Sanja Audar

Ainsi peu avant le crépuscule, elle montait dans sa 112 Autobianchi bleue, et allait jusqu'à l’horloge, où la vue se dégageait sur le large de la mer et les Îles Éoliennes, s’étendant jusqu’au ciel. Elle restait là, les yeux et le cœur fixés sur le cimetière, illuminé dès la tombée de la nuit, autant par la lumière des lanternes que par le ciel, qui fondait son bleu dans la mer azurée pour ensuite mourir ensemble dans la lueur nocturne. Mais son amour, non, il n’était jamais mort, et pour cela, jour après jour, à la même heure, elle se rendait là, à cet endroit précis, pour prier ou seulement pour parler à son amour perdu.

On dit qu’il existe dans le whiskey, une partie, une portion qui, pendant que le liquide est dans le tonneau, s’évapore produisant fondamentalement la bonne qualité intégrale d’alcool. On l’appelle « la part des anges », comme si elle était destinée à eux, tel un rituel porte-chance. Donc, une partie qui monte au ciel sous la forme de vapeur, aussi invisible qu’importante.
Alessandrino était la « part des anges » du quartier Pilieri. Mince, silencieux, irréprochable et gentil. Invisible

Ce fut mon tour. Je lus la leçon n.1 qui disait : « La mu-sique est l’art de sons ». Ce fut précisément en ce moment-là que je compris que je ne pouvais pas revenir en arrière. Ces quelques paroles ne trompaient pas, la musique était un art, et ne pouvait donc pas se limiter à être un simple passe-temps. Elle devenait une mission vraie et réelle.