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Critiques de Sandrine Roudeix (70)
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Ce qu'il faut d'air pour voler

La lecture des premières pages m’a fait craindre ce que la couverture semblait aussi promettre : lire un manuel de développement psychomoteur de l’enfant, doublé d’un mode d’emploi pour mère débutante ! La naissance, l’attachement, le corps malmené, la routine bousculée, le couple qui n’y résiste pas : du déjà vu. Et puis peu à peu, avec les années qui passent, on prend la mesure de cet amour dévorant qui unit la mère et l’enfant, jusqu’à un point de rupture nécessaire.



L’adolescence et ses chagrins d’amour seront les écueils qui feront voler en éclat la relation fusionnelle au point d’être délétère. On a envie de lui dire « mais lâche-le ! Tu vois bien que ton attitude est contre-productive ! » . Mais on comprend aussi les mécanismes de cette exclusivité, pas de vie de couple, un métier qui, même si elle l’exerce avec bonheur, a été adapté de telle sorte que l’enfant reste au centre de ses préoccupations.



Et comme les enfants ont la plupart du temps de fâcheuses prédispositions pour choisir des chemins qui ne mènent pas à Rome, la rupture nécessaire à la survie sera difficile.



Cette angoisse du départ existe dès la rupture, anatomique celle là, du cordon, et on perçoit très bien cet étirement progressif des fibres du cordon virtuel qui résulte de la socialisation progressive de l’enfant. Le processus est sans doute encore plus marqué pour cette mère seule.



Avec l’enfant qui s’émancipe, ce sont aussi les années qui passent, et la blessure cruelle du temps et la restriction des possibles.



Histoire d’une vie de femme, émouvante par son caractère universel, et de l’envol inéluctable du fruit de ses entrailles.


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Diane dans le miroir

Sandrine Roudeix, romancière- photographe nous fait partager par cette fiction sa passion et sa fascination pour la reporter-photographe, Diane Arbus ; elle utilise la première personne pour s’immerger dans la peau de cette artiste originale, qu’elle nous situe vers la fin de sa « jeune vie », puisque Diane Arbus est décédée à l’ âge de 48 ans. Elle fait tenir le condensé de cette existence, parcours professionnel, artistique et individuel en une nuit, où Diane Arbus décide de réaliser son autoportrait, de la manière qu’elle désire la plus explicite et proche de ce qu’elle est ,intimement.



Nous nous retrouvons au plus près de cette photographe qui nous narre grâce au talent de Sandrine Roudeix, son parcours, son vécu, ses joies, chagrins, ses amours, sa sexualité, son éducation de riche, trop préservée, ses expériences extrêmes, ses exigences de photographe, etc.



Texte- coup de poing, au style percutant et chahuté…qui rend compte admirablement de la personnalité complexe de Diane Arbus.

Double découverte de cette romancière-photographe mais aussi de l’œuvre de Diane Arbus (parfois fort dérangeante), que je ne connaissais que superficiellement.



Un plaisir de lecture, accentué par ma lointaine et durable passion pour la photographie…Une multitude de remarques très fines sur l’art et les contraintes obligées d’un photographe comme cette digression de la bonne « distance de déclenchement » face aux modèles choisis, que l’on veut « capter ». Distance très subjective selon le caractère, le talent, la sensibilité et la personnalité du, ou de la photographe.



Je me permets de retranscrire cet extrait qui révèle les propres questionnements de l’auteur face à son travail personnel de « photographe": :

« c’est toujours compliqué, au début, lorsqu’on devient photographe, de trouver sa distance de déclenchement. Un de mes copains du métier m’a raconté qu’on lui avait souvent reproché de ne pas être assez proche de ses modèles au début. Alors, pendant quelque temps, il s’est évertué à s’avancer. Mal à l’aise. Maladroit. Puisqu’on les lui demandait, il essayait de faire des photos de près. Mais ses images se défilaient, neutres et volatiles, sans laisser de traces. Et puis un jour, il a compris. Un jour, il a accepté ce qu’il était. Un observateur. Silencieux, réservé, timide. Il s’est décidé à assumer son besoin de recul. Même dans une conversation, il fait toujours un pas en arrière pour ne pas être obligé de renifler l’haleine de ses interlocuteurs. Et il a modifié sa focale en conséquence. Sa distance de déclenchement égale à sa distance de vie. Une évidence qui m’a aidée à trouver ma place dans le jeu. (p.135) »

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Je ne vais pas vous « assommer » de citations, ou du moins je vais me retenir !!!… car mon crayon à papier a souligné multitudes de passages épatants de vérité, sur « La photographie »



« L’obscurité a une présence physique palpable, l’épaisseur d’une chambre forte et secrète. Dans les images de Brassaï mais aussi dans celles d’autres photographes. Comme dans la vie, ce qui est important dans une photo, c’est ce qu’on ne voit pas.

Ce qu’on ressent.

Ce qu’on devine .

Ce qu’on cache précieusement. (p.138) »

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« J’ai passé ma vie à ça, à regarder les gens, les scruter, les détailler, les répertorier. Leur inventer des vies, des futurs, des passés. (…)

Tous, je les fouille de la tête aux pieds sans qu’ils s’en aperçoivent. Pour trouver la faille que je ferais saigner si je devais les photographier » (p. 137)



Un roman jubilatoire, à la forme originale… pour tous les accrocs de la littérature et de la Photographie… Une vraie surprise avec ce premier contact lié à cette auteure…dont je vais regarder de plus près le travail d’écriture et de photographie !!!

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Ce qu'il faut d'air pour voler

Un jour merveilleux, pour la première fois, on a un enfant dans les bras, son enfant.

A peine le temps d’un souffle et le voilà devenu différent, indifférent.

C’est le propos de ce joli roman que nous propose Sandrine Roudeix.



Mon premier plaisir a été la couverture qui illustre parfaitement le sujet du livre.

Seize photos, celles des premiers mois, empreintes de la douceur de l’enfance, remplacées par le garçonnet au sourire espiègle, avant le pré-ado et son air gentiment narquois.

Brusquement, le sourire disparaît, laissant place à une moue méprisante.



Que s’est-t-il passé pour que tout change ? Rien ou presque. La vie qui passe, le temps qui s’écoule beaucoup trop vite pour une maman, beaucoup trop lentement pour l’enfant qui veut quitter le nid où il se sent à l’étroit.

Sandrine Roudeix réussit à nous faire partager au fil des années les doutes, la peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur.

Elle égrène ses souvenirs au fil des anniversaires de son fils, rajoutant les mois aux années, comme un défi au temps, en espérant arrêter sa course inexorable.

Tu as dix ans et un mois.

Tu as treize ans et 4 mois.

Tu as dix-sept ans et 9 mois.



« Ce qu’il faut d’air pour voler » est un roman nostalgique sur les relations souvent difficiles entre une mère et son fils.

C’est aussi la fuite du temps et de l’insouciance que souligne l’auteure :



« J’ai été la petite-fille de ton arrière-grand-mère, la fille de ta grand-mère, puis ta mère. J’ai été la femme de ton père, puis son ex. Ensemble, lui et moi, on a été une famille, puis des parents séparés avec un enfant en garde alternée. Aujourd’hui, on est trois adultes aux vies parallèles, chairs mêlées agitées de souvenirs, dont les routes désormais opposées ne se touchent plus. »



Une écriture parfaite, élégante et sensible, un atout supplémentaire à cette belle découverte pour laquelle je remercie Babelio et les Editions Le Passage.



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Pas la guerre

***,*



Ils sont jeunes, ils s’aiment, ils font confiance à leur couple pour affronter l’avenir. Pourtant un soir, pour un mot maladroit, Assia et Franck vont se déchirer. Entre les silences et le repli de l’un, s’abattent les mots et les cris de l’autre…



Dans le dernier roman de Sandrine Roudeix, généreusement envoyé par Babelio et les Éditions Le Passage, c’est une vie à deux qui se joue sous nos yeux, avec tout ce qu’elle comprend de compromis, d’acceptation et de tolérance.



Rien n’est jamais simple dans un couple. Parce qu’unir sa vie à celle de l’autre, même avec le cœur rempli d’amour, avec le corps assoiffé de désir, ce n’est pas comme on le dit souvent, ne former qu’un. On arrive avec son histoire, son éducation, ses rêves et ses blessures. On apporte dans ses valises tout ce en quoi on croit, en quoi on espère et les objectifs qu’on s’est promis d’atteindre. Mais l’autre, cette personne qui nous bouleverse, qui nous écoute et nous encourage, cet autre n’est pas toujours sur la même ligne d’horizon…



A l’image de l’écriture de Sandrine Roudeix, l’amour peut être doux ou tumultueux. Il est incisif, appuie là où la plaie n’est pas encore cicatrisée. Il met hors de soi, ivre de colère et d’incompréhension, mais il apprivoise aussi les blessures et les préjugés.



Pas la guerre est un très joli texte, qui sonne, qui claque, qui explose. Ce sont des mots sur des silences, des cris sur les écorchures du passé, et l’espoir en un avenir commun…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Pas la guerre







Sans doute vous est-il arrivé de vous disputer avec l’être aimé ? Un mot en trop, une remarque « de travers », une mauvaise interprétation… et c’est l’escalade, la surenchère de récriminations. La colère, la vexation, l’amertume font déborder les mots. On s’enferre, puis on se mure. Chacun dans son silence, dans son aigreur, dans sa rancune.



De cette situation banale Sandrine Roudeix a écrit un texte pas banal, d'une plume alerte, piquante, moderne. Un huis clos dans un appartement parisien. Ses caractéristiques (unité de temps, de lieu et d’action) et son rythme évoquent une pièce de théâtre. Trois chapitres comme trois actes, dont les titres sont ceux d’une stratégie militaire : le repli, l’approche, l’assaut.



Quelle phrase, prononcée par Assia, a mis le feu aux poudres ?



Il y a quelques mois que la jeune marocaine a traversé le périph’ pour emménager chez Franck, son amoureux parisien. Assia et Franck forment ce que l’on appelle un « couple mixte », même si Assia revendique son intégration et son émancipation. Deux cultures, deux éducations, deux tempéraments. Des ajustements nécessaires, des concessions, quelques serrements de dents. Peur d’aimer, de céder trop de terrain, de sacrifier leur indépendance et leur liberté.



Les chapitres alternent les points de vue des deux belligérants. On assiste à un duel. Les mots claquent, les pensées se bousculent, l’orage gronde, la tension monte.



Au final que veut Assia ?

Make love. Not war.
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Pas la guerre

Un homme, une femme. Assia aime Franck et Franck l'aime. Mais un soir, alors qu'ils viennent d'emménager ensemble, ça dérape. Elle dit des mots qu'elle va regretter. Il est blessé et s'enferme dans sa tristesse et ne veut plus l'entendre.

Il m'a manqué un petit quelque chose pour que j'adhère totalement. L'écriture est néanmoins belle et percutante. J'ai retrouvé la belle plume de Sandrine Roudeix que j'avais adoré dans Ce qu'il faut d'air pour voler.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

A l’aube de ses 18 ans, Malo quitte sa mère avec fracas. Elle balaye leur mur de photos, fouillant dans ses rêves, son parcours, son passé. Elle fait défiler les années au fil des clichés, instants capturés, des souvenirs jamais gratuits, qu’elle observe au prisme de cette rupture inévitable des enfants et de leurs parents.



Tendre et touchante, cette adresse à son fils qui retrace son parcours de femme et de mère est frappante de justesse et de douceur.



L’honnêteté de cette introspection donne à chaque personnage une place juste, sans emphase ni faux-semblant, et trace le chemin de l’acceptation, du temps qui passe, des expériences qui forgent, de ceux et celles qui font notre parcours dans tout ce qu’ils et elles représentent d’unique et d’universel.



J’aime que le propos ne soit ni de convaincre ni de se plaindre, simplement d’observer, se souvenir, réfléchir peut-être mais toujours avec justesse. J’aime cette simplicité fournie et complexe qui ressemble à la vie.



Le rapport mère-enfant est porteur de grands questionnements qui résonnent forcément…
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Pas la guerre

Paris, une fille, un garçon, un appartement. Assia et Franck viennent de se disputer pendant l'amour, un mot de trop ! Assia, jeune femme née en France de parents marocains, libre, intelligente, émancipé. Franck, 25 ans est un vrai parisien, élevé à la dure avec un père militaire.



La vie, la jeunesse, une rencontre, l'insouciance, le désir, l'amour naissant puis le déménagement, la vie à deux, la vie de couple, un bouleversement dans une vie. Mais, quand deux corps se décident à ne faire qu'un, chacun débarque avec sa propre histoire, ses habitudes, ses manies, son éducation ; et il faut faire de la place à l'autre et cohabiter.



Après cette dispute, Assia est dans la chambre à se poser mille questions, à écouter les bruits venant du salon. Franck dans le salon à repenser à ce qui vient de se passer tout en jouant à la console. Chaque chapitre alternatif entre le couple comme une sorte de duel auquel le lecteur assiste.



Roman a deux voix, le temps d'une nuit, Sandrine Roudeix nous plonge dans un huis clos percutant à l'aspect théâtral, jusqu'au moment où la difficulté d'aimer s'affronte et éclate. Comme dans son précèdent roman, Sandrine livre un récit très contemporain, ancré dans notre époque, vivant et féministe.



Sandrine Roudeix a un talent particulier pour parler de l'intime, pour parler de deux jeunes êtres qui ont du mal à accepter de s'aimer, car ils se croient émancipé et libre de tout, mais quand l'amour frappe à leur porte, doivent-ils perdre leur liberté, leur propre histoire et leur indépendance ?



Repli, approche, assaut : trois mots, trois chapitres, trois actes, tel est le nouveau roman de Sandrine Roudeix !
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Pas la guerre

Tout d’abord, je tiens à remercier Babelio et sa Masse Critique, ainsi que les Editions Le Passage, qui m’ont permis de découvrir « Pas la guerre » de Sandrine Roudeix.



J’ai beaucoup aimé ce huit clos, mais plus que l’histoire, ce que j’ai aimé c’est la plume de l’autrice, une plume vivante, comme je ne me souviens pas en avoir lue ! L’écriture de Sandrine Roudeix est vive, rythmée et totalement contemporaine.



L’histoire est celle d’une dispute au sein d’un couple que l’on dit « mixte », Assia étant d’origine marocaine. Un couple, très amoureux, qui rencontre des problèmes comme tant d’autres en rencontre, à savoir apprendre à vivre à deux, à faire les concessions nécessaires au bon fonctionnement de cette nouvelle entité constituée de deux personnes et non plus d’une seule.



Mais, le temps d’une nuit, cette dispute prend des dimensions hors normes, ponctuée de colère, de cris, d’explosion consécutives à nombre de non-dits … chacun des protagonistes s’exprime, tour à tour, par chapitres alternés.



Il faut ABSOLUMENT lire Sandrine Roudeix !

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Ce qu'il faut d'air pour voler

Coup de coeur pour ce roman/témoignage de Sandrine Roudeix dont j’admire par ailleurs le talent de photographe.



Ce qu’il faut d’air pour voler est un album photo dont on tourne les pages aux côtés de Sandrine Roudeix, revivant avec elle son mariage, sa grossesse, la naissance de son fils, sa séparation d’avec son mari, puis sa vie de « maman solo ».

Les premières dents de Malo, ses premiers pas et ses premières chutes, ses premiers mots. Son entrée à l’école maternelle, en primaire, au collège, au lycée. Ses premières bêtises, ses premières boums, ses questions d’enfants, ses révoltes d’adolescents, ses choix de jeune homme.



Sandrine est une maman louve, une mère poule. Une mère émerveillée, attendrie, agacée, froissée, blessée, réconciliée.



Une femme aussi, qui en même temps que son fils grandit, fait ses armes en tant que fille et petite-fille, épouse, mère, amoureuse. Une femme qui pour élever son enfant et s’élever aussi, fait des choix professionnels risqués et courageux. Qui essaye plusieurs costumes avant de décider lequel lui est le plus confortable. Qui vit à l’instinct, expérimente, souvent seule, se remet en question, veut bien faire, souffre parfois en silence.



La voix de la maman se mêle à l’œil de la photographe : instantanés de vie qui se superposent les uns aux autres, pour tisser une histoire qui est celle de toutes les mères.

J’ai adoré cette lecture qui a remué mon coeur de maman. Sandrine Roudeix et moi avons le même âge, nous avons été mères en même temps, nous aurions je pense pu devenir amies au parc ou à une réunion de parents d’élèves. Je me suis reconnue dans plusieurs passages. Mais je n’aurais pas su dire aussi bien.



Un joli cadeau pour la Fête des Mères…
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Les Petites Mères



Rose a rencontré un homme avec qui elle va se marier.

Elle va rompre le mauvais sort qui s’acharne sur les femmes de sa famille depuis au moins son arrière-grand-mère : elles ont toutes été abandonnées par le père de leurs enfants.

Alors que Rose annonce aux trois femmes qui l’ont élevée qu’elle va leur présenter son fiancé, chacune repasse son histoire de mère dans l’attente fébrile de découvrir ce jeune homme.

Si les personnages sont bien campés, le récit finit par tourner en rond. Le procédé narratif aurait pu éviter cet écueil : chacune des femmes prend la parole pour raconter son histoire mais de façon impromptue, alors que la narratrice (l’autrice) déploie sa trame.

Pour autant, j’ai fini par me lasser et la fin m’a semblé en eau de boudin.

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Ce qu'il faut d'air pour voler

Dans son roman Sandrine Roudeix montre l’évolution d’une jeune fille devenue femme, maman, maman célibataire et dévoile le lien complexe entre une mère célibataire et son fils. Une relation fusionnelle et puis vient l’adolescence, le lien évolue jusqu’au moment où il prend son envol… et la mère se retrouve abandonnée (un deuxième abandon après celle subit avec le père). Chacun doit retrouver sa place évoluer, s’émanciper. La maman solo doit faire un « travail de deuil » et retrouver un nouveau rôle, se reconstruire.

Beaucoup de parents, et encore plus les mamans solos vivent les étapes vécues par cette maman du livre qui ne sont pas faciles. Ce lien qui se modifie, se transforme et il faut l’accepter, lâcher prise. On dit souvent « on ne fait pas un enfant pour le garder pour soi » mais le lien maman solo et fils (dans le livre) est tellement fort, fusionnel que c’est difficile, déchirant. Ce livre est pour cela touchant, bouleversant, percutant car il est réaliste. Elle a trouvé les mots justes. Je me trompe peut être mais j’ai l’impression qu’écrire se livre lui a permis d’extérioriser, de partager des choses qu’elle avait en elle. On ressent une part d’intime dans ce livre. (Après c’est peut être totalement faux, si elle passe par là, elle pourra si elle le souhaite me répondre) En tout cas c’est un livre qui parlera à une partie des mamans j’en suis certaine

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Pas la guerre

Assia et Franck s’aiment. Ils vivent ensemble, mais l’amour n’est pas tout et au fil des jours, la cohabitation s’avère parfois difficile. Assia, est fille d’immigrés marocains, elle a toujours eu besoin d’affirmer sa place, son rôle, et certaines remarques la laissent à fleur de peau. Franck vient d’une famille dans laquelle on ne se parle pas. Difficile alors d’imaginer un dialogue fluide entre ces deux-là. Et ce soir, après une phrase malheureuse d’Assia, la dispute est bien au-delà d’un échange tendu, ils sont arrivés au bord de la rupture.



Dans une unité de temps et de lieu, cette soirée devient un mouvement de bataille, une montée en puissance du conflit avant la guerre aussi dévastatrice que définitive. Le repli d’abord, l’approche ensuite, puis l’assaut avant l’attaque.



L’autrice fait de cette soirée un moment de bascule avant l’explosion. Mais sauront-ils s’arrêter à temps ? Car la relation de couple, comme la relation amoureuse en général, n’est jamais un long fleuve tranquille. Fatigue, frustration, paroles malheureuses, cadre de référence dans lequel chacun a évolué, colère, désir, peur, envie, doute, sont autant d’éléments qui peuvent faire basculer un moment délicat en guerre ouverte.



J’ai trouvé la thématique intéressante, en particulier l’exploration et la finesse dans l’appréhension des sentiments et des tourments au plus intime. J’ai aimé l’écriture singulière, tout comme l’idée du roman. Pourtant je n’ai pas vraiment réussi à ressentir des émotions au contact d’Assia et Franck. Comme si l’intensité de leur combat les avait tenu trop loin de moi, à l’écart du monde dans leur bulle de rancœur et de violence, de certitude et d’individualisme. Mais peut-être est-ce commun à une certaine jeunesse d’aujourd’hui, individualiste et qui rêve de liberté avant de penser à vivre en couple. Pourtant ce n’est pas seulement parce qu’on s’aime que la vie à deux est facile, c’est un long chemin et un véritable travail sur soi qu’il faut faire chaque jour.



chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/05/05/pas-la-guerre-sandrine-roudeix/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le bruit des secrets

Très joli recueil, avec des secrets qui font du bruit, lorsqu’ils sont révélés.

Dans la même collection que « Petits vices et gros défauts », ce livre permet un fois de plus, de découvrir des autrices que je n’aurais pas pris le temps de lire.

Les huit romancières ont abordé chacune à leur manière et chacune dans leur style, le sujet du « Le bruit des secrets ».

Chaque histoire est différente, parfois enrichissante, parfois très noire, parfois surprenante. Le tout est très agréable à lire.



De plus, pour l’achat du livre, 1 euro est reversé à l’association « Aux oubliées ».



Comme des lectrices de Babelio me l’avaient suggéré, j’ai donc lu une histoire par jour.

*



Lundi - C’est Éliette Abécassis qui ouvre le bal.

Elle m’a replongé dans un fait d’historique que je ne connaissais pas et j’ai beaucoup apprécié ce choix de parler des secrets d’Ecclesia et Synagoga. Deux statues énigmatiques situées à un des portails de la cathédrale de Strasbourg. L’une est fière et couronnée, l’autre à la tête baissée et les yeux bandé.

*



Mardi - Camille Anseaume, prend la suite avec « Polichinelle ».

L’auteure raconte l’histoire d’une jeune fille enceinte, qui à cause d’un malentendu, se retrouve dans le cabinet d’un psy.

Celui-ci est obsédé par les secrets de famille.



Camille Anseaume est une auteure à retenir, car elle a un bel humour bien décapant.

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Mercredi - Sarah Barukh, la troisième auteure, s’est intéressée aux enfants nés d’un adultère.

Une histoire écrite avec une grande sensibilité. Celle de Juliette, cette jeune fille qui va assister à l’enterrement de son papa biologique. Elle se remémore et s’interroge sur la place qu’elle aurait pu avoir au milieu de cette famille étrangère et de ses trois demi-frères.

*



Jeudi – Avec « Fausse route », Jessica Cymerman nous emmène dans une belle histoire d’amour que la deuxième guerre mondiale viendra ternir et détruire.

En 1933 Maurice Vincent, issu d’une famille française catholique rencontre Riva Aschenfar, une juive polonaise. C’est le coup de foudre entre elle et lui.

En 1934 le couple se marie, malgré la réprobation de la famille Vincent.

Un fils Jean naitra de cette union. C’est lui le narrateur de son histoire

Septembre 1939, la guerre éclate…

*



Vendredi – Mélissa Da Costa s’est aussi emparée du sujet des gros secrets de famille, bien tristes.

Avec une grande délicatesse, l’auteure s’est faite narratrice de cette jeune fille qui a perdu son papa, très tôt, dans des conditions obscures.

Elle se retrouve dans un café, en tête à tête avec sa maman. Elles étaient arrivées toutes les deux en avance, pour assister à l’inhumation de Brigitte, l’amie si mystérieuse de sa mère.

La jeune fille va donc questionner sa maman sur cette Brigitte dont elle a de vagues souvenirs et dont cette amie semble avoir bouleversé la vie entière de sa mère.

*



Samedi - Olivia Elkaim est la sixième auteure qui prend la suite avec aussi une histoire de famille et ses secrets.

C’est l’histoire peu commune d’Arlette Ravelli qui avait eu une très belle vie et de l’argent et qui aujourd’hui vivait dans le plus grand dénuement, dans un petit appartement à Marseille. Elle avait des dizaines de créances dans toute la ville.



C’est Rosie, la maman d’Olivia qui annonce à sa fille que sa grand-mère Arlette vient de décéder.

Olivia était proche de sa grand-mère.

Avec sa sœur Lola, Rosie ont de suite refusé l’héritage de leur même pour ne pas à avoir à payer les dettes qu’Arlette a laissé. Rageuses contre cette mère qui a dilapidé sa fortune, elles ont décidé de pas l’enterrer avec son mari. Mais dans le plus proche cimetière pour avoir moins de frais à payer.



La mère charge Olivia qui est écrivaine, d’écrire un discours pour la cérémonie. Mais elle insiste que ce discours doit contenir de jolis mots pour garder une bonne image de sa mamie.

*



Dimanche- c’est Sandrine Roudeix qui m’entraine « Sous le sable », avec une nouvelle assez longue et écrite avec sensibilité.

Betty a toujours été "invisible" dans sa propre famille et même à l’école. Elle souffre aussi de n’avoir jamais su qui était son père.

C’est sa demi-sœur Clara, qui a toujours été la préférée de la famille, celle que tout le monde admire car elle est plus brillante.

Alors que le beau-père de Betty est dans le coma, c’est à l’hôpital qu’elle rencontre sa mère, dont elle s’est éloignée. La maman ne reconnait plus Betty sa propre fille.

La jeune femme est très en colère contre son beau-père, qui lui a caché l’amnésie de sa maman.

C’est alors que Clara demande à sa demi-sœur de raccompagner leur mère à la maison de Clara bien sûr.



En cours du trajet, Betty change brusquement de route pour se rendre à Narbonne. Le lieu où sa maman a rencontré cet homme et le père biologique de Betty.

Cette dernière espère, qu’en se rendant dans cette ville, que sa maman retrouvera certains de ses souvenirs, peut-être une petite de sa mémoire.

*



C’est lundi, c’est ravioli !

J’ignore si Agathe Ruga cuisine aussi bien qu’elle écrit. Dans ce cas, j’irai volontiers me faire inviter.

C’est cette huitième auteure que j’aime beaucoup, qui ferme le bal avec « Ariel et Gabin le fils préféré ».

C’est l’histoire, très bien écrite, avec une fin surprenante, d’une fratrie comme nous pouvons en voir dans certaines familles.

Ariel a toujours été le fils préféré. Il semblerait que dans cette famille, ce fils bien aimé ait bénéficié d’un héritage transgénérationnel.

Il fut dans son enfance le plus agité, le plus perturbateur, le plus exigent.



Gabin a toujours été un enfant sage, un enfant studieux et calme. Sa famille, ses oncles et tantes disaient qu’il n’avait pas de caractère, ni le charisme de son père. Et Ariel se taisait. D’ailleurs il s’est toujours tu et souffrait en silence.

Gabin est marié à Judith et ont deux filles.

Son épouse est très affectée par la différence et la souffrance que vit son mari depuis sa tendre enfance.



Un jour, Gabin en sortant de son travail, aperçoit derrière la vitre d’un restaurant, son frère Ariel et ses parents. Les trois personnes sont attablées et paraissent radieuses d’être ensemble.

Gabin se rend compte qu’il a été, une fois de plus, oublié pour ce diner.



Et c’est la goutte d’eau qui fera déborder le vase...

*



Merci aux huit auteures de m’avoir fait passer un excellent moment avec leurs petites nouvelles.

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Le bruit des secrets

Des auteures connues qui unissent leur talent pour une cause en signant chacune une nouvelle sur le thème des secrets de famille.

Même si la nouvelle n'est pas ce que je préfère, le recueil se lit vite et permet de se faire une idée sur des auteures encore méconnues pour moi et de confirmer le talent de certaines autres dont j'ai déjà lu un roman.
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Pas la guerre

Mon premier roman de l’année, ma première lecture en avant-première, mon premier plaisir de la découverte sans le moindre "spoil" et surtout mon premier coup de foudre. Dans "Pas la guerre", son dernier ouvrage, Sandrine Roudeix nous livre un texte sublime aux confins de la tragédie grecque et de la stratégie militaire.



Tragédie grecque, le roman en possède les trois unités : de lieu, l’histoire se déroule dans un appartement, de temps, une nuit, d’action, un échange entre deux personnes. Mais elle appartient aussi au domaine militaire en trois temps, trois chapitres : le repli, l’approche, l’assaut. Le roman est ainsi parfaitement construit, l’écriture vive, sensible, piquante, le rythme parfait qui m’a entraînée tambour battant dans un tourbillon de sentiments exacerbés, d’une conversation d’une grande vivacité, d’amour fou. Oui, c’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit. Franck et Assia s’aiment. Il y a peu de temps Assia a traversé le périph’ pour s’installer chez Franck à Paris. Tout devrait être pour le mieux dans le meilleur des mondes. Oui, mais voilà… "Elle avait senti sa sincérité, la certitude arrogante de leur complicité. Ce foutu feu entre eux. Sauf que les feux, parfois, brûlent tout sur leur passage."



Sandrine Roudeix a un don rare pour parler de l’intime. Son dernier ouvrage traitait de l’amour maternel, de la douleur pour une mère de laisser son enfant s’envoler. Cette fois, elle nous dépeint les difficultés de deux êtres à accepter de s’aimer. Ils ont chacun réussi dans leur domaine. Ils se croient libres, émancipés. Mais, lorsqu’il s’agit d’aimer, ils ont l’impression tout à coup de perdre leur indépendance, d’être envahis par l’autre ou obligés de se soumettre. Et tout remonte de leur enfance, de leur jeunesse, de leurs souffrances.



C’est la guerre, la confrontation, les mots jetés au visage de l’autre, les récriminations. Chacun déverse son trop-plein de tristesse, de regrets, son histoire familiale, ses origines, sa culture. Une véritable logorrhée se répand, une suite de mots, de phrases, toujours plus loin, toujours plus vite. Bientôt les gestes se joignent aux paroles, les voisins tambourinent. Et pendant ce temps, je continue ma lecture, la gorge serrée, le cœur cognant, mais l’envie de savoir chevillée au corps. C’est la guerre, jusqu’au bout… ou presque… C’est l’étude de ce que chacun porte en soi, de ce que le présent garde du passé, de ce que le poids de l’éducation entrave.



"Faire la guerre", un roman sublime qui parle d’émancipation et de féminisme, de transmission familiale, un roman sublime jusqu’à la couverture assortie au texte "…ils étaient nus sous la couette rayée." Sublime !


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Ce qu'il faut d'air pour voler

Les seize photos de couverture montrent bien ce qui est en jeu, au moins en partie dans ce roman qu'on devine imprégné d’autobiographie: la mue fascinante de l'enfance à l'âge adulte (jeune adulte, plutôt). Mais il est aussi question de l'émancipation de la mère-narratrice qui passera elle aussi par de nombreuses étapes, se libèrera des normes bourgeoises avant de trouver ses propres voies d'expression : la photographie, la littérature.

Adressé à cet enfant avec qui elle a vécu très souvent en duo, même si le père reste présent et même si la mère a eu des compagnons, ce texte peut dans un premier temps troubler par la mise à nu qui est faite de leurs relations, mais très ite on se laisse emporter par un récit qui trouve la bonne distance.

Élaboré à partir de photos qui nous demeurent invisibles, ce texte ne frustre pas pour autant son lecteur, tant l'écriture est limpide. Sorte de longue lettre d’amour à celui qui revendique sa liberté, ce roman se dévore d'une traite.
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Ce qu'il faut d'air pour voler

"Ce qu'il faut d'air pour voler", un titre on ne peut mieux choisi pour aborder ce thème universel du passage à l'âge adulte d'un enfant et de tous les tsunamis que souvent il entraîne. Ce nouveau roman de Sandrine Roudeix aborde en effet, avec brio, les changements familiaux engendrés au fur et à mesure de la progression de l'enfant.



"Deux heures du matin, un soir d'été, je suis une mère abandonnée." Par petits chapitres, comme on feuillette un album de photos, la narratrice, la mère, va remonter le temps, raconter son mariage, sa grossesse, la naissance de son enfant, la fin de son couple, sa vie de maman "solo" et le départ du fils adoré. Les premières pages m'ont laissé craindre un récit personnel, trop personnel. J'ai envisagé un récit intime, trop intime, sans intérêt universel. Et pourtant, très rapidement je me suis laissée emporter par les mots de l'auteure, le rythme enlevé, sa belle écriture.



En réalité j'ai trouvé dans cet ouvrage un peu de ma propre vie. A travers les réflexions de cette maman "solo", même si je ne l'ai pas été, j'ai eu l'impression d'entendre les miennes. Cette peur de perdre son enfant, cette douleur à le laisser s'envoler, cette envie de le voir heureux mais en même temps l'anxiété d'assister à ses dérapages, cette inquiétude de ne plus être aimé(e), quelle mère ne les a pas vécues ? La narratrice, en parlant de ses propres angoisses, dit en réalité celle de toutes les autres mamans, solo ou non.



"J'ai besoin que tu m'aimes. Et je ne réalise pas qu'on ne peut éduquer un enfant lorsqu'on a peur de perdre son amour." Voilà, tout est dit de cette crainte éternelle de perdre son enfant. La langue, très belle, émouvante, superbement travaillée, donne un rythme, une fluidité qui rendent la lecture enlevée et pourtant facile. Moi, la maniaque de la ponctuation, j'en suis même arrivée à aimer ces appositions de mots qui ajoutent à l'emprise du texte "Le jour se lève et je suis seule. Sans devoir de soigner veiller éduquer cultiver cuisiner habiller réveiller anticiper expliquer imposer limiter gronder." J'ai eu l'impression d'être entraînée dans un tourbillon de sentiments profonds. L'amour et la tendresse affluent au détour de chaque ligne, telles des vagues submersibles qui m'ont envahie me laissant parfois au bord des larmes. J'ai aimé ce texte magnifique, la délicatesse de l'auteure totalement en harmonie avec les émotions qu'elle aborde, la luminosité et la sincérité qui se dégagent de ses propos.



En un mot j'ai beaucoup aimé ce récit intime à portée universelle.



Je remercie chaleureusement les Editions Le Passage pour cette magnifique lecture en avant-première.


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Attendre

Acte 1 – Lola, seize ans, donne rendez-vous au père qu’elle n’a jamais connu dans un bar. Elle se rend vite compte que c’est un blaireau.



Acte 2 – Quatre ans plus tôt, Marie, la mère de Lola décide d’aborder le sujet avec Lola, la pré-adolescente l’envoie bouler.



Acte 3 – Encore douze ans plus tôt, Pierre (le blaireau) raconte sa visite à la maternité et explique pourquoi il n’était pas prêt à assumer.



Bon ben voilà, vous savez tout, cela vous épargne cette lecture, bande de veinards, j’ai eu quelques difficultés à en venir à bout alors qu’il ne fait que 123 pages. Il s’agit d’un premier roman (soyons indulgent), je viens de visionner une vidéo de Sandrine Roudeix, au demeurant bien sympathique, il semble qu’elle anime des ateliers d’écriture, ça nous fait un point commun mais bon ... Je ne voudrais pas être trop sévère mais j’ai eu le sentiment que c’était convenu, un peu cliché, et le personnage de Pierre m’a un carrément énervé.



Challenge Multi-Défis 2023.

Challenge Riquiqui 2023.
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Le bruit des secrets

Ce recueil réunit des nouvelles d'autrices autour du thème des secrets, plutôt des secrets de famille. Les nouvelles sont plutôt inégales, certaines ne sont pas très interessantes, bien que les autrices soient (re)connues par ailleurs.

Cette compilation ne semble pas les avoir motivées, et c’est bien dommage pour nous…

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