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Citations de Sandrine Collette (1577)


C'est dégueulasse mais la vie est dégueulasse, disons assez pour que je passe à côté d'un môme qui pleure sans que ça ne me fasse rien et ce n'est pas vrai que ça ne me fait rien. C'est même ce que j'ai ressenti de plus terrible dans mon existence un gosse qui pleure parce que le monde est injuste et c'est moi qui le rends injuste et je sens le chancellement à l'intérieur. C'est trop facile pour un adulte de faire chialer un môme (...)
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Je me sens un peu minable, je ne suis pas meilleur que mon père ce salaud. C'est avec cette brutalité-là qu'on fait des générations de tarés qui se suivent sans s'améliorer et je me demande si Aru plus tard sera aussi dur que moi et que mon père et mon grand-père pour le souvenir que j'en ai. S'il ne sait pas que d'autres façon existent, bien sûr qu'il reproduira le seul modèle qu'il ait eu et ce modèle c'est moi et je ne pense pas que ce soit la meilleure chose qu'il puisse lui arriver.
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C'est comme un canard ou un chien orphelin elevé par un humain, s'il n'a jamais entendu cancaner ou aboyer, eh bien il ne sait pas le faire.
Au fond on n'est pas mieux que les bêtes il nous faut une référence.
On peut la répéter à l'infini ou la prendre à contrepied mais il y a un repère c'est ça l'important, qu'on fasse avec ou qu'on fasse contre, c'est autre chose.
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Je pense au corps qui s'endort quand on se blesse et que la douleur est trop forte, le corps qui s'anesthésie pour se protéger, pour oublier que ça fait mal et sans aucun doute c'est ce qui m'arrive à cet instant, je m'évanouis à moi-même.
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C'est le jour où elle est morte que j'ai compris que le monde sans quelqu'un pour qui on donnerait tout c'est l'enfer, et pour moi l'enfer c'est quand il n'y a plus de sens, où que tu ailles ça sonne creux.
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Quand ça te paraît bien de ralentir avant d'arriver quelque part c'est qu'il y a un problème avec là où tu vas, et c'est une sensation qui enfle dans ma poitrine à mesure que les heures défilent.
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Aru c'est la naissance de la peur dans ma tête et quand on commence à avoir peur on est exactement comme un con qui tiendrait une pique en l'air sous l'orage : on attire la foudre.
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Un enfant ça se refait alors que rien ne ramènera ma femme et c'est une pensée qui pique les yeux.
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C'est quand même pour ça qu'on est tous là au bout de nulle part. Si c'est pour avoir la même vie que si on était en ville ça ne valait pas la peine d'aller se perdre dans la montagne, et si le matin en regardant le soleil se lever j'avais des voisins qui le regardaient aussi en bas de chez moi ou juste à côté je l'aurais mauvaise.
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Il y a quelques années de ça des jeunes sont venus s'installer dans le coin, c'était deux ou trois couples, des rêveurs, des écolos, des branleurs quoi. Ils sont venus sans rien avec juste leur bite et leur couteau, ça faisait rire Henry de les voir construire leur tipis à la con et bêcher leurs petits potagers qui ont pris le gel en pleine gueule à la mi-août, parce que ça arrive qu'à la mi-août il gèle déjà, oui.
Voilà ils n'avaient pas de chevaux et pas d'armes à feu, ils n'étaient pas des sauvages qu'ils disaient et ils disaient ça rapport à nous, et ça me donne le sourire d'y penser, il faut en profiter le sourire je ne vais pas en avoir de trop ces temps-ci je crois bien.
Du coup les jeunes se sont retrouvés en Septembre sous la neige avec leurs garde-manger à moitié vides, sans moyen de les remplir et sans moyen de transport non plus vu que la motoneige qu'ils avaient prévue ne passait pas dans le quart des chemins et qu'ils étaient à pied. De toute façon on a rarement vu une motoneige gagner sur un lapin et Il y a fort à parier qu'à la course avec leur couteau de ville, les gars auraient eu du mal à baiser le lapin.
Enfin, ils n'étaient pas prêts, ils avaient lu des livres et regardé des films et ils s'étaient dit que ce serait formidable de vivre en pleine nature dans un coin perdu comme celui-là mais ils avaient sous-estimé plein de choses et notamment le fait que la nature n'était pas forcément heureuse de les voir arriver ou du moins qu'elle ne ferait pas lourd pour les aider.
Bref, ils avaient oublié que la nature c'est marche ou crève, ce n'est pas le soleil les petits oiseaux et des gens mignons autour. Il faut le savoir quand on vient ici sinon ça cogne la tête un jour pas loin.
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(...) en ce temps-là on était des loups et les loups étaient des hommes ça ne faisait pas de différence on était le monde. Le chant des loups nous appelle parce que c'est notre chant et aussi loin qu'on puisse remonter il y a l'éclat d'un animal en nous, c'est pour ça que ça m'émeut et que des larmes viennent brûler le bas de mes yeux. Ce n'est pas du chagrin c'est une émotion profonde viscérale racinaire et ceux qui ne ressentent pas ça ils ont tout oublié, ce sont des gens déjà morts. Il n'y a pas de mots pour définir ce qui m'étreint et je me dis que c'est pour ça que je vis ici, pour toucher du doigt, du bord du cœur, le territoire sauvage qui survit en moi et à ces moments-là quand les loups hurlent dans la montagne je sais que je ne suis pas seul.
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Les éclairs continuent à frapper et là je me dis que le jour de la fin du monde ça sera pareil ça ressemblera à ça, pas besoin d'imaginer autre chose. Il fait nuit en plein jour et la foudre éclate le ciel et fait trembler nos cœurs.
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Il écouta le silence de la nuit. Le souvenir des hululements des chouettes, des rossignols, des grillons était trop ancré dans sa mémoire pour avoir déjà disparu, il croyait les entendre, il se laissait bercer.
Et puis il y avait la détresse.
Cet univers où ses enfants ne connaîtraient jamais le cri des chouettes, des rossignols et des grillons.
Ni la couleur des fleurs, ni la brûlure du soleil. Pas le reflet argenté des poissons dans la rivière, pas la légèreté des graminées en fin d’après-midi dans la lumière de l’été, quand le vent les ondule – pas le goût des framboises que l’on écrase dans la main, ni celui des mirabelles ou des reines-claudes disputées aux guêpes.
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Lorsque trois quarts des espèces vivantes disparaissent, quelles qu’en soient les raisons – une météorite, des volcans déchaînés, un changement climatique, l’activité humaine. Même pas l’activité : la présence. Dès qu’il y avait eu des hommes, les vivants qui les entouraient avaient commencé à s’éteindre.
Dès la préhistoire.
Trop de chasse. Trop de sang.
Les hommes étaient intrinsèquement des meurtriers. Ils puaient la mort. Aussi stupides que les cellules cancéreuses détruisant les corps qui les abritent, jusqu’à claquer avec eux. Tuer et être tué.
Insensés.
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Je n'aime pas qu'on dise que le loup hurle parce que ce n'est pas ça hurler, quand un clébard s'énerve là je veux bien. Le loup lui il chante c'est très différent, ce n'est pas gueuler pour gueuler, il y met du cœur et des intonations surtout quand ils sont plusieurs ça me donne des frissons et je n'ai qu'une envie c'est faire partie de la meute, ça vient de loin de moi.
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Le tintement de la pluie sur le monde quand on est à l'abri c'est ce qu'il y a de plus beau.
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Lui, le créateur. De ses mains maudites, de ses mots assassins, il modèle Clémence à son idée. A son envie. Un coup de pinceau ou un coup de poing, mauvais sculpteur ou mauvaise personne- quelle différence ?- Oui, Clémence est une oeuvre de souffrance. Thomas a détruit en elle chaque parcelle de gaité, traquant la moindre étincelle, le moindre espoir. Personne ne la croit quand elle dit qu'il l' étouffe. Personne ne voit le monstre derrière l'homme charmeur qu'on lui jalouse.
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Il n'y a pas de mots pour définir ce qui m'étreint et je me dis que c'est pour ça que je vis ici, pour toucher du doigt, du bord du cœur, le territoire sauvage qui survit en moi et à ces moments là quand les loups hurlent dans la montagne je sais que je ne suis pas seul.
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Peut-être que j'aurai simplement voulu qu'on me dise qu'on m'aimait, même si je m'étais chié dessus, et c'était impossible vu qu'on ne m'aimait déjà pas avant alors après.
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C'est trop facile pour un adulte de faire chialer un môme, c'est tirer un lièvre avec un .577 Tyrannosaur tout explose il ne reste plus rien.
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