Il est si facile d'être à côté de la plaque, pour une belle-mère. On dirait qu'il existe mille lois à respecter, sauf qu'elles ne sont écrites nulle part. S'impliquer mais ne pas s'imposer. Soutenir mais ne pas envahir. Rendre service vis-à-vis des petits-enfants, mais sans empiéter sur le rôle des parents. Offrir sa sagesse, mais pas de conseils. De toute évidence, je ne maîtrise pas cette liste. Le poids des contraintes m'intimide au point de me décourager. Le plus agaçant, c'est de songer que le beau-père, lui, ne risque presque jamais le faux pas. Il doit se montrer accueillant, rien de plus.
Un jour, quelqu'un m'a dit qu'on avait deux familles dans la vie : celle où l'on naît, et celle que l'on choisit. Il me semble pourtant que ce n'est pas tout à fait vrai. Certes, on choisit généralement son partenaire, mais on ne choisit pas ses enfants par exemple. On ne choisit pas ses beaux-frères ou belles-sœurs, pas plus que la vieille tante aigrie et alcoolique de son conjoint.
C'est drôle ; théoriquement, un père et une mère ont la même mission. Ils vous nourrissent, vous protègent, essaient de faire de vous un être humain viable. S'ils s'y prennent bien, vous avez les pieds sur terre. S'ils s'y prennent mal, ils vous coupent les ailes. La différence est subtile, mais énorme.
Il est facile de plaire à tout le monde quand on dit toujours oui.
C'est drôle comme les jeunes se figurent que nous ne savons rien. Ils partent du principe que nous ne pouvons absolument pas comprendre la douleur d'un chagrin ou la pression liée à l'achat d'une maison. Que nous ne pouvons pas comprendre le drame de l'infertilité ou la dépression. Pour eux, si nous avons vécu de telles choses, ce devait être de façon moins forte, en teinte sépia, et non des expériences comparables aux leurs.
Quand on est mariés depuis aussi longtemps que nous le sommes, on peut encore espérer du changement chez l'autre, mais on cesse de l'attendre.
Quand on est en train de se noyer et que quelqu'un vous propose un radeau, vous ne vérifiez pas s'il est solide avant de monter à bord.
Nous sommes nos enfants. Nos petits-enfants. Nos arrière-petits-enfants. Nous sommes tous ceux qui continuent de vivre parce que nous avons vécu. Nous sommes notre sagesse, notre intellect, notre beauté, filtrés par les générations, continuant de se déverser dans le monde et de changer les choses.
On est libre quand on n'a rien à perdre.
- C'est drôle comme les jeunes se figurent que nous ne savons rien. Ils partent du principe que nous ne pouvons absolument pas comprendre la douleur d'un chagrin ou la pression liée à l'achat d'une maison. Que nous ne pouvons pas comprendre le drame de l'infertilité ou la dépression.