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Critiques de Sam Shepard (48)
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A mi-chemin

Coup de cœur !

Dix-huit nouvelles d'un grand comédien et dramaturge qui vient récemment de nous quitter.

Qu'un enfant de quatorze ans regarde un guérisseur de chevaux maîtriser leur cheval indomptable laissant son père autoritaire hors-circuit,

Qu'un homme quitte par téléphone sa femme pour une autre,

Qu'un jeune garçon questionne son père sur les highlights des années 80 et que celui-ci n'en a aucune idée,sinon qu'il a rencontré sa mère et que lui et sa sœur y sont nés,

Qu'une jeune femme ramène les cendres de sa mère à sa ville natale,

Que Betty ne veut pas se séparer de ses chats ( truculent dialogue à la Beckett ),

Qu'un grand-père fait des commérages à son petit-fils indifférent, pas si indifférent que ça,

Qu'une employée d'une station d'essence perdu dans un trou, ne sait comment faire face aux "drive-offs"( qui détalent sans payer ),

Qu'un homme visite une voyante, au retour de l'église, alors que sa famille l'attend dans la voiture.....,

C'est toujours pleine de vitalité, quelque soit les circonstances, tragiques ou comiques, sans prétention, simple et beau et parfois hilarant ( description incroyable des deux énergumènes dans la station d'essence ," The Company's interest"). Sheppard est un conteur né. Dans l'exergue de son livre, la citation de Peter Handke dit , il faut vivre sur Terre, rien n'existe d'en l'au-delà. Celle de Shepard est peuplée d'animaux, beaucoup de chevaux sur fond d'immenses paysages de l'Ouest américain, aux individus souvent seuls, seuls, seuls ou seuls en couple, extrêmement touchants dans toute leur vulnérabilité. Les sujets sont très divers et colorés, les détails et les dialogues truculents, quand aux chutes, comme je les aime très brèves et très simples, souvent une seule phrase.



Je le connaissais comme acteur, comme dramaturge ayant vu quelques unes de ses pièces sur scène, donc je ne doutais pas de son talent d'écrivain.Et dés sa première nouvelle il m'a happée. C'est profond, émouvant. On le compare à Carver, que j'adore comme écrivain, mais pour moi la similitude se limite à ce que leurs histoires se passent en Amérique.Déjà le langage (v.o.) de Shepard est beaucoup plus tonique, familier ( I'm toast= suis foutu / familier, youse = you au pluriel /dialecte, kinda= kind of,lotta= lots of / informel...) un langage parlé au naturel donc différent de celui de Carver aux textes simples aussi, mais remaniés par son éditeur Gordon Lish, impassibles et plus littéraires. J'aime les deux....c'est différent.





"La vie, c'est ce qui vous arrive pendant que vous rêviez de faire autre chose."

(There’s a little handmade cardboard sign hanging over the steaming chicken wings that reads: “LIFE IS WHAT’S HAPPENING TO YOU WHILE YOU’RE MAKING PLANS FOR SOMETHING ELSE.”

LIVING THE SIGN )

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Ce qui est au-dedans

Avant dernier livre de Sam Shephard avant sa disparition, grand dramaturge , cinéaste et acteur que j'apprécie beaucoup. C'est sensé être de la fiction, mais finalement si on connaît un peu sa vie, semble plutôt être partiellement autobiographique. Une prose trés belle comme toujours, mais un fond très disparate, trop. On se perd dans l'univers de cet homme vieillissant, qui va et vient entre passé et présent, mixant pêle-mêle les thèmes chers à l'auteur, l'identité confuse, tension entre désir de liberté et l'attachement aux racines, dont le lourd fardeau du passé familiale difficile à effacer, les relations passives-agressives avec les compagnes ....auquel s'ajoute des envies de suicide. L'homme vieillissant hallucine, a une relation ambiguë avec une trés jeune femme, dont je n'ai rien compris ( des échanges questions-réponses-questions à l'intérêt douteux) , se rappelle de la très jeune maîtresse ( 14 ans quand même !) de son père, y apparaît une autre femme sourde (" Elle a de sinistres cicatrices sur tout le corps. Des coups de couteaux.") ???, un Mini Man, son père rétrécit sur un cible de fléchettes d'un pub irlandais...... Si ce n'était pas Sam Shepard qui écrivait je dirais du n'importe quoi.....Finalement trop confus pour moi pour en tirer un quelconque plaisir. Même Patti Smith qui a écrit la préface n'est pas sûr du contenu du livre 😁, " le manuscrit devant moi est une boussole sombre où tous les points procèdent du même nord magnétique : le paysage intérieur du narrateur...impressions hallucinées...des images de femmes se mêlent les uns aux autres et fusionnent.... ce qui compte c'est d'étaler les choses au grand jour, d'aplanir les coins qui rebiquent....C'est lui, en partie lui et pas lui du tout ." Alors c'est qui ?

J'ai déjà lu mieux de lui.



P.S. Perso je pense que ces grands écrivains à la veille de leur passage de l'autre côté devraient éviter d'écrire, cela nie à leurs oeuvres grandioses. Pourquoi ? Comme c'est le cas de Isaac Bashevis Singer ( "Meshugah"), ou Doris Lessing ( " Les Grand-mères ")... ici Sam Shepard ( Il a 70 ans et est avec cette fille de 20 ans entièrement nue sous un épais manteau bleu arrivant jusqu'aux chevilles, avec comme seul apparat un vernis à ongle couleur prune....), ils écrivent des romans à très fortes connotations sexuelles où leurs fantasmes frisent le ridicule, comme si le sexe était l'ultime bouée qui les rattachait à la Vie.



Un grand merci aux Éditions Robert Laffont et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.

#Cequiestaudedans#NetGalleyFrance
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Balades au paradis

Le 27 juillet disparaissait Sam Shepard. De cet homme je ne connaissais pas grand chose, juste quelques titres de film c'est tout.

Depuis peu j'ai gouté aux recueils de nouvelles, une littérature laissée de coté vu le peu de critique. J'ai donc découvert Sam Shepard et sa " balades au paradis".

A travers ses nouvelles l'écrivain nous fait découvrir l'Amérique profonde, loin de ces villes lumières comme New-York, Chicago ou Los Angeles.

On part dans cet Amérique des petites gens au détour d'un bar d'un motel ou encore d'un fast food.

Sam Shepard raconte à sa façon des tranches de vies comme un déssinateur il esquisse un portrait celle d'une Amérique blessée, moribonde.

Et je me suis laissé emporter; J'étais dans une " Chevy " modèle 57, une longue bande de bitume parsemée de nids de poules qui semble t'appeler, des paysages qui défilent avec en bande son un Johnny Cash au meilleur de sa forme.

C'est ça pour moi l'Amérique, le vide à perte de vue, les petites villes où le temps semble s'être arrêté, une bière dans un bar façon " Bagdad café", un vieux juke-box poussif qui s'essouffle sur un vieil air de country, dehors la chaleur nous rappelle à l'ordre, une vieille pompe Texaco rouillée, abandonné. On est loin des sentiers battus.

Ah !! le rêve, l'imagination quel luxe. On peut même d'un claquement de doigt se retrouver à coté de Tom Joad et de sa famille en route pour " les raisins de la colère".

Une balade pleine de poussière et de rencontre.

Sam Shepard l'a pris cette route le 27 juillet 2017, il a fait cette " balades au paradis".
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Balades au paradis

Moi, mon truc, c’est l’Amérique, celle avec de la poussière et de la bouse de vache. Celle où je peux prendre mon temps, pour vivre, pour respirer, pour contempler. Contempler les rives de cette rivière bouillonnante de truites arc-en-ciel. Contempler le corps de cette femme au petit jour dans la chambre d’un vieux motel au bord d’une route inachevée. Contempler ce verre de bourbon, couleur ambrée, fumée de tabac, posé sur le comptoir collant d’un bar au néon qui ne clignote plus de toutes ses lettres. Oui, mon truc c’est la contemplation. Et feuilleter quelques nouvelles de temps en temps, des histoires banales de vies inutiles et bancales. Se demander ce qu’est vraiment la vie, et si cette vie vaut le coup d’ouvrir une bonne bouteille de Tennessee Rye…



Sam est au paradis, j’ai donc sorti de mes étagères mes « Balades au Paradis », un recueil de nouvelles et de souvenirs. Des nouvelles, comme j’en ai déjà lu, de lui et d’autres, la température du Middle-West qui élève ma soif de lecture avec bourbon et bière en prime. Et puis, « à mi-chemin », Sam nous raconte des anecdotes, composées comme des nouvelles, sur son dernier tournage (j’avoue cette seconde partie est un peu moins emballante). Peu importe le film d’ailleurs, de toute façon un film avec Sam Shepard n’est finalement pas si mauvais, Sam décrit son univers, celui de Hollywood, avec une certaine forme de cynisme. Il se voit allouer une limousine avec chauffeur pour traverser le Texas par sa maison de production alors qu’il ne rêve que d’un vieux Ford pour soulever la poussière et crapahuter dans les nids-de-poule. Il se voit porter un peignoir d’un hôtel cinq étoiles, alors que finalement a-t-il vraiment besoin d’un peignoir pour boire un gin-tonic à la terrasse de sa chambre ? Sam, la simplicité même. Dans la vie, dans les écrits. Quelques bouteilles dans le mini-frigo, normal, suffisent pour en faire un grand acteur et un grand écrivain.



Et pendant que je conduis, cannette Huit-Six entre mes cuisses, que t’y poses ta main pour t’y abreuver aussi, la poussière de l’ouest donne soif baby, je sens cette odeur de ribs à des miles. Alléché par cette promesse, je ne dévie pas de ma route, les grillades pour un homme c’est sacré. Surtout avec un stetson et des santiags. Je ferme mon bouquin, j’ai faim, j’ai soif, lumières enfumées, quelques filles dansent entre les chaises, les hommes braillent, les coyotes hurlent, les filles transpirent. Saine transpiration de plaisir, plaisir des yeux, une serveuse rousse et pulpeuse me sert une bière fraîche et blonde, histoire de me faire patienter, les ribs comment à dorer, je reluque les filles aux sourires à la chevelure dorée, j’adore ces p’tits coins de paradis, éden du Middle-West.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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A mi-chemin

Si je devais définir « A mi-chemin », j’évoquerais simplement cette douce odeur qui émane des restaurants et motels de l’Amérique profonde distillée par ces courtes nouvelles de 2 à 20 pages. D’ailleurs, l’illustration de la couverture 10/18 (photographie de Dominique Duplaa) me fait déjà saliver d’un Special Banana Milkshake : Je suis déjà en Amérique ! Une première cigarette, des pancakes dans un motel, un juke-box qui balance dès huit heures du mat’ de la musique country. J’aime bien la country le matin. Je m’assois à une table, la serveuse me verse un café, et j’attends Sam Shepard. Beaucoup de films, quelques scénarios dont le Zabriskie Point et le Paris Texas et ce recueil de nouvelles dont je découvre les premières pages jaunies par le soleil, « A mi-chemin ». J’apprécie l’image qu’il me donne de l’Amérique, une Amérique rurale et poussiéreuse.



Là-bas, loin du chaos urbain, se posent des tranches de vie, simples et modestes. Il y sera beaucoup question de fermiers, de courses hippiques, de bétail et de battements de cœurs. Solitude et amours perdus qui tentent de se frayer un chemin dans les méandres de la route poussiéreuse qui traverse l’Amérique de part en part. Arkansas, Minnesota, Kentucky et même Illinois, là où « il fait plus froid que dans le cul d’un esquimau », de courts périples pour âme solitaire à la recherche du bonheur, à l’évocation de souvenirs, ou à la quête d’identité…



Lorsque « A mi-chemin » s’achève, les souvenirs restent. Celles d’une Amérique dite profonde où on prend le temps à la contemplation, où on respire le soleil, la poussière et le froid intense de ses paysages. Des petits drames familiaux qui se partagent la une avec des souvenirs de jeunesse. le drame, le bonheur, les souvenirs et la contemplation : voilà les sentiments qui composent « A mi-chemin ». Oui, je m’y verrai bien à bord d’un pick-up couleur crème (Fat boy et Thunderbird laissées dans la grange), la dernière cassette de Kris Kristofferson hurlant son histoire déchirante avec la serveuse du motel dans les baffles, faisant le tour de ma propriété pour replanter quelques poteaux de ma clôture un peu trop lâche.



Le voyage est parfois court, mais jamais dénué d’intérêt car chaque jour, j’en découvre un peu plus sur ce Middle-west ; ce n’est pas tout à fait le Montana, mais on s’y rapproche – la pêche à la mouche est remplacée par la course hippique –, sinon les gens (pas que des bouseux) sont les mêmes, humains et attachants. Une ode à la poussière.



« A mi-chemin » où l’art de planter ses santiags dans la poussière du Middle-West.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Balades au paradis

Au 1/3 du livre, je stoppe ma lecture.

Une suite de nouvelles, très bien écrites, il faut en convenir.

C'est le 2ème livre de Sam Shepard que je lis (le 1er était A mi-chemin).

Et nouvelles après nouvelles, la lectrice que je suis s'épuise. Sam Shepard ne m'a pas emmenée au Paradis !

Chaque nouvelle est un moment de vie, chaque nouvelle est indépendante des autres. Pas vraiment de début, pas de fin, juste des instants relatés.

Je n'y trouve pas mon compte...
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A mi-chemin

Un recueil de nouvelles plus ou moins longues. L'auteur nous conte non pas des tranches de vie, mais des petits moments de vie. L'écriture est belle. On se retrouve dans l'Amérique profonde.

En revanche, je n'ai pas compris où Sam Shepard souhaitait nous emmener. Pas de point commun entre les nouvelles. Les nouvelles se terminent par un point final, on se demande parfois ce qui se passe par la suite... Ces moments de vie ont ils eu une importance pour la suite de la vie des protagonistes ?!!

A part une belle écriture, je n'ai pas adhéré plus que cela à cette lecture, que j'oublierai certainement très vite.
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Ce qui est au-dedans

La quatrième de couverture est très trompeuse sur le contenu de ce court récit, pas vraiment de grands espaces, de champs de luzerne à perte vue, mais des réminiscences improbables d'une histoire d'amour à laquelle père et fils ont goûté par la chair d'une appétissante Felicity.



On tourne vraiment en rond dans les souvenirs de Sam Shepard, quelques références cinématographiques parsèment le récit, quelques belles soirées étoilées et des petits matins glacés, mais ce monde semi-onirique laisse vite le lecteur indifférent.



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L'enfant enfoui

Pour ce qui est de créer une ambiance bizarre, glauque et poisseuse à souhait, pas de doute, Sam Shepard est un maître. La conception de l'être humain qui se dégage de la pièce n'est clairement pas des plus reluisantes: grosses doses d'absurdité et de brutalité + très peu d'amour = l'être humain apparaît comme une créature bien répugnante.

«Ne t'indigne pas si facilement, petite fille. Il n'y a rien qu'un homme soit incapable de faire. Tu proposes quelque chose d'invraisemblable, et il peut le faire. N'importe quoi.»

Bon, je ne vais pas pousser la candeur jusqu'à prétendre qu'il n'y a pas beaucoup de vrai là-dedans, et j'imagine que mis en scène, ça peut être assez fort. A lire pourtant ça ne m'a pas complètement convaincue.

Au début, les personnages bien tordus sont intrigants: Tilden, qui a «quelque chose de définitivement éteint et coupé du monde», Dodge qui a à peine la force de respirer mais qui démolit le sofa à la recherche de sa bouteille de whisky, ni l'un ni l'autre ne semblant reconnaître leur petit fils/fils Vince. Le problème, c'est que j'aurais eu besoin d'acteurs pour qu'ils prennent corps, là finalement je n'y ai qu'à moitié cru, ils sont originaux, mais je n'ai pas vraiment réussi à m'y projeter.

Si Sam Shepard crée bien une sensation de malaise forte, palpable, autour de cet «enfant enfoui», les situations absurdo-flippantes, pas inintéressantes, m'ont paru s'enchaîner sans vraiment décoller.
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A mi-chemin

Pas facile de lire un recueil de nouvelles.



Il faut se refaire un oeil neuf après chacune, oublier et abandonner les personnages esquissés pour - vite, vite- se glisser dans des peaux nouvelles, pleurer après avoir ri, trembler après avoir savouré. Bref, il faut être un caméléon toutes les dix pages!



Certains nouvellistes ont un talent fou, dès les premières pages, pour camper en trois traits une atmosphère, typer un personnage, tendre un ressort dramatique; d'autres y passent un temps infini et lire leur prologue c'est parfois déguster un dessert qui fait oublier le plat de résistance !



Des premières lignes dépend notre fragile attention, mais si, après nous avoir ferrés, le narrateur se fait trop lourd, trop explicatif, tout le charme est rompu; s'il est au contraire trop elliptique ou trop flou, le mystère entrevu reste une énigme, on a raté le passage de l'express et on reste à quai...



J'adorais , au cinema, le regretté Sam Shepard, sa dégaine de cow boy fatigué, son regard ironique, sa silhouette longiligne , c'etait pour moi l'association du charme et de l'intelligence! Car l'homme était un dramaturge et un cinéaste plein de talents! Je brûlais de découvrir le nouvelliste.



A mi-chemin est un joli recueil, plein de Stetson, de calibre .22, de poneys sauvages, de motels minables, de routes poudreuses: tous les accessoires consacrés par le western y sont, avec ce qu'il faut de décalage absurde et d'émotion humaniste pour rendre perceptible, en quelques pages, la solitude erratique des hommes , des femmes et des enfants dont Shepard a capté, un court moment, la modeste vibration sur l'échelle de Richter.



J'ai beaucoup aimé la première nouvelle - un enfant assiste un guérisseur de chevaux caractériels et se libère de l'autorité pesante de son pere- mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver le même plaisir, la même agréable surprise devant le style ou le sujet, dans les autres nouvelles. J'avais beau attendre, respirer, prendre un autre livre, je n'arrivais à "rentrer"dans la nouvelle que quand elle se terminait...et encore pas toujours.



Sans doute ces éclats de vie captés par Sam Shepard sont-ils trop délicats, trop subtils, trop fugaces. Cette lecture à contre- temps m'a empêchée d'apprécier à sa juste valeur un recueil qui, sans aucun doute, mérite de meilleurs lecteurs que moi..
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Ce qui est au-dedans

Déroutant, mais non dénué d’intérêt, Ce qui est au-dedans est une série de fragments qui racontent la vie d’un homme septuagénaire, écrivain et acteur, comme l’était lui-même Sam Shepard au moment de l’écriture, en proie à des souvenirs plus ou moins proches, à des rêves ou cauchemars qui transfigurent ces souvenirs en des hallucinations parfois poético-burlesques.



De retours en arrière en retours en arrière, de flashs fulgurants en flashs fulgurants, comme expulsés violemment de l’esprit de leur auteur, nous naviguons à vue dans le temps, dans un morcellement qui paraît au départ totalement décousu, qui peut donc perturber par son surréalisme narratif, mais qui prend sens au fil des flashs pour nous dévoiler une vie en accéléré, faite d’une relation troublante avec un père qui aura une incidence sur les relations avec les femmes, d’écriture, de cinéma… De tout ce qui a, en somme, fait l’existence de cet homme désormais à son crépuscule.



Introspection de fin de vie qui prend des accents tortueux, parfois mélancoliques, parfois comiques, dans tous les cas sympathique à découvrir, même si parfois ardu à suivre.



Je remercie les éditions Robert Laffont et NetGalley de m’avoir permis de découvrir l’ultime roman de Sam Shepard.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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A mi-chemin

Le célèbre acteur Sam Shepard est également un grand écrivains au style inimitable, hanté par une vision subversive et contemplative de l'Amérique surtout celle des grands spectacles.



L'acteur mythique de Paris Texas livre ici un formidable recueil de nouvelles « A mi-chemin ». qui sonde les tréfonds de l’Amérique, non pas le New York lettré et urbain ,mais une Amérique rurale et poussiéreuse.



Shepard s'interesse à des tranches de vie d'apparence , simples et modestes de cette région du .Middle-west ; Il parvient à récupérer au vol, avec tendresse et cruauté le particularisme des êtres et les dérisoires questionnements du quotidien.



L'Amérique des motel, des juke-box, de la pêche à la mouche, des santiags, des picks ups, de la country, ses vaches, ses fermiers, des coeurs isolés, de ces états a priori arides - . Arkansas, Minnesota, Kentucky et froid mais finalement tellements humains quand un auteur comme Shepard arrive à en saisir la substantique moelle dans ces nouvelles traversée par une très belle qualité littéraire..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A mi-chemin

Emballé par la première nouvelle du guérisseur de chevaux, j'ai été un peu frustré par le décousu de ces trop courtes nouvelles, pas le temps de tout comprendre, de s'attacher aux personnages, mais laissant des images de route, désert, chasse, chevaux, famille, séparation...

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Ce qui est au-dedans

Un homme revient sur son passé au moment où il est victime d’un chantage par une ancienne maîtresse. Le narrateur a du mal à dormir, prend des médocs, son corps est raide ; on dirait l’heure des bilans. Il ne sait pas vraiment où il va. Il pense à son père, à sa jeune amante (façon Lolita en plus trash), ses maîtresses, ses fantasmes, ses peurs, le désert, les tournages de films où il joue. Ce qui est au-dedans parle sans doute, un peu en tout cas, de Sam Shepard, mais assurément d’un homme qui prend de l’âge, avec ses fantasmes, ses cauchemars, ses remords.



Livre décousu, composé de chapitres très courts, alternant la première et la troisième personne du singulier, avec des dialogues de théâtre, basculant les règles du temps, glissant par petite touche du rêve à la réalité, Ce qui est au-dedans n’a rien à voir avec une histoire qui repose sur un début, un milieu et une fin.



Le récit s’écoule dans la confusion des âges et des amants, du rêve et de la réalité, de l’invention et de la part autobiographique. Ancré dans le passé, le futur est totalement incertain, la menace rode.



C’est une somme de regrets, posés de façon pointilliste, un texte dérangeant. Heureusement la préface de Patti Smith aide à comprendre son sens : elle parle d’un paysage ; celui d’une vie marquée par le passage du temps. Merci à elle, car autrement le lecteur serait complètement perdu.



Qui est Sam Shepard ? Artiste prolifique et talentueux, acteur hollywoodien (L’Etoffe des héros, La Chute du faucon noir, Blackthorn, Les Moissons du ciel), écrivain (Motel chronicles), dramaturge (un prix Pulitzer pour L’Enfant enfoui, Fool for love), scénariste (Paris, Texas), il s’est aussi essayé à la composition avec Bob Dylan. Son écriture sort du réel pour dépeindre le malaise d’une société en s’attachant à ses marginaux.



Difficile à lire, Ce qui est au-dedans dévoile cependant un chemin à travers l’écheveau d’une vie pleine de désirs et de vie, celle d’un homme qui a tant vécu cette fin du vingtième siècle, à la fois en son centre et à sa marge. Il donne matière à s’intéresser à cet artiste véritable que fut Sam Shepard et pour ça, il mérite le respect.



T. Sandorf



Merci à Netgalley et à Robert Laffont pour avoir permis cette lecture.
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Ce qui est au-dedans

Dernier ouvrage à l’évidence très autobiographique de Sam Shepard avant son décès en 2017, Ce qui est au-dedans sonne comme un adieu. Malheureusement les courts textes qui le composent forment un patchwork foutraque qui donne l’impression d’être dans la tête d’un vieil homme désorienté, incapable de remettre en place les différentes pièces du puzzle de sa vie. Ça pourrait être touchant mais j’ai trouvé l’ensemble super pénible. Par moment on se dit qu’on tient un vrai début d’histoire mais très vite il part dans une autre direction, vers un autre événement, une autre époque, un autre souvenir. A la longue c’est juste lassant et au final, rien ne ressortant du lot, on s’ennuie ferme. L’écriture n’est pas désagréable en soi, il s’en dégage même une forme de poésie et de mélancolie esthétiquement très plaisante mais cela n’a pas suffi à susciter mon intérêt pour le reste.



J’ai beau chercher du positif, force m’est de constater que cette lecture n’a rien eu d’agréable, tellement peu marquante que quelques jours après avoir terminé le livre, il ne m’en reste rien de solide en dehors de quelques bribes éparses. Vraiment pas une réussite en ce qui me concerne et c’est bien dommage car avant le coup je pensais que j’allais adorer.


Lien : https://litterature-a-blog.b..
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A mi-chemin

Plusieurs nouvelles, sur des thèmes différents, de longueur différentes (certains sont vraiment très, très courtes).

On a vraiment l'impression de découvrir cette Amérique profonde d'avant...ou pas.

Plus que des souvenirs des différentes histoires, c'est vraiment les ambiances qui restent en mémoire, très bien rendues par l'auteur...dont on ne sait pas suffisamment qu'il a - aussi - été auteur.
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Balades au paradis

Sam Shepard fait partie de ces nombreux Américains qui vous réconcilient avec leur pays.Dans cet immense territoire bien des voix s'élèvent avec courage et talent pour décrire un autre Amérique,la leur et celle que j'aime tant.Shepard a tout fait.Bref passage dans le groupe folk-rock Holy Modal Rounders(période hippie),scénariste de Michelangelo Antonioni pour Zabriskie Point,un brin fumeux,de Wim Wenders pour Paris,Texas entre autres,et de Bob Dylan pour son unique réalisation Renaldo and Clara.Dramaturge(Fool for love,L'Ouest,le vrai) et lui-même metteur en scène occasionnel.Acteur sur des films pas toujours géniaux mais aussi sur L'étoffe des héros ou Les moissons du ciel il est aussi un nouvelliste très fin dont voici deux recueils en 10/18.



Balades au paradis se compose de textes pour la plupart courts et l'on y croise les ombres de Duke Ellington,Gary Cooper,Spencer Tracy sur un rythme un peu syncopé qui s'apparente au jazz et à la culture américaine avec ses cowboys égarés,ses motels interchangeables,ses miles d'autoroute et ses petits désespoirs ordinaires.Féru d'Europe comme pas mal d'intellos de là-bas Sam Shepard a intitulé une de ses nouvelles Un hommage à Céline.Dans le recueil suivant A mi-chemin l'une se nommera C'était pas Proust





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L'espion qui est en moi

L' analyse de ce texte est difficile. Celui-ci est composé des dernières lignes écrites, dites par l'homme Sam Shepard, mort en 2017 d'une maladie dégénérative avec ce que cela suppose comme évolution dans le processus de création, l'écriture fut concrètement impossible à la toute fin, seule la diction permit de terminer la rédaction de l'ultime récit. Récit est le mot, tant il est dans la trame de ces écrits le vécu d'un homme atteint de maladie, sans espoir aucun de guérison. Les multiples moments volés le sont dans un immobilisme forcé, il regarde les autres vivre, prend un peu de leur flux vital, s'accroche à des détails dont on s'aperçoit que leur simple évocation est une lueur dans les ténèbres d'un corps qui se délite.

Je ne sais si cet opus était nécessaire. Il est écrit comme les derniers instants d'un homme à la vie riche et tumultueuse, la fin n'est jamais écrite, il ne l'eût pas écrite comme ça.

Respect et RIP Sam.
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Fool for love

Du théâtre. Un seul acte, un seul lieu : une chambre d'un motel miteux. Un homme, une femme et le fantôme du père. Économie de moyens mais pas d'émotions. Du concentré d'Amérique sur fond d'inceste. Amour, violence, alcool et odeurs de rodéo. Les cow-boys sont toujours là. Une photo hallucinante de l'écorché du rêve américain. La postface de Robert Cordier est aussi intelligente que brillante, il donne beaucoup de réponses. Il m'en manque une : quand Sam Shepard sera-t-il reconnu comme un auteur majeur de l'Amérique du XXe siècle ?
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A mi-chemin

Je suis allée d’une nouvelle à l’autre (18 en tout), mais aucune d’elles ne m’a vraiment emballée. Pourtant, j’avais envie d’aimer le recueil de Sam Shepard se déroulant dans le Midwest américain. Mais probablement cet univers de fermes, de chevaux, de vies misérables, de rêves éclatés, est-il trop loin du mien, si bien que je suis restée moi aussi à mi-chemin, comme tous les personnages du recueil. À mi-chemin, loin de ce que j’espérais, aux prises avec une de ces traductions frenchie bâclées que ne supporte pas. Tout ça pour vous dire que 18 nouvelles plus tard, je n’ai pas envie de lire à nouveau Sam Shepard.
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