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Citations de Sara Stridsberg (50)


De la lumière électrique dans le désert. Dorothy sur la véranda avec de l'eau oxygénée dans les cheveux, le papier d'alu qui capture le soleil et libère des flashes lumineux, un magazine féminin à la main, des pages brillantes, des rêves éveillés. Tu déambules sous les arbres avec tes pensées gratte-ciel. Il y a les grands arbres américains, il y a entre les troncs des ombres aveugles et sanguinolentes, il y a dans ton souvenir les cheveux blonds de Louis qui tombent et retombent sur tes mains, la lumière du soleil, les vapeurs d'essence, cette sensation de gaz carbonique dans tes bras. Tu rêves d'une machine à écrire, que Dorothy t'offre enfin une machine à écrire, tu rêves que vous vous sauvez d'ici, que vous déguerpissez du désert, de cette vie merdique à Ventor. Tes mains font des envolées et des étincelles sur les touches noires de la machine, sur l'autoroute qui s'enfuit d'ici.
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Dans le parc du Beffroi de Beckomberga, les arbres accueillent à l'ultime extrémité de leurs branches de grosses gouttes transparentes et claires qui se brisent dès qu'elles relâchent leur étreinte de l'écorce et tombent sur le sol, inutilisées, détruites. Chaque goutte renferme un miroir et chaque miroir contient un monde de solitude (...)
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VENTOR, ETE 1948:

DOROTHY: Toutes les femmes au foyer adorent le savon.
VALERIE: Ah bon.
DOROTHY: Les femmes au foyer éliminent au lavage le vieux malheur et elles adorent leurs petites filles.
VALERIE: Sauf que tu n'es pas une femme au foyer. Tu es une fille. Une fille de bar. Une fille ouvrière.
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(...) la nuit est claire tout autour, les étoiles sont percées de trous de la taille d'une tête d'épingle à travers lesquels peut s'insinuer une lumière venue d'un autre monde, une phosphorescence qui luit derrière la noirceur, la promesse d'autre chose, un poudroiement susceptible de l'éclairer et de veiller sur lui au lieu de cette opacité humide et froide qui l'a toujours entortillé : un soleil gris, la radiance granuleuse de ce soleil gris.
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Sara Stridsberg
La littérature est un papillon qui n'a pas de sexe.
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Tout le monde se fiche de savoir qui sont les autres. De toute manière on ne peut pas échapper à soi-même.
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Nous sommes tous à l'agonie. Nous sommes tous en train de mourir. La mortalité dans ce pays est de un pour cent, nous sommes tous des condamnés à mort, nous allons tous disparaître, la seule chose immuable c'est la mort. La mort est la fin de tous les récits.
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Il a sombré avec un monde qui n'existe plus, un monde qui existait ici quand j'étais enfant. Parfois, ce monde me manque.
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Tomber, c'est comprendre l'univers.
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En fond sonore les cris désespérés des animaux du désert. Le soleil brûle sur le Géorgie, sur la maison du désert sans tableaux, sans livres, sans argent, sans projet d'avenir. Un ciel rose Ventor, rose boursouflé, force le barrage de la fenêtre et tout dès lors se retrouve à nouveau empaqueté dans ce tapis humide et caniculaire de bonheur. Dorothy vient de sortir un sac de voyage rempli de vieilles robes brûlées, vous êtes certainement en route aujourd'hui encore pour rejoindre la mer, rejoindre Alligator Reef et ses ciels d'éternité, rien que toi et elle.
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Le petit hélicoptère vole avec l'allure d'une libellule, et Marion le suit du regard, muni de sa télécommande, avec sur le visage une expression que je ne lui ai jamais vue à ce jour, hypnotisé par le mouvement de la musique et le léger vrombissement du jouet ; il a un air à la fois d'enfant et d'adulte. Et tandis que je le vois ainsi, dans la lumière, je comprends pour la première fois qu'il n'appartient qu'à lui-même, que beaucoup d'autres gens le rendront heureux et désespéré - pas seulement moi.
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Chaque fois que je franchis les grilles de l'hôpital le reste du monde s'effondre,comme la marée qui se retire et révèle un nouvel estran, comme les arbres renversés de la forêt de Judarskogen où rampent les vers de terre. Je me précipite à travers la cour pour rejoindre les bouleaux devant le service où Jim est interné, et je m'imagine un jour allongée dans l'herbe à l'instar de Sabina en ce moment, un grand livre ouvert devant moi. À mes yeux elle incarne une image de l'avenir : sa clarté, sa beauté.
- Bonjour, Sabina.
Elle ne répond pas et se contente de me regarder comme si j'étais un arbre ou une fleur. Délicatement, je pose un sachet devant sa main.
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"Andy tient sa perruque argentée contre son coeur en guise de protection. Des secondes comme des douleurs comme de la neige brûlante dans ton coeur et la pièce qui se transforme en océan de voix autour de toi. Il y a Dorothy, Cosmogirl, Silkyboy, Sister White."
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Chaque goutte renferme un miroir et chaque miroir contient un monde de solitude.
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Il est si facile de confondre liberté et extériorisation du désir, liberté et intensité, solitude, mort. Mieux vaut vous habituer tout de suite à l’idée que la vie ne sera pas telle que vous la désirez, que vous aussi vous en viendrez un jour à vendre une part de vous-même. Peut-être pas votre chatte, d’accord, mais votre âme à la parfumerie de tel grand magasin sans nul doute; ou bien vous le ferez en tant que patron de telle chaîne de télé ou en tant que président de telle organisation pour la jeunesse. […] Mais bon, encore une fois, qui voit ses désirs entièrement exaucés?
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Quand tout est déjà trop tard et trop insensé pour tenter de se défendre, la crainte et le désespoir se transforment en un doux fluide anesthésiant qui fuse dans les veines comme une brume. Ça avait été pareil avec les drogues, au début. Dès que le liquide brunâtre et bouillonnant se déversait dans mes veines, quelque chose se produisait, quelque chose qui ressemblait à ce tout dernier instant crucial sous mes mains, lorsque le silence s’est soudain installé et que j’ai cessé de résister. Avec le fluide magique circulant en moi, mon sentiment d’infériorité et d’insignifiance disparaissait et avec lui ma sensation de n’être rien de plus qu’un nuisible tout juste bon à exterminer. Car, quand il n’y a plus aucun espoir dans ce monde, on anesthésie son corps et la peur disparait alors, elle semble même n’avoir jamais été, cette peur qui vous pourchasse jour et nuit, puis on flotte comme un morceau de ciel juste avant la mort.
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p.130 "C'est la naissance hors des ténèbres de l'Etat providence. Un château construit dans les bas-fonds du monde, et qui en définitive est une prison, un palais pour les démolis et les irrécupérables où ils pourront s'ébattre dans une lumière stagnante et sale, seuls, bouclés, oubliés de tous. Une salle d'hôpital propre et illuminée qui émerge de la terre tel un foetus de ses membranes sanguinolentes, un bâtiment hospitalier majestueux aux allures de château là où avant il n'y avait que la forêt, les oiseaux, les arbres, le ciel, l'eau."
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Les étoiles s'allument, pendant que nous parlons, les unes à la suite des autres dans le ciel, un collier de perles clair sur tout ce bleu foncé,c'est la lueur sourde et étourdissante des astres du soir.
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Un oiseau de mer blanc plane en solitaire à travers les couloirs de l'hôpital de Beckomberga, dans le pavillon des Grands Mentaux Hommes.Il est immense et luminescent, et dans mon rêve, je cours après pour tenter de le capturer mais je ne parviens pas à le rattraper à temps: il s'enfuit par une fenêtre brisée et se volatilise dans la nuit.
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Jim joue comme il vit, sans réfléchir, sans stratégie, sans penser aux lendemains.
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