Présentation du travail et entretien avec Sandrine Gestin, illustratrice de la féerie
"Pour eux, les Fées volèrent jusqu'à l'épuisement
Pour eux, elles mourront,
heureuses d'avoir tout donné
d'avoir illuminé l'avenir
de ceux qui croient encore en elles."
(Extrait du poème "L'éveil des fées")
Sur le chemin du retour, toutes les histoires que me racontait ma grand-mère me revinrent en mémoire. Comme autant de bulles prisonnières des profondeurs, ces histoires de chevaliers, de fées et d'enchantements remontaient enfin la surface de ma conscience.
C'était décidé, je passerais tous mes temps libres à flâner dans la forêt dans l'espoir de nouvelles rencontres ou, crayon en main, à redonner vie aux légendes des Belles Dames de Brocéliande.
Certains disent que nous, les chats, sommes des anges. Des anges venus pour veiller sur vous, pour vous guider, vous soulager de vos peines et de vos douleurs.
Mais aussi pour vous faire sourire et même rire aux éclats.
Et surtout vous aimer.

Tout était calme.
La glycine, maîtresse des lieux, embellissait et embaumait tout le jardin.
Abeilles et bourdons - d'énormes gaillards tout noirs - vrombissaient parmi les milliers de petites fleurs lilas qui tombaient en grappe.
Une myriade de pétales secs jonchait le sol et, de temps en temps, un petit vent en emportait quelques uns pour les disséminer au gré de ses caprices.
De joyeux cris suraigus vinrent rompre le silence.
Une petite fille d'environ sept ans déboula en courant et vint se jeter dans le tapis doux et soyeux des fleurs tombées de la glycine.
Bien qu'essoufflée, elle continuait à rire aux éclats alors qu'elle roulait dans les confettis lilas.
Puis, allongée sur le dos, elle les fit tomber en pluie sur elle, encore et encore et sa joie redoubla.
Il y avait des pétales jusque dans son T-shirt, et Mina, la poupée passée à la ceinture de son jean, en avait même dans sa robe.
Lorsqu'elle fut presque entièrement recouverte, visiblement satisfaite, elle soupira aussi longuement et bruyamment qu'elle le put.
Epuisée, le sourire aux lèvres et les bras en croix, elle ferma les yeux.
(page 89)
Expliquez-leur,
à eux, les autres
qui ne comprennent pas,
qui ne comprennent rien au monde des Fées.
Dites-leur,
que je suis l'une d'entre vous
qui s'est trompée de monde.
C'était l'aube et le soleil pointait sur la campagne irlandaise. Les haies et murets de pierres sèches dessinaient un paysage morcelé aux multiples nuances de vert qui évoquait un patchwork qu'on aurait jeté sur la plaine. Au loin, une ruine offrait un refuge à quelques moutons venus s'abriter du vent iodé de la mer lointaine.
Les énormes blocs de granit, jetés là par on-ne sait-quel géant, paraissaient dormir d'un sommeil que rien ne semblait pouvoir perturber. Un sommeil obscur et immuable.
Colossaux rochers, discrets témoins de tant d'histoires ordinaires et peut-être même extraordinaires.
Seuls détenteurs du secret de leur origine et de probablement tant d'autres.
Etrange spectacle que ces énormes rochers colonisés par la mousse, dispersés au beau milieu de cette forêt de chênes et de hêtres.
Parfois par centaines, blottis, entassés, les uns contre les autres.
Parfois solitaires ou encore les pieds dans l'eau.
Quelquefois, même, en équilibre précaire.
Chaos minéral à l'ombre bienveillante d'une forêt bretonne.
Huelgoat.
.....
Une vie sans création est une vie qui ne brille pas.
La Fée Gémeaux
Le vent m'emporte...
Moi, si légère, si gracile, papillon de nuit, papillon de jour, je vais et je viens, ici, là-bas et au delà.
Rien ne saurait étancher ma soif de nouveauté.
Rien.
Comme un enfant curieux,
Je parcours le monde, avide de tous ses trésors.
Car je veux comprendre,
Découvrir,
Connaître,
Tout ce qui existe.
Tout.
Livre magnifiquement illustré par Sandrine Gestin, je le recommande sans hésitation aux amateurs de fées et créatures magiques.