Chaque fois que je pense à cette portion de planète entrevue d'avion il y a trois ans, quelque chose explose en moi, comme une détonation, façon amour passion: des frissons de la tête aux pieds et l'envie de pleurer de joie et de tendresse. Pourquoi? Aucune idée, mais j'y vais!
On a tous une île dans le coeur, ou plusieurs. Comme des galets, elles marquent nos mémoires et nos rêves. Ce sont les visages de nos possibles, les promesses d'ailleurs, les "plus tard", les "hier", les "jamais".
NECESSAIRES ENCHANTEMENTS
Sorcières, korrigans et enchantements... Des histoires anciennes, juste bonnes à effrayer les enfants et les coeurs naïfs ? Peut-être. Ou peut-être pas. Car si elles ont tenu tout ce temps, si elles furent murmurées de grands-mères en filles et de pères en fils depuis de tant et tant de générations, c'est peut-être qu'elles ont quelque chose à nous dire. Tendons l'oreille. Écoutons-les, une fois encore...
Aux siècles d'avant, rien n'était sûr. Le temps, la vie, le ciel avaient leurs lois que l'on ne pouvait prédire. Les hommes les craignaient et s'en remettaient au sort avec humilité et inquiétude. Avec philosophie aussi, souvent. Comment faire autrement ?
Les histoires, alors, avaient la part belle. Tissées de sortilèges, de bonne ou de mauvaise fortune, émaillées de facéties et couronnées de récompenses, elles étaient impertinentes, inquiétantes ou drôles, justes souvent. Toutes, elles disaient comment, par delà la surface des choses, vibre un monde parallèle, invisible. Dans ce « Side » de nos cousins Irlandais, ou ce « Temps du rêve » des aborigènes d'Australie, les hommes se changent en pierres, les pierres se souviennent, les animaux parlent et comprennent, les morts reviennent, les plantes frémissent et guérissent.
On dirait qu’une tornade est passée sur Aurora. Le sol est couvert de miettes et de papiers froissés. Les coffres sont ouverts. Des outils, des canettes et des boîtes de biscuits traînent partout. Les cabines passagers sont en vrac, la moquette bleue pleine de plumes (les duvets et les doudounes des clients en laissent partout), de cheveux, de débris. Quand il retrouve la parole après son second café, le skipper, amical mais comme lassé d’avance, lâche : « Pour apprendre à connaître un bateau, la meilleure manière, c’est de le nettoyer de fond en comble. L’aspirateur est là. Les produits ménagers et les gants ici. Il y a à manger dans le frigo, sers-toi et jette ce qui n’est plus bon. J’ai à faire en ville. »
Minute ! Nous allons vivre deux mois ensemble. Nous partons dans quatre jours avec des clients dont nous avons la responsabilité, dans un coin mal famé de l’océan glacial Arctique et il me lâche ? J’ai un milliard de questions. Il est à demi dehors quand je retrouve mon souffle et réussis à lui demander où trouver le moteur. Pourquoi le moteur ? Aucune idée mais l’information, d’un coup, me paraît vitale.
6.38 du matin. Ile d'Esteroy, Feroe. Le vert pomme des pentes contredit la neige, tombée cette nuit. Le bus déambule d'île en île, de fjords en baies, ce matin d'avril.
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Sieste
Elle dort,
Allongée, nue.
Sur ses seins, le soleil joue.
Sur ses hanches, le zénith se penche.
L'astre, épris, flanche.
"- Bienvenue à bord de La Louise! Lance Dédé. Pierrot, tu t'occupes des amarres? Largue la pointe avant et embarque!
Pour Jules, ce charabia, c'est du chinois, mais le bateau a l'air de comprendre : il recule, s'éloigne du quai et se dirige vers l'entrée du port.
A gauche, un phare vert. A droite, une tourelle rouge"
Etoffe
Du coffre a été tirée l'étoffe : Paillettes et velours,
Perles noires et carmin.
Quand la robre sera terminée,
Le tournoi pourra commencer.
Flambent les lances, écument les naseaux.
Claquent les oriflammes.
Dans la coupe du vainqueur,
Des fleurs.
La glace habite le pays de son souffle, de ses égouttis, et de ses tonnerres. L'air résonne de ces milliers de confidences, rythmées par la grosse caisse de la glace qui casse.
Bombe
Sous le soleil brûlé
Dort le germe oublié.
Après l'Homme aux desseins amers
Renaît la planète Terre. ,