AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sara Stridsberg (50)


Pourquoi dirais-je la vérité quand c’est si simple de mentir ?
Commenter  J’apprécie          20
Je regarde la rivière où se trouvait notre maison autrefois, elle s’écoule avec son eau émeraude, les nymphéas noirs s’étirent vers la surface tout comme je m’étirais autrefois pour atteindre Raksha. […] Le même Jésus est accroché dans la petite chapelle au bord de la rivière que lorsque j’étais enfant. J’observais ses yeux gentils, c’était le seul regard que je n’avais pas peur d’affronter; lui aussi avait tout raté et son père était en colère contre lui vu qu’il l’avait laissé suspendu là, sanguinolent et misérable.
Commenter  J’apprécie          10
Le petit cortège vêtu de noir lutte contre le vent avec un cercueil dont l’éclat blanc tranche dans cette grisaille. C’est un monde froid qui nous entoure, un hiver terrible des années soixante-dix qui tue toute vie. Eskil est sous terre près de l’église et c’est là qu’il sera dorénavant, dit Ivan. […] Tout le monde pleure sauf moi, même si quelque chose en moi s’est figé. Ce ne sont pas uniquement les larmes, c’est autre chose. Une déception si profonde, si pénétrante, c’est le point de congélation du sang, c’est l’Antarctique le plus extrême de l’amour.
Commenter  J’apprécie          10
ce lieu est effrayant dans la mesure où il représente ce qu’il y a de plus imparfait en nous l’échec, la faiblesse, la solitude
Commenter  J’apprécie          10
Jim joue comme il vit, sans réfléchir, sans stratégie, sans penser aux lendemains.
Commenter  J’apprécie          10
- Je vois en toi, dit Sabina en se lovant contre Jim.
- Et qu'est-ce que tu vois ?
- Un cœur trop gros. Qui n'a pas assez de place à l'intérieur. Et tu bois pour qu'il rétrécisse. Ça me rend triste mais ça ne va pas t'aider pour autant. Tu pourrais t'arracher les tripes, et le cœur par la même occasion, que tu aurais toujours autant mal.
Commenter  J’apprécie          10
Tu sais qu'un jour le petit gouverneur George Bush junior à demandé à Ronald Reagan s'il n'avait pas songé à devenir président ? Président de quoi ? A alors demandé Reagan. De l'Amérique, a dit George Bush. Et là Reagan a répondu : je savais pas que tu me trouvais si mauvais acteur ....
Commenter  J’apprécie          10
... il n'y avait plus rien qui puisse me faire pleurer sinon que l'Amérique allait continuer de me baiser, que tous les pères allaient continuer de vouloir baiser leurs filles, c'est ce que font la plupart des pères de toute façon et seule une petite minorité s'en prive sans qu'on sache tout à fait pourquoi, toujours est il que ce monde demeure et demeurera un seul et même désir régressif.
Commenter  J’apprécie          10
COUR D'ASSISES DE MANHATTAN : avez vous un avocat ?
VALÉRIE : non, mais je sais que je n'aurais rien contre le fait de me trouver hors de cette histoire.
COUR D'ASSISES DE MANHATTAN : avez vous besoin d'un avocat ?
VALÉRIE : j'ai besoin d'un baiser.
Commenter  J’apprécie          10
Ça foire tout le temps. On a pas idée d'avoir peur du bonheur. Il ne dure jamais bien longtemps, le bonheur.
Commenter  J’apprécie          10
Il est facile d'idéaliser la clinique et de la transformer en un endroit parfait qui réalisera tout ce que nous, êtres humains, ne parvenons à accomplir les uns pour les autres. Et en même temps ce lieu est effrayant dans la mesure où il représente ce qu'il y a de plus imparfait en nous : l'échec, la faiblesse, la solitude.
Commenter  J’apprécie          10
- Je suis désolé, Lone. Sans toi il n'y a que la nuit.
Commenter  J’apprécie          10
p.33 "Il n'y a aucun moyen de prendre soin de quelqu'un si la personne veut se supprimer."
Commenter  J’apprécie          10
- Jimmie. Je regrette. Je veux revenir auprès de vous.
Jim se blottit un peu plus fort dans sa couverture.
- Ce n'est pas possible Vita. Tu aurais dû le savoir quand tu es partie, non ? Sinon tu ne l'aurais pas fait.
Elle lui tourne le dos, écarte deux lamelles du store pour que la lumière se déverse dans la pièce.
- Mais je ne voulais pas mourir, je voulais juste disparaître un petit moment.
- Un petit moment ?
- Oui. Je ne comprenais pas à l'époque ce qu'était l'éternité.
- Et maintenant tu le sais.
- Je ne savais pas à l'époque comment ce serait sans vous.
Commenter  J’apprécie          10
Les tapisseries sont jaunies par le temps, par le soleil, par des journées heureuses et désespérées, peuplées de fenêtres crasseuses et de nourriture dégueulasse, tous les ans, toutes les mouches. Les mains chaudes de Dorothy sur ton visage. Le visage de Dorothy entre les ombres démesurées projetées par les arbres. Dorothy étendue dans ton lit, ivre de vin sucré, quand tu rentres de l'école l'après-midi. Dorothy et ses papiers tue-mouches, Dorothy et sa voix de desperado : Je ne veux pas choisir, Valerie. Je ne veux pas Tout ou Rien. Si je dois choisir alors je choisis Tout. Je te choisis, toi, Valerie. Et je choisis Moran, Valerie.

Les relents de leur sueur, de leur bibine et de leur amour de film d'horreur qui est la proie des bombes et des brasiers, se dressent autour d'eux comme une cloison pestilentielle lorsque tu prends tes affaires et la poudre d'escampette par la même occasion. Dehors le ciel est un flamboiement rosé et le jardin un océan d'étoiles falotes. Les verres et les bouteilles près de la balancelle tout comme la véranda sont noyés dans le soleil du matin. Tu refermes la porte de la maison pour la dernière fois et tu traverses le désert pour la dernière fois. Ce désert où Louis s'est éclipsé, où le fleuve a été rendu toxique, où Dorothy a chassé des nuits entières et brûlé les manches de ses robes, où vous zigzaguiez main dans la main sous le ciel. Tu le raconteras, plus tard, à Sister White :

j'ai détalé. J'ai couru dans le désert comme une dératée. Je n'ai jamais retrouvé le chemin de la maison. Tout n'était qu'une seule et même accumulation de requins bleus et froids. J'étais une enfant malade. Je désirais retrouver Louis. Retrouver cette électricité, cette sensation de gaz carbonique dans les jambes et dans les bras. Il était impossible de m'aimer. J'ai marché dans le désert. Il faisait clair, c'était lumineux et solitaire. j'ai pris mes affaires et je suis partie à jamais. Tout en moi criait : le coeur, Dorothy. La lumière scintillait. Les assiettes de soupe et les bouteilles de la soirée précédente étaient toujours sur la table, les taches de vin, une nappe crasseuse, les lettres roses de Dorothy, les insectes qui se pourchassaient au-dessus de la toile cirée. Ca puait la pluie, l'eau, l'essence et la vieille bibine. Un lézard me regardait, hissé dans le vieux verre de Whisky de Moran. Le vent soufflait ce jour-là. J'ai pris le lézard, je l'ai mis dans mon pull, puis j'ai détalé
Commenter  J’apprécie          10
Elle circule comme ça dans les déserts des mois et des mois durant. Elle continue sa route sous le ciel. Elle roule en bikini quand la chaleur devient insupportable. Elle roule en bottes et en manteau léopard quand les nuits sont glacées. Elle roule avec un galurin d'homme rose. Elle roule avec une robe jaune des années cinquante. Elle roule avec une détermination inébranlable, comme si le voyage comportait une quelconque destination finale alors qu'elle se borne en réalité à des allées et venues sur cette unique autoroute esseulée. Partout des sauriens aux entrailles éventrées sous l'épiderme squameux. Partout des crotales, des oiseaux du désert, des chiens au crâne sanguinolent.
Commenter  J’apprécie          10
Si vous doutez, faites ce qui est le plus courageux.
Commenter  J’apprécie          00
Il n' y a aucun moyen de prendre soin de quelqu'un si la personne veut se supprimer.
Commenter  J’apprécie          00
Pourquoi est-ce qu'on n'a plus envie de vivre alors que les chiens, les papillons et le ciel existent ?
Comment peut-on ne plus avoir envie de vivre alors que moi j'existe ?
Personne ne peut répondre à ces questions,
c'est comme ça.
Commenter  J’apprécie          00
Un oiseau de mer blanc plane en solitaire à travers les couloirs de l’hôpital de Beckomberga, dans le pavillon Grands Mentaux Hommes. Il est immense et luminescent et dans mon rêve je lui cours après pour tenter de le capturer mais je ne parviens pas à le rattraper à temps : il s’enfuit par une fenêtre brisée et se volatilise dans la nuit
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sara Stridsberg (205)Voir plus

Quiz Voir plus

Poésie et pâtisserie dans Cyrano de Bergerac

Personnage authentique, pâtissier-traiteur-rôtisseur, Ragueneau tenait boutique à Paris :

Rue Saint-Honoré
Rue des Bernardins

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : tartelettes , poète , patisserie , gâteaux , poésie , parasitesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}