Citations de Sarah J. Naughton (29)
Les histoires peuvent nous aider à comprendre l’incompréhensible.
La vie, c'est compliqué. Si vous pensez que c'est simple, c'est que vous vous y prenez mal.
Si ça se passe mal pour Antonio dans l'affaire qui l'oppose au fisc, il passera le restant de ses jours dans une prison fédérale à vendre son cul pour des clopes. Quelle vulgarité ! c'est tellement américain de ma part. J'essaie d'imaginer comment se serait exprimé un Anglais. Mais bon, avec leur accent, quoi qu'ils disent, ils ont l'air distingués.
Il est revenu de cet exercice [d'entraînement en montagne] convaincu que Jésus lui était apparu dans le ciel et lui avait parlé.
Aujourd'hui, ce n'est plus très à la mode d'être un fondamentaliste chrétien. Il faut dire qu'ils ont l'air un peu nunuches à se disputer pour des histoires d'hostie ou de communion, quand les extrémistes d'autres religions encouragent les décapitations et les attentats suicides. Bref, ils ont presque quelque chose de sympathique. Mais je peux vous assurer que grandir sous la houlette d'un père aussi instable était aussi terrifiant qu'épuisant.
Mon père avait toujours été une brute, et voilà qu'il avait Dieu pour le soutenir. Chez nous, c'était devenu un camp de prisonniers. Au moindre désaccord, il nous enfermait à clé dans notre chambre sans manger jusqu'à ce qu'on supplie le Seigneur de bien vouloir nous pardonner notre infamie.
Quand elle rit, son visage se transforme. C'est comme si le soleil sortait de derrière les nuages.
« Bon, et si vous me parliez un peu de votre famille ? »
Mon premier réflexe est de me renfermer, puis je me dis qu'il y a peut-être moyen de changer discrètement de sujet.
« Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
- Je ne sais pas, la vérité, j'imagine.
- Je suis avocate, la vérité et moi, ça fait deux.
- Et moi, je suis banquier, donc je devrais savoir que la vérité, ça n'existe pas. La seule chose qui compte, c'est ce qu'on arrive à faire croire aux gens. Par exemple, si je parviens à vous convaincre que les parts de whisky vont augmenter de 500%, vous allez en acheter - et les parts vont effectivement monter. Ce qu'on croit devient la vérité. »
(p. 33)
-On ne peut pas trop aimer quelqu’un .
[ à Londres ]
Je traverse le vestibule et m'arrête devant la porte d'entrée. Et je lui demande, en désignant son ventre :
« Qu'est-ce qu'il faut vous souhaiter ? Une fille ou un garçon ?
- Un garçon, bien sûr, comme tout le monde.
- Moi, je préférerais une fille. Je suis féministe. »
Quand elle rit, son visage se transforme. C'est comme si le soleil sortait de derrière les nuages.
« Les féministes, elles sont pas beaucoup, en Albanie. »
La vérité, ça n'existe pas ; la seule chose qui compte, c'est ce qu'on arrive à faire croire aux gens.
Si je devais me réincarner en un animal, je voudrais que ce soit un oiseau. Mais toutes ces histoires, c'est de l'hérésie, pas vrai, Papa ? Quand je mourrai, le Seigneur Jésus Christ m'accueillera dans son giron, c'est bien ça ? J'espère qu'il est aussi sexy que dans ma bible illustrée pour enfants. Les bras musclés à force de porter cette grosse croix, la peau bien bronzée, de longs cheveux bouclés.
"Je me sens coupable en regardant Jody tirer doucement la porte.Cet appartement est beaucoup plus le sien qu'il ne sera jamais le mien. Elle est déjà bien gentille de m'avoir donné ses clés. Malgré tout, je vais m'assurer qu'elle a bien fermé derrière elle. Je ne tiens pas à ce qu'elle me surpenne à nouveau, d'autant plus que je ne sais pas comment je vais réagir en découvrant le territoire d'Abe."
Pas étonnant qu'ils soient si portés sur la religion, par ici. On dirait que c'est Dieu qui a façonné cet endroit.
Mon esprit retourne [au château] d'Eilean Donan. Je me demande si nous pensions à la même chose, debout côte à côte sur ces remparts. 'Est-ce que ça vaut le coup de lutter ?'
Oui, ça valait le coup. Pour toi, en tout cas. Car toi, au moins, tu as fait quelque chose de ta vie. Tu as aimé et tu as été aimé. Quoi que j'aie pu en penser par le passé, je suis désormais convaincue qu'il n'y a que ça qui compte.
A l'époque, c'est [l'assistante sociale] qui avait insisté pour dire qu'il s'agissait d'un viol. Le juge, lui, avait répondu que c'était simplement l'expression d'hormones en ébullition. Il avait ajouté qu'elle était consentante, et qu'elle n'avait changé d'avis qu'au moment où l'ivresse s'était estompée et qu'elle avait pris conscience, honteuse, de ce qu'elle avait fait. Selon lui, elle avait porté plainte pour minimiser son sentiment de culpabilité. Leur avait-elle laissé entendre qu'elle en avait envie ?
Au fil des années, elle avait fini par se dire que, si elle avait été plus claire, ils se seraient arrêtés. Ce n'était pas un viol, mais une erreur de communication. Son erreur à elle.
Ma famille t'aurait adoré. Mon père avait beau être un ancien militaire, il ne s'est jamais montré tyrannique. Il respectait la douceur ; il savait que la force n'a rien à voir avec les muscles et les poings, que c'est quelque chose qui vient de l'intérieur. Il aurait vu la force en toi.
(p. 65)
Le harcèlement moral est un meurtre au ralenti.
La vérité, ça n'existe pas ; la seule chose qui compte, c'est ce qu'on arrive à faire croire aux gens.
La personne que je pensais être, la personne que j'avais passé tant d'années à devenir, cette personne est un mensonge. Et le mensonge est en train de se fissurer doucement comme une coquille d'œuf, révélant petit à petit quelque chose de nouveau (...).
Toutes les tragédies ne sont pas des crimes.
Il faut un long moment au cerveau pour traiter un accident brutal -l'accélération de zéro à cent que constitue le passage de la normalité à la calamité- et y apporter la réponse adaptée.