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Critiques de Sara Gruen (234)
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De l'eau pour les éléphants

Le point fort de ce roman est d'explorer un thème plutôt absent de la littérature : le cirque américain d'avant-guerre. Un thème qui pour être original n'en est pas moins fascinant et que l'auteur, bien documentée, parvient à faire revivre jusque dans ses détails et ses anecdotes tantôt burlesques tantôt ahurissantes.



L'itinérance est l'essence même du cirque mais à travers un pays aussi vaste que les Etats-Unis d'Amérique, son itinérance prend des proportions encore plus sensationnelles et son transport par chemin de fer donne une nouvelle envergure à la dimension extraordinaire de cet univers fragile, éphémère, où tout se joue dans l'urgence, dans l'instantanéité d'un moment de rêve vite passé et qui laisse dans les yeux des spectateurs des myriades d'étoiles.



Jacob, étudiant en médecine vétérinaire, perd ses parents dans un accident de la route, pendant la Grande Dépression. Commotionné par ce drame familial, il rate ses examens et s'enfuit du campus. Son errance le mène rapidement à la rencontre d'un grand cirque en tournée. August, le responsable de la ménagerie, l'embauche comme vétérinaire et l'introduit dans le cercle fermé des artistes au centre duquel brille sa propre épouse, la belle écuyère Marlène. August, d'un naturel violent et sans doute schizophrène, commence alors à jouer au chat et à la souris avec son nouveau protégé…



Pour moi, le point faible du roman réside dans le style de l'auteur, la bonne volonté ne suffisant pas à remplacer le talent. La narration est assez irrégulière, avec des phases très travaillées et d'autres – notamment celles comportant de nombreux dialogues – assez pauvres. Au global, une lecture agréable même si je trouve dommage que Sara Gruen est absolument tenue à développer une romance sur un thème suffisamment riche en lui-même pour tenir un lecteur en haleine.





Pioche août 2016 (très en retard)

Challenge ABC 2016 - 2017

Challenge Petit Bac 2016 - 2017

Challenge A TOUT PRIX 2016 - 2017
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De l'eau pour les éléphants

Jacob, 90 ou 93 ans il ne se souvient pas, est un vieil homme qui a du mal à se faire à la vie en maison de retraite. Il ronchonne, il s'énerve, il se met à dos certains pensionnaires... mais il rêve aussi et il se souvient de ses tendres années passées au côté de Marlène, son grand amour. Ils se sont rencontrés au cirque des frères Benzini et rien n'était gagné d'avance. Jacob était soigneur, Marlène écuyère. Ils étaient fait pour se rencontrer mais le groupe de responsables du cirque ne l'entendent pas de cette oreille. La vie ne sera pas tendre pour ce couple d'amoureux transis mais les difficultés en vaudront la peine...

J'ai passé un bon moment, entourée par Jacob, Marlène et toute la ménagerie. J'ai aimé l'ambiance, la vie d'artistes et les paillettes du spectacle. Mais qu'il est dur de rester serein devant tant de violence, de haine et de non-respect d'autrui. Comment garder son calme face à la barbarie de certains hommes... Mais le trio que forment Jacob, Marlène et Rosie l'éléphante nous donne l'espoir que l'amour, ce luxe, un jour, nous permettra de dépasser tout ça...
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De l'eau pour les éléphants

J'avais déjà vu le film il y a de cela plusieurs années, tout en ignorant à l'époque qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman et, en ayant gardé un souvenir positif, j'ai eu envie d'aller lire plus en détails. Une chose est certaine, "De l'eau pour les éléphants" est extrêmement coloré, tant en mots qu'en images !



États-Unis, 1930. Au lendemain de la Grande Dépression, la population américaine vit difficilement la pénurie d'emplois et les pertes économiques. On ne compte plus les familles qui se retrouvent à la rue. Pourtant, les cirques ambulants continuent d'apporter rêve et fascination, de se produire au pays mais pas dans les meilleures conditions du monde. La pauvreté est partout, les circonstances étant ainsi favorables pour ceux qui ont soif de pouvoir et d'abus sur les moins nantis.



Jacob Jankowski fait partie des chanceux qui a pu aller dans une université prestigieuse faire son cours de médecine vétérinaire; cependant, un tragique événement lui fait changer de cap. C'est un peu par hasard si sur sa route il croise le cirque des "Frères Benzini - le Plus Grand Spectacle du Monde" et embarque clandestinement dans le train qui lui permettra de sillonner le pays. Jacob ne connaît rien au monde du cirque mais les animaux, eux, il les connaît bien ! de fil en aiguille, d'une tâche à l'autre, on lui assignera finalement un poste de vétérinaire et c'est lui qui s'occupera d'eux en grande partie. C'est aussi dans ce contexte qu'il rencontrera la belle et douce Marlène, écuyère réputée. Celle-ci est malheureusement mariée au patron de Jacob, August, un homme exécrable, qui prend plaisir à torturer aussi bien hommes qu'animaux. Entre folie, jalousie, bagarres, leur trio vivra des aventures plus ou moins plaisantes. L'Oncle Al, le grand boss du cirque, quant à lui, ne vaut pas tellement mieux...Vermine, crasse, misère, il nourrit les animaux avec de la viande avariée, ne paie pas ses employés. C'est un ignoble profiteur. On alterne entre bons et méchants.



"Oncle Al, on ne peut faire erreur sur sa personne. Il a tout du Monsieur Loyal, depuis la jaquette rouge et la culotte de cheval blanche, jusqu'au chapeau haut de forme et la moustache bien cirée aux pointes recourbées. Tel le meneur d'une fanfare, il traverse le pré à longues enjambées, portant sa grosse bedaine en avant et délivrant ses ordres d'une voix tonitruante. Il s'arrête pour laisser passer la cage d'un lion, longe un groupe d'hommes qui s'escriment à déplacer un rouleau de toile. Sans ralentir, il en gifle un. L'homme pousse un glapissement et se retourne en se frottant l'oreille, mais Oncle al est déjà loin, suivi de sa cour."



De façon générale, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman où les animaux y ont une place d'honneur. Rosie l'éléphante souriante qui comprend le Polonais, Bobo le gentil chimpanzé qui suit partout main dans la main, Silver Star l'arabe à la crinière d'argent, Rex le lion édenté, Queenie la petite chienne si fidèle à son maître Kinko le clown. On s'attache facilement aux nombreux personnages et c'est une histoire qui se lit bien, sans chichis. Les dialogues manquent certes peut-être un peu de profondeur, il y en a beaucoup d'ailleurs, mais le contexte global de l'histoire réussit à passer l'éponge sur cet aspect. À travers toute la misère de l'époque; amitié, respect et honneur comptaient encore pour quelque chose. C'est une belle histoire.



Chapiteaux, paillettes, barbe à papa, numéros, acrobates, monstres de la nature (phénomènes) et personnages divers éblouissent le lecteur de toutes leurs couleurs. Un roman qui laisse à la fois un sentiment de nostalgie et de contentement une fois refermé. Pas étonnant qu'il ait été porté à l'écran. Les deux oeuvres se complètent fabuleusement bien. L'histoire d'amour entre Jacob et Marlène est plus exposée dans le film, ce que j'ai bien apprécié ainsi. Sans être inoubliable, ce fut un moment de lecture agréable qui m'a fait voyager dans un univers magique et que je n'hésiterais pas à recommander si vous avez envie d'être entouré d'animaux de cirque. On sent bien que l'auteure Sara Gruen est passionnée par le sujet ! Par ailleurs, selon sa note très intéressante, certaines anecdotes sont inspirées de faits réels ! À travers les romans, on apprend des choses bien surprenantes.



LC THÉMATIQUE DU MOIS DE MAI: NOS AMIS LES BÊTES
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De l'eau pour les éléphants

J ai découvert ce livre avec un plaisir non dissimulé.



On suit le récit de Jacob, un homme de 90 ou 93 ans, qui vit dans un home. Un jour, on lui annonce qu un cirque va poser ses chapiteaux tout près et qu il pourra s'y rendre avec sa famille.



Songeur, il passe en revue ses propres débuts dans un cirque, celui des frères Benzini, qu il a intégré par hasard, après avoir décidé d arrêter ses études de vétérinaire suite au choc insurmontable de la perte de ses parents dans un accident de voiture.



Il prend le train rempli des habitants du cirque, où il sera engagé comme soigneur et pris sous l aide d Angust, qui gère les chevaux. Sa femme, Marlene attirera l attention de Jacob de par sa beauté et son élégance durant les numéro équestres.



On voyage de ville en ville, on déteste Angust qui est instable, infernal, et détestable avec l elephante de la troupe, Rosie. On rencontre le clown qui partage la chambre de Jacob, ainsi que Queenie, sa fidèle chienne. On découvre la femme qui pèse 400 kilos, les fauves, les gens qui sont bazardés en plein voyage en train, parce qu ils dérangent. On rencontre le patron du cirque, un certain Oncle Al, despote et en quête permanente de succès, qu importe les moyens.



Un univers hyper complet et riche. Des personnages bien construits. Une histoire de d amour qui débute tard mais prend la peine de se bâtir. Une fin qui donne le sourire...



J ai passé un agréable moment !
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De l'eau pour les éléphants

Bonjour, un ticket pour le cirque, ça vous dit ? Allez, en route !



Nous allons faire la connaissance de Jacob, à la maison de retraite, où il y a un peu d’animation suite à la venue d’un cirque à proximité !



Ah, ça lui faire remonter quelques souvenirs à Jacob ; saviez-vous qu’il avait travaillé dans un cirque ? Non, alors écoutez !



Jacob a 23 ans, il suit des cours pour devenir vétérinaire ; il a déjà sa place qui l’attend dans le cabinet de son père. Mais voilà, à 10 jours des examens, ses parents disparaissent dans un accident de voiture, et il apprend qu’il ne lui reste rien. Ses parents avaient contracté des dettes pour qu’il puisse suivre ses études, et maintenant, tout appartient à la banque : la maison, le cabinet…



Jacob n’a pas un sou en poche, il s’enfuit et saute dans un train au hasard ; il se retrouve dans le wagon d’un cirque. Jacob va avoir beaucoup de chance, parce qu’il va être pris en charge par des personnes qui vont s’arranger pour le faire engager, et comme il a suivi des cours dans une école prestigieuse de vétérinaire, il deviendra d’office soigneur !



Pendant six ans, nous allons suivre Jacob sur la route, et si le spectacle est grandiose, ce qui se passe en coulisses est inhumain, bestial ! Jacob va tomber amoureux de Marlène, la belle écuyère, mariée à une brute. Il va s’occuper de Rosie, l’éléphante beaucoup plus intelligente qu’il n’y paraît.



Bref, nous allons évoluer dans un monde cruel avec Jacob, où les amitiés ont une réelle importance pour supporter l’horreur et l’inhumanité de certains



Un magnifique roman, entre présent et passé ; avec un Jacob qui nous fait fondre. Un roman magnifique et poignant !



À lire sous un chapiteau, ou sous une toile de tente, confortablement installé(e) sur un tapis, en dégustant des hamburgers arrosés de bières ! Bonne lecture !







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De l'eau pour les éléphants

J'ai lu pratiquement d'une traite les 460 pages de De l'eau pour les éléphants, pris au hasard. Magnifique découverte, la magie du cirque a opéré, entre autres !!!



Jacob a 90 ans, ou peut-être 93. Ce n‘est pas qu’il ne sait plus , c’est plutôt qu’il a décidé de ne plus se tenir au courant. En maison de retraite, "quelle importance, puisque tous les jours, c’est purée de pois, tapioca et couches ?" Jusqu’au jour où un cirque s’installe sur le parking. Et là, les souvenirs resurgissent… Soixante-dix ans plus tôt, sa carrière prometteuse de vétérinaire se réduit à néant quand ses parents meurent dans un accident de voiture, juste dix jours avant la fin de ses études . Complètement bouleversé, il est incapable de continuer sa vie « normalement » et s’échappe de la salle pendant ses examens. Lors de sa fuite au hasard, il longe la voie ferrée et voilà que passe un train, le train de sa destinée. Jacob découvre alors la vie de saltimbanque où personne n’a droit à l’erreur ni à la faiblesse, mais aussi remplie d’aventures et de petits bonheurs. Il tombera amoureux de Marlene, une belle écuyère mal mariée à Auguste, directeur du cirque et dresseur aussi charismatique que sadique. Et va rencontrer Rosie, une éléphante réputée indressable jusqu'à ce que Jacob découvre la façon de communiquer avec elle.



Alternant les souvenirs de Jacob et sa vie de triste habitant de maison de retraite, Sara Gruen nous balade dans la vie fabuleuse et impitoyable d’un cirque des années 1930. Le vieux bonhomme bougon qui commence à perdre la boule est touchant par sa sincérité et sa tristesse face à l’abandon de sa famille, et on se surprend à espérer que quelqu’un arrive enfin pour l’amener une dernière fois au cirque.



Minutieusement documenté, agrémenté de photos d'époque, ce roman nous livre un riche témoignage sur la vie dans ces entreprises dédiées au spectacle.



Pendant toute ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de me rappeler le film de Cecil B. DeMille, Sous le plus grand chapiteau du monde (1952), avec des histoires un peu similaires même si certaines anecdotes sont plus tristes et sordides.



Poignant, drôle, très bien construit, De l’eau pour les éléphants est un roman captivant, plein de surprises et la fin est superbe, il ne faut surtout pas la dévoiler. Un livre à la séduction magique.

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De l'eau pour les éléphants

Voilà une lecture bien sympathique sur un thème original : le cirque itinérant pendant la grande dépression américaine, thème d'ailleurs opportunément illustré dans le livre de quelques photos d'époque (mention spéciale à celle de l'éléphant descendant du train).



On est loin de la grande littérature, mais il y a quelque chose d'attachant dans ce roman qui fait que les ficelles, même grosses, fonctionnent : l'évocation très vivante de la vie de forain itinérant avec son mouvement permanent, sa hiérarchie stricte, ses spectacles et ses "phénomènes" et bien sûr sa ménagerie; l'opposition passé / présent avec la double narration par Jacob, prisonnier de sa grande vieillesse et de sa maison de retraite, se remémorant ses jeunes années de vétérinaire dans le cirque Benzini; de loin en loin, en toile de fond, des échos de la misère économique dans laquelle l'Amérique est plongée et qu'elle soulage à l'aide de quelque tord boyau bien corsé malgré la prohibition en cours; et bien sûr, Rosie, l'imposante éléphante assez maline pour savoir se faire passer pour une idiote.



Tout cela me donne un ressenti au final d'un récit agréable, assez superficiel mais très coloré.



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De l'eau pour les éléphants

Jacob Jankowsky a 90 ans, ou 93 - à cet âge-là, on a arrêté de compter- et vit en maison de retraite. L'arrivée d'un jeunot de 75 et quelques années, prétentieux et menteur, affirmant avoir travaillé dans un cirque et racontant bêtise sur bêtise pour séduire ces belles vieilles dames, plonge notre narrateur dans ses souvenirs de jeunesse.

Lui, en effet, a réellement vécu dans un cirque, même si rien ne le prédestinait à cela.

" De l'eau pour les éléphants" est une plongée dans les cirques des années 30. Là, nulle caravane mais des trains, qui sillonnent les Etats-Unis.

On côtoie, durant toute la lecture, des personnages hauts en couleur: Walter le nain, Camel, mais aussi Marlène l'écuyère, Auguste son infâme mari, Oncle Al, le patron, et bien d'autres encore.

Je ne m'étais jamais interrogée sur la vie de ces gens à cette époque et je dois dire que le travail de recherches fourni par l'auteur est sensationnel! Elle nous offre un roman à couper le souffle, d'un réalisme formidable.

La misère omniprésente, les règlements de compte et la manière dont on se débarrasse d'eux en les jetant du train - de préférence en marche et si possible au dessus d'un pont- m'a laissée pantoise.

En fait, je réalise que j'ai beaucoup de mal à écrire une critique sur ce roman qui m'a subjuguée. Il fait chaud, dans ce livre, les températures avoisinent les 40 degrés, et cette chaleur se fait sentir sur le lecteur qui navigue en eaux troubles dans cet univers si féroce et si poétique à certains égards.

Je souhaite maintenant voir le film, en espérant ne pas être déçue, car la barre est haute avec le livre de Sara Gruen.

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De l'eau pour les éléphants

Jacob Jankowski vit dans une maison de retraite il a plus de 90 ans, il se pose des questions car les pensionnaires sont collés le nez à la fenêtre et sont particulièrement agités aujourd’hui. Poussé par la curiosité il se sort de son fauteuil et s’approche de la fenêtre avec son déambulateur, sur le parking s’est installé un immense chapiteau. Voilà qui font remontées en lui de vives émotions, des souvenirs lui reviennent pendant ces moments d’assoupissements c’est ainsi que l’on apprend qu’à l’âge de vingt trois ans alors qu’il faisait des études pour être vétérinaire, ses parents périssent dans un tragique accident de la route. Accablé par le chagrin le jour de l’examen, il claque la porte et saute dans le premier train. Ce train transporte le cirque itinérant des Frères Benzini. On est alors en 1930, les Etats-Unis sont en pleine crise économique et le monde du cirque en fait également les frais. Pourtant Jacob réussit à se faire recruter pour s’occuper des animaux, commence alors pour lui une nouvelle vie faite de rencontres et d’amitiés, de jalousies et de cruautés, mais aussi d’amours et de sentiments. Outre des personnages principaux attachants nous faisant découvrir l’univers du cirque, de la ménagerie, des saltimbanques. L’intérêt du roman réside surtout dans le fait que l’auteur nous fait découvrir l’envers du décor du cirque des années 30, à savoir que sous les paillettes se cache, la misère, la maltraitance, la rivalité, le profit et qu’en fait que l’on soit manœuvre ou artiste si celui-ci ne rapporte pas, on l’éjecte sans concessions ni plus ni moins. Quand Jacob sort de ces moments d’assoupissement, il nous parle aussi de sa vieillesse et de sa condition de pensionnaire. Du fait qu’être vieux ne veut pas dire être invalide pour tout, qu’il est avant tout un être humain qu’il a des désirs qu’il voudrait que l’on respecte et qu’être assisté en permanence l’humilie au plus haut point. Le passage de ce cirque comme du temps de sa jeunesse lui ouvre de nouvelles perspectives qu’il n’hésite pas à saisir. J’avais quelques réticences concernant la lecture de ce roman, peur d’un récit un peu mièvre où j’allais m’ennuyer, et bien pas du tout. Ce fût une lecture enrichissante à bien des points de vue, le cirque que l’on soit petit où grand reste un milieu fascinant qui émerveille et l’auteur durant ces quelques pages a su retranscrire avec brio l’atmosphère unique de cet univers.
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De l'eau pour les éléphants

Voici le premier livre que je lis de cette auteure, et je peux vous dire que ce ne sera pas le dernier ! D’ailleurs, il y en a un qui m’attend bien sagement dans ma PAL !



Jacob Jankowski a 90 ans, ou peut-être 93, on ne sait pas, et lui non plus ne veut pas savoir. Il vit désormais dans une maison de repos, où il a bien du mal à s’adapter. Entre les repas, les pensionnaires grabataires, le personnel soignant qui le prenne pour quelqu’un de sénile. Ce n’est pas vraiment du repos de se « battre » pour montrer qui l’on est réellement. Puis, vint le jour où un cirque va élire domicile pour quelques temps juste à côté de cette maison de repos… Nous voilà plongé dans les années 1930, avec lui, au plus profond de ses souvenirs…



Quel bonheur cette lecture, mais quel bonheur ! J’ai mis du temps à me lancer, sans doute parce qu’il a fait un « tabac » que j’ai eu peur, encore une fois d’en attendre trop, pour au final être déçue. Et je ne regrette pas d’avoir attendu que la fureur se calme. J’ai donc pu apprécier ce livre à sa juste valeur.



J’ai beaucoup aimé la forme d’écriture de ce roman, alternant la période des années 1930 où ce jeune Jacob, qui venait de perdre ses parents et qui s’engage dans un cirque en tant que soigneur, avec la période actuelle, de Jacob, 90 ou 93 ans, vivant dans une maison de repos. J’ai tourné les pages, voulant toujours en savoir plus…



Concernant l’histoire, elle m’a tout simplement transporté… J’ai découvert ici un monde que je ne connaissais pas ou très peu : le monde du cirque. Mais ce n’est pas le cirque d’aujourd’hui, mais bel et bien celui des années 1930, dans un contexte de Dépression, de crise économique dont l’auteur a voulu nous parler. Et ici, on se rend compte que durant cette période, la condition humaine et la condition animale se rapprochent. Sara Gruen nous l’expose dans son histoire. Entre maltraitance, pénurie, « meutre » ou euthanasie, considéré le comme vous le désirez, rien n’échappe à Sara Gruen, qui va nous l’exposer ici…



J’ai été touchée par cette histoire, j’ai vécu avec Jacob, Marlène et tous les autres, sans oublier Rosie, l’éléphante, pour qui je me suis prise d’affection. Cela ne m’aurait pas dérangé de la prendre chez moi cette Rosie, vraiment ! Ayant longtemps eu peur des éléphants, mais ayant vaincu ma peur en compagnie de Cornac en Thaïlande il y a quelques années, me voilà « amoureuse » des éléphants…



En refermant ce livre, je n’étais plus la même. Il y a des histoires qui vous touchent en plein cœur… Celle-là en fait partie. Alors, si vous aussi vous voulez voyager avec Jacob, dans ses souvenirs les plus intenses, il ne vous reste qu’une chose à faire : ouvrir ce livre…

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De l'eau pour les éléphants

Jacob est un vieux monsieur de 93 ans, vivant en maison de repos. Il se bat pour ne pas être infantilisé, pris pour un sénile. Il a encore toute sa tête ! Quand un cirque vient s'installer sous les fenêtres de la maison de repos, il revoit défiler toute sa vie. Les années 30, la Dépression, la Prohibition, la mort de ses parents, l'engagement dans un cirque minable qui sillonne les USA et le Canada en train. Embauché comme soigneur, il va découvrir l'envers sordide du décor où tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités. Il revit ses amitiés, ses amours, ses coups de coeurs et ses coups de colère... L'histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde rude et violent où l'amour est un luxe que peu peuvent s'offrir. Je recommande chaudement cette lecture.
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De l'eau pour les éléphants

J'ai été bluffée par ce livre, par la richesse des descriptions que l'auteur a faites sur le cirque et ses conditions de vie qui à cette époque, celle de la dépression aux Etats Unis, n'étaient guère enviables. Le cirque tenait plus de la cour des miracles entre l'exhibition des "monstres" de foire, accessoirement un peu de prostitution, et l'exploitation des animaux sauvages et celle de la misère humaine. Rien de très engageant somme toute, mais on trouve une solidarité qui se crée entre les gens et les animaux et qui leur rend la vie supportable.

Pour moi qui suis absolument anti-cirque à la base, ce fut une agréable découverte.
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De l'eau pour les éléphants

On suit de façon alternée deux vies différentes de Jacob Jankowski. Dans l'une, il a 90 ans soit 93 ans, placé dans une maison de retraite, c'est un vieux grincheux, capricieux. Et dans l'autre, il est un jeune homme qui, pendant qu'il est étudiant en médecine animale, il va perdre ses deux parents dans un grave accident. Dépouillé de tous ses biens par l'administration et la banque, il se trouve dans l'impossibilité de poursuivre les activités de son père, un vétérinaire. Pendant qu'il se dit que tout est fini, en sautant dans un train, c'est toute sa vie qui va basculer dans un autre univers...

Un livre qui se lit tout seul, entre le Jacob jeune, et la Jacob vieux, l'auteur crée une atmosphère conviviale pour nous faire vivre deux univers parallèles fonctionnant différemment, celui du cloisonnement dans la maison de retraite et celui de la vie nomade avec le cirque ambulant des frères Benzini. L'auteure prend le temps d'installer son intrigue et de la développer, le temps qu'elle nous fasse vivre la violence dans le milieu de ce cirque nomade de l'époque, constitué la plupart du temps par des orphelins ou des rejetés de la société. Les principes inhumains qui régissent les artistes qui n'ont vraiment nulle part où aller. De l'eau pour les éléphants, c'est aussi une histoire d'amour qui passe par diverses épreuves avant de s'éclater et de s'enraciner. Si bien que le vieux Jacob se fabrique une bonne raison de fuite rien que pour s'enfoncer dans les souvenirs de sa Marlène qui l'a déjà précédé dans le monde de l'au-delà! Un roman agréable à lire!
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De l'eau pour les éléphants

Une très belle histoire. Mais bizarrement j'ai plus apprécié le volet historique que la romance. Une rencontre amoureuse que j'ai trouvé très effacée par rapport à mes découvertes sur l'envers du décor du cirque dans les années 30.



Sara Gruen à travers des recherches et des faits divers nous offre une histoire bouleversante où Jacob qui a perdu tous ses repères trop jeune. Il va rejoindre la famille du cirque et va découvrir désillusions sur désillusions. En tout cas moi, en tant que lectrice j'ai déchanté au fur et à mesure que Sara Gruen plantait un décor malsain.

Etrange, que j'ai plus apprécié la vie des animaux et surtout la charmante Rosie que le duo formé par Marlène et Jacob. Etrange que j'étais plus emballée à connaitre l'avenir de Jacob 93 ans que celui de 20 ans qui nous ouvre les portes du cirque, le conquérant du grand Barnum. Pour moi, l'auteure privilégie l'intrigue autour du cirque, la maltraitance des animaux, les malversations dans ce milieu. Pour moi, elle est passée à coté de la romance interdite entre Jacob et Marlène. J'ai trouvé leur histoire d'amour longue à venir. Je n'ai senti à aucun moment leur coup de foudre. En tout cas dans le roman, mais je me dis que dans le film ça doit être autre chose.



J'ai passé un très beau moment. J'ai adoré l'ambiance du cirque des années 30. J'ai adoré que l'auteure nous note ses recherches. Je suis certes passée à coté de la romance mais je place l'histoire dans son contexte et cela reste beau. Je remercie ma binôme pour ce cadeau et cette lecture commune. Encore un beau moment partagé avec elle.
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De l'eau pour les éléphants

« Tout n’est qu’illusion Jacob, et c’est bien ainsi. C’est ce qu’on nous demande, ce qu’on attend de nous. »

Une petite phrase, tout simple, qui résume à elle seule l’univers du cirque , à cette époque-là.

Jacob est très âgé, 90 -93 ans, il ne sait plus très bien. Il n’est pas très heureux dans cette maison de retraite. Je n’ai pas ressenti beaucoup d’humanité dans cet endroit-là. Les vieux, on les met là, on leur fait manger ça ; parce que c’est comme ça ! Ses enfants ne viennent pas beaucoup le voir ; ils ont leur vie. Il se distrait comme il peut. Un jour, un cirque plante son chapiteau en face de la maison de retraite. Jacob se souvient…

« Je m’accroche à ma colère avec le peu d’humanité subsistant dans mon corps ruiné, mais c’est inutile. »

« Quand ai-je cessé d’être moi ? »

Il était jeune, brillant, plein d’avenir…mais la vie en a décidé autrement. Un jour, orphelin, et sans le sou, il saute dans un train. Nous sommes dans les années 30, aux Etats Unis, la grande dépression. Ce train n’est autre que le convoi d’un cirque ambulant qui va de ville en ville distraire les populations.

Avec Jacob, je découvrirai l’univers impitoyable du cirque. Je découvre, horrifiée, la vilenie, la cupidité, mais surtout la cruauté gratuite et inimaginable, tant vers les hommes, que vers (et pour moi, c’est pire encore, plus lâche) les animaux qui sont censés les nourrir.

« Je m’installe à ne certaine distance de la tente qui abrite les bêtes délaissées, en proie à un désespoir croissant. »

« Je tourne à l’angle à l’instant même où Pete égorge un cheval gris et décrépit. Le cheval hurle tandis qu’un geyser de sang jaillit de la plaie béante. »

Moi aussi je hurle, mais on ne m’entend pas !

Jacob fait le dos rond, il lui faudra se faire accepter parmi tous. Il connaît les animaux, sait les soigner ; cela lui facilitera les choses. Il se fera quelques amis. Jacob voudrait bien quitter le train. Que lui manque-t-il ? La force, le courage ? Sans doute un peu des deux.

« Je retourne à mon wagon et m’allonge sur mn sac de couchage, écœuré par ce qui se passe dans la ménagerie et surtout par ma propre passivité. »

Mais il se souvient de son père et de ses valeurs.

« Le fait est que je suis le seul à me dresser entre ces bêtes et les pratiques d’August et D’Oncle Al ; et à ma place mon père les soignerait. Qu’importe ce que j’ai fait hier soir, je ne puis les abandonner. Je suis leur bon berger, leur protecteur. Et c’est plus qu’un devoir : c’est un pacte avec mon père. »

La lumière viendra de Marlène, la belle, elle aussi cabossée par la vie, et Rosie, une éléphante, malmenée, elle aussi par ce sale type d' August. Il n’y a pas grand monde pour s’opposer à lui. Tout le monde le craint. Un jour viendra où il récoltera ce qu’il a semé. Mais en attendant, chacun doit jouer son rôle, et passer le plus inaperçu possible.

L’auteur ne s’est pas contenté d’une histoire de cirque, et de sentiments ; elle a bien montré le caractère particulier de cette époque avec sa crise économique, la prohibition et toutes les dérives qu’elle a provoquées. La vie, et les contraintes d’un cirque ainsi que celles et ceux qui le font vivre sont bien bordées.

Le style est fluide ; les retours en arrière sont bien maitrisés. Ce roman se lit d’une traite, ou presque, et, laisse un très bon souvenir de lecture.
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De l'eau pour les éléphants

J'ai vraiment beaucoup apprécié ce livre tant par la découverte de la vie dans un cirque, que l'époque (prohibition aux Etats-Unis) et, bien sûr, l'histoire d'amour touchante des deux protagonistes.



PS- J'ai vu le film à la suite de ma lecture et suis assez déçue par son contenu qui fait abstraction de très nombreux détails et empêche une nette compréhension des faits qui s'y déroulent.
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De l'eau pour les éléphants

Un vraie coup de coeur!! Je n'aurais pas cru qu'un homme de 90 ou 93 ans, il ne sait plus trop, puisse me faire autant voyager. Et pourtant! Jacob, bien installé dans sa maison de retraite nous raconte ses souvenirs. Il nous plonge dans les années 30 au milieu du cirque des frères Benziti, au milieu d'une merveilleuse histoire d'amour avec Marlène, au milieu des voyages en chemin de fer plutôt incroyable, au milieu de ce vaste pays, les Etats-Unis, qui nous font toujours rêver...

C'est avec ce roman que je découvre l'auteur Sara Gruen et j'en suis désormais totalement fan. Ecriture simple et profonde à la fois, elle utilise ses mots qui viennent faire vibrer quelque chose au plus profond de nous même.
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De l'eau pour les éléphants

Une très belle histoire dans le présent d'un vieil homme mais aussi dans son passé. Cet homme de 90 ans ou peut-être 93 est très touchant. Son passé au cirque l'est encore plus. Je ne pensai pas tomber dans cette histoire, pourtant j'ai été passionné et je me sens toute chose d'en avoir terminé. A lire absolument.
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De l'eau pour les éléphants

Inutile de vous dire que c’est l’adaptation du film qui m’a poussé, presque pressé, de lire le livre éponyme. J’en avais vaguement et lointainement entendu parler. La libraire a finit de me donner l’eau à la bouche…. Pour le livre ! C’est avec un enthousiasme non dissimulé que je me suis plongé dans cette histoire pour voir que quoi il en retournait.





Quelle plongée ! Après quelques pages sur la situation du héros j’étais vite emporté, je dirais même happé par le train comme le héros. A partir de ce moment, on est en parallèle avec lui, on découvre, subit et vit ce qu’il va vivre. Le plus flagrant a été la découverte du monde de l’ombre du cirque de cette époque. Comme cela est très bien présent à l’esprit quand on lit : rappelons que c’est une période économique et sociale difficile durant les années 30, pour les états unis qui ont subit un crac boursier dû au pétrole. La vie devient hors de prix, les écarts sociaux se creusent et la misère s’installe. Malgré que les Etats-Unis soit le pays de la liberté et de l’espoir pour tout étranger qui s’y installe. On est dans cette optique là car les parents du héros sont des émigrés polonais.





Revenons au cirque. Le hasard a fait que notre héros n’est pas tombé dans le plus reluisant des cirques. Conséquence de l’époque ou de ses directeurs, humains ou animaux sont traités comme des moins que rien, et subissent de plein fouet la crise. Malgré qu’il y ait des différences de traitement entre les ouvriers, les artistes et les animaux, aucun des statuts n’est à envier ! La fin sera toujours la même : les rails pour certains ou …. pour les autres je vous laisse lire ou deviner !





Hormis ces conditions dures, Jacob le héros, fera des rencontres qui changeront sa vie. Notamment parmi les ouvriers et une artiste particulièrement. On découvre ici des personnages complexes et profond. Je pense en premier à Walter le clown bourru mais qui aime les animaux, à Earl le « gorille » avec un cœur ou le magistral August, bipolaire qui peut susciter à la fois l’admiration et la terreur. Personnage que j’ai trouvé magnifiquement repris dans le film. Un personnage qui a du sortir du livre et menacer les scénaristes pour qu’il ait plus d’importance que dans le livre. Et les scénaristes ont eu une très bonne idée de l’adapté comme ça. Dans le livre cela ne dérangeait pas qu’il soit le second du directeur, mais je pense que cela aurait fait défaut et alourdit le film.





J’ai aussi adoré la relation triangulaire qui se tisse entre Jacob, Marlène et les animaux, notamment l’inoubliable et touchante Rosie, l’éléphante, et le petit singe Bonobo oublié attaché à Jacob au début du livre. De part son intelligence Rosie est un personnage incontournable et qui sera le tournant révélateur et décisif pour nos héros.





Ce livre ne serait pas complet sans la bonne idée qu’a eu l’auteur de montrer la position et la condition humaine des personnes âgées, qui n’a pas beaucoup changée au niveau de l’image que l’on a parfois ou de l’idée que l’on s’en fait. On ressent une réelle émotion entre les récits du Jacob jeune mêlé à celui du Jacob vieux. On comprend aussi pourquoi les personnes âgées peuvent être encore pleines de vie. Tous simplement parce que grâce ou à cause de leur vie souvent dure qui leur ont forgé le caractère, ils sont plus conscients que nous (plus jeune) qu’ils sont « vivants » et compte encore en profiter. Ils dépassent leurs conditions physiques en esprit mais celle-ci les clouent au sol en leur donnant l’impression qu’ils ne sont plus que des choses inutiles et oublié par leur entourage. J’ai particulièrement été sensible à ce côté très juste qui n’a pas beaucoup changé de nos jours malgré tout ce qu'on fait pour les personnes âgées. Elles retrouvent une vielle amie de la vie longtemps oubliée mais qui revient souvent et implacablement à la fin, la solitude.





Pour finir, on se doute de la première fin, qui est sommairement raconté au début, et qui est l’une des raisons qui amène Jacob à se souvenir car il a été piqué par un autre vieux vantard de son foyer d’accueil. Mais pour ma part je ne me suis pas un seul instant douté de la fin ultime de Jacob. En y repensant j’en souris encore et j'ai les larmes aux yeux en même temps. Un sourire de la vie qui continue.

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De l'eau pour les éléphants

Je n'étais pas tellement tentée par ce roman dont j'ai pourtant lu tant de bien, par esprit de contrariété probablement...

C'est finalement mon baby challenge Littérature contemporaine LA qui aura eu raison de moi et pour mon plus grand plaisir !



Parce qu'indéniablement De l'eau pour les éléphants est un grand roman et pour tout un tas de raison que je vais tenter de détailler un peu.



Pour son traitement de la vieillesse et du souvenir déjà. Ce récit à la première personne est en fait un cheminement de la mémoire d'un vieil homme placé en hospice, on navigue entre ses souvenirs et sa cruelle réalité présente.

Avec à la fois réalisme et délicatesse Sara Gruen dresse le portrait de nos sociétés modernes où l'on vit vieux et pourtant mal ; à la fois isolé et sur-protégé dans des établissements spécialisés où la nourriture est sans sel, sans lait, sans gluten... et finalement sans saveur, où les personnels soignants se comportent bien trop souvent en nurses et infantilisent leurs patients...



Pour ce retour dans le passé ensuite, l'ambiance de ce temps perdu de la gloire du cirque ambulant qui hésite entre romantisme et burlesque parfois mais penche le plus souvent vers la rudesse et la cruauté, l'autre côté du décor.

Parce que derrière les charmes de la vie de saltimbanques ou de "tchécos" ; ces ouvriers corvéables à souhait venus de l'Est ; se cachent des drames humains, l'errance et la misère. Cet autre aspect qui n'est jamais mis en avant, dissimulé sous les costumes à paillettes et les odeurs de pop-corn, et au profit du spectacle, Sara Gruen nous le jette en pleine figure.

Le quatrième de couverture parle de "sordide", le mot est on ne plus juste et plus d'une fois on est horrifié, que ce soit pour les animaux ou les hommes dont on ne sait au final qui est le plus à plaindre.



Pour les personnages aussi, bien construits et réalistes. L'empathie est réelle qu'elle soit positive ou non, aucun ne laisse indifférent...

On se révolte souvent contre August ou Oncle Al, l'un pour sa folie l'autre pour sa froideur inhumaine. On apprend à apprécier Walter, malgré son sale caractère et aussi Camel et les autres, tous unis dans la dureté de la tâche et des conditions de vie.



Si on s'en tient là, ce roman serait juste insoutenable. Mais dans cette fange de malheur surgit Jacob et Marlène, un amour impossible et d'une pureté incroyable magnifié par ce contexte sordide.

Le duo évolue avec pour toile de fond leur amour commun pour les animaux, et en particulier Rosie l'éléphante vedette du cirque. Une touche plus que bienvenue d'espoir et de romantisme dans cette noirceur ambiante !



J'ai adoré, de manière évidente et sans réticence, ce roman m'a emmené loin tout en restant très proche.

Quelques jours après, la digestion faite je n'arrive toujours pas à lui trouver un défaut majeur ou un tout du moins un point négatif. Même sa fin, un peu naïve, reste dans le ton de cet amour du cirque et du rêve qu'il vend quoiqu'il en coûte.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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