Le lieutenant-colonel Catalina Lorenzi observait le prévenu assis dans la cellule. Ce dernier ne manifestait aucune agitation. Les bras croisés sur un bomber noir, il courbait le dos, les yeux clos ou rivés au sol. On distinguait son crâne parfaitement ovoïde sous une coupe nette. Seul le tremblement de la jambe droite trahissait sa nervosité. Elle scrutait cet homme pelotonné sur lui-même, posé à l'extrémité du banc, prêt à s'écrouler, à disparaître tout à fait. Une apparence de vulnérabilité qui contrastait avec le crime atroce dont il était inculpé.
Les faits divers, ça alimente les saloperies des extrémistes, déclara Franck d'un ton péremptoire. Déjà, si les journalistes arrêtaient d'épingler ces affaires à la une, ça rendrait les gens moins cons. Dès qu'ils ont la trouille, les gens deviennent tarés.