Les rouages des négociations internationales se grippent et pendant ce temps, le sang coule, on compte des millions de déplacés, qui deviendront des millions de réfugiés. La Syrie ne sera plus jamais la même. On l'a pendue et écartelée.
Tu peux imaginer, cher lecteur, les odeurs étranges qui pouvaient s’exhaler du bus. Pour m’exprimer correctement, je devrais plutôt parler d’autobus ou d’autocar, mais ce sont des mots que je n’aime pas.
Il n'y a qu'un seul vainqueur en Syrie : la mort. on ne parle que d'elle, partout. Tout est relatif, sujet au doute. La seule chose dont on puisse être certain, c'est que la mort triomphera.
La Syrie de mes souvenirs avait été l'un des plus beaux pays du monde. J'avais passé mon enfance dans la ville de Tabqa (aussi appelée Thawra), près de Raqqa, sur les rives de l'Euphrate, et mon adolescence dans la cité historique de Jableh sur la Méditerranée, puis à Lattaquié, principal port syrien. Plus tard, j'avais vécu seule avec ma fille à Damas, pendant plusieurs années, loin de ma famille, de ma communauté et des entraves du sectarisme. J'étais indépendante, libre de mes choix, mais mon mode de vie m'avait valu la critique, le rejet et la médisance. Il était difficile d’être une femme dans cette société conservatrice qui ne permettait pas aux femmes de se rebeller contre ses lois. Tout semblait résister aux changement. Et la dernière chose que j'aurais pu imaginer, lors de cette première traversée des provinces rurales du nord de la Syrie, était de les trouver bel et bien détruites.
Je n'avais pas l'intention de tuer quand je me suis engagé dans le bataillon. Chaque fois qu'il y avait un combat, nous faisions en sorte de ne pas porter de coups mortes. On s'était mis tous d'accord pour viser les pieds. Mais la situation a changé. Vous le savez, ils nous ont bombardés; Ils ont arrêté et tué nos gars. Face à leur brutalité, on tirait, c'est tout, on s'en fichait de savoir où on visait. ....
Au combat, nous ne sommes plus des hommes, nous sommes des animaux. c'est tuer ou être tué.
« Plus tard, j’essaierai de t’expliquer ce que signifie la faim, mais vu que j’essaie de te présenter mon récit de la manière la plus structurée que possible, je vais laisser de côté cette sensation qui ressemble à un triangle », annonce-t-elle. Et, nous montrant le chemin entre les gravats de la douleur, Rima de poursuivre sur la peur, qui « te creuse des ravines dans le corps », et dont le « siège est situé dans les jambes ».
"La victoire est à nous, dictateur, me disais-je à moi-même. Qui sait si cela durera, si nous vivrons, mais ici maintenant nous t'avons vaincu. Tu gagneras sans doute parce que tu es un criminel et que nous sommes les enfants d'une Syrie qui a disparu... Mais ici, maintenant, nous t'avons vaincu!" Cette sensation de triomphe ne dura qu'un court instant, le bombardement s'intensifia, nous plongeant dans le silence.
Quel est le nom du café dans lequel travaille Ken Kaneki (version française)?