![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
C’est chose singulière que d’avoir une sœur, songea-t-elle. Car on passe sa vie à se dire qu’on aurait pu être elle.
|
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
C’est chose singulière que d’avoir une sœur, songea-t-elle. Car on passe sa vie à se dire qu’on aurait pu être elle.
|
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Ce soir-là, tous les villageois se pressaient pour rentrer leurs bêtes. C’était la nuit du Loup, comme tous les soirs de pleine lune, et ce depuis des temps immémoriaux. |
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Cette chose singulière que d'avoir une soeur songea-t-elle. Car on passe toute sa vie à se dire qu'on aurait pu être elle.
|
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
On me l'a offert.J'ai lut le résumé et il me parait bien,j'ai hâte de le finir.
|
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Elle portait de longs jupons de soie qui oscillaient au rythme de ses pas. Tout comme la minuscule ballerine en bois que Lucie conservait dans sa boîte à bijoux, mère-grand avait la cheville charmante, délicate et, pour tout dire, si fine qu’elle menaçait de se rompre à tout moment, ce qui provoquait chez sa petite-fille un sentiment d’admiration mêlé d’effroi. Valérie quant à elle, était indestructible.
|
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Valérie scruta d’abord ses yeux sombres qui lui étaient devenus si familiers, puis elle s’intéressa aux ecchymoses qui brunissaient sa peau. – Tu doutes donc de moi ? dit Peter en s’avançant vers elle, déterminé à lui faire changer d’avis. – N’approche pas, rétorqua-t-elle, surprise par l’intensité de sa propre voix. Valérie ne se sentait pas forte, bien au contraire. Elle était plus faible que jamais et la peur dominait ses émotions. Elle se sentait si petite face à lui, mais lorsqu’il voulut lui caresser le visage, Valérie se baissa pour tirer son couteau de sa botte. Elle rassembla alors tout son courage et brandit son arme en reculant. – Je t’en prie, n’approche pas, supplia-t-elle. Mais Peter ne l’écouta pas. Valérie réagit instinctivement. Elle regarda le couteau qu’elle tenait encore à la main alors que Peter se tordait de douleur. Il avait la peau fendue d’une entaille rouge vif. Sans lui laisser le temps de relever la tête, Valérie fit volteface et s’enfuit en toute hâte. Il fallait qu’elle parte le plus loin possible. Les silhouettes enchevêtrées des arbres noueux se brouillaient dans sa course. Elle se sentait à la fois vide et submergée par l’émotion. Elle ne s’était même pas aperçue qu’elle pleurait au moment où, hors d’haleine, elle s’arrêta enfin, incapable de courir davantage. Le sang lui battait aux tempes. Ses larmes tombaient sur la neige dont elles rompaient la surface pour se forer un chemin jusqu’au sol. Valérie se retourna lentement. + Lire la suite |
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Perchée au sommet d'un arbre gigantesque, la petite fille voyait tout ce qui se passait en contrebas. Le village de Daggerhorn sommeillait au creux de la vallée. Vu d'en haut, on aurait dit un lointain pays étranger dont elle ne savait rien, un lieu sans épines ni barbelés où la peur ne rôdair pas tel quelque parent inquiet. Valérie avait l'impression qu'elle pourrait se métamorphoser en animal, un faucon peut-être, qu'une vie difficile aurait rendu distant, solitaire et arrogant. |
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
C'était une créature de légende qui vivait hors du temps. Elle était encore jeune et belle, malgré les années et le chagrin qui avait marqué son visage ce jour-là. Elle s'était tressé les cheveux avec de la corde grise, mais ses joues souillées de larmes ne portaient pas la moindre ride. Il n'était pas surprenant qu'on l'accusât de sorcellerie.
|
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Peter ? s’écria Valérie en reculant d’un pas. Son visage tuméfié ressemblait à une fleur violette, une balafre écarlate lui barrait la paupière. Il tendit le bras vers Valérie, mais elle se raidit, les yeux rivés sur sa main… Ses mains ! Il portait des gants. Des gants de soldat. Valérie songea au Loup… à sa patte roussie qui s’était enflammée lorsqu’il avait franchi les limites de la terre consacrée du cimetière, devant l’église. – Dieu merci, tu vas bien, dit-elle, car tout cela n’avait pas d’importance. Peter gratta le sol de sa botte avant de lever les yeux vers elle. Les flocons de neige d’un blanc immaculé se reflétaient dans le noir de ses yeux. – Où étais-tu passé ? risqua-t-elle. – Ils m’avaient enfermé à l’intérieur de ce machin, cette saleté d’éléphant en métal, protesta Peter, indigné, car il avait perçu un mouvement de frayeur sur son visage. |
![]() |
Le chaperon rouge de Sarah Blakley-Cartwright
Mère-grand, qui avait également entendu ce vacarme, descendit l’échelle et prit Valérie dans ses bras. La petite fille sentit la fraîcheur de son chemisier de soie et les amulettes entremêlées contre son visage. Le menton posé sur son épaule, elle vit sa sœur Lucie descendre avec prudence, entraînant sa mère à sa suite.
|
Qui est la première victime du Loup?