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Citations de Sandrine Collette (1565)


Ses rêves sont peuplés de visions prodigieuses, mais nulle n'atteint la féerie des paysages qu'il découvre ces jours-là.
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Il existe des temps suspendus, ces temps d'un autre monde qui précèdent les tempêtes et dont, si nous n'étions pas fous, nous nous garderions avec prudence. Ces instants et ces heures qui endorment toute méfiance, qui nous font croire à la possibilité de faire table rase du passé, de tout recommencer ; ces temps de mensonge.
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Demain, ça ira mieux. Il faut se méfier de ces journées où on s’écroule, on fait des choses qu’on regrette toute sa vie.
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C'est comme lire un livre ou aller au cinéma : après il faut reprendre pied. On peut bien se couper du monde le temps d'une image ou d'une histoire, raconter mille fois le passé, le ressasser, le triturer dans tous les sens ; au bout du compte, il n'y a rien de pire que le présent.
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Au bout d'une heure, dans les remugles du marécage, le corps du père s'était entièrement enterré sous les herbes drues, et la mère sut que jamais on ne le retrouverait, parce que les insectes et les saloperies qui se cachaient dans l'eau en auraient raison avant longtemps.
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La vie s'écoule et il en suit le lent mouvement sans un mot.
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La montagne est calme je ne veux pas dire silencieuse juste calme. Le silence c’est nous qui le faisons, on essaie de laisser de l’espace aux autres, les insectes les oiseaux les errants et les chasseurs qu’on n’entend pas. Quand les nuits sont belles elles sont bleues et les arbres font des silhouettes noires qui se découpent comme si c’était en surimpression.
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On ne vaut pas grand-chose face à la nature, ses déchainements incompréhensibles, et notre réflexion stupide de chercher une explication.
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C’est un pays que j’aime, un pays où chaque jour est tellement grand qu’on peut se perdre sans cesse et les routes sont des pointillés qui s’effacent. Parfois d’un côté il y a un paysage et de l’autre côté ça n’a rien à voir, et avant une forêt il y a un décor et après la forêt tout est différent. Ce pays-là personne ne le connaît entièrement et si quelqu’un essayait de le faire de toute façon ça changerait tout le temps, ce territoire ne veut pas qu’on sache qui il est ni comment il se renouvelle c’est sa force. Dans les grands bois on crée des chemins d’exploitation pour les coupes d’arbres et l’année d’après la nature a tout brouillé et les pistes forestières ont disparu, c’est ce que racontent les gars qui y travaillent. Moi je pense que ce n’est pas du hasard.
Je sais que c’est vrai parce que dans la montagne aussi il y a des choses comme ça et je dirais que c’est plus subtil, c’est la nature qui efface les traces des hommes. C’est comme si elle nous détestait, la nature, et dès qu’on fait quelque chose elle tend à le détruire pour reprendre tout l’espace. On croirait qu’il n’y a pas de place pour elle et nous, il y en a un de trop là-dedans. Au début je me rappelle Henry disait que la nature a horreur du vide alors elle le comble c’est tout mais à mon avis c’est bien davantage. Ce n’est pas qu’elle le comble, elle ne se contente pas de remplir les vides. Si c’était simplement ça, dans le monde il y aurait des œuvres à elle et à côté des œuvres à nous et ainsi de suite. Or j’en ai vu des maisons ou des villages désertés par les hommes, et je peux affirmer qu’en quelques années ils se font dévorer par les herbes et les lianes et les arbres. J’en ai traversé des ruines comme ça et la façon dont la nature monte à l’assaut de nos constructions ça n’est pas juste pour venir se coller tout contre elles : c’est pour les engloutir, c’est ni plus ni moins ce qu’un boa constrictor fait avec un lapin c’est exactement l’idée que j’en ai. La nature si elle peut, elle nous bouffe.
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Il y a des gens comme ça, des sauveteurs, des saint-bernard, il y a des gens comme ça : qui ne savent rien faire pour eux-mêmes mais sont des magiciens pour les autres.
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Tu vois les taches de rousseur sur son visage ? Moi j'appelle ça des taches de douceur.
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Elle comprend cette sorte de résignation à rester là, quand rien ni personne n’a les bras ouverts pour vous accueillir ou vous accompagner dehors, quand on se dit que peut-être de l’autre côté, dans ce monde qui a changé sans vous attendre, ce sera pire.
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La roche volcanique qui partout les encerclait cède peu à peu le pas à des touffes de forêt, à des montagnes boisées encore vertes que viennent nuancer les premières teintes de l'automne.
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Il y avait cette étrange lumière jaune au fond du ciel, qui vient après les orages, avant même que la pluie ait cessé de raviner les terres.
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Après le dîner, ils s’enroulent dans les couvertures, les yeux à demi fermés par l’épuisement. Autour d’eux, le reflet des étoiles inscrit des millions de lumières sur la mer, comme des lampions un jour de fête ; si nombreuses qu’ils ne voient plus l’eau noire en dessous d’eux, brodant un tapis de minuscules soleils dont ils contemplent l’écho la tête renversée en arrière, jouant à retrouver sur l’océan les constellations qu’ils repèrent dans le ciel, et qui tremblent et clignotent tandis qu’ils les montrent du doigt en s’exclamant, déçus d’en connaître si peu, fascinés par les lueurs et les éclats. Quand Noé se penche pour éclabousser la mer des deux mains, l’univers se trouble et se plisse, les étoiles se floutent. Il faut longtemps pour que la mer retrouve sa surface étale, que les vaguelettes se calment – pas grave, ils regardent le ciel à nouveau, immobile malgré les sillages des satellites, Perrine a reconnu la Petite Ourse et, un peu plus haut, l’étoile Polaire. Ils s’endorment trop vite, la fatigue a raison d’eux. Et s’ils se réveillent dans la nuit, quand le gloussement d’une poule qui rêve les dérange, ils se rassurent aussitôt, bercés par les lumières d’un monde qui veille sur eux.
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Voilà, ce n'est qu'un enfant mort. Peut-être est-ce le premier que tu vois de ton existence, oui bien sûr, je le devine dans tes yeux, tu croyais qu'un enfant est éternel, nous le croyons tous avant qu'ils ne trépassent, parce que l'ordre des choses voudrait que les parents ne connaissent jamais la mort de leurs petits, mais il n'y a pas d'ordre dans le monde, pas de chronologie, pas d'obligation – et pas de justice.
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… c’est la nature qui efface les traces des hommes. C’est comme si elle nous détestait, la nature, et dès qu’on fait quelque chose elle tend à le détruire pour reprendre tout l’espace. On croirait qu’il n’y a pas de place pour elle et nous, il y en a un de trop là-dedans.
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Parfois on est mieux avec les gens morts qui nous aimaient qu'avec ceux qui restent et qui ne représentent rien pour nous.
p 125
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Les gens qui me connaissent disent que j'ai un fond en or seulement il est tout au fond voilà.
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Je lève les yeux au ciel et je dessine le visage de Lil dans le bleu absolu. Un visage fin et rieur, des mèches blondes et courtes, indisciplinées. Je pose une main sur l'image qui se dissout lentement, et pourtant je la touche à peine. Je dis son nom à voix basse, Lil. Lil.
Arrêter d'y penser, bon sang. Fermant le point sur une sensation étrange, je me lève, reprends mon
sac. Ok, la brèche est suffisante pour aujourd'hui; peut-être que demain je la rouvrirai - un peu. Au-dessus de moi la falaise offre ses flancs abrupts, des arbustes secs agrippés dans les failles ici et là.
La pierre est gris et rose. Encore une effort : le sommet m'attend. Je balaie de la main les poussières sur mon pantalon et je me mets en route.
Mon coeur s'arrange à l'image effacée de Lil.
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