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Critiques de Satoshi Kamata (3)
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Toyota : L'usine du désespoir

Au début des années 70, Satoshi Kamata, journaliste, se fait embaucher incognito comme ouvrier dans une usine Toyota. L'expérience durera 5 mois et il fera le récit de ces journées épuisantes, sur la chaîne. Il décrira les cadences impitoyables pour le corps, la dangerosité des machines qui broient les membres, le contrôle des contremaitres qui poussent les ouvriers à travailler jusqu'aux extrêmes limites de leurs forces.

C'est éprouvant à lire mais très intéressant pour tous ceux qui s'intéressent à la question de la souffrance au travail.
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Toyota : L'usine du désespoir

Un témoignage à la fois distancié et intime. N'a pas pris une ride...
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Japon : l'envers du miracle

Derrière un certain folklore (le cosplay, les sumos, Shibuya, les cerisiers en fleur et j’en passe…) il y a une société, des classes sociales antagonistes, des lieux de pouvoir etc.

Derrière les chiffres – les consternants PIB, indices de productivités et autres taux de croissance- , il y a des hommes.



Le livre de Jacques Gravereau que j’ai lu précédemment n’en parlait pas, ne proposant qu’une vision socio-économique du Japon. J’ai retrouvé dans l’ouvrage de Kamata Satoshi des travailleurs et leurs conditions de travail, leur exploitation par le système capitaliste (car je ne veux pas tourner autour du pot !), tout comme les décrivait André L’Hénoret dans "Le clou qui dépasse".

Le projet n’est pas le même puisque Satoshi parcourt son pays pour décrire les réalités du monde du travail, alors qu’André L’Hénoret, par ailleurs prêtre catholique, était aussi ouvrier et racontera ses années d’usine au Japon.



Contexte : les années 70 et ses crises pétrolières. Après les années fastes – les trente glorieuses – le Japon entre dans des années de crise économique (73 à 78).



La préface, signée Francis Ginsbourger, se révèle indispensable pour bien comprendre la mystification qui entourait le Japon et « fait rêver le patronat français : une société ordonnée, disciplinée, confiante dans ses chefs et fières de ses réalisations, portant haut le drapeau national, c’est-à-dire, en un mot, une société militaire, à l’usine comme à l’armée. »

Mais le calme social n’est qu’apparent, et si le « capitalisme organisé » a apporté au peuple japonais une progression sans précédent de son niveau de vie, ce progrès a été chèrement payé : comme s’il n’y avait que des gagnants et pas de coût social...



Satoshi nous montre le contraire en livrant le fruit de ses enquêtes de terrain en trois parties : la réorganisation de l’un des fleurons industriels japonais, l’industrie navale ; les stratégies du patronat et de l’état pour abattre les syndicats ; l’industrie forestière en Hokkaido.



Au programme, surexploitation (notamment des entreprises de sous-traitance comme le décrira aussi L’Hénoret) et répression syndicale.



Rien de nouveau sous le soleil capitaliste, puisque Satoshi décrit le sacrifice des ouvriers sur l’hôtel du rendement et de la croissance !

Il pointe l’un des problèmes principaux, l’absence d’une force de lutte, l’absence d’une résistance organisée car dans beaucoup d’entreprises, n’existe qu’un syndicat « maison », et si un autre syndicat, évidemment plus revendicatif existe, la direction essaie de le déloger ! Dans cette lutte, et dans le contexte économiquement difficile des années 70, les banques – qui bien souvent appartiennent au même groupe que l’entreprise – sont des partenaires de poids : elles ferment les crédits, condamnant les entreprises (suspension des commandes), et la faillite devient « un instrument de régulation du personnel ». (p. 109) : on laissera le choix (!) entre le départ volontaire en retraite ou le licenciement. Ces années de crise illustrent ce que l’auteur dénonce comme « la futilité de la production capitaliste » (p. 50) : des outils industriels surdimensionnés pour être plus compétitifs mais, qui serviront si peu.



La deuxième partie, tout en montrant la connivence des grands groupes et des banques, raconte également la solidarité, la résistance et la conscientisation des ouvriers : « il faut avoir une vision de classe » dit un des ouvriers que rencontre Satoshi. Les portraits de ces hommes sont d’ailleurs nombreux dans le livre. C’est dans l’action qu’ils prennent conscience de leur appartenance à la classe ouvrière et de leurs intérêts propres.

De la résistance à l’autonomie il n’y a qu’un pas que franchissent certains dans leur usine en faillite : la gestion autonome de la production étant pris en charge par les ouvriers. (Notons que ce n’est pas le terme d’autogestion qui est utilisé.)



Dans la troisième partie le journaliste aborde notamment la question des maladies professionnelles dues à la mécanisation du métier, et la surexploitation des ressources.



Le Japon a aussi son histoire sociale, et ce livre paru en 1982 était là pour le rappeler.
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