Elle pense avec dégoût que c'est ça la vie d'immigré, que ça : la peur. Toute la vie. La peur des jeunes, la peur de la police, la peur de mal faire, de mal dire, de répondre et de se taire. La peur de rentrer, de rester, de bouger ou d'être immobile. La peur des femmes, des chiens, des patrons et de leurs enfants, de la pluie et des mobylettes.
Des photos à la place des enfants. De l'argent à la place des mots. Des souvenirs à la place de tout.