Santiago Roncagliolo: 2015 National Book Festival
le démon se déguise en bonne personne pour convaincre les hommes et, pour ça on dit que le chemin vers l'enfer est pavé de bonnes intentions. Si le Diable montrait son vrai visage, personne ne voudrait avoir affaire à lui. Pour cela, il doit séduire ses victimes par des mensonges, le plus grand de tous est de feindre qu'il vient de la part de Notre Seigneur.
(Traduction libre du contributeur à partir du texte original, à l'usage des Babelionautes)
Au croisement de l'avenue Arequipa il trouva une manifestation politique. (....) Ceux qui étaient furieux, c'étaient les automobilistes qui étaient pressés de rentrer à la maison et de voir le match. Leurs klaxons et leurs insultes noyaient les slogans des manifestants.
- Je ne veux pas de démocratie, merde! - cria l'un deux à bord d'une coccinelle Volkswagen -. Je veux voir le Mondial, moi!
(traduction du contributeur depuis le texte original "La pena maxima",2014, éd. Alfaguarra, p. 182)
- Sais-tu en quoi tu as vu juste avec Natalia, Oscar? En ne te mariant pas. Une concubine prend ses affaires et s'en va. Mais une épouse prends TES affaires et s'en va.
Texte original: - Sabes en qué acertaste con Natalia, Oscar? En no casarte. Una pareja agarra sus cosas y se va. Pero una esposa agarra TUS cosas y se va.
p.122
Tu l'as dit toi-même: les élections sont dans une semaine. La police et l'armée sont en train de chercher des terroristes. Ils font des perquisitions. Ils emprisonnent des gens. C'est pourri mais c'est une nécessité de sécurité. Il faut défendre l'Etat. Et toi, tu travailles pour l'Etat. Alors, ne soulève pas le tapis. La merde qu'il y aurait dessous peut être la nôtre.
(traduction du contributeur depuis le texte original "La pena maxima",2014, éd. Alfaguarra, p. 87)
Ainsi, chacun voit la vie comme une comédie dans laquelle il est lui-même le héros et les autres les vilains, en oubliant toujours ses propres vilénies, les attribuant à la mauvaise foi de son prochain. La vallée de larmes qu'est la vie serait plus juste si chaque chrétien assumait ses fautes jusqu'au confessionnal, et se libérait d'elles avec l'honnêteté qu'exige la loi divine.
Quand tu es enfant, tu ne poses pas de questions aux réponses. Tu les enregistres une à une. Tu les gardes ainsi jusqu'à l'adolescence. Et c'est alors que tu les questionnes toutes d'un coup.(Traduction libre du contributeur)
Texte original :
Cuando eres nino, no cuestionas las respuestas. Las grabas de una en una. Las guardas hasta la adolescencia. Y es entonces cuando las cuestionas todas de un golpe.
- Elle connaît les cieux. Mais nous, nous connaissons les enfers, qui sont plus proches du monde terrestre. Je vous donne un conseil: entre les pronostics d'une sainte et ceux d'une pute, fiez vous à la pute. Vous viserez juste.
(Traduction libre du contributeur à partir du texte original p. 428)
- J'ai appris que, à cause de sa nature de dilettante, ce vice-roi a emmené avec lui un groupe de musiciens, et un autre de comédiens. Et même un d'écrivains! Dieu nous garde, Alonso, d'être tombés dans les mains d'un vicieux.
(Traduction libre du contributeur à partir du texte original p. 113)
J'admets que, souvent, surtout accompagné par des membres de la garde ou par d'anciens compagnons d'études, je m'étais aventuré dans les lupanars de la ville, cédant à la tentation de la chair. J'invoque pour ma défense que coucher avec des femmes vénales est un péché véniel très léger, car les prostituées n'ont pas de vertu à blesser. En plus, le paiement pour le service exonère du péché. Je confesse, malgré tout, avoir été faible face au plaisir que les dames gardent dans leurs cuisses, et la chaleur de leurs poitrines.
(Traduction libre du contributeur à partir du texte original p. 138)
Nous vivons l'expérience de la mort à travers les autres, mais au tréfonds de nous-même nous ne pouvons l'assurer. Nous voulons vivre à jamais. Voilà pourquoi nous conservons nos corps en vue de la résurrection. Les enterrer, c'est les conserver. Étymologiquement, le mot "cimetière" ne se réfère pas à la mort, mais au repos, en attendant que le corps soit réuni avec l'âme. C'est beau, n'est-ce pas ?
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