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Critiques de Sara Doke (54)
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Star Ouest

La cinquième manifestation ImagJn'ère, salon de la SF et du policier, ouvrait ses battants, le mois d'avril dernier, au saloon d'Angers. Résolument tournée vers le genre western cette année, je m'apprêtais à m'y rendre quand je me suis rendue compte que mon canasson avait perdu ses fers dans la boue et qu'il ne me restait plus assez d'huile de coude pour graisser mon long rifle.

Alors Dionysos (de Babelio, oui !) en a parlé à Pierre Marie Soncarrieu : secrétaire et nécromant qui parle de son art au contact d'une légende amérindienne dans "Chasseur de légende" dans ce recueil de nouvelles qu'ils m'ont fait parvenir et pour lequel je les remercie vivement !

Le livre, accompagné d'un gentil mot, a été déposé chez moi par diligence steampunk, véhicule emprunté à Brice Tarvel qui le décrit très bien dans "Pique-nique chez les indiens"... intéressante, cette machine...si elle ne tombe pas en panne en plein désert !



Et des déserts, on en traverse dans ce florilège d'histoires saupoudrées de poussières d'étoiles et de poudre noire ! Ça donne soif évidemment et le Saloon devient donc le refuge d'où partent les trames, les traques et traquenards dans bon nombre des récits.



Inutile de rappeler que l'appréciation de nouvelles est une question de goût et de couleurs...je n'aimerais citer ici que quelqu'unes de la bonne dizaine (sur les 19 au total) qui ont trouvé ma préférence...



* Comment faire son pognon avec La Faucheuse est un thème récurrent...or, la façon de s'y prendre de ces deux croque-morts m'a bien amusée ("Le Shérif de Slone Street City" de Francis Carpentier).

* Tout y est : stetsons, santiags, carabines, revolvers, et... un vaisseau spatial fracassé d'où sortira une sacrée flingueuse ("Du grabuge sur Montana" de Romuald Herbreteau).

* de l'humour burlesque mettant en scène un chien qui porte malheur, des tricheurs et des malfaiteurs profiteurs ("Regarde au coin de la rue, fiston, si le clebs à trois pattes cavale à reculons" ...rien que le titre ! ...de Justin Hurle).

* Encore une flingueuse ! J'ai une prédilection certaine pour les femmes de caractère et celle-ci ne porte pas son petard caché sous ses jupes ! ("Cahen crépuscule" de Yaël-July Nahon).

* J'ai beaucoup goûté le réel talent de conteur de Jérôme Nédélec qui a su transposer une ambiance western dans la Bretagne moyenâgeuse...et je me suis délectée des dernières phrases qui concluent le récit ("Duel à Keralam").

* Une histoire bien dans l'esprit de ce festival ImagJn'ère et à l'humour sous-jacent : "Bounty Hunter" de Patrice Verry qui a planqué les Indiens dans une réserve sur une autre planète.

* ...et comme on dit parfois que la plus courte est aussi la meilleure...et que je me garde donc pour la fin : Jean-Hugues Villacampa, dans "Mars prey" menace de faire disparaître l'humanité sur Mars. Or, tant qu'il reste des "morceaux de choix"...les femmes peuvent s'y donner avec joie !



C'est, par conséquent, ce que j'ai fait avec la lecture de ces quests dans un lointain ou futur Far Ouest.



3,6/5
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Techno faérie

J’adore les œuvres d’imaginaire qui mélangent science-fiction et fantasy, et tout particulièrement la présence (ouvertement reconnue) de magie dans un univers contemporain ou futuriste. Autant dire que quand j’ai entendu parler de ce bouquin, j’ai immédiatement été hypée. Un peuple de créatures féériques (faes) qui cohabite avec les humain·es et copie leur technologie pour l’adapter à leur propre mode de vie? Ça a l’air génial!



Bon… autant dire que lorsque que j’ai finalement réussi à mettre la main sur Techno Faérie, j’ai été un peu déçue.



Déçue, pas tant à cause du fond ni des thèmes traités, car là-dessus, la promesse est tenue. J’ai eu peur au début qu’on parte sur une énième itération exaspérante du thème « l’humanité et la technologie sont des cancers qui ont dévoré la Terre et l’unique salut se trouve dans le retour à la nature et aux bonnes vieilles traditions », mais non, c’est plus subtil que ça. Les faes, plus respectueuses de la nature, n’en sont pas moins très cruelles et certaines sont nostalgiques de leurs vieux passe-temps consistant à tourmenter les humain·es… au point que lorsqu’il apparaît que c’est par une alliance entre humain·es et faes que l’on entrevoit une solution à l’impasse écologique, certaines faes s’y refusent complètement. Par ailleurs, l’autrice mène une intéressante réflexion sur l’altérité et le respect des différences, sans sombrer dans les clichés fréquents sur ce thème. C’est finement abordé et ça fait du bien.



Alors? Eh bien, c’est au niveau de la forme que j’ai éprouvé des difficultés. Il m’a semblé que l’ouvrage se situait à mi-chemin d’un roman et d’un recueil de nouvelles, sans parvenir à combiner les avantages des deux. Chaque chapitre se présente comme une mini-histoire, sous une forme différente à chaque fois (monologue, article de journal, etc.), mais s’achève de manière un peu molle, sans le côté percutant d’une nouvelle. À l’autre bout de la lorgnette, l’ensemble apparaît décousu, sans la cohésion habituelle d’un roman. C’est sans doute fait exprès, mais cette fois-ci, je n’ai pas adhéré : j’ai eu l’impression de lire une série de brouillons et d’ébauches sur l’univers créé par l’autrice sans jamais entrer dans le vif du sujet… J’aurais aimé le savoir avant de me lancer, cela m’aurait évité ce sentiment de frustration.



L’ouvrage s’achève par une série de fiches encyclopédiques sur les différentes faes, magnifiquement illustrées par différent·es artistes, mais hélas pas très organiques avec le reste, on a rapidement un effet catalogue et le contenu est vite oublié.



En gros, une déception… avec toutefois assez d’éléments intéressants et prometteurs pour que j’aille à l’occasion lire d’autres œuvres de cette autrice. Et si vous aimez les expérimentations littéraires, foncez : peut-être y serez-vous plus sensibles que moi.
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50 Micronouvelles

Etonnant ! Pas seulement vite lu, ce qui est la qualité la plus évidente d'un tel livre. J'ai lu ces 50 micronouvelles avec intérêt, 50 petits messages, 50 tweets.



Ces micronouvelles donc, sont destinées à être lues en version numérique.

Je les ai lues sur mon ordinateur portable, pas sur ma liseuse (quoique le format y serait accessible aussi après quelques manipulations informatiques).



Les nouvelles ont plus souvent le goût étonnant d'un court polar, une touche de suspense, un trait d'absurde, d'humour noir ... Peu ont la poésie d'un haiku (pourtant une forme courte aussi, si on y songe), mais j'avoue largement préférer des micronouvelles à du "nouveau roman". Je peux lire avec plaisir des pavés, mais à condition qu'une ponctuation bienvenue permette de respirer.



50 courts textes à découvrir.



PS ouvrage disponible en EPUB gratuit à ce jour (27 septembre 2014). Bonne lecture.
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Et d'Avalon à Camelot

Second opus faisait suite à l'anthologie « De Brocéliande en Avalon » paru en 2008, « Et d'Avalon à Camelot » regroupe les textes de dix auteurs de l'imaginaire, pour la plupart moins célèbres que leurs prédécesseurs mais incontestablement aussi talentueux. L'objectif reste le même : exploiter la matière des mythes arthuriens afin d'en proposer une nouvelle interprétation, et ce dans n'importe quel registre : épique, humoristique, tragique... La contrainte consistant à confronter ces héros légendaires à notre monde contemporain a cependant ici disparu, permettant ainsi une plus grande liberté aux auteurs qui s'en donnent à cœur joie pour le plus grand plaisir du lecteur. Outre davantage de variété dans le choix des décors et des époques, on constate aussi une plus grande diversité dans le choix des protagonistes. Si le premier volume faisait essentiellement la part belle à la triade magique constituée de Morgane, Viviane et Merlin au dépend des chevaliers de la Table Ronde, l'erreur est ici corrigée puisque plusieurs nouvelles mettent en scène aussi bien Arthur que Key, Perceval, Gauvain ou Galaad, sans pour autant négliger les figures féminines.



Comme toujours certains textes se lisent et s'oublient aussitôt tandis que d'autres laissent une empreinte plus marquée. Parmi les nouvelles les plus réussies figure à mon sens « Ce que chuchotait l'eau » d'Anne Fakhouri qui nous livre ici une aventure épique mettant en scène le chevalier Key aux prises avec une bien mystérieuse créature dans une contrée l'étant tout autant. Estelle Valls de Gomis opte pour sa part pour l'humour avec « L'histoire du Haut-Portail », un texte impliquant un Gauvain coincé au XIXe siècle et confronté aux créatures de Bram Stocker. Sara Doke réussit également son coup avec « Fata Morgana », nouvelle ne manquant pas d'originalité consacrée aux relations complexes entre les membres de la famille proche d'Arthur, le tout à notre époque et dans l'univers médical. Enfin, N. Cluzeau nous offre avec « Une légende est née » une belle conclusion à l'ouvrage sous la forme d'un hommage au personnage de Guenièvre qui s'était jusqu'alors fait discret et que l'on retrouve ici en quête de rédemption.



« Et d'Avalon à Camelot » se révèle au final une excellente anthologie, bien meilleure que celle qui l'a précédée, nous offrant des textes très variés mais tous de qualité. Une seule envie une fois la lecture achevée : se plonger à nouveau dans ces légendes arthuriennes dont on ne se lasse jamais et auxquelles Lucie Chenu rend ici un bel hommage.
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Le futur de la cité

Le festival des Imaginales va avoir lieu du 25 au 28 mai à Épinal, sous une nouvelle direction artistique, celle de Gilles Francescano. Et l’anthologie qui lui correspond vient juste de sortir. L’occasion de découvrir des nouvelles francophones d’horizons très divers, qui mêlent plusieurs générations d’auteurices. Tout cela pour s’interroger sur notre avenir urbain.



Nouvelle direction, nouvel éditeur. Les Imaginales ont connu une passation de pouvoir assez agitée, avec des mois sombres et des reproches dans les deux camps. Difficile, de mon côté, de prendre parti pour l’un ou l’autre, même si Stéphanie Nicot avait été particulièrement convaincante. Mais là n’est plus le sujet. Je ne suis jamais allé à ce festival. Je me contente de lire les anthologies qui paraissent à l’occasion. Et de noter que les éditions Mnémos ont laissé la place, cette année, aux éditions Au diable vauvert. Plongeons-nous à présent dans le contenu de ce livre : 14 textes (et non nouvelles, j’en parlerai ensuite) précédés d’une préface. Du beau monde, assurément. Des auteurices plus anciens aux plus récents. Un sommaire alléchant.



Si j’ai aimé dans l’ensemble la lecture (rapide) de cette anthologie, je n’en ressors pas empli d’espoir pour l’avenir. La plupart des auteurs, même s’ils ont des points de vue très différents et des approches très variées, n’imaginent pas des cités épanouissantes pour l’être humain. Comme souvent dans le domaine de l’imaginaire, les auteurices cherchent à pointer ce qui fait mal : le passage du temps qui abîme (« Tokyo 2115 ») et détruit, parfois de façon définitive au détriment de l’humanité même qui a causé les dégâts (« Histoire de Rome de nos jours à la fondation », « Tempus edax, homo edacior ([In]dispensables) », « L’histoire des oiseaux ») ; la tentation des sociétés à se tourner, comme ultime réponse, vers la dictature, la tyrannie, la poigne d’un homme (rarement une femme) fort et sans pitié, au nom du bien commun, mais destructeur de toute individualité, de tout rêve, de tout espoir (« Entartage », « 2084 ») ; un duel entre hommes et machines, les I.A. prenant le pouvoir ou non, suivant les instructions des humains ou non (« Le dernier jour de Paris », « Histoire de Rome de nos jours à la fondation ») ; l’humain changeant de peau, car le corps que nous avons à notre naissance ne suffit pas ou ne correspond pas ce que nous avons dans la tête, et car la technique le permet dorénavant (« Garou 2.0 ») ; l’être humain continuant à cramer le monde et à user de ses semblables comme d’objets (« Mobipolis ») dans une cité délétère (« Kontrol’za kacestvom »). Seule Sara Doke, ou presque, apporte un léger rayon de soleil en évoquant, dans « Phra au soleil », une société qui pourrait respecter l’autre et se rapprocher de celle que je découvre ces mois-ci dans différentes lectures (Un pays de fantômes de Margaret Killjoy, Cité d’ivoire de Jean Krug, Le monde de Julia d’Ugo Bellagamba & Jean Baret, Un psaume pour les recyclés sauvages et Une prière pour les cimes timides de Becky Chambers et même Les terres closes de Robert Jackon Bennett). Un panorama incomplet, certes, mais riche d’images d’un monde futur.



Cette lecture du Futur de la cité a été très agréable, alternant entre le vraiment passionnant et l’anecdotique, comme souvent dans une anthologie. Certains textes m’ont surpris, d’autres m’ont juste distrait (ce qui est déjà très bien). J’ai aimé me projeter dans ces multiples avenirs ainsi proposés, imaginés. Un bon cru, comme on dit.



Comme d’habitude, j’ai parlé de chaque texte individuellement, mais comme c'est un peu long, je n'ai placé cette partie que sur mon blog.
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Star Ouest

Comme chaque année depuis 2011, l’organisation du salon ImaJn’ère d’Angers accompagne son événement annuel d’une anthologie officielle sous forme de déclinaisons SFFF et polar du thème choisi et mêle une sélection d’auteurs confirmés, de semi-amateurs issus de l’association ImaJn’ère et d’auteurs choisis à partir d’un concours. Pour l’édition 2015, le thème plongeait le visiteur et donc le lecteur dans l’ambiance western dérivée à toutes les sauces. Pour changer des analyses « nouvelle par nouvelle » pour des nombreuses anthologies déjà critiquées, nous suivrons un cheminement légèrement différent.



Du côté des auteurs reconnus, retenons d’abord Marc Villard qui nous concocte, en ouverture de l’anthologie, une nouvelle classique mais tendue (« Juarez 1911 »), qui donne sacrément le ton de l’ouvrage. Et qui donc le clôt ? Ni plus, ni plus, que le duo d’auteurs, à la ville comme à l’écriture, Sara Doke et Yal Ayerdhal (qui nous a malheureusement quitté peu de temps après) : ils nous livrent « La Nuit de la Calamitaine », courte nouvelle choc dans un style peut-être plus léger qu’à l’habitude. Mais surtout, parlons un peu de Jeanne-A Debats, qui nous propose avec « Mosquito Toast » une nouvelle aventure de son fameux vampire, Navarre ! Perdu, esseulé et surtout soumis à de dangereuses rencontres, lui aussi il nous livre sa vision du Far West, avec forcément un arrière-goût sanglant. Certains auteurs moins connus, comme Robert Darvel, Brice Tarvel ou Arnaud Cuidet, ont pris leurs habitudes dans les anthologies ImaJn’ère, mais je retiens une nouvelle fois Jérôme Verschueren avec son « Inadaptée » qui penche comme toujours sur des scénarios « biologiques » disons, où le corps est touché, doit réagir presque à l’instinct, et en plus, ce coup-ci, avec une héroïne qui envoie. De plus, les membres de l’association organisatrice ImaJn’ère mettent la main à la pâte : Jean-Hugues Villacampa, Justin Hurle et Pierre-Marie Soncarrieu, mais aussi Patrice Verry et Sylvie-Jeanne Bretaud qui ont, cependant, déjà été publiés auparavant. Ils sont accompagnés des lauréats du concours organisé par appel à textes.

D’un point de vue général, l’anthologie est bien cohérente et le lecteur cerne l’intérêt d’un tel thème dans les littératures de l’imaginaire. Toutefois, cela pose fondamentalement la question « qu’est-ce que sont donc les codes du western ? ». En effet, nous restons ici énormément dans le grand classique « village désert – un shérif esseulé – une vengeance à accomplir – duel au pistolet ». Nous pouvons quand même regretter de ne pas avoir davantage rencontré d’aventuriers plus exotiques (rien que les « Indiens » se font rares), d’explorations aériennes ou de duels avec autre chose que de simples Smith&Wesson. On peut dire beaucoup de choses déplaisantes de la couverture de Gilles Francescano, mais elle fait au moins attendre aux lecteurs des rencontres façon « Cowboys et envahisseurs » (le film de Jon Favreau).



Star Ouest est donc une anthologie somme toute classique. Elle est loin d’être exempte de tout défaut, toutefois elle est bien utile pour se replonger dans un thème comme le western qui revient progressivement en vogue et se démarque par sa cohérence. Avec une nouvelle par soir, cette anthologie vous fera le mois ou presque ! Ce sera parfait pour des lectures thématiques.

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Star Ouest

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez sympathique avec cette anthologie de 19 textes qui nous propose de revisiter le grand Ouest et le Western. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains m’ayant même laissé de marbre, mais dans l’ensemble elle se révèle plutôt équilibrée et surtout offre un panel assez large de thèmes pour contenter tout lecteur qui voudrait se lancer dans la lecture. Je regrette par contre qu’il n’y ait pas de textes véritablement marquant, même si cela n’enlève en rien l’aspect divertissant de cette anthologie.





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Utopiales 2012

En Résumé : J'ai passé un bon moment avec cette anthologie qui nous offre des textes variés et plaisants même si, j'avoue, certains m'ont plus ou moins accrochés. On se laisse tout de même facilement captiver par des textes divertissants, intelligents, nous forçant à réfléchir et à se poser des questions sur des sujets souvent d'actualité et aussi qui ne manquent pas, parfois, de poésie et de magie. Comme je l'ai dit tous les textes ne sont pas au même niveau, mais, au final, on retrouve avec ce livre une anthologie de nouvelles de SF divertissantes et efficaces et qui se laisse lire avec plaisir.



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L'autre moitié du ciel

💜Chronique💜



« Je n’étais pas une jeune fille, je ne serai jamais une dame, je suis et je resterai toujours une rebelle… »



Tous les matins, je regarde la femme du miroir. Il se peut qu’elle me soit totalement, inconnue. Parfois, elle a mon visage. Des fois, elle m’intrigue avec ces mystères et ses représentations. Toujours, elle me fascine, dans son incarnation.

Parce que la femme du miroir, c’est un peu moi, et toutes les autres femmes. Les femmes rebelles, les femmes guerrières, les femmes fondatrices, les femmes précurseuses, les femmes témoins, les sorcières et les danseuses. Celles qui assument d’être différentes, émancipées, passionnées. Celles qui veulent être vivantes pleinement. Celles qui iraient jusqu’à mourir, pour vivre à leur façon.

J’ai une tendresse particulière pour la femme du miroir. Parce qu’elle est tour à tour, invisible et divinement présente. Parce qu’elle a mille visages et plusieurs identités. Parce qu’elle peut prendre plusieurs formes et rester la même enfant, fragile. Elle est apparence et puis authenticité. Elle ne se limite pas à un genre ou une étiquette, elle est pouvoir et transmission. Elle est libre, et c’est ce qui dérange.

Ce matin, je la regarde avec attention, la femme du miroir, et L’autre moitié du ciel me renvoie l’image d’une poésie. L’image d’une femme sensible et engagée, qui connaît la complexité des femmes, qui les devine sous le masque, qui les dessine dans un espace safe et bienveillant, qui les embellit dans leurs rebellions, qui les redéfinit dans les mythes, qui leur redore un peu, l’image ou la brise dans une réflexion. De l’autre côté du miroir, il y a Morgane, des fées, des marâtres, des inconnues, des fabuleuses, des vengeresses. Il y a la volonté d’une sororité. Le plaisir d’être ensemble, d’agir ensemble, d’avoir ensemble. Croire en cette union, c’est repenser tout un système, c’est déconstruire et rebâtir des fondations, c’est repousser des frontières.

Même si la femme du miroir a des blessures à panser, des injonctions à ignorer, des erreurs à réparer, elle est belle dans son cheminement vers la tolérance. Après tant d’années de traumatismes et de souffrances dû à son genre, elle cherche à avancer, mais je la surveille de près, parce que je ne voudrais pas qu’elle tombe dans les schémas de violences et de dominations toxiques. De mon côté du miroir, je sais les efforts que cela demande de ne pas s’inscrire dans ces cercles vicieux, alors comme Elles, je lis, j’apprends, je vis avec plus de conscience. Je lis de la science-fiction, parce que c’est elle, qui nous empêche de mourir à petit feu, mais aussi, c’est elle qui nous permet de conquérir notre liberté. Je discute avec mes aînées et la jeune génération, je rejoins mes amies. Tous les jours, j’apprends ce que le féminisme peut nous apporter dans le domaine de l’intime, de la sphère familiale, dans l’espace public, dans nos imaginaires…Je ne me lasse pas de lire et de regarder le reflet de ces femmes prodigieuses. Et j’espère que les deux moitiés de ciel vont se rejoindre dans un arc-en-ciel…

Demain, on a l’éternité pour tout réécrire avec l’aide de la femme du miroir, des nouvelles rafraîchissantes et le recueil de ces voix empouvoirisantes, avec nos enfants de lumières, avec beaucoup d’amour et de modernité, avec énormément d’idéalisme et de communication, avec des cercles et des espoirs, avec des vagues généreuses et puissantes, et surtout, surtout, l’encouragement de Gaïa…

Je dois vous laisser maintenant que vous contempliez la femme du miroir ou l’autre moitié du ciel, il faut pour ma part que j’aille rencontrer ma vie et sa représentation, avec ses vagues et ses demi-teintes...
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La complainte de Foranza

Après L’autre moitié du ciel, son recueil de nouvelles chez Mu, l’autrice française Sara Doke — également traductrice et journaliste — s’aventure à nouveau en territoire féerique après Techno Faerie.

Cette fois, c’est aux éditions Leha à qui l’on doit la traduction du Livre des Martyrs de Steven Erickson en langue française.

Sous la sublime couverture de Philippe Jozelon, voici le lecteur plongé dans une cité des arts et des fleurs, Foranza la magnifique.



Florence en féerie

Allusion transparente et assumée à la cité italienne Florence (Firenze), Foranza décalque cette grande ville connue pour ses arts et sa culture pour la transposer dans un monde où l’on vénère les fées et où les autels floraux deviennent des signes de dévotion.

Largement féminine, Foranza voue un culte quasi-mystique à la peinture et l’on y pratique la pictomancie pour enfermer des êtres vivants dans des tableaux. Interdite, la pictomancie humaine se retrouve sur toutes les lèvres lorsque l’enquêtrice Aphrodisia Malatesta commence à étudier une série de crimes atroces commis dans les ateliers des grands maîtres de la cité et qui semblent s’acharner sur des femmes.

Dans le même temps, Foranza bouillonne. Martin, mercenaire étranger fraîchement débarqué, se fait engager par des femmes pour protéger les travailleuses et les citoyennes de violences et des viols qui secouent la ville.

Parmi elles, Lupa et Callista, deux fileuses craignant pour leur vie, surtout après l’attaque sanglante de leur fabbrica. Heureusement, elles peuvent compter sur le soutien de Chiara, la tenancière de la taverne au Fée-z-Alys, où se retrouve régulièrement tout ce petit monde.

Baignée dans une ambiance italienne proche de la Renaissance, La Complainte de Foranza utilise donc Florence en tant que décor et s’appuie largement sur l’art pictural pour échafauder son histoire de meurtres rituels qui virent rapidement…à l’ennui.



Trop plein narratif

Premier problème rencontré dans La Complainte de Foranza : la multiplicité de ses fils narratifs. En soi, la chose n’a rien d’exceptionnelle mais Sara Doke, certainement trop ambitieuse pour son premier roman, se loupe dans les grandes largeurs.

La plupart des arcs s’articulent mal entre eux et manquent d’épaisseur.

Seuls les récits de Martin et d’Aphrodisia ont véritablement quelque chose à proposer et parviennent à s’incarner un tant soit peu. Ce sont d’ailleurs les deux seules histoires narrées à la première personne du singulier où Sara Doke semble bien plus à l’aise pour exprimer des sentiments et faire vivre la rage qui habite ce récit engagé.

Pour autant, le roman ne trouve quasiment jamais un rythme convenable et s’enlise régulièrement dans une répétitivité qui lui nuit. Martin monte une milice de femmes, se lamente sur son manque de moyens, patrouille dans la ville et attrape des violeurs/rançonneurs et…bis repetita.

Même chose pour Aphrodisia qui découvre une scène de crime, la décrit avec luxe de détail, tombe sur une fausse piste et recommence.

Les autres arcs narratifs ne font guère mieux et, pire, semblent totalement déconnectés de l’intrigue principale, la palme au destin d’Esmée et toute la féerie qui l’entoure, opaque à souhait et qui accouche d’une souris. On passera sur les autres fils narratifs, tous accessoires et qui ne servent, au final, pas à grand chose. La Complainte de Foranza tourne en rond et appose les événements de façon aussi abrupte que déstabilisante.

Une épidémie qui sort de nulle part, une sombre histoire d’automates et de machines qui ne mène à rien sans parler des inventions de Pasquale qui n’apportent aucune réelle plus-value.

Trop préoccupée par sa toile de fond, Sara Doke laisse filer ses intrigues et ne parvient jamais à les faire décoller comme il se doit.



Le syndrome Furtifs

En réalité, La Complainte de Foranza souffre de la même tare qu’un autre roman d’imaginaire récent : Les Furtifs d’Alain Damasio.

L’ambiance florentine et les propos sur l’art ont bien du mal à masquer que toutes ces histoires entrelacées ne sont qu’un prétexte commode pour transposer les préoccupations féministes de l’autrice dans un univers fantasy.

Dès les premières pages, Sara Doke ne fait pas mystère de ses engagements et affiche clairement ses intentions. Trop clairement. Car, comme pour Damasio, le message sous-jacent s’avère d’une justesse quasi-impeccable et l’on ne peut qu’y adhérer…mais on frôle dangereusement l’overdose !

Placardant continuellement l’oppression et l’injustice des femmes, explicitant et sur-expliquant ce qui n’a pas besoin de l’être, Sara Doke étouffe littéralement son histoire sous un féminisme militant qui transpose à peu près toutes les tares de notre époque : femmes exploitées, dévaluées, violées, battues, mises à l’écart, objetisées, oppressées par un patriarcat et des puissants inhumains, conspuées pour leur sensibilité (sensibilité d’ailleurs mise à l’index par les femmes de la Cité pour mieux s’intégrer)…

À force de ne surligner que cette vision militante, le récit se noie et le reste passe à la trappe. Incapable d’infuser son message avec subtilité, l’autrice française ressasse les mêmes préoccupations et transforme son roman en une sorte de catalogue qui aurait très bien pu convaincre et avoir son utilité…sous forme d’essai !

Ce qui manque cruellement à Foranza, c’est la subtilité dans la narration et dans l’engagement. D’autant plus que tout n’est pas à jeter dans ce roman : l’ambiance, la mise en valeur des personnages féminins et de leurs souffrances, la pratique de la pictomancie à la violence graphique et artistique indéniable… autant de bonnes idées qui aurait du accoucher d’un roman passionnant. Mais Sara Doke trébuche et s’enlise, tire à la ligne sur des arcs inintéressants et artificiels…et boucle son récit sur une non-fin étrange qui semble aussi précipitée qu’inachevée.



Roman raté, La Complainte de Foranza construit un univers qui ne manque ni de beauté ni d’originalité mais qui se noie dans sa propre construction narrative et dans son militantisme surligné. Sara Doke oublie d’insuffler une âme à la plupart de ses (trop) nombreux personnages et gâche les possibilités de son monde pour une série de crimes répétitifs qui ne mènent…nulle part.
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Techno faérie

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de dix nouvelles qui viennent former un récit global complexe. L’auteur nous offre ainsi une intrigue vraiment intéressante sur le retour des faes dans le monde des Hommes, évitant aussi la dualité qu’on retrouve régulièrement entre les deux peuples. En effet à travers ses récit on se rend compte qu’elle ne rejette pas la technologie au profit de la nature, elle cherche un compromis, une réflexion sur notre façon de voir la nature et de nous servir de la technologie. Un message qui passe très bien et qu’il faudrait enfin entendre. Autre point fort du récit c’est l’aspect poétique, soignée et magique qui s’en dégage ce qui fait que je me suis retrouvé à tourner les pages facilement et avec grand plaisir. Les personnages qui gravitent autour de ce récit s’avèrent attachants, captivant, avec leurs forces et leurs faiblesses, devant faire face à des choix, des évolutions. Alors après tous les textes ne sont pas obligatoirement au même niveau, certains marquant plus que d’autres, mais rien de non plus trop gênant tant j’ai été happé. Il faut dire aussi que la plume de l’auteur y jour pour beaucoup se révélant maîtrisée, dense, travaillée et captivante. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.





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L'autre moitié du ciel

Un recueil de nouvelles très différentes mais qui évoquent toutes l'image de la femme.



Il y a des réécritures de contes, le petit Chaperon Rouge et Cendrillon, qui sont pour le moins modernisées avec des héroïnes dans un contexte revisité.



Puis, des mythes retravaillés avec "Fata Morgana", "333" et "L'enfant sans nom". Ce dernier, qui est le texte le plus long du recueil et qui porte une dimension plus philosophique et même anthropologique.



Les autres récits sont plus proches de la nouvelle. Il y est question de l'identité de la femme et de sa construction, ou encore du rôle des marâtres. Ils contiennent parfois de la poésie et des chants.



Mon texte préféré est "Lire ou mourir" qui évoque l'invisibilité comme arme contre la manipulation des masses. Enfin, il est important d'indiquer deux récits qui ont pour thème l'intersexualité.



Un livre reçu dans le cadre de Masse critique, que je n'ai pas toujours compris et qui m'a parfois même dérangé mais qui n'est pas sans intérêt avec l'image de la femme rebelle comme fil de l'ouvrage.



A découvrir !
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Star Ouest

Très antho avec des textes très variés par des auteurs connus et reconnus aevc un coup de coeur pour "Cahen Crépuscule " de Yaël-July Nahon et sa belle nouvelle, ciselée, forte avec des personnages étonnants et attachants. Texte avec énormément d'humour. On passe de rebondissements en rebondissements. Texte résolument FEMINISTE !
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Utopiales 2012

Comme chaque année, voici le recueil de nouvelles édité en parallèle au festival des Utopiales de Nantes, cuvée 2012.

Une fournée ayant pour thème fédérateur les origines.

On y retrouve de grands noms de la SF (Gaiman, Bordage, Wilson...) côtoyant des auteurs moins connus.

Origine comme :

- les origines de l'univers version Pierre Bordage, dans le plus pur style Bordage, pour une nouvelle somme toute assez convenue

- les origines de la coopération entre humains et entités étrangères, dans une nouvelle de Sara Doke, qui ne m'a pas parlé

- les origines des extra-terrestres, dans une nouvelles du généralissime Robert-Charles Wilson, datant de 2000, sans grande surprise, mais où l'on retrouve la sensibilité et l'humanisme de cet auteur majeur

- les origines de la pensée par Nancy Kress, intéressante thématique, bien menée

- les origines...de quoi ? (sur ce coup là je sèche), selon Laurence Suhner, une nouvelle qui n'a éveillé aucun intérêt chez moi

- les origines des inventions (ou pas) dans un court texte de 7 pages qu'éclabousse de son talent Neil Gaiman, prouvant en si peu de mots qu'il est une star du genre

- les origines du futur, par Claude Ecken, dans un texte dur et touchant avec une chute inattendue

- les origines des dégats nucléaires par Tommaso Pincio dans une nouvelle dystopique sur les enfants de l'atome, très bien tournée et totalement cynique

- les origines du futur, encore, mais cette fois à travers le prisme de quatre yeux (Laurent Queyssi et Xavier Mauméjean), dans une nouvelle assez touchante

- les origines d'un totalitarisme très particulier, par Ayerdhal, en hommage à son ami disparu Roland C. Wagner, récit assez délirant, plein de verve et de bons mots.

Au final, un recueil inégal (comme souvent dans ce genre de compilation hétéroclite), avec certains récits valant vraiment le détour. Une anthologie plutôt intéressante, comme un melting-pot de ce que peut proposer les lectures de l'imaginaire.
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Et d'Avalon à Camelot

Quatre ans après De Brocéliande en Avalon, Lucie Chenu récidive et nous propose une nouvelle anthologie centrée sur le mythe arthurien, avec une nouvelle fournée d’auteurs aussi talentueux que leurs prédécesseurs. La précédente anthologie m’avait ravie. La seconde est à la hauteur de la première et m’a également enchantée. Et, si De Brocéliande en Avalon provoquait des émotions de plus en plus fortes au fur et mesure de la lecture, Et d’Avalon à Camelot propose lui, plutôt, de passer d’une émotion à une autre, au gré du hasard – ou presque, puisque les textes ont été choisis et agencés par l’anthologiste. Cela ne dessert en rien l’émotion ressentie, bien au contraire !



Excalibur Circus de Gudule : on démarre avec l’humour mordant de Gudule, qui nous propose en guise d’amuse-gueule une histoire tendre, légère autant que forte – surtout la phrase finale. Un délice, aussi court qu’il est bon.



Trick or Treat de Yael Assia : quand j’ai vu l’auteur, je me suis attendue à être secouée de l’intérieur. Car j’avais déjà lu d’elle, alors qu’elle signait sous un autre nom, celui de Lélio, le recueil Douze heures du crépuscule à l’aube (en suivant le lien vous tomberez sur la jolie critique qu’en à fait Nienna). Et que les nouvelles de ce recueil étaient toutes, sans exception, d’une force émotionnelle énorme. Intense. Les quelques autres textes que j’ai croisés d’elle, au détour d’anthologies, ont provoqué les mêmes remous. Et pour ce texte-là, je n’en attendais pas moins. Je ne me suis pas trompée. Trick or Treat est une histoire dure, puissante, une histoire de folie et de quête d’amour. Une histoire dont la chute laisse pantelant. Fragile.



Ce que chuchotait l’eau de Anne Fakhouri : nouveau texte fort. Où l’auteur nous présente le personnage de Keu, plutôt antipathique dans les histoires arthuriennes, sous un jour différent. Humain. Et touchant, donc. S’y mêle une légende, celle d’une créature de l’eau, et vous obtenez là une histoire aussi belle que cruelle, particulièrement poignante.



Le chevalier noir de luvan : là encore, j’arpente des terres connues. Ayant lu quelques textes de luvan, je savais à quoi m’attendre : du bon. Du très bon, même. Nulle surprise, nous avons là affaire à une belle revisitation du personnage du Chevalier Noir. Belle, émouvante, éprouvante. Et originale, également, tout en étant plausible.



Voyage sans retour de Rémy Gallart : après tant d’émotions fortes, un peu de rire était le bienvenu. Rémy Gallart nous offre cette bouffée de légèreté avec un récit science-fictif où Merlin doit passer un examen bien particulier et ne s’en sors pas si bien. Surtout qu’il croise la route de Viviane, dans tous les sens du termes. [Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
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50 Micronouvelles

Etrange ouvrage s’il en est que ce recueil de textes ultra courts ! Les éditions Thaulk ont proposé à 50 auteurs d’écrire autant de micro-nouvelles de 140 caractères maximum. Le résultat en est aussi disparate que leur notoriété (importante pour Norbert Spinrad ou Joëlle Wintrebert, un peu moindre pour Thierry Crouzet et quelques-uns ou carrément confidentielle pour certains autres). Le lecteur y trouvera quelques haïkus, aphorismes, poèmes en prose, sans oublier quelques additions ou jeux de mots ou d’idées. Comme toujours, du bon et du moins bon, du quelconque et de l’excellent. Chaque micro-nouvelle est présentée sur une page elle-même précédée de la couverture d’un livre de l'auteur.

Il est bien difficile de donner une impression générale de ce recueil à la Prévert. Le lecteur se contentera de noter au passage ce qui lui a plus particulièrement plu : « Le lendemain de la fin du monde, le silence se fit dans l'univers. Soulagé, Dieu rangea ses éclairs et ôta ses boules Quiès. » (Michel Pagel) ou « Suite à des restrictions budgétaires, l'auteur de ce texte a été licencié avant d’entamer l’écriture de son manuscrit. » (Nicolas Ancion) ou encore « La souffrance des autres, je peux la supporter, mais pas la mienne. Bizarre. Les morts ont raison d'être morts, la preuve : ils y restent. » (Ulysse Terrasson) ou bien « Las de constater qu’ici tout était sexe, là tout était argent, qu’ailleurs tout était Dieu, il se contenta de penser que tout était relatif. » (Pacco) Rien que pour ces quelques (rares) pépites, cet ouvrage mérite la lecture, sans s’illusionner toutefois sur le côté promotionnel de cette bizarre entreprise.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Et d'Avalon à Camelot

Je ne vais pas prendre chaque nouvelle point par point, juste vous parler de certaines qui m’ont parlé plus que d’autres. La première, celle de Gudule, nous fait assurément une très belle entrée en matière, parce qu’elle reprend sans doute le mythe le plus connu des légendes arthuriennes, à savoir celle d’Excalibur. Elle se déroule dans les années 1970 mais aussi les années 480. Une très bonne nouvelle très bien bâtie avec une écriture incisive et fluide.

La nouvelle de Yael Assia m’a également beaucoup plu, un vrai coup de cœur. J’en suis ressortie sans réelle réponse et finalement c’est bien ça que j’ai aimé. Une très belle surprise !!

Quand j’ai commencé ce livre et ai constaté qu’Anne Fakhouri figurait au sommaire, je savais déjà pourquoi je le lisais : pour sa nouvelle, et je n’ai pas été déçue. Cette nouvelle vient nous donner une autre vision du sénéchal Key, en donnant un visage plus humain à ce personnage qui nous est traditionnellement présenté comme méprisant. Un texte plein de richesses et plein de bruine…

J’ai été convaincue par Guenièvre dans la nouvelle de Nicolas Cluzeau. Par contre j’avoue n’avoir jamais fait l’effort de lire Guenièvre dans sa version gaélique : c’est beau « Gwynevere », mais je n’arrivais pas à le lire.

Sinon toutes les nouvelles ont su garder mon intérêt, je n’ai jamais eu l’envie d’en sauter une qui aurait pu me déplaire, elles sont toutes de qualité autant sur le fonds que la forme. La nouvelle d’Estelle Valls de Gomis m’a sur le coup déroutée, puis après réflexion, je me suis dis : pourquoi pas ? D’autant que son univers était tellement bien décrit que finalement, ça passe très bien.
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Celtes !

Joliment foutraque.



Une riche iconographie. Tout à fait massive et variée.

Mais trop partiellement reliée au texte. Un lien plus franc et constant avec les articles aurait été plus prenant et appréciable.



Pas de bios des auteurs et autrices.

Toutes les paroles ne se valent pas sur tous les sujets. C'est pour moi très problématique de ne pas pouvoir situer du tout qui écrit.



Un nombre incroyable de coquilles.

Des mots manquants, des mots en trop. Des caractères parasites, des "s" en trop, des "s" en moins, mot qui commence en italique et se finit sans, chiffres romains parfois en minuscules, etc. Je n'ai jamais vu autant de problèmes dans un livre fait par des pros. Je n'en reviens pas.



Cela donne une impression d'absence de relecture. Ce n'est bien sûr qu'une impression, car il y en a eu au moins deux.

Et au-delà, le livre manque d'homogénéisation dans la syntaxe.

Exemple "geis" qui n'a le droit à de l'italique qu'à sa 5 ou 6ème utilisation. Le statut de l'italique est pour le moins aléatoire, et dépend de chaque auteur ou autrice.

Autre exemple, le format même des articles. Certains avec bibliographies, d'autres non. N'aurait-il pas été plus fluide de remplacer les énormes parenthèses du dernier article par des notes ? Un seul texte en utilise (et d'ailleurs il y en a une fantôme...).

Voici sur la forme.



Sur le fond cela donne beaucoup de redites et de redondances. Il y a des épisodes qui sont répétés je-ne-sais-combien de fois tout au long des articles. S'il y a temps d'histoires manquantes (comme annoncé dans l'introduction), pourquoi en cela ne pas avoir diversifié les exemples ?

De ma compréhension de la campagne Ulule et de l'introduction (et du paratexte promotionnel), l'objectif du livre était de dresser un "panorama de l'Imaginaire celtique". Mais le gros du livre ne concerne pas les productions artistiques. Certes les livres, les jeux, la musique, l'audiovisuel ou l'art pictural sont évoqués, mais c'est plus souvent un survol qu'un panorama !

Un encart d'une page sur la BD, avec un titre erroné et une maison d'édition différente de la réelle, alors que l'ouvrage en question voit sa couverture reproduite quelques dizaines de pages plus tôt dans un autre chapitre.

Une fois l'ouvrage refermé, j'en tire le sentiment d'en avoir plus lu (quantitativement) sur la musique que sur les livres ! Si en nombre de signes cumulés, les renvois à la littérature contemporaine dépassent l'imposant chapitre sur la musique, cela ne sera je crois pas de beaucoup !

Ce n'est pas vraiment ce que j'attendais.



Tout ceci donne l'impression d'un ouvrage de passionné.e.s mais écrit dans l'urgence ou se basant ponctuellement sur la mémoire.



Plus j'avançais, plus l'agacement grandissait.

Très déçu par ce beau livre. Très joli, certes, mais franchement bâclé sur la forme.

Sur le fond, c'est intéressant mais trop inégal, trop redondant.
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Star Ouest

bonne antho avec des grands auteurs, western de tous les genres.

Deux coups de coeur : Inadaptée de Jérôme Verschueren et Cahen Crépuscule de Yaël-July Nahon. Deux nouvelles dont les héros sont des héroïnes !
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Utopiales 2012

Après une préface de Roland Lehoucq et Ugo Bellagamba, qui semble avoir été écrite sous l'influence d'un quelconque psychotrope, l'anthologie des Utopiales nous propose 10 textes à l'intérêt variable. Petit aperçu :



Origo, Pierre Bordage. Nouvelle un brin mystique qui manie des concepts de physique avec lesquels je ne suis pas du tout familière tel que le Mur de Planck. Le résultat est étonnant et pas du tout désagréable à lire.



Fae Space, Sara Doke. Nouvelle mêlant les êtres de faërie à la science-fiction. Je n'ai pas du tout accroché à cette nouvelle. Cette histoire de fées qui tout d'un coup se révèle aux humains pour les aider à explorer l'espace m'a paru complètement tirée par les cheveux.



L'observatrice, Robert Charles Wilson. Très beau texte poétique sur l'altérité, la peur de ce qui est différent. Sandra est une jeune fille qui voit des extraterrestres. Ses parents la croient dérangée et l'envoient chez un oncle en Californie chez qui elle fera la rencontre de Hubble...



La finale, Nancy Kress. Où un type très brillant mais complètement inadapté socialement met au point un médoc qui permet de focaliser une personne sur un sujet en particulier. Je vous laisse imaginer que l'expérience tourne mal ... Voilà une nouvelle qui me parle beaucoup étant du genre à penser toujours à trois ou quatre choses en même temps. De quoi se réconcilier avec ses pensées parasites.



La chose du lac, Laurence Suhner. Une histoire à suspens sympathique. A la fin du 19ème siècle, au lac Léman, des personnes disparaissent dans le lac. Des rumeurs courent qu'un monstre y a élu domicile...



"Et pleurer comme Alexandre", Neil Gaiman. Très chouette et très divertissante nouvelle. Obediah Polkinghorn est désinventeur : il supprime les inventions qui perturbe le bon fonctionnement de la société. Sauf que c'est dommage il ne peut désinventer des choses qui ont été inventées après sa venue au monde, il ne peut donc pas débarrasser l'humanité de l'énergie nucléaire. Les mots chantent dans cette nouvelle très rythmée, comme le nom du héros.



La fin de Léthé, Claude Ecken. Femme qui se fait raconter son futur par un type qui voyage dans le temps. Evidemment elle trouve ça assez insupportable : elle n'a pas envie de savoir ce qui est arrivé à ses enfants, comment elle va rencontrer son mari, etc. Sauf qu'à un moment donné, l'histoire bascule complètement. Le renversement de perspective est assez saisissant.



Petite excursion à l'endroit des atomes, Tommaso Pincio. Une nouvelle très émouvante, assurément la meilleur nouvelle de ce recueil. L'histoire est comptée du point de vue d'une petite fille qui raconte avec ses mots comment son quotidien tourne autour d'une catastrophe nucléaire survenue il y a une dizaine d'années.



En attendant demain, Laurent Queyssi & Xavier Mauméjean. Le petit frère de la narratrice se met à voir le futur. Il vit en prévoyant tout, jusqu'à la rencontre avec son épouse C'est joliment écrit, intéressant du point de vue de la psychologie du personnage, qui se retrouve complètement dépendant au fait de tout prévoir.



RCW, Ayerdhal. Hommage assumé à Roland C. Wagner. Bourré de références à la série de l'auteur "Les futurs mystères de Paris", que je n'ai pas lue et certainement pleine de private jokes liés à l'auteur, j'ai l'impression d'être passée complètement à côté de cette nouvelle. L'histoire est sympathique et assez prenante mais je reste avec la désagréable sensation de ne pas avoir saisi la moitié. Plutôt frustrant.



Mes nouvelles préférées de ce recueil sont clairement : Petite excursion à l'endroit des atomes, L'observatrice, "Et pleurer comme Alexandre", La finale et La fin de Léthé.


Lien : http://ledragongalactique.bl..
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