que d’être programmés au lieu de multiplier les prises et de demander des cachets exorbitants. (page 24)
404 est un simple mégaphone, un amplificateur, un porte-image, comme on parle d’un porte-voix, destiné à ceux qui ne peuvent pas se rendre sur place et que ces rencontres intéressent. (page 229)
Septembre, c’est la fin des légumes d’été et le début des racines. Les dernières rhubarbes lui plaisaient bien, il avait d’abord songé à une canette, un petit magret peut-être, mais les tomates l’ont fait chavirer, elles sont exceptionnelles, incontournables. Il va donc préparer en entrée un maquereau poché dans une eau de tomate et une marinade de concombre parfumée au fenouil avec une goutte de gin. Un quartier de tomate brûlé au chalumeau complétera l’assiette.
La preuve par l’image a cessé d’être une preuve, résume la polytechnicienne. On ne peut plus séparer le vrai du faux de façon décisive. La question c’est, n’a-t-on pas sous-estimé à quel point nous étions, collectivement, dépendants de l’image numérique comme source d’information privilégiée, mais une source manipulable à l’envi ? Ce n’était qu’une question de temps avant que la manipulation ne se généralise et ne devienne imperceptible. Nous nous sommes accoutumés à la fréquentation du faux, depuis très longtemps en fait, par les effets spéciaux au cinéma mais aussi par des petites choses plus insidieuses, les filtres des selfies, les photoshoppages, tout ce qu’on a inventé pour se bouffer la cervelle les uns les autres par images interposées …
Après être passé au service de nuit, Ali commence à développer les mêmes dispositions que les agents de vidéo-surveillance du monde entier : une capacité à voir sans vraiment regarder, au risque de se mettre à regarder sans plus vraiment voir.
Mais souviens-t’en, Ali, si un jour tu as des enfants. Quoi que tu fasses, ils décevront tes attentes.
La candidate, alors encore trentenaire, n’a jamais fait mystère de sa passion du karaoké, TikTok lui permet simplement de la partager avec le plus grand nombre. Elle s’y montre sous son meilleur jour, jeune, belle, souriante, elle incarne une France blanche et gracieuse, à la fois éternelle et primesautière, on la reçoit comme une enfant du pays dans toutes les régions qu’elle visite, non sans la gronder, parfois, parce qu’elle passe trop de temps sur les réseaux sociaux. (pages 15-16)
Elle lui dicte son numéro en commençant par +33 et un accablement le saisit, il ne la reconnaît plus soudain, elle ressemble à une de ces bourgeoises internationales, fonctionnaires de la Banque mondiale ou start-uppeuses qui partagent leur temps entre deux ou trois continents et vantent l’énergie des mégalopoles qu’elles traversent à bord de berlines climatisées, convaincues d’avoir pris le pouls du pays parce que leur chauffeur Uber a bien voulu leur faire la conversation pendant le temps du trajet. (page 27)
Mehdi rappelle alors le concept de 404, il en parle comme d’un havre de paix et d’oubli. Internet n’oublie rien, sauf sur 404. Après une rapide démonstration ludique avec plusieurs téléphones incapables d’effectuer la moindre capture d’écran, les digues sautent et le frein se change en propulseur. Être filmé sans pouvoir être enregistré permet de ne pas se censurer tout en s’adressant à une audience plus large que l’enceinte du jardinet où grillent les merguez.