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Citations de Santiago H. Amigorena (373)


- Mais n'est-il pas des langues étrangères qui sont encore plus belles parce que nous ne les comprenons pas.
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Il n'y a qu'une grandeur : celle du partage. Seuls nous ne sommes rien. Nous ne sommes que des pas qui s'éloignent dans la nuit.
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Sans les mots, celui que je suis serai mort sans être né.
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Je voulais voir et mon désir, ma volonté de vour aveuglaient mon regard.
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Car n'est-il pas étrange qu'un homme et une femme, ou les hommes et les femmes en général, puissent parfois être tellement plus intelligents ensemble mais parfois aussi tellement moins lucides, tellement moins clairvoyants?
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Les mots ne dépendent pas de ce que croit dire celui qui les dit : les mots disent ce qu’ils deviennent, ils racontent toujours une histoire, des histoires.
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Au début, ça ne s’appelait ni shoah ni holocauste. Ni en français ni en anglais, ni avec une minuscule ni avec une majuscule. Au début, ça ne s’appelait pas. On parlait d’ «événement », de «catastrophe », de « cataclysme », de «désastre» puis on a parlé d’«hécatombe », d’«apocalypse ». Mais au tout début, ça n’avait pas vraiment de nom. A part pour les nazis, qui l’avaient appelée « solution territoriale » puis « solution finale » (…), en dehors du vocabulaire des bourreaux, ce qui se passait en Europe, pendant des années, a été ce qui arrivait et qui ne s’appelait pas. Comme disait Churchill, c’était « un crime sans nom ».
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Plus de mots. Plus de langues. Ni allemand, ni polonais, ni yiddish. Ni espagnol ni argentin. Plus de mots. Plus de noms. Plus de noms pour rien. Ni pour la musique, ni pour le piano, ni pour la chaise, ni pour la table. Ni vitrine, ni magasin, ni rue, ni voiture, ni cheval, ni ville, ni pays, ni océan. Ni massacre. Ni douleur. Plus. De. Mots.
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Vicente était un jeune juif. Ou un jeune Polonais. Ou un jeune Argentin. En fait, le 13 septembre 1940, Vicente Rosenberg ne savait pas encore ce qu’il était.
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le moment d'aller me coucher était, tous les jours, un moment véritablement tragique
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Alice et Aurélien s'éloignaient comme deux astres sombres sur leur pesant chemin vers une nuit solitaire. Ils se séparaient, encore une fois, de la plus déchirante et radicale des manières. Et de la manière la plus stupide aussi. Car n'est-il pas étrange qu'un homme et une femme, ou les hommes et les femmes en général, puissent parfois être tellement plus intelligents ensemble mais parfois aussi tellement moins lucides, tellement moins clairvoyants ?
A quoi tient cette aporie ? peut-être simplement à ceci : la solitude est obscure, mais elle éclaire.
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... Aurélien avait passé des heures et des heures, non pas à penser, puisque rien de ce que les mots formaient dans sa tête ou devant ses yeux n'avaient de sens, mais à contempler l'immobilité picturale du langage. Il n'attendait rien des mots ni des idées qu'ils auraient pu énoncer. Il n'y avait plus d'espoir ni de désespoir dans son cœur. Il était seul. Seulement seul. Perdu dans cette solitude qui n'était ni un chemin ni un labyrinthe, cette solitude ou même l'idée de chercher un sens avait perdu son sens. p.226
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François et Aurélien s observèrent un moment en silence, le même sourire frêle, délicat et attentif esquissé sur leurs lèvres.
- merci, dit l'un des deux frères.
Lequel ? Quelle importance. François et Aurélien finirent leur bière sans plus parler, heureusement égarés dans cette qualité de silence qu'on atteint quand on est tellement proche d'un ami que si un mot est prononcé, ce n'est guère important de savoir par qui il l'a été. p.196
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Il avait été un homme comme tant d’autres hommes, et soudain, sans que rien n’arrive là où il se trouvait, sans que rien ne change dans sa vie de tous les jours, tout avait changé. Il était devenu un fugitif, un traître. Un lâche. Il était devenu celui qui n’était pas là où il aurait dû être, celui qui avait fui, celui qui vivait alors que les siens mouraient. Et à partir de ce moment-là, il a préféré vivre comme un fantôme, silencieux et solitaire.
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Dans les 1500 ans qui s’était déroulés depuis que le christianisme était devenu une religion d’État est au cours desquels une progression on ne peut plus cohérente avait élaboré un discours qui avait commencé par dire aux Juifs : « Vous n’avez pas le droit de vivre parmi nous si vous restez juifs », puis : « Vous n’avez pas le droit de vivre parmi nous », pour en arriver enfin à : « Vous n’avez pas le droit de vivre. »
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L’une des choses les plus terribles de l’antisémitisme est de ne pas permettre à certaines hommes et à certaines femmes de cesser de se penser comme juifs, c’est de les confiner dans cette identité au-delà de leur volonté - c’est de décider définitivement qui ils sont.
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Quant à l’idée de retourner en Pologne pour se battre, ça va, on lui avait déjà fait le coup une fois, il était pas près de recommencer. Il s’était battu, il avait même réussi à devenir capitaine de l’armée polonaise mais il avait bien vu après, à l’université, comment ses camarades l’avaient remercié d’avoir libéré leur patrie par des insultes en le traitant de « Juif » comme si être juif l’empêchait d’être polonais . Alors ça voudrait dire quoi, maintenant, de retourner et de se battre pour les siens ?
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« Qu’est-ce que la vie lorsqu’on n’est plus rien, lorsqu’on n’est plus personne ? La vie. Le vide. Pourquoi ces deux mots, comme douceur et douleur, ne sont-ils séparés que par une seule lettre ? »
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Après cette dernière lettre, Vicente ne voulait plus qu'ignorer. Tout ignorer. Absolument, brutalement tout ignorer. Il voulait apprendre ce qu'est l'ignorance la plus extrême. Il voulait vivre dans l'obscurité. Il voulait non seulement ne pas savoir, mais plus encore: il voulait ne plus savoir. Ne plus rien savoir. Même pas ce qu'il savait déjà.
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"Se taire. Oui, se taire. Ne plus savoir ce que parler veut dire. Ce que dire veut dire. Ce qu'un mot désigne, ce qu'un nom nomme. Oublier que les mots, parfois, forment des phrases." Le silence, comme le jeu, espérait-il, l'aiderait à apaiser ses tourments. Il aspirait à un silence si fort, si continu, si insistant, si acharné, que tout deviendrait lointain, invisible, inaudible - un silence si tenace que tout se perdrait dans un brouillard de neige.
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