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Critiques de Samuel Butler (13)
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Détruisons les machines

DEUS IN MACHINA.



Drôle de personnage que ce Samuel Butler : Fils et petit fils d'ecclésiastiques anglicans, il part un temps élever des moutons en Nouvelle-Zélande, non sans avoir d'abord étudié à Cambridge. Érudit, passionné d'Italie et de l'Odyssée (dont il attribuera la rédaction à une jeune femme originaire de Sicile), il fut un ardent lecteur et défenseur des théories de son compatriote Charles Darwin, dont il critiquait cependant le peu de considération pour l'oeuvre du grand père de ce dernier, Erasmus Darwin, qui débroussailla, si l'on peut dire, pour son célèbre petit fils. Il connu une certaine célébrité suite à la publication d'un texte utopique empli d'ironie - tant et si bien qu'elle confine parfois à la contre-utopie - Erewhon, parfait anagramme de nowhere...



L'ouvrage que les très critiques (à l'égard du productivisme) et étonnantes éditions vierzonnaises "Le pas de côté" proposent sous cet intitulé général, "Détruisons les machines", regroupe en réalité deux textes parus à quelques années d'intervalles, mais très proches en intention.

Le premier fut une lettre adressée au journal The Press de Christchurch (seconde plus grande ville néo-zélandaise, située sur l'île du sud) et que son auteur avait appelée «Darwin parmi les machines». Le second texte - le plus long de ce petit ouvrage - est en réalité un extrait de son fameux roman utopique Erewhon. Il en reprend trois chapitres au cours desquels le narrateur de cet essai romanesque tâche de résumer, via un livre qu'il a lu sur place puis perdu, les raisons de l'abandon de toute machine plus récente que sept cent ans en arrière par la civilisation qu'il découvre.



Dans la lettre à la presse comme dans son roman, Samuel Butler pose, de manière aussi tragique qu'ironique, les problèmes des rapports de l'homme à la machine. Pratiquant, avec un sens aiguë de l'anticipation et une surprenante intelligence, l'art difficile de la prospective, le britannique pressent non seulement l'évolution possible des machines - rappelons qu'il ne connait alors que celles fonctionnant à vapeur, souvent énormes, lourdes, peu souples, etc - en calquant les théories de l'évolution de son compatriote Charles Darwin sur l'évolution probable de ces créations humaines, répondant, selon lui, aux lois fondamentales mises en évidence par le grand naturaliste. Il perçoit ainsi leur très probable et générale miniaturisation, il comprend aussi que celles-ci, loin de n'être que les simples moyens de l'émancipation unilatérale de l'humanité face aux besoins animaux, n'étant alors, pour aller vite, que la mécanisation des bêtes de somme, auront en réalité pour résultante un asservissement progressif de l'homme à l'égard de ses propres inventions.



Des décennies avant l'invention des ancêtres de nos actuels ordinateurs, il saisit le mouvement d'ensemble, invariable, inarrêtable, qui va permettre à ces machines de devenir, peu ou prou "intelligentes" (pour reprendre une dénomination actuelle, mauvaise mais très signifiante traduction, soit dit en passant, du "smart" anglais), de se spécialiser à un point tel qu'elles vont peu à peu être à même de remplacer presque toutes les activités humaines, si ce n'est, sans doute, leur propre entretien ainsi que leur naissance.



Ne peut-on alors envisager une sorte de révolte de l'humain comprenant ce nouvel état de servilité ? Samuel Butler ne doute pas qu'un tel monde machinisé, incapable de revenir en arrière sans provoquer un désastre universel, sera alors totalement et définitivement, acquis à la cause machiniste, l'être humain se trouvant à son tour ravalé au même rang que ses anciennes bêtes de somme qu'il avait jadis domestiqué pour son seul usage.



Bien entendu, il ne faut pas prendre absolument au pied de la lettre ce que nous explique Samuel Butler. Ce serait lui prêter un dogmatisme et un sérieux intellectuel froid contre lesquels il ne cessa toute sa vie de combattre, entre autre par l'humour et l'ironie. Il n'empêche que sa vision extrême des rapports futurs entre homme et machine ne manquent pas de finesse et, disons-le, de clairvoyance. il suffit pour s'en convaincre de se promener, le nez en l'air, dans les rues de nos villes pour voir comme nos fils à la patte technologiques maintiennent nombre de nos contemporains - à commencer par nous-mêmes - dans une espèce de vide ontologique et d'état de quasi-esclavage que nous sommes pourtant souvent persuadés de maîtriser parfaitement. N'évoquons même pas l'idée de revenir de seulement trente ou quarante années en arrière, technologiquement parlant : rien de ce qui existe aujourd'hui ne pourrait fonctionner sans l'outil informatique... Mais est-ce encore seulement un outil ?



Peut-être n'est-il pas encore trop tard pour accomplir ce que les sages d'Erewhon avaient décidé...? Sans quoi, la machine pourrait bel et bien prendre définitivement le pouvoir et faire de nous ses simples supplétifs !



Un petit opus aussi délicieux qu'inquiétant, écrit dans une langue très agréablement datée, un peu précieuse parfois, d'une grande finesse d'idée et de rythme. Et même si le fond de l'histoire est aussi équivoque qu'alarmant, on en redemande ! Mais ce sera pour une prochaine fois, avec la découverte de cette étrange utopie qu'est Erewhon.
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Ainsi va toute chair

"Ainsi va toute chair "est un roman écrit par Samuel Butler ,Ce dernier décrit la société anglaise du XIX eme siécle qui est une société puritaine et rigoriste ,

IL décrit exactement une famille en la suivant sur plusieurs générations , Par ce récit ,l 'auteut dénonce la dureté , la tyrannie et ,la cruauté des institutions familiales .
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Saveurs d'antan : Cuisine en Bocaux

Pas mal, recettes bien expliquées et belles illustrations.

Des recettes pour le moins inattendues :

- Coulis de carottes à la verveine verte,

- Huile vanillée au basilic

- Mousseline de daurade à la mangue

- Artichauts marinés à la fleur de lavande

- Asperges vertes aux agrumes

- Caramel de bananes

- Framboises curd .....

Vivons heureux, vivons curieux...

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Erewhon

Erewhon, anagramme de nowhere, dit assez devant quel type d’ouvrage nous sommes : il s’agit d’un roman utopique et satirique - donc à portée philosophique, et aux moyens humoristiques, dans la digne lignée des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift.



Le narrateur est un colon assez fat, partit chercher fortune dans un pays reculé en y élevant du bétail. On nous préviens dès le début que cette recherche se solda par un échec, mais qu’il y fit de grandes et inestimables découvertes pouvant lui être bien plus profitables. Pour cela, il lui faut se procurer une conséquente somme d’argent, que la publication du témoignage de son voyage pourrait être à même de lui fournir, à condition qu’il reste suffisamment évasif sur les détails géographiques pour éviter qu’un mal attentionné lui coupe l’herbe sous le pied. En rapprochant les éléments biographiques de la vie de Samuel Butler, on peut estimer que le lieu imaginaire ressemble furieusement à la topographie si particulière de la Nouvelle-Zélande. Le narrateur n’est pas à proprement parlé sympathique : c’est un être très satisfait de lui-même, ridicule dans ses prétentions de colon à se faire missionnaire auprès de cette peuplade d’un pays inconnu, qu’il prend pour les tribus perdues d’Israël, tout en étant très cynique dans l’espoir avoué d’en tirer profit et lucre. Il est en somme l’incarnation du regard condescendant et pudibond de l’homme dit civilisé, conformiste, digne échantillon britannique du Colonial Empire, sûr de sa force, de son droit, de la supériorité de sa morale et de ses principes sur ces hommes dans leur primitif état de nature. Il est vrai qu’il se trouve en face de curieux us et coutumes dans cette contrée, étrange univers à la morale inversée où être porteur d’une montre est hautement blâmable, le fait d’être malade durement condamné de prison, tout comme la pauvreté, où l’aveu d’une mauvaise humeur vous attire d’aimables condoléances, où les actes que l’on qualifierait de délits sont considérés comme un accès de maladie morale qu’on soigne avec humanité, où être victime est répréhensible comme constituant un trouble à l’ordre publique, et le fait d’être blond aux yeux bleus vous offre un brevet d’authentique aristocrate!



Ce roman contient donc une critique sous-jacente de la société britannique de son époque, de son hypocrisie, de son matérialisme âpre et de son utilitarisme peu scrupuleux, grâce à l’exposition d’un univers onirique et absurde. C’est aussi une mise en garde contre les prophètes de toutes espèces et les philosophies insidieuses, de l’absurdité, de la stérilité et de la destruction qui menacent dans l’aveugle obéissance aux raisonnements abstraits.
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Ainsi va toute chair

Ceci n'est pas une critique mais une information:

Le prénom de l'auteur de "Ainsi va toute chair"dont le nom de famille est BUTLER n'est pas machinchose mais SAMUEL
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Erewhon

Conte philosophique dans la lignée de Swift qui joue sur la dystopie pour mieux critiquer et questionner les travers de la société britannique d'alors. Les idées originales et fortes développées durant ce délicieux livre prime bien évidemment sur l'histoire qui, elle, reste un prétexte.
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Ainsi va toute chair

AINSI VA TOUTE CHAIR de SAMUEL BUTLER

C’est à un roman semi auto biographique que nous convie Butler, nous propulsant en Angleterre vers le milieu du 19 ème siècle. On suit l’histoire de la famille Pontifex sur quatre générations mais le cœur du récit se concentre sur Ernest ( Butler) et ses parents, Theobald et Christina, le narrateur étant Overton, un proche de la famille et qui aura un rôle déterminant pour Ernest. Theobald est un ecclésiastique de l’église d’Angleterre et vit des revenus de sa cure. Avec sa femme ils mènent la vie très dure à leurs enfants qui doivent leur obéir en tous points. Ernest est celui qui va subir les privations les plus dures et les coups les plus rudes. Il n’a d’autre choix que de suivre le chemin de son père comme pasteur. L’argent est un instrument central chez Theobald Pontifex et chaque héritage d’oncle cousin ou autre qui lui échappe est ressenti comme une gifle. Fort de cette éducation ultra rigoriste, Ernest est peu préparé au monde qui change rapidement et la publication de Darwin en 1859 sur l’origine des espèces va bousculer sérieusement les piliers des églises et les (In)certitudes familiales.

C’est un roman dans lequel il y a peu d’action, beaucoup d’analyses, une stigmatisation du rôle de l’église anglicane, de son hypocrisie et du poids écrasant de culpabilité qu’elle fait peser sur ses ouailles. Une écriture très 19 ème siècle, facile à lire et qui complète fort bien la lecture de la Tragédie Américaine de DREISER. Un livre sulfureux pour l’époque considéré comme un des grands romans en langue anglaise.
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Crumbles salés & sucrés

Crumbles sales & sucrés recettes simples et délicieuses!



Crumbles sales & sucrés est une compilation de recettes très facile, les débuatnts en cuisine devraient feuilleter ce livre pour découvrir des recettes à portées de leur talent.

Les crumbes sont si délicieux! Je ne connaissais pas les recettes salés pour les crumbles. Maintenant, de nouvelles recettes font surface grâce à ce livre.



Oui, un livre sur les crumbles reste quand même une recette de base qui est modifiée grâce à divers garnitures. Ce n'est pas ce livre qui vous proposera mille recettes varies mais, Crumblles salés et sucrés nous montre plein de posibilités de déguster du salé ou du sucré au grés de nos envies!
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Ainsi va toute chair

Ainsi va toute chair fut écrit entre 1873 et 1884 et publié pour la première fois en 1903. Ce roman, en partie autobiographique, retrace l'histoire de la famille Pontifex sur quatre générations, de l'assez sympathique John jusqu'à son arrière-petit-fils Ernest (personnage principal du roman) en passant par le tyrannique et détestable George et le très rigoriste Theobald (père d'Ernest). Il s'agit d'un roman satirique plein de colère dans lequel l'auteur, à travers le parcours chaotique d'Ernest, jeune homme presque irrémédiablement abîmé par le catéchisme inflexible de ses parents, les coups de fouet et la dépréciation constante qu'il subit de sa naissance à sa majorité, dénonce un certain nombre de contraintes sociales (mariage, famille, éducation, religion...) et, plus largement, le dogmatisme, l'hypocrisie et la vanité d'une société victorienne trop satisfaite d'elle-même. Naïf, influençable, pétri d'idées fausses, aucunement préparé à une autre carrière que celle d'ecclésiastique imposée par ses parents (déjà eux-mêmes victimes de leurs propres parents), Ernest se fourvoiera maintes fois (dans sa recherche spirituelle, dans le mariage) et connaîtra une chute vertigineuse avant d'être en mesure d'inventer sa propre vie en tant qu'écrivain (qui, plus tourné vers les générations futures que vers un lectorat contemporain, se mettra « à dos non seulement le monde religieux, mais encore toute la confrérie littéraire et scientifique »). En cela, Ainsi va toute chair, qui vaut peut-être plus par les idées qui y sont développées que par l'histoire elle-même, est également une célébration de la capacité de l'Homme à triompher des autres et de lui-même et à se réaliser personnellement et indépendamment des opinions de ceux qui l'entourent.



Ce bien étrange bildungsroman (probablement très en avance sur son temps, que l'on prenne en compte la date à laquelle il fut achevé ou la date à laquelle il fut publié) entre indubitablement dans la catégorie des ovnis littéraires. S'il partage quelques points communs avec d'autres romans d'apprentissage de l'époque ou traite de quelques thèmes que l'on peut retrouver dans certains romans anglais du 19e siècle, il s'en distingue toutefois de manière très nette par son ton et par sa nature hybride, entre roman et dissertation critique sur l'éducation et la religion. Une anomalie très chaleureusement recommandée !
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Erewhon

Cet ouvrage est un conte philosophique, ou plutôt une compilation de contes ayant chacun une thématique propre : religion, éducation, argent, technique, ...



C'est d'ailleurs comme ça que Butler a écrit Erewhon (en passant c'est l'anagramme non pas de "Nowhere" comme c'est usuellement interprété mais plutôt de "Now here", car il s'agit bien d'une critique de la société de l'époque de l'auteur, ici et maintenant, l'empire anglais de l'ère victorienne), l'intrigue n'a été ajoutée qu'après coup pour servir de liant, et c'est là le point faible, mais c'est tout à fait accessoire.



Le livre des machines (qui couvre 3 chapitres et une quarantaine de pages) est vraiment le point d'orgue du livre, ce qui lui donne toute sa force et son actualité. Il s'agit là aussi de la reprise et de l'extension d'un article que Butler avait écrit quelques années plus tôt (en 1863), "Darwin parmi les machines", une sorte de prolongement de la théorie de Charles Darwin sur l'évolution et la sélection naturelle, mais appliquée aux machines.

Ces pages (qui ont pu faire sourire à l'époque et maintenant encore) ont une portée philosophique et sociologique majeure. Butler est une sorte de visionnaire qui a perçu avant tout le monde (au niveau matériel et pas seulement métaphorique comme Mary Shelley) le fonctionnement et la direction prise par ce que Jacques Ellul nommera "le système technicien". A l'heure des robots et de l'IA, il faut lire ou relire ces chapitres (le reste a aussi son intérêt, notamment sur l'argent, la religion, l'art), cela donne du recul et un surplomb sur ce qui est en train de se passer.



Sur le plan de la philosophique de la technique (thématique majeure en philosophie, mais que la quasi totalité des philosophes contemporains sous-estiment ou en sont restés à la fausse hypothèse de la technique comme outil neutre), toutes les bases des mécanismes de l'évolution de la technique sont présentes et bien illustrées par des exemples concrets, c'est frappant pour qui a lu Gilbert Simondon (du mode d'existence des objets techniques), on retrouve les 3 niveaux et leurs interactions : composants, machines, systèmes. Je ne sais pas si Simondon qui écrit dans les années 1950 avait lu Erewhon...

On peut aussi dire que Samuel Butler est un précurseur du philosophe davantage connu Günther Anders (l'obsolescence de l'homme, écrit lui aussi dans les années 1950).
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Ainsi va toute chair

Ce livre révèle tout sur les pasteurs de la fin du 19 éme siècle,leur Foi, leur inspiration, leur détestation des papistes et aussi les méfaits constatés sur leur descendance par le culte de l’irréalité engendrée par la pratique de la religion ad litera.

On y retrouve l’âme délicieusement littéraire de Jane Austen, Troloppe, Orwell mais aussi Karen Blixen, Bergman etc

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Ainsi va toute chair

A travers plusieurs générations la satire des institutions familiales dans l’Angleterre puritaine victorienne....
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L'Auteure de l'Odyssée

Critique de Lauren Malka pour le Magazine Littéraire



Au fil d'une enquête traduite pour la première fois en France, Samuel Butler, critique anglais de la fin du XIXe siècle, découvre la marque d'une écriture féminine dans L'Odyssée et retrouve un grand nombre de détails locaux empruntés à un paysage sicilien. Pour lui, cela ne fait pas l'ombre d'un doute : l'auteur est une femme, jeune, déterminée et célibataire. Et l'itinéraire suivi par Ulysse - cartes en main - n'a rien à voir avec les Cyclopes, Scylla ou Charybde, c'est une croisière autour de la Sicile. Il révèle aussi que l'« auteure » de L'Odyssée avait sous les yeux une version de L'Iliade pratiquement identique à celle que nous possédons. Un travail de détective au coeur de la mythologie grecque qui amène Butler à « filer » ses personnages avec une érudition étourdissante.
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