AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Salomé Kiner (28)


Faire le parent tout seul c'est une vie pour personne.
Commenter  J’apprécie          181
Mon problème, c'était les autres. Ça a toujours été les autres. Leurs yeux cireux de poissons morts sur vos mœurs particulières, la vénération des vies droites et la religion cathodique.
Commenter  J’apprécie          150
Je n'étais pas born and raised, j'étais plutôt born erased : je venais d'une zone qui ne figurait pas sur les plans de métro, ni sur ceux du RER. Malgré tout je m'étais rapprochée de mon rêve, même si je longeais tous les jours les roulottes des prostituées du boulevard.
Commenter  J’apprécie          100
J'attendais qu'elle aille aux toilettes pour me ruer dans le salon. Je ramassais les mouchoirs sales, les tasses ébréchées, le pilulier, la couverture Air France, je poussais les cendres dans l'âtre, retapais les oreillers et ouvrais les rideaux pour faire entrer le soleil : en octobre les premières feuilles tombent des arbres en tournoyant comme des hélices mais l'air est tiède et lumineux. Elle fermait tout en revenant. Quelque part, je crois qu'elle voulait disparaître, qu'elle ne voulait plus être mère, ni être humain. Cette existence ne l'intéressait plus.
Commenter  J’apprécie          90
- La date de péremption c'est une arnaque du marketing, disait ma mère en fourrant son poison au fond de nos cartables.
Arnaque ou pas, je mangeais mon goûter cachée dans les toilettes. Pendant que mes camarades rouaient la porte à coup de poings, je m'empiffrais, les poches pleines de fruits secs, de biscuits au sésame, de Balisto dans les bons jours. C'était pas les goûters de ma mère qui me posaient problème. Il y en a même que j'aimais bien. Mon problème, c'était les autres. Ca a toujours été les autres. Leurs yeux cireux de poissons morts sur vos moeurs particulières, la vénération des vies droites et la religion cathodique. Leurs pères, premiers sur les courts de tennis, leurs mères, toutes assistantes de direction. Leurs virées à Auchan, les allées de gravier brossé, le papier peint relief, les casseroles en cuivre assorties, les doubles bols olives-noyaux. Et la moquette dans les chambres à coucher. Chez moi, j'avais du lino gris chiné. C'est plus facile à nettoyer, disait ma mère. Tu m'étonnes : même quand c'est propre, c'est sale.
Commenter  J’apprécie          60
"J'adorais les langues étrangères, surtout l'anglais : j'avais une correspondante à Belfast et un boyfriend imaginaire avec lequel je m'entrainais dans le miroir en courant mon reflet de bave."
Commenter  J’apprécie          60
Maupassant était venu sur terre pour me mettre un coup de pression. Il avait écrit La Parure pour me dire que j'avais eu tort de me lancer dans la prostitution dans le seul but de m'acheter des baskets, du maquillage et des CD.
Commenter  J’apprécie          50
Si je faisais comme je voulais, je ne serais pas obligée de subvenir à mes besoins en travaillant sur un parking. J’aurais la vie de Sarah Michelle Gellar, je combattrais les forces du mal à Sunnydale un jour, et le suivant je traînerais avec Ryan Phillipe sapée comme la marquise de Merteuil, même si la prof de français avait l’air de dire que dans le passé « libertines » c’est comme ça qu’on appelait les putes.
Commenter  J’apprécie          50
J'admirais Amanda parce qu'elle avait des vêtements de marque, des produits de beauté de marque et des goûters de marque.
Commenter  J’apprécie          42
J’ai nagé jusqu’à ce que le chlore récure la colère sur mon corps.
Commenter  J’apprécie          40
Romain Gary disait que passé la première déception, on occupait le reste de son existence en "jouant à l'amour".
Commenter  J’apprécie          30
Je n'étais pas born and raised, j'étais plutôt born erased : je venais d'une zone qui ne figurait pas sur les plans de métro, ni sur ceux du RER.
Commenter  J’apprécie          30
Finir par avoir cinquante ans, parler plus souvent du passé que d'avenir, enterrer un à un ses amis, ses parents et ses rêves ?
Commenter  J’apprécie          30
J'ai pensé aux hommes qui avaient quitté ma mère et sa mère avant elle, et la mère de sa mère - à toute l'histoire des larmes versées sur l'abandon des hommes.
Commenter  J’apprécie          30
Et la moquette dans les chambres à coucher. Chez moi, j’avais du lino gris chiné. C’est plus facile à nettoyer, disait ma mère. Tu m’étonnes : même quand c’est propre, c’est sale.
Commenter  J’apprécie          30
C'était un signe de reconnaissance, une entente complice dont j'étais exclue : cabinet de conseil, est-ce que ça voulait dire qu'ils chiaient des bonnes idées assis sur des cuvettes chromées ?
Commenter  J’apprécie          20
L'infirmière m'a demandé si j'avais mangé quelque chose de difficile à digérer.
Pas encore.
Elle n'a pas relevé
Commenter  J’apprécie          20
j'attendais qu'elle aille aux toilettes pour me ruer dans le salon. Je ramassais les mouchoirs sales, les tasses ébréchées, le pilulier, la couverture Air France. Je poussais les cendres dans l'âtre, retapais les oreillers et ouvrais les rideaux pour faire entrer le soleil : en octobre les premières feuilles tombent des arbres en tournoyant comme des hélices mais l'air est tiède et lumineux. Elle fermait tout en revenant. Quelque part je crois qu'elle voulait disparaître, qu'elle ne voulait plus être mère, ni femme, ni être humain. Cette existence ne l'intéressait plus.
Commenter  J’apprécie          20
J’ai planté un eucalyptus sur le tapis roulant des rêves de ma vie. J’ai appliqué les techniques que Chanelle m’avait enseignées pour pratiquer les gorges profondes. J’ai respiré par le nez. Calmement. Plusieurs fois. J’ai descendu la main plus bas, j’étais sèche comme le Sahara. J’ai respiré un peu plus fort, j’ai eu un premier haut-le-cœur, j’ai vu le costume Bouygues de Lionel. J’ai chassé les visions de Magritte en pensant à René, ses mains gantées de cuir sur la boîte à pizza. Avec l’odeur du fromage j’ai eu un second haut-le-cœur. Diane m’avait raconté qu’elle avait rencontré l’orgasme en écoutant la voix de Moos, Au nom de la rose, Mon amie la femme, Prête-moi ton corps, Pour écrire des choses. J’ai dessiné tout l’alphabet entre mes jambes. La nausée continuait. Sur le poster, on devinait la culotte de la ballerine sous le tulle blanc de son tutu. J’ai fixé l’affiche : les lettres de Casse-Noisette dansaient sous le ciel étoilé. J’ai abandonné ma séance.
Commenter  J’apprécie          20
Elle ouvrait à peine la bouche pour parler. Son haleine sentait le bigoût à cause des Malabar et des Mentos qu'elle mâchait toute la journée. Kat linh n'achetait pas ses bonbons en comptant ses centimes sur le comptoir de le boulangerie. Sa mère prenait des sachets maxi à Auchan. Elles les mangeaient ensemble devant Julien Lepers. Je les avais vues faire. Ma mère n'allait pas à Auchan parce que c'était trop cher. Elle allait chez Leclerc. Quand on lui réclamait des Haribo, ne serait-ce qu'une imitation, elle invoquait la gélatine de porc, la cacherout et son grand-père six pieds sous terre. Mais rien à voir ! hurlait Rachel en claquant toutes les portes de la maison.
(p.28)
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Salomé Kiner (426)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz littérature française à travers les siècles

Comment est appelé un poème (de quelques centaines de vers) en couplets d'octosyllabes, d'essence aristocratique et qui rapporte une aventure exceptionnelle, voire surnaturelle?

La satire
La laisse
Le rondeau
Le lai
Le sonnet
La ballade

14 questions
312 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..