Les gens passent leur vie à attendre qu’elle commence, mais elle a toujours une fin.
Après tout, il était difficile d'imaginer Harvey en train d'organiser un massacre, sachant qu'il était incapable d'organiser sa propre coupe de cheveux.
Les démons vivent dans un autre monde, déclara Alan. Un monde très différent du nôtre d’après les documents que j’ai pu lire. Selon de vieilles légendes, les humains sont faits de terre et les démons de feu. C’est une métaphore, bien entendu. Mais la matière dont nous sommes constitués n’est pas la même que celle des démons. Il n’existe pas de description du monde des démons, mais il semblerait que ce lieu soit tellement désolé et glacial qu’ils sont prêts à faire n’importe quoi pour le quitter, et c’est là où les magiciens interviennent.
Nous sommes les forêts étranges, les arbres teintés d’argent par des milliers de lunes. Nous sommes les murmures qui traversent les feuilles mortes.
Nous sommes les branches auxquelles les sorcières ont été pendues. Les arbres les ont vues. Le sol a bu leur sang. Parfois, nous sommes témoins de l’amour. Parfois, de la mort.
— Après, on s'est arrêtés pour manger. Tu as insisté pour qu'on commande une spécialité locale appelée cuy, continua Catarina. Je dois dire qu'on s'est régalés, même si tu étais toujours ivre mort.
— Non, non, j'avais déjà dessoûlé, affirma Magnus.
— Tu plaisantes ? Tu as essayé de flirter avec ton assiette !
— Et alors ? Je suis quelqu'un de très ouvert !
— Pas comme Ragnor ! fit Catarina. Quand il a compris que tu nous avais fait avaler du cochon d'Inde, il t'a brisé ton assiette sur la tête.
— Brisant ainsi mon amour naissant pour elle ... , soupira Magnus. Tant pis ! De toute façon, on n'était pas fait l'un pour l'autre.
Prudence a haussé les épaules.
- Si tu parles d'insultes, bien sûr que j'y ai droit, mais elles ne me dérangent pas. Ce ne sont que des mots, et je suis une sorcière. C'est moi qui décide ce qu'ils signifient.
J'ai mangé le porridge que tante Hilda m'avait préparé avec du miel et des noix et, je l'espérais, sans yeux de tritons. Tante Hilda les trouve nourrissants. Moi, je les trouve trop croustillants.
Tout le monde, mortels et sorciers confondus, a besoin d'amour pour se sentir entier, sûr de soi. Pour y parvenir, on doit faire confiance aux gens qu'on a choisis et les aimer avec nos cœurs brisés.
Magnus avait un faible pour les cheveux noirs, les yeux bleus et l'honnêteté, mais c'est la singularité de cette rencontre qui attisa le plus la curiosité du sorcier.
Elle avait toujours été attirée par les choses du passé, mais peut-être était-il temps de penser à l'avenir ? Ses parents disaient toujours que Bloom était destinée à faire de grandes choses. Ça sonnait bien, mais c'était vague, c'était le genre de propos sentencieux que tous les parents tiennent.
p.282