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Critiques de Sabri Louatah (110)
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404

Après Les Sauvages, je retrouve Sabri Louatah et son écriture efficace, nerveuse où l’imaginaire côtoie le réel, où l’anticipation s’appuie sur une réalité déjà bien palpable.

Comme dans son fameux roman précédent, c’est le sort des Français d’origine algérienne qui le préoccupe ainsi que la peur de leur nombre qui ressort, ce racisme toujours prêt à ressurgir, surtout en temps de crise.

Ali et Allia se sont connus pendant leurs études brillantes, à Lyon. Allia a choisi ensuite Polytechnique et Ali, Normale Sup, pour finalement, devenir un fameux cuisinier privé.

C’est la campagne présidentielle de 2022 qui motive Allia, décidée à créer l’application 404. En effet, une candidate plutôt de droite va l’emporter suite à la diffusion d’une vidéo montrant l’agression sexuelle dont elle a été victime pendant sa rencontre avec le Président algérien. Cette vidéo est un énorme mensonge, un mirage à base d’images de synthèse. Allia veut tout mettre en œuvre pour que ce genre de manipulation ne puisse plus se reproduire.

Kader, autre camarade d’études d’Ali et Allia, à Lyon, a fait fortune dans les bitcoins et s’est lancé dans la 5G avec Wilaya qui commence à s’imposer face aux autres opérateurs.

Les familles d’Ali et d’Allia sont kabyles. Ali vient de Saint-Étienne et Allia a grandi dans l’Allier où elle vit maintenant avec Mehdi, un camarade d’enfance, médecin généraliste très apprécié, devenu maire de La Brèche, le village où ils habitent l’ancien presbytère. C’est là, un lieu où il fait bon vivre, que s’installe le centre opérationnel de l’application.

Avec l’appli 404, le fameux message d’erreur que chacun a dû rencontrer une fois ou l’autre sur l’écran de son ordinateur, Allia crée la vidéo non enregistrable. Pour l’instant, elle se cantonne dans l’Allier et tout est assez clair jusque-là.

Seulement, Sabri Louatah veut aller plus loin et c’est là que tout s’emmêle et se complique. C’est bien de montrer tout ce qui peut être filmé, même si personne ne peut retrouver ensuite les images. C’est bien de faire comprendre l’utilité des modérateurs indispensables pour couper court à toutes les dérives dangereuses mais l’auteur se lance ensuite dans un délire allant jusqu’à évoquer l’indépendance de l’Allier, un département envahi par des franco-algériens de plus en plus nombreux.

Bien sûr, la catastrophe semble inéluctable et l’auteur a bien fait de montrer jusqu’où peut aller l’engrenage communautaire qui gangrène notre société ainsi que l’intolérance grandissante.

404 qui évoque aussi la Peugeot décapotable du père de Kader est un roman écrit dans une langue efficace, percutante, bien dans la lignée des Sauvages qui démontre jusqu’où peuvent nous mener racisme et exclusion dans un pays qui se revendique celui des Droits de l’Homme.


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404

Après le succès rencontré avec Les sauvages, saga en quatre tomes, où l'on suivait l'accession au pouvoir en France d'un président kabyle, roman que j’avais particulièrement apprécié, et adapté depuis en série pour Canal+, Sabri Louatah revient avec 404.

Nous sommes en 2022, en France, et là encore il est question de présidence de la République. Cette fois, la Présidente qui vient d’être élue le doit à une de ces deepfakes, ces fausses vidéo effrayantes de réalisme qui ont été baptisées « mirages », car en effet, impossible de distinguer le vrai du faux.

C’est après sa rencontre diplomatique avec le président algérien, lors de la campagne qu’une vidéo avait été diffusée dans laquelle on le voit violer la jeune femme. Le scandale est mondial. Le chef d’État algérien nie et même si la candidate française nie aussi, elle bénéficie alors d’un élan de sympathie qui lui permet d’accéder à la présidence.

Exilée aux États-Unis, Allia, de retour dans son département natal, l’Allier, en brillante polytechnicienne imagine une application de streaming en direct, 404, qui serait le seul antidote aux mirages.

Allia est entourée de Mehdi, son mari, médecin et maire de La Brèche, de Kader, un ancien camarade devenu milliardaire qui a fait fortune en fondant Wilaya, son groupe de télécoms français et Ali.

Ali et Allia se sont rencontrés en hypokhâgne, il y a 22 ans, ils étaient les deux algériens de la classe. Si Allia a ensuite fait polytechnique, Ali, lui, après avoir raté Normale Sup, est devenu cuisinier à domicile.

C’est le périple mouvementé et souvent incroyable, que va parcourir Allia pour faire accréditer son application que l’auteur nous raconte dans un récit foisonnant et palpitant. Le but de 404 selon Allia « n’étant pas de devenir rentable mais de redonner goût au réel, à la vérité des faits... »

404 est à la fois un thriller technologique, politique, rural, un roman de science-fiction et d’anticipation. Sabri Louatah met en garde dans son roman contre ces « mirages » que sont ces fausses vidéos manipulées par des outils d’intelligence artificielle qui sont d’une capacité telle qu’ils peuvent synthétiser la voix, l’image et le mouvement avec une précision rendant la supercherie indétectable et la preuve par l’image caduque. Est-ce encore de la fiction ? « Nous nous sommes accoutumés à la fréquentation du faux, depuis très longtemps en fait, par les effets spéciaux au cinéma mais aussi par des petites choses plus insidieuses, les filtres des selfies, les photoshoppages, tout ce qu’on a inventé pour se bouffer la cervelle les uns les autres par images interposées … »

Dans cette fable politique, l’auteur dresse également un tableau de la société française dans lequel émerge un séparatisme assez inquiétant et pose la question de l’identité française telle que peuvent la ressentir les enfants et les petits-enfants d'immigrés maghrébins.

C’est un roman brillant qui fait parfois froid dans le dos, très actuel, qui nous confronte à la réalité mais dans lequel je me suis toutefois un peu perdue dans la technologie et tous les termes anglophones qui vont avec.

J’ai, par contre, beaucoup salivé avec les nombreux plats succulents qu’Ali se devait de préparer pour la famille ou des réunions plus professionnelles, même si ce n’est pas du tout le sujet principal de ce bouquin si percutant !


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404

Déclaration d'intérêts : lu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babélio.



Allia est Française, major de Polytechnique et d'origine maghrébine (kabyle), avec un quart de sang juif (la mère de son père, tombée amoureuse d'un messager du FLN mort lors de la manifestation du 17 octobre 1961).

Allia est de retour des États-Unis où elle avait fui après la mort de sa fille de cinq ans et le naufrage de son couple avec Mehdi, médecin, devenu entre-temps maire de la Brèche, village de deux mille habitants dans l'Allier, où a grandi son épouse et où elle revient dix ans après son départ : c'est là que se déroule l'essentiel des péripéties.

L'histoire est racontée à la troisième personne (de l'indicatif présent) mais du point de vue d'Ali, ancien condisciple d'Allia en hypokhâgne et amoureux d'elle depuis le premier instant. Il est devenu cuisinier (gastronomique), mais ça ne marche pas fort pour lui.

Si j'ajoute Kader, lui aussi ancien condisciple, viré de sa prépa HEC sans que cela ne l'ait empêché de devenir milliardaire, Nesrine, la petite soeur de Mehdi, toujours dans la provocation, et Rachid, le père humaniste d'Allia, j'ai mentionné les personnages principaux.



Allia a développé une nouvelle technique de codage, qui permet de diffuser un flux en direct sur internet, sans qu'il soit possible de l'enregistrer : aucun archivage possible, et aucune manipulation. L'image diffusée par 404 (nom trouvé par Kader, qui apporte des financements) est nécessairement authentique, à même de contrer les vidéos truquées à s'y méprendre, qui pullulent dans le roman et que l'auteur appelle les mirages.

Les premières pages du livre, consacrées à des mirages (ou pas) impliquant la nouvelle présidente de la République, laissent croire à un roman sur la technologie et l'influence des réseaux sociaux sur la démocratie, sujet éminemment d'actualité. En fait, ce thème est bientôt supplanté par celui de l'intégration en France des Maghrébins (dans le roman on dit les Arabes), et c'est bien ce thème qui est mis en exergue par la quatrième de couverture.

En ce sens, nous sommes en présence, sinon d'un roman à thèse, du moins à idées, et c'est plutôt réussi : les principaux personnages sont assez incarnés pour n'être pas les simples faire-valoir des idées que Sabri Louatah met en scène, sauf peut-être celui d'Ali qui a une simple fonction de miroir et qui est le seul à ne pas chercher à influer sur le cours des événements.

L'intrigue est prenante, malgré le virage signalé plus haut, et qui pouvait faire craindre que le roman ne se disperse et ne traite pas à fond ses deux sujets. De fait la fin du roman, assez abrupte, laisse un goût de trop peu.

Le livre est pessimiste, tant sur le rôle néfaste que les mirages peuvent jouer dans une démocratie, que sur l'intégration de la quatrième génération des Arabes de France. On notera aussi quelques allusions au changement climatique, qui participent du réalisme du récit.

404 (le roman) est une tentative intéressante de (re)lancer la littérature dans le débat d'idées, sans renier la part de romanesque.



En conclusion, et puisque l'éditeur m'écrit poliment qu'il attend ma chronique, je me permets quelques remarques qui pourront être utiles lors de la réédition en poche :

P.104 : "(...) son mari, passé par le Conseil d'Etat, dirigeait le cabinet du nouveau président du CSA (...) Fort de sa production récente (...)" : il ne peut s'agir que de sa PROMOTION récente.

P. 133 : Rachid a terminé sa carrière comme dernier proviseur du collège de la Brèche : en fait un proviseur dirige un lycée, un collège est dirigé par un principal.

P. 180 il est question du bureau de la préfète : dans le jargon administratif, on parle de cabinet de la préfète.

P. 248 et suivantes on mentionne des listes pour les élections législatives. Cependant, dans un scrutin uninominal à deux tours, il n'y a pas de listes.

P. 323 : "Un bureau sur deux dispose d'une cheminée décorative surmontée d'un miroir. Tous ont leur porte ouverte et des ordinateurs bloqués sur des logiciels de traitement de texte. Ils parlent parfois dans leurs AirPods, tripotent souvent des boules antistress" : il y a un problème avec le sujet "Ils", qui ne peut pas désigner les bureaux.

Autre remarque, moins vénielle : p. 219 et suivantes, "Ali assiste à la plus étrange des scènes sur 404" : sauf qu'il est devenu modérateur et qu'il devrait couper la diffusion dès qu'il comprend ce qu'il se passe.



Enfin je remercie l'éditeur Flammarion/Versilio et Babélio de m'avoir offert ce roman.
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404

On a parlé de Sabri Louatah dans notre critique de la série sur Canal plus les sauvages



Avec sa saga en quatre tomes éponyme à la série, le romancier stephanois Sabri Louatah s'attaquait avec pas mal d'audace et courage à la France contemporaine, tout en s'inscrivant dans une vraie veine romanesque.



On y suivait deux familles totalement différentes à travers le personnage d' Idder Chaouch, un candidat "issu de l'immigration" alors aux portes de l'Elysée au début de l'histoire ...



Il revient avec son nouveau roman qui reprend aussi sur le principe de la dystopie et imagine un monde où l’image vidéo nous manipule.



404 c’est le nom de la prochaine application en vogue. Une plateforme de streaming en direct. permettant de diffuser des vidéos en direct, et des vidéos qui ne peuvent tricher car ne pouvant être enregistrées sur aucun support.



Mixant habilement histoires sociales, politique et intrigues amoureuses,technologies high-tech, etracisme Louatah nous perd parfois un peu mais signe toutefois un thriller d'anticipation captivant et assez anxiogène sur l' ’influence des nouvelles technologies et des réseaux sociaux
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Les Sauvages, tome 1

J’avais découvert Sabri Louatah sur le plateau de la Grande Librairie, il y a plusieurs années. Il venait de sortir les deux premiers volumes de cette quadrilogie (qui n’était encore qu’une trilogie !). L’enthousiasme autour de cette série m’avait intrigué à l’époque et sa future lecture me trottait dans un coin de la tête. Presque dix ans plus tard, j’ai enfin franchi le pas.



On entre dans l’intimité d’une famille kabyle qui assiste à un mariage traditionnel. L’atmosphère de ce type d’évènement est parfaitement retranscrite. La turbulente famille Nerrouche se dévoile avec ses excès et ses secrets. Le récit de la manifestation permet de sentir l’ambiance de la communauté et de faire les portraits de tous ses membres.



Sitôt entré dans le récit, on s’aperçoit de la singularité de l’écriture. Celle-ci s’adapte au contexte du livre afin d’être au plus près de la réalité. Elle utilise une langue exaltée et des dialogues au diapason, pour créer une certaine authenticité. Le lecteur s’imagine alors vraiment au centre de ce monde.



Plus qu’une histoire, ce premier volume est une photographie à l’instant T des forces en présence. Se déroulant sur 24 heures, il permet d’avoir une première approche des acteurs de ce drame à venir. En toile de fond, l’élection probable d’un candidat « arabe » au poste de président de la république est dans tous les esprits. A quelques pages de la fin, la petite et la grande histoire se rapprochent. Le rythme s’accélère, une tension apparaît et on sent que l’aventure va gagner en intensité.



Sabri Louatah a donc mis en place son décor et ses personnages dans ce tome. Maintenant que je connais les protagonistes et que le suspense est à son comble, j’ai hâte de découvrir ce qui se trame dans les prochains épisodes.
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Les Sauvages, tome 1

Le mariage rocambolesque d’un Nerrouche, famille d’origine kabyle de Saint-Etienne, est l’occasion de faire connaissance avec quelques-uns de ses membres, certains honorables, d’autres pas très recommandables, tous hauts en couleurs. A commencer par le marié lui-même, Slim, qui n’est pas complètement certain d’avoir fait le bon choix. Mais famille maghrébine oblige, le mariage avec une personne de sexe opposé reste la voie royale. D’autant que sa mère Dounia veille au grain, bien que le choix d’une jeune fille arabe ne fasse pas l’unanimité pour la smala kabyle…Certains ont réussi dans les affaires comme Raouf, d’autres dans le show biz comme Fouad. Mais d’autres galèrent. A peine sorti de l’adolescence, Krim oscille entre violence, drogue et son amour impossible pour une gosse de riches, Aurélie, fille d’un juge antiterroriste, Wagner. Et reste la figure menaçante du frère aîné de Slim, Nazir qui agit en eaux troubles…



D’autant que ce même week-end les Français sont appelés aux urnes pour élire le nouveau président de la République. Et dont le favori, socialiste, s’opposant à Sarkozy, est un certain Idder Chaouch, qui deviendrait par là même le premier président arabe de la France. Mais certains ne voient pas cette élection d’un très bon œil…



Beaucoup d’histoires s’entrecroisent, le mariage auquel on assiste en direct et qui manque de finir en drame ; l’enlèvement d’un jeune gitan homosexuel par deux jumeaux, Farid et Farès sous les ordres d’un inquiétant Mouloud Benbaraka ; l’agression ignoble du grand-oncle Ferhat, frère de la mémé Khalida, ancêtre de la famille ; puis l’enlèvement de Rabia, mère de Krim, poussant ce dernier à commettre l’irréparable ; enfin les élections sous haute surveillance policière.



On crie, on rit, on s’insulte, on danse, on y débat dans les contradictions qui animent toutes les communautés, on espère en l’avenir tout en se dépêtrant avec plus ou moins de succès du présent, dans un roman coloré alliant humour, réalisme, dialogues savoureux et un regard lucide sur la société française. Et qui nous pousse à nous jeter sur le deuxième tome avec enthousiasme…

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Les sauvages, tome 3

Alors que le président Chaouch revient peu à peu à la vie et à ses activités gouvernementales, la famille Nerrouche reste l'ennemi public numéro un, Nazir continuant à être activement recherché pour l'attentat dont Chaouch a été victime. Des liens se dessineraient, via l'oncle Moussa, avec le terrorisme islamiste...



Par ailleurs nous faisons connaissance avec les membres de la famille de Montesquiou, dont le père Amaury fait partie de la vieille noblesse française recroquevillée sur des traditions poussiéreuses et une certaine idée de l'identité française. Son fils Pierre Jean, bras droit de l'ancienne ministre de l'intérieur Vermorel, représente son principal espoir et complote une alliance entre la droite républicaine et le Front national pour gagner les prochains législatives. Jusqu'où est-il capable d'aller pour assouvir sa soif de pouvoir ? Sa sœur Victoria est la conseillère de Marine le Pen et également une des actrices de la naissance du nouveau parti issu de cette alliance, l'ADN, le parti des patriotes décomplexés...Mais aucune famille n'étant dépourvue de dissidence, celle-ci compte deux brebis galeuses, les jumelles Marie-Angélique et Florence. Amaury a fait interner la première après avoir renié la seconde, planquée à Gênes avec Nazir.



Marieke, la journaliste belge, continue son travail d'investigation à la recherche de la vérité, s'alliant avec Fouad qui pour sa part va se retrouver à nouveau très lié avec la famille Chaouch dans un avenir commun. Et apprendre que sa mère Dounia est gravement malade...



Encore un volume très réussi sur fond d'intrigues politiques, de malaise social, d'histoire d'amour sous haute surveillance, de guerre des polices et d'espionnage. On ne s'y ennuie pas et on ne peut s'empêcher d'y trouver quelques parallèles avec notre actualité. Et on termine dans une position très inconfortable...impatient d'aborder le tome 4.
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Les Sauvages, tome 1

La famille Nerrouche est une famille kabyle caricaturale, et résolument attachante. Ils sont très nombreux (un grand merci à l'auteur d'avoir joint un arbre généalogique à son ouvrage), ils parlent fort, ils ne sont d'accord sur rien, ils placent des mots en kabyle dans toutes leurs phrases, ils sont affectueux, et s'adorent tous les uns les autres (ou presque). Alors, quand la famille au grand complet (moins un) se rend au mariage de Slim, forcément, ça fait de l'animation. Entre Rabia, qui parle tout le temps, son fils Krim qui fume des joints et fait des conneries avec Gros Momo, Fouad la star de télévision faisant la fierté de la famille, Kamelia la magnifique cousine parisienne, le khalé Idir et son accent du bled, la mémé qui tire les cartes aux voisines et puis tous les autres, on est servis. Forcément, la confrontation entre cette famille kabyle fière de l'être et la famille arabe de la mariée n'est pas de tout repos. Mais s'il n'y avait que ça ! Chacun y va de sa petite magouille, entrainant sans le savoir la grande catastrophe finale.

On s'attache à cette famille haute en couleur, amusante, caricaturée certes mais jamais de façon péjorative. Il y a tellement de rebondissements qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer, ça se lit d'une seule traite, ça ne se lâche pas. Sabir Louatah maitrise magnifiquement bien l'ironie et les clichés et s'en sert sans discontinuer mais de manière subtile tout au long du récit. On rigole, on en redemande, et on est bien servis !

Je ne demande pas mieux que de m'attaquer rapidement à la suite !
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Les sauvages, tome 2

Idder Chaouch est élu président de la République à 52,9 % des voix mais il est malheureusement dans le coma, victime d'un attentat contre sa personne. Un jeune lui a tiré dessus. Ce jeune qui a été immédiatement arrêté n'est autre que Abdelkrim Nerrouche et son commanditaire, le cousin Nazir, est activement recherché. La famille Nerrouche est dans le colimateur, des émeutes éclatent dans tout Paris suite à l'attentat. La ministre de l'Intérieur, la Vermorel est sur pieds, secondée par son fidèle Montesquiou. Le juge antiterroriste, Henri Wagner, est chargé de l'affaire Nerrouche. La DCRI, la Sdat, le préfet de Paris Dieuleveult, le procureur Lamiel, toutes les polices ont l'occasion de raviver leurs tensions et leurs désaccords et mettre en lumière des méthodes pas toujours très démocratiques ni conformes à la justice...Sans compter le rôle de certains journalistes qui profitent de la situation.



La saga continue dans un climat d'explosion sociale. Les sœurs Rabia et Dounia sont éplorées, Fouad désespéré de ne pas avoir de nouvelles de la belle Jasmine, fille du président, Nazir est en cavale avec une jeune fille fugueuse, et le reste de la famille aimerait se faire oublier...



Ce deuxième tome se termine d'une manière surprenante, un clin d'œil au chao ambiant. Pas très loin de notre actualité en ce week-end d'élections présidentielles également sous haute surveillance...Je n'ai qu'une hâte : me plonger dans les tomes 3 et 4 !
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404

Comme j'avais beaucoup apprécié " Les sauvages", j'attendais beaucoup de ce roman de Sabri Louatah. J'ai bien retrouvé son style, le suspense par moment mais l'intrigue ne m'a pas passionnée. J'ai eu l'impression que l'auteur voulait aborder trop de sujets en même temps. Il s'agit d'une dystopie.

Allia et Ali se sont connus lors de leurs études. Celle-ci est très brillante. Elle a l'idée de développer une application informatique appelée 404 qu'on ne pourrait pas falsifier et truquer, pour lutter contre la mode des fakenews. Pour cela, elle bénéficiera de l'aide financière d'un ami devenu milliardaire : Kader.

L'action se passe dans l'Allier, la plupart des personnages sont d'origine algérienne et l'auteur va imaginer une sorte de guerre civile entre les Français de souche et ceux qu'ils appellent les " Arabes".

Je n'ai pas été convaincue par ce roman.

Mais c'est juste mon avis !
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404

J'ai commencé ma lecture sans trop savoir à quoi m'attendre, j'étais emballé au début par le côté anticipation à court terme, qui répond à un problème de société : l'imminence de l'émergence d'une technologie permettant de créer des "deepfakes" donc des vidéos truquées, qui vont bientôt devenir impossibles à différencier de vidéos réelles. Et même si on se défend d'avoir fait ou dit quelque chose, le mal est fait dès que la vidéo est vue. À l'inverse une vidéo authentique peut être facilement accusée d'être un "mirage", une fausse vidéo. Donc la vidéo perd toute crédibilité devant un tribunal.

La solution mise en scène ici ne me convainc pas techniquement (après je ne suis pas polytechnicien ^^), mais suspension de l'incrédulité oblige on y croit le temps de la lecture, et puis c'est séduisant sur le principe : un flux vidéo qui ne peut être reçu qu'en direct, ni refilmé, ni intercepté, ni enregistré. L'audience d'internet sans la manipulation ni la viralité.

L'ambiguïté du roman se révèle petit à petit car sa créatrice souhaite utiliser politiquement cette nouvelle technologie, mais elle se fait manipuler et récupérer par l'ami qui la finance, et qui n'a rien de moins en tête qu'une guerre civile. Une colonisation d'un département, comme un Israël pour les "Arabes", parachuté à l'exact milieu du territoire national (dans l'Allier), il veut "piquer le sionisme aux Juifs". Ce délire est moins à mon goût du fait qu'on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon (si je puis me permettre) : est-ce un avertissement ? Mon interprétation en est qu'Allia (la conceptrice du programme) aurait dû dès l'origine s'entourer d'un environnement multiculturel (ce qu'a priori elle avait pourtant fait en partant aux USA avant de revenir en France, donc c'est étrange) et ne pas s'enfermer dans sa "tribu". On ne peut qu'y perdre quand on exclue.
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404

France 2022. Le monde est chamboulé par les « mirages », ces vidéos retouchées par des intelligences artificielles et rendant la distinction entre le vrai et le faux impossible. Ali retrouve Allia à Paris après de nombreuses années de nouvelles éparses, et découvre avec intérêt la nouvelle technologie que son amie a mise au point : 404, un flux vidéo impossible à capturer, et donc impossible à falsifier. Dans un contexte de montée des communautarismes, un tel outil peut se révéler bien plus dangereux que prévu…



Il y a quelques années, j’avais été soufflée par la saga des Sauvages, première incursion de Sabri Louatah dans le domaine littéraire – je n’en étais que plus impatiente de découvrir son nouvel opus. 404 n’a malheureusement pas su répondre à ces attentes. Le début est prenant, on découvre une société minée de l’intérieur par des technologies utilisées à mauvais escient, et une génération de jeunes adultes brillants d’origine arabe ayant réussi dans la vie mais toujours contraints de se battre pour exister dans une société française différenciant encore les Français de souche des autres. Cependant, dès le transfert de l’intrigue dans l’Allier, le roman commence à prendre du plomb dans l’aile : l’intrigue manque de crédibilité, à commencer par l’attachement aveugle et inconditionnel d’Ali à Allia qui l’entraîne à tout quitter pour devenir modérateur de 404, le rythme est très lent, avec peu d’actions qui apparaissent comme des flashs très rapides dont on ne comprend pas toujours tout et l’histoire prend un tour assez déconcertant, avec l’installation massive des arabes dans l’Allier, suscitant des réactions extrêmes de la part de la population locale.



Sabri Louatah m’a malheureusement perdue avec ce roman manifestement longuement réfléchi mais pour autant pas toujours très clair. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, notamment à Ali, homme transparent par nature, servant uniquement d’observateur pour permettre à l’auteur de dérouler son intrigue. Finalement, je me suis un peu ennuyée pendant ma lecture, malgré le futur proche terrible que ce livre prédit à notre pays.
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Les Sauvages, tome 1

Mai 2012 : à la veille des élections présidentielles, la famille Nerrouche s’apprête à marier l’un de ses fils. La cérémonie s’avère d’ores et déjà mouvement : ce mariage est l’union de deux familles dont l’une est kabyle, et l’autre arabe. Au cours de cette journée chargée en émotion, ou nous divaguons de personnages en personnages, car la famille Nerrouche compte de nombreux membres, nous nous familiarisons et nous attachons presque à Krim (de son vrai nom Abdelkrim), un gamin de dix-huit ans, un peu paumé, qui à un don fabuleux (l’oreille absolu) mais qui préfère fumer des joints et être une petite racaille. Pendant cette journée, il a une attitude étrange. Il est préoccupé par quelque chose, distrait. Il reçoit beaucoup de sms de la part de son cousin, Nazir, le seul qui arrive à avoir un contact et une sorte d’influence sur Krim. Quel lien unit le deux cousin ?



D’un simple mariage à Saint Etienne, et c’est le destin de la France qui va être bousculée de façon soudaine et violente…



Ce livre est le premier roman de Sabri Louatah, et le premier d’une tétralogie. Au fil de la lecture, la tension monte graduellement, pour enfin explosé à la dernière page. Un roman extrêmement prometteur pour la suite…

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Les Sauvages, tome 4

Négligence ou silence regrettable des médias, je n'avais pas eu connaissance de la sortie du quatrième tome des Sauvages, de Sabri Louatah alors que j'étais fou d'impatience de découvrir la suite et la fin annoncée pour le dernier volume. Enfin, le hasard m'a permis d'apprendre la parution du tome 4 au début 2016 et je n'ai pas manqué sa lecture aussi palpitante et instructive que les précédents.



Bonne idée, au départ, de rappeler l'ensemble des protagonistes les plus importants de l'histoire avant de nous emmener dans un autorail reliant Alger à Bejaïa, par très forte chaleur, avec Marieke, journaliste, sauvée de la mort, à Fontainebleau par un inconnu qui l'a justement envoyée là-bas. Elle constate que Chaouch, fraîchement élu Président de la République française, fait la une de Liberté, le premier quotidien kabyle. En effet, malgré son handicap causé par les graves blessures subies lors de l'attentat qui a failli lui coûter la vie, il participe au G8, à New York.

Dans la Logan conduite par Nazir Nerrouche, Marieke observe Bejaïa : « Des milliers d'immeubles pullulaient et s'entassaient dans tous les sens, habités avant d'avoir été finis avec leurs façades de béton apparent, leurs paraboles tournées vers la France et leurs balconnets avortés, suspendus dans le vide, sans garde-fous. »

Sans tourisme extra-maghrébin, la côte est vierge de barres de béton. Marieke écoute Nazir qui lui fait « la liste de tous les noms qu'ils avaient inventé pour nous haïr : bicots, gris, bougnoules… »

Pendant ce temps, à New York, Chaouch répond à la CBS et constate : « le seul but de ceux qui nous ont attaqués, c'est précisément de nous diviser, de nous lancer comme des têtes brûlées l'une contre l'autre, mémoire contre mémoire, souffrance contre souffrance... Je crois, pour ma part, que les gens de bonne volonté forment une communauté indestructible, et que ce qui nous rassemble est incomparablement plus fort que ce qui nous divise. »

Plus que tous les autres, Fouad Nerrouche, acteur célèbre, est au centre de toute l'intrigue et des bouleversements qui se succèdent alors que l'on conspire jusqu'au plus haut niveau de l'État. Notre société est à nouveau bien décrite avec ses contradictions attisées par une extrême-droite qui joue avec le feu.

Bien sûr, l'auteur nous ramène à Saint-Étienne où tout a commencé. Slim, frère de Nazir et de Fouad, retourne à la mosquée car « il se sentait appartenir à un clan, à une tribu soudée, par le seul fait de sa naissance. »



La tragédie n'est pas évitée mais « la terreur ne gagne jamais, parce qu'elle ne crée rien… C'est la vie qui triomphe. » Enfin !




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Les sauvages, tome 3

Le tome 3 des Sauvages est encore plus long bien que trop court pour le lecteur. En préambule, l'auteur nous ramène cinq mois en arrière, chez les Nerrouche qui font un repas pour Noël, même si Nazir trouve « bizarre de fêter Noël ». Rabia polémique « au sujet du voile dont se parent volontairement les jeunes filles d'aujourd'hui, alors que les générations précédentes avaient tout fait pour s'en affranchir. »

Le nom des Nerrouche étant devenu synonyme de terroriste, Fouad se trouve devant une situation inextricable. Lui qui avait vendu des sous-vêtements sur un marché puis été serveur, ouvreur dans un théâtre, animateur de MJC avant de réussir un casting surprise grâce à sa douceur et à sa bienveillance, il se retrouve fiché et suivi, suspecté même de faire partie d'un réseau terroriste.

Tout se complique avec Pierre-Jean de Montesquiou, jeune et diabolique directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, Marie-France Vermorel. La description des milieux parisiens est sans faiblesse. Il montre aussi comment sont traités les prévenus : « le juge ne se soucie pas de la vérité… Une injustice vaut mieux qu'un désordre.» Fouad parle du retour de l'islam. Esther, l'épouse de Chaouch s'exclame : « Que sommes-nous devenus pour couvrir de boue un homme qui vient de regarder la mort en face ? »

Sabri Louatah, comme le groupe Zebda, rend hommage aux chibanis, les anciens en arabe : « jadis, ces hommes brisés ont reconstruit la France. » Droite et extrême-droite se rapprochent et menacent de priver la gauche de succès aux législatives car « l'opinion publique c'est comme un gros curé ivre mort, dites-vous bien qu'il suffit d'une pichenette pour la faire se retourner et regarder dans la direction opposée. »

« Chaouch, c'était la Fraternité de la devise républicaine » et il le prouve encore en affirmant à Fouad : « La foi de la jeunesse, les illusions de la jeunesse sont infiniment supérieures au prétendu savoir des cyniques. Car la lucidité des cyniques n'éclaire jamais qu'eux. » Les lignes écrites par Sabri Louatah sont belles et, en attendant la suite de cette saga valant bien tant de séries qui envahissent nos petits écrans, citons-le encore pour conclure : « Les rêves, c'est tout ce que nous avons pour nous barricader contre la mort… un par un nous les voyons se briser… Chaque rêve que nous formulons, nous le formulons pour survivre… »
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Les Sauvages - Intégrale, tome 1

Connaissez-vous la famille Nerrouche ? Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous familiariser avec leur arbre généalogique pour le moins bordélique, je ne peux que vous recommander de vous y jeter tête la première dès maintenant ! Dans sa saga Les Sauvages, Sabri Louatah met en scène cette famille kabyle caricaturale et résolument attachante, en la plaçant au coeur d’un tragique complot visant le candidat socialiste à la présidentielle, Idder Chaouch, qui, comme son nom l’indique, serait le premier président arabe de la République française.



Dans cette famille Nerrouche donc, ils sont très nombreux, ils parlent fort, ils ne sont d’accord sur rien, ils placent des mots en kabyle dans toutes leurs phrases, ils sont affectueux, et s’adorent tous les uns les autres (ou presque). Entre Rabia, qui parle tout le temps, son fils Krim qui fume des joints et fait des conneries avec Gros Momo, Fouad l’acteur de télévision faisant la fierté de la famille, et la mémé qui tire les cartes aux voisines, on est servis. Chacun y va de sa petite magouille, entrainant sans le savoir la grande catastrophe finale. Cette famille a beau être haute en couleur et caricaturée à l’excès par l’auteur, il réussit l’exploit de ne jamais tomber dans le péjoratif et les raccourcis faciles, donnant une épaisseur appréciable à chacun des personnages, aussi nombreux soient-ils.



Réutilisant des mécanismes de série télévisée, Sabri Louatah parvient à nous maintenir en haleine pendant l’ensemble des quatre tomes de sa saga, ce qui n’est pas une mince affaire. Par son écriture graphique et la vivacité des dialogues, il nous donne l’impression de vivre littéralement l’histoire à côté des personnages, totalement immergés. En un mot, c’est une réussite !
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404

Je remercie vivement les éditions Flammarion de m’avoir fait parvenir 404 dans le cadre de ce premier Masse Critique 2020. Merci pour le petit mot qui accompagne le livre. C’est toujours très agréable.



Avant d’en dire plus, je dois die que j’ai trouvé la couverture de ce livre très belle et très en phase avec le contenu

Côté lecture, en voilà une qui ne laisse pas indifférent. Prenant les travers de notre société d’aujourd’hui et les tiraillements que génèrent le mélange des populations, Sabri Louatah nous gratifie d’un roman qui ressemble presque à un reportage tant le style est efficace et direct.

Une certaine application « 404 » (comme le code d’erreur que renvoie une page Internet non trouvée) est donc à la base de ce scénario pas si futuriste que cela puisqu’il se situe en 2022, après des élections ayant mis au pouvoir un certain parti politique extrémiste, juste évoqué dans ce roman.

404 permet de diffuser des images sans possibilité de les stocker ou même de refilmer celles-ci. Belle prouesse technologique qui permet d’envisager de communiquer en direct sans risque que les propos et images soient déformées et truquées par la suite, comme c’est la mode en 2022 avec les « mirages » (les fake news).

J’ai trouvé l’idée de base très bonne. Notre génération est arrivée à une époque où l’image est devenue un média très important et où l’on peut se poser la question de la véracité de ce que l’on veut bien nous montrer. Proposer un direct authentique, c’est s’assurer que l’on montre les choses telles qu’elles sont, que l’on ne sort pas les propos de leur contexte, c’est éviter la viralité des vidéos.

J’ai donc apprécié la lecture de « 404 » basée sur cette nouvelle technologie. Mais en refermant ce roman, je dois reconnaître que je suis vraiment mitigé sur son ensemble.

Il y a tout d’abord Alliah, polytechnicienne exilée aux Etats-Unis qui revient donc en France avec 404. C’est LE personnage clé du début du livre, surdouée, conceptrice de 404, mais qui peu à peu s’efface et n’a finalement plus aucune emprise sur quoi que ce soit au fil des pages. On imagine pourtant tout au long du roman que c’est elle qui est commande « technique » de cette plateforme de diffusion, et pourtant, plus l’histoire avance, et plus elle devient inexistante, s’effaçant au profit de Mehdi, son ami, d’Ali, un ancien camarade de classe et du fameux Kader, ami milliardaire aux objectifs douteux et dont on ne sait pas finalement s’il fait tout ce qu’il fait pour séduire Alliah, ou plutôt pour défendre une vraie cause. C’est une des premières contradiction de ce roman pour moi. Mettre en avant la jeune Alliah au début, mais presque la gommer à la fin.

Il y a ensuite ce style, certes direct et efficace, mais qui est un peu impersonnel. Certaines scènes s’enchainent comme des faits divers racontés sans vraiment d’âme. Mais les personnages de Mehdi, Ali et Kader, mais aussi de Rachid, sont bien détaillés, et ils viennent redonner vie à cette enchainement de fait. Alliah et Nesrine, les deux principaux personnages féminins sont intéressantes aussi, même si leurs personnages sont un peu plus superficiel.

En fait, en avançant dans l’histoire, je n’ai pas vraiment compris où l’auteur voulait nous emmener. Et la fin d’ailleurs, assez inattendue, me m’a vraiment pas aidé à y voir plus clair, et je crois que c’est ce qui m’a le plus gêné. On sent une violence sous-jacente la plupart du temps, on sent que la France s’est cassée en deux, mais l’auteur ne nous donne finalement qu’un seul point de vue, assez réducteur. Et c’est peut-être ce qui m’a manqué dans ce roman, une vision plus globale, un peu de hauteur pour expliquer les raisons de ce morcellement. Même si on peut les comprendre en voyant au jour le jour certaines choses se passer autour de nous, une telle scission méritait d’être mieux expliquée et pas noyée sous les débats 404 dont nous parle l’auteur, sans vraiment nous livrer notre contenu.

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Les Sauvages, tome 4

Un 4ème tome sorti tardivement et un peu décevant : l’impression que l’auteur a hésité ne sachant pas trop comment conclure cette saga échelée. Le scénario n’est pas très cohérent, à la limite de la théorie du complot, peu crédible bien que l’on ne doute pas qu’il y ait des salopards de tous bords…Beaucoup d’invraisemblances qui frôlent la caricature.



On en vient presque à voir en Krim, celui qui a tiré sur le président, une victime, un si gentil garçon, doué pour la musique classique mais perturbé par la mort de son père, le racisme ambiant, une mère trop possessive… et peut-être un peu trop gros fumeur de joints. Nazir reste une figure sombre, un manipulateur, mais son alliance avec l’extrême droite laisse perplexe…tremplin facile pour dénoncer la violence du terrorisme. Quand à Fouad, déchiré entre deux femmes, deux cultures, deux frères, deux époques, il ne sait plus trop où il en est…



Bref cette fin bâclée n’est très pas convaincante, mais une chose est certaine, du repli des communautarismes sur des valeurs identitaires plus ou moins fantasmées rien de positif ne pourra advenir si ce n’est la haine et la guerre. Pourtant on semble encore loin d’une réconciliation possible…loin des clichés, des préjugés et des réflexes ancestraux. A suivre (là je fais allusion à l'actualité et non pas à un 5ème tome)…

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Les sauvages, tome 3

S'il ne fallait qu'un mot pour décrire ce livre je dirais : addictif.

Oui, parce que cela fait deux jours que je n'arrive pas à le lâcher. J'ai dévoré avec voracité ces quelques 587 pages, pressée de savoir le fin mot de l'histoire. Je n'avais bien entendu pas prévu que ce tome-ci ne serait pas le dernier. Et bien non, mesdames et messieurs, je ne sais toujours pas le pourquoi du comment.

J'ai beau retourner l'intrigue dans tous les sens possibles et imaginables, je n'arrive pas à en arriver à une conclusion satisfaisante. Sabir Louatah nous mène d'une main de maitre dans une intrigue qui dépasse l'entendement. A chaque fois qu'on pense avoir trouvé une conclusion plausible, retour à la case départ. Mais alors, Nazir a-t-il organisé cet attentat tout seul? Et si oui, dans quel but? Mais alors, quel est le rôle des de Montesquiou et de leur nouveau mouvement d'extrême droite? Boulimier, honnête ou malhônete? Et Mansourd? Et Marieke? Et Fouad dans tout ça, est-ce qu'il parviendra à faire émerger la vérité et à tirer sa famille d'affaire?



Je n'attends plus qu'une chose: savoir quand va sortir le prochain tome.
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404

Allia et Ali, tous deux originaires du département de l’Allier ont fait une partie de leurs études en Hypokhâgne ensemble. Allia, très brillante, major de polytechnique, complète son cursus aux États-Unis. Ali, après avoir échoué à des études d’histoire, devient un excellent cuisinier. Ils renouent contact 22 ans plus tard sur une demande d’Allia sollicitant les talents de cuistot d’Ali pour un dîner d’affaire qu’elle organise. Allia, irritée par les dérives des vidéos truquées par des montages numériques puissants et le plus souvent insincères souhaite mettre fin aux « miracles » (terme qui caractérise ces « Fake vidéos ») en inventant un procédé de flux vidéo qui ne fonctionne qu’une fois, en direct et ne peut pas être copié. Elle nomme ce procédé « 404 », comme la Peugeot qui sert au déménagement de son ami Kader et comme le message d’erreur qui s’affiche à l’écran d’un ordinateur lors de la consultation d’une page Web obsolète « error 404 ». C’est ainsi que commence le roman qui se poursuit ensuite dans l’Allier avec le renfort d’autres protagonistes, Mehdi, le mari d ‘Allia,médecin et maire de La Brèche, Rachid le père d’Allia, proviseur retraité, Kader le copain d’étude devenu richissime….A partir de là, les objectifs de la narration deviennent moins clairs, « 404 », d’abord cautionné et financé par Kader à l’échelon local (le département de l’Allier) diffuse différentes sortes de vidéos « live », infalsifiables, les habitants confiants dans le procédé se confient plus facilement, un rappeur célèbre se produit triomphalement...Le nombre fétiche « 404 » se rapporte également, comme par hasard au résultat d’un sondage départemental fixant le ressenti de population arabe à 40,4 %. Le procédé d’Allia dans l’Allier, comme toute technologie nouvelle commence à être dévoyée pour rapporter plus à son financeur, le richissime Kader.Plus on avance, plus tout cela devient flou au point de transformer l’Allier en trou noir de la république souhaitant son indépendance. A partir d’une idée originale stigmatisant bien les dérives actuelles et réelles de l’intelligence artificielle capable de créer des mondes (monstres) virtuels, cette histoire, s’achève dans un méli-mélo décevant.
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