Citations de Saint Augustin (403)
Car j’étais certain de la vérité; mais engagé à la terre, je refusais d’entrer à votre solde, et je craignais autant la délivrance de l’obstacle qu’il en faut craindre l’esclavage.
Cette volonté nouvelle qui se levait en moi de vous servir sans intérêt, de jouir de vous, mon Dieu, seule joie véritable, cette volonté était trop faible pour vaincre la force invétérée de l’autre. Ainsi deux volontés en moi, une vieille, une nouvelle, l’une charnelle, l’autre spirituelle, étaient aux prises, et cette lutte brisait mon âme.
Le démon tenait dans sa main mon vouloir, et il m’en avait fait une chaîne, et il m’en avait lié. Car la volonté pervertie fait la passion; l’asservissement à la passion fait la coutume; le défaut de résistance à la coutume fait la nécessité. Et ces nœuds d’iniquité étaient comme les anneaux de cette chaîne dont m’enlaçait le plus dur esclavage
Dans l’éternité, au contraire, il n’y a jamais de passé mais tout est présent. Or aucun temps n’est jamais que présent. Le passé est expulsé du futur et le futur fait toujours suite au passé. Passé et futur ne doivent leur création et leur course qu’au toujours présent.
Le jeu et la plaisanterie font naître un avide désir de nuire, un appétit de faire du tort à autrui, sans désir de profit personnel ni de vengeance.
La science des lettres n’est pas plus intime que cette conscience écrite : ne pas faire à autrui ce qui est insupportable pour soi .
Que m’importe si tel ne comprend pas ? Qu’il se réjouisse, celui-là même, en disant : J’ignore. Oui, qu’il se réjouisse ; qu’il préfère vous trouver en ne trouvant pas, à ne vous trouver pas en trouvant.
LIVRE PREMIER, Chapitre VI
Nos ténèbres nous ont déplu, nous nous sommes tournés vers vous, et la lumière s'est faite. Et « voici que nous avons été jadis ténèbres et que maintenant nous sommes lumière dans le Seigneur ».
Est-il possible, Seigneur mon Dieu, qu'il y ait en moi de quoi vous contenir ? Le ciel et la terre que vous avez créés, et où vous m'avez créé, vous contiennent-ils ? Ou bien, parce que rien de ce qui existe n'existerait sans vous, tout ce qui existe vous contient-il ? Et ainsi, puisque j'existe, pourquoi vous demander de venir en moi, qui n'existerais pas si vous n'étiez en moi ?
Ils aiment la vérité quand elle se révèle, et ils la haïssent quand elle les révèle.
Les superbes ne vous trouvent pas, leur curieuse habilité sût-elle compter les étoiles et les grains de sable, mesurer les plaines célestes et explorer les routes des astres
Où es-tu donc, ami de toi-même ? Dehors hélas ! Tu t'aliènes en convoitant la richesse extérieure. Pourquoi agir ainsi ? Rentre en toi ! Quitte l'extérieur pour revenir en toi et rends grâce à Celui qui t'a créé et qui est venu te chercher.
Il y a beaucoup de gens qui, se disant dans l’Église, sont en réalité au-dehors parce qu’ils ne pratiquent pas l’amour et la vie du Christ et beaucoup de gens que l’on dit « au-dehors » sont en réalité au cœur de l’Église parce qu’ils pratiquent l’amour et la vie du Christ.
Que veux-je dire, Seigneur mon Dieu, sinon que j'ignore d'où je suis venu ici-bas, en cette vie. Dois-je la nommer une vie mortelle, ou plutôt une mort vivante? Je ne sais. J'y ai été reçu par les consolations de votre miséricorde , ainsi que je l'ai appris de mes parents selon la chair, de qui et en qui vous m'avez formé à propos; car, moi, je n'en ai pas souvenir.
Aime et fais ce que tu veux !
Mais il y avait chez eux d’autres charmes qui me captivaient davantage encore le cœur : c’était de causer, de rire ensemble, c’étaient les égards d’une bienveillance mutuelle, la lecture en commun des beaux livres, les plaisanteries entre camarades et les attentions réciproques ; quelquefois un désaccord sans aigreur, comme on en a avec soi-même, et ces très rares dissentiments assaisonnant une unanimité presque constante ; c’était d’être chacun tour à tour le maître et l’élève d’autrui ; le regret impatient des absents, l’accueil joyeux fait à ceux qui arrivent ; tous ces signes et d’autres du même genre, qui, jaillissant du cœur de ceux qui s’entr’aiment, se manifestent par l’expression, la langue, les yeux, par mille démonstrations charmantes. Voilà grâce à quels aliments s’opère la fusion des âmes qui, de plusieurs, en viennent à n’en plus former qu’une seule.
Les miracles ne sont pas en contradiction avec les lois de la nature, mais avec ce que nous savons de ces lois.
dans le livre de Céline Rivière "La câlinothérapie"
"Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page."
Mais pourquoi la vérité engendre-t-elle la haine ? Pourquoi les hommes regardent-ils comme un ennemi celui qui la prêche en Votre nom, alors qu'on aime le bonheur qui n'est pas autre chose que la joie née de la vérité ? Pour cette simple raison que la vérité est tellement aimée que, quoi qu'ils aiment, ils veulent que ça soit la vérité ; et, ne voulant pas être trompés, ils ne veulent pas non plus être convaincus d'erreur. Ainsi ils détestent la vérité par amour de ce qu'ils prennent pour la vérité. Ils aiment la lumière quand elle luit, ils la haïssent quand elle les confond ; et, comme ils n'acceptent pas d'être trompés, tout en voulant tromper eux-mêmes, ils l'aiment quand elle s'annonce, ils la détestent quand elle les dénonce. Et voici leur châtiment : ils ne veulent pas être découverts par elle, elle ne les en découvre pas moins et ne se découvre pas à eux.
Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce que l'on possède déjà.