AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sayyid Qutb (14)


Comment doit commencer alors l’opération de la résurrection islamique ?

Il est indispensable qu’une élite prenne cette décision et se mette en marche au milieu de l’anarchie qui règne sur la terre entière. Elle doit se mettre en marche en pratiquant par moments une sorte de solitude et en prenant contact par moments avec l’anarchie environnante.

Cette élite doit avoir d’autre part des jalons sur la route à parcourir, jalons qui lui montreraient la nature de son rôle, sa fonction réelle, le fond de son but, le point de départ de sa longue marche… et la position qu’elle doit prendre contre l’anarchie qui règne sur la terre entière. Cette élite doit savoir sur quel point elle doit rencontrer les gens et où elle doit s’en séparer. Elle doit aussi connaître ses particularités et celles de l’anarchie environnante. (p. 16)
Commenter  J’apprécie          91
L'Islam n'a pas pour particularité de changer la foi et la façon de vivre des gens seulement, mais il avait aussi pour tâche de changer leur façon de penser et de concevoir la vie, parce que la méthode islamique est divine et sa nature n'est pas compatible avec les méthodes temporelles faillibles et inefficaces.

Or nous autres humains, nous ne pouvons atteindre la conception divine et la vie divine et les comprendre que par une méthode de pensée divine aussi. Une méthode sur laquelle Dieu a voulu établir toutes les méthodes humaines, pour que la conception de la foi et la formation vitale des humains puisse aboutir.

Lorsque, nous considérons l'Islam comme une « théorie » à étudier, nous le dissocions de sa nature, de sa formation et de sa pensée divine et nous le soumettons aux méthodes de pensées humaines. Comme si la méthode divine était plus rétrograde que les méthodes humaines ! Et comme si nous voulions élever la méthode divine dans la conception est l'action pour qu'elle égale les méthodes des créatures ! Ce qui ne manque pas de danger. L'échec dans ce cas serait mortel.

La particularité de la méthode divine est de nous doter, nous, les auteurs de l'Appel à l'Islam d'une méthode de pensée particulière qui nous immunise contre les séquelles des méthodes de pensée idolâtres répandues sur terre, qui exercent des pressions sur nos esprits et marquent durement notre culture.

Si nous choisissons de traiter l'Islam avec une méthode de pensée étrangère à sa nature – parmi les différentes méthodes de l'idolâtrie – nous aurions dévié l'Islam de son chemin et éloigné de la tâche pour laquelle il est révélé ; et nous nous serions privés de la possibilité de nous sauvegarder de l'idolâtrie, monnaie courante à notre époque, et de la possibilité d'enrayer les séquelles de cette idolâtrie de nos esprits et de notre formation. La situation dans le cas présent aussi ne manque pas de danger et la défaite serait mortelle. (pp. 62-64)
Commenter  J’apprécie          70
Je n’ai pas voulu vêtir ces hommes-là d’un habit trop large, ni les décrire comme infaillibles, mais je veux réhabiliter chez les gens la foi dans la conscience morale de l’homme ; je veux aussi décrire cette époque-là de l’histoire des musulmans dans sa vérité que peut appréhender tout esprit ayant la prédisposition à aspirer vers cet horizon lointain.

Continuons à passer en revue des exemples de cette hypersensibilité régnant dans tous les domaines.

Voilà ‘Umar ibn al Khattab qui embrasse un portefaix pliant sous le poids d’une outre remplie d’eau ; son fils, indigné, lui demande : « Pourquoi as-tu fait ça ? » Il a répondu : « J’étais très satisfait de moi-même, alors j’ai voulu m’humilier ». Quelle fine sensibilité ! cet homme a ressenti un certain orgueil en son for intérieur à l’idée du califat, des conquêtes et de la gloire à venir, ce qu’il a trouvé détestable ; alors il s’est mis à se dénigrer au vu et au su du public, indiffèrent au fait qu’il était le calife dominant le monde arabe et la majorité des empires de Khosro et de César !

Et voilà le calife Ali ibn Abi Talib qui tremble de froid en hiver, vêtu d’un habit léger, alors qu’il détient le trésor de l’État, protégé par sa vigilance morale et son hypersensibilité.
(…)
Derrière ces modèles relatés se trouvent des dizaines et des centaines d’autres dans différents domaines et directions ; ceux-là nous suffisent pour désigner les horizons auxquels aspire l’Islam en purifiant la conscience humaine et en l’élevant, pour qu’elle transcende toutes les conjectures et les nécessités, l’amour de soi et de la vie, l’amour de l’argent et du prestige, pour qu’elle endure avec patience les efforts de vigilance permanente qu’il impose à l’individu et l’hypersensibilité qu’il provoque en lui pour lui garantir l’accès à ces horizons ! (pp. 251 & 254-255)
Commenter  J’apprécie          50
Ce qui dicte les valeurs et la morale de l’Islam c’est cette humanité. C’est-à-dire les caractéristiques qui distinguent l’homme de l’animal. L’Islam continue à renforcer ces caractéristiques et à les préserver dans les sociétés qui croient à ses principes. Qu’elles soient des sociétés qui traversent une impulsion agricole ou industrielle, qu’elles soient des sociétés provinciales qui vivent des champs ou des sociétés citadines et bien établies, qu’elles soient des sociétés pauvres ou riches. L’Islam élève les caractéristiques humaines et les préserve du risque de tomber au niveau animal. Puisque l’échelle des valeurs monte à partir du niveau animal jusqu’à la marche humaine. S’il advient – avec la civilisation matérielle – une rechute, on ne peut considérer cette société une civilisation et ainsi on ne peut l’appeler que sous-développement ou idolâtrie !

Lorsque la famille est considérée comme étant à la base de la société, et qu’elle s’édifie sur le principe du partage des rôles entre les époux, et lorsque le soin de la génération montante est confié à la famille, on peut considérer qu’une pareille société est civilisée. La famille qui suit cette règle au sein de la société musulmane est le milieu qui peut à juste titre développer les valeurs et la morale humaines, comme nous l’avons signalé dans le précédent article. Ces valeurs et cette morale ne peuvent voir le jour au sein d’aucune unité autre que l’unité familiale.

Par contre, lorsque les liaisons sexuelles libres, comme ils les appellent, et les naissances illégales, sont la base de la société, lorsque les liaisons entre les sexes se nouent sur la base de l’amour du vice, de l’élan et des passions et non sur la base du devoir, du partage des rôles au sein de la famille, lorsque le rôle de la femme se borne à la toilette, au flirt et à la coquetterie et qu’elle abandonne sa tâche essentielle qui consiste à prendre soin de la nouvelle génération, lorsque la femme préfère être une hôtesse dans un hôtel, sur un bateau ou à bord d’un avion, ou que la société préfère la voir dans ce rôle, lorsqu’elle dépense son énergie dans la production matérielle et l’industrialisation des objets au lieu de dépenser dans la production humaine parce que, à ce moment la production matérielle est plus rentable et plus chère que la production humaine… lorsque cela arrive, il est convenu d’appeler cela sous-développement de la civilisation du point de vue humain, ou d’appeler cela, selon le terme islamique, idolâtrie. (pp. 166-168)
Commenter  J’apprécie          50
La littérature ou l’art dérivé de la conception islamique de l’existence peut parfois traiter des moments de faiblesse humaine, mais il ne s’y arrête que le temps qu’il faut pour élever l’humanité, la tirer de l’abîme de ces moments, et la libérer des chaînes et du poids de la nécessité ; ce faisant, ce n’est pas sous l’effet du sens étroit de la notion de morale qu’il le fait, mais sous l’influence de la conception islamique de la vie, de la tendance naturelle de l’Islam lui-même à renouveler la vie, à l’élever, sans se contenter de l’état réel où elle se trouve à un moment donné.

La vision islamique ne croit pas dans la négativité de l’homme sur cette terre, ni à la banalité de son rôle dans le renouveau et l’élévation de la vie ; par suite, la littérature ou l’art selon cette conception, n’exalte pas la faiblesse ni la carence ni la déchéance de l’être humain et ne comble pas le vide de son existence en faisant miroiter le mirage des plaisirs sensuels ou en suscitant l’envie qui n’entraîne que l’angoisse, le désarroi, la jalousie et le négativisme ; mais il exalte plutôt l’aspiration à la transcendance, à la sérénité et comble le vide de son existence et ses sentiments par les objectifs qui les renouvellent et le subliment, que ce soit dans la conscience de l’individu ou dans la vie de la société.

Les sermons moraux ne sont pas le moyen en usage dans la littérature ou l’art dérivé de la conception islamique, c’est là un moyen rudimentaire et primitif, et en tout cas pas une œuvre d’art.

De même la fonction de cette littérature ou de cet art n’est pas de fausser la personnalité humaine ou le réel vécu, ou de présenter une image idéale et fausse de la vie humaine. C’est plutôt la description véridique des facultés cachées ou visibles de l’homme, de même que l’exactitude dans la définition des objectifs d’une existence digne d’un monde humain et non d’un troupeau de loups ! (pp. 382-383)
Commenter  J’apprécie          40
إن فكرة الموت ما تزال تخيل لك، فتتصورينه في كل مكان، ووراء كل شيء،
وتحسينه قوة طاغية تظل الحياة والأحياء، و ترين الحياة بجانبه ضئيلة واجفة مذعورة. إنني أنظر اللحظة فلا
أراه إلا قوة ضئيلة حسيرة بجانب قوى الحياة ائزاخرة الطافرة الغامرة، وما يكاد يصنع شيئآ إلأ أن يلتقط الفتات
الساقط من مائدة الحياة ليقتات!... مد الحياة الزاخر هو ذا يعج من حولي .... كل شيء إلى نماء وتدفق
وازدهار.. الأمهات تحمل وتضع، الناس والحيوان سواء، الطيور والأسماك والحشرات تدفع بالبيبض المتفتح
عن أحياء وحياة.. الأرض تتفجر بالنبت المتفتح عن أزهار وثمار.. السماء تتدفق بالمطر، والبحار تعج
بالأمواج.. كل شىء ينمو على هذه الأرض ويزداد!.
بين الحين والحين يندفع الموت فينهش نهشة و يمضي، أو يقبع حتى يلتقط بعض الفتات الساقط من مائدة
الحياة ليقتات!.. والحياة ماضية في طريقها، حية متدفقة فوارة، لا تكاد تحس بالموت أو تراه !!
قد تصرخ مرة من الألم، حين ينهش الموت من جسمها نهشة، ولكن الجرح سرعان ما يندمل،
وصرخة الألم سرعان ما تستحيل مراحآ.. و يندفع الناس والحيوان، و الطير و الاسماك، الدود و الحشرات،
العشب و الأشجار، تغمر وجه الأرض بالحياة والأحياء!.. والموت قابع هنالك ينهش نهشة ويمضى ... أو
يتسقط الفتات الساقط من مائدة الحياة ليقتات!!.
الشمس تطلع، والشمس تغرب، والأرض من حولها تدور، والحياة تنبثق من هنا و من هناك.. كل
شيءإلى نماء.. نماء في العدد و النوع، نماء في الكم والكيف.. لو كان الموت يصنع شيئآ لوقف مد الحياة!..
ولكنه قوة ضئيلة حسيرة، بجانب قوى الحياة الزاخرة الطافرة الغامرة...!.
من قوة الله الحى... تنبثق الحياة وتنداح!!.
Commenter  J’apprécie          40
L’Islam fait de la compassion humaine un principe absolu qui ne se limite pas à ses frères en religion, et le Coran dit :

« Dieu ne vous défend pas la bienveillance et l’équité envers ceux qui n’ont point combattu contre vous pour cause de religion, et qui ne vous ont pas bannis de vos foyers ; Il aime ceux qui agissent avec équité. » [Sourate ‘’Mise à l’épreuve’’, verset 8]

Le Prophète a dit : « Ayez pitié des habitants de la terre et Celui qui est au ciel aura pitié de vous. » [Rapporté par Abu Dawûd et Al-Tirmidhî]

Il a ainsi fait de la commisération réciproque entre les hommes un idéal élevé, dépourvu de tout sectarisme religieux.

Il va encore plus loin en étendant le devoir de compassion à tout être en qui palpite la vie. Le noble prophète de l’Islam a dit : « Un homme qui cheminait fut pris d’une grande soif. Il trouva un puits dans lequel il descendit pour boire. Quand il en ressortit, il vit un chien haletant qui mangeait de la boue pour étancher sa soif. L’homme se dit : ‘’Ce chien est en proie à une soif semblable à celle que je viens d’éprouver.’’ Il redescendit dans le puits, puisa de l’eau avec sa chaussure qu’il prit entre les dents pour remonter et donna à boire au chien. Dieu le récompensa et lui pardonna ses pêchés.’’ Ses compagnons demandèrent alors au Prophète : ‘’Serons-nous récompensés si nous sommes compatissants avec les animaux ?’’ Il répondit : ‘’Vous serez récompensés pour avoir bien traité tout être vivant.’’ » [Rapporté par Al-Bukhâri et Muslîm]

Il a aussi dit : « Une femme est allée en enfer à cause d’une chatte. Elle l’a attachée, ne lui a pas donné de nourriture et ne l’a même pas laissée manger ni larves ni insectes grouillant dans la terre. » [Rapporté par Al-Bukhâri]

Car la compassion, en Islam, est le fondement de la foi et sa manifestation ; elle est la preuve que cette religion a touché les consciences et s’y est insinuée.

C’est pour cette raison que l’Islam incite l’individu à faire la charité et à être généreux, qu’il suscite chez lui l’envie de faire des dons volontaires et gratuits dans l’attente que Dieu manifeste sa satisfaction, le dédommage dans ce bas-monde et le récompense dans l’autre, et pour que lui soient épargnés la colère de Dieu, sa vindicte et son châtiment. (pp. 122-123)
Commenter  J’apprécie          30
L’Islam est la religion de l’union entre toutes les énergies existant au sein de l’univers, il est la religion de l’unité : unicité de Dieu ; fusion de toutes les religions en une seule, celle de Dieu ; union des prophètes qui ont tous prêché cette même et unique religion depuis l’aube des temps :

« Toutes ces religions n’étaient qu’une religion ; Je suis votre Seigneur, adorez-Moi. » [Sourate ‘’Les Prophètes’’, verset 92]

L’Islam est la religion de l’unité entre les pratiques cultuelles et les relations sociales, entre la foi et la loi, entre le spirituel et le matériel, entre les valeurs économiques et les valeurs morales, entre la vie sur terre et celle dans l’au-delà, entre la terre et le ciel.

C’est de cette formidable unité que découlent ses lois et ses prescriptions, ses directives et ses astreintes, ses règles en matière de gouvernement et de gestion des finances, de partage des richesses et des créances, de droits et d’obligations. Ce premier et important principe s’applique à tous les êtres et à tous les aspects de la vie.

C’est en comprenant ce caractère universel de la conception islamique de la divinité, de l’univers, de la vie et de l’humanité, que nous pourrons appréhender les grands traits de justice sociale en Islam.
(…)
La vie, telle que l’Islam la conçoit, c’est la compassion partagée, l’amitié réciproque, l’entraide et la solidarité basée sur des fondements clairs et des règles bien établies, en particulier entre les musulmans et plus généralement entre tous les représentants de la race humaine (…) c’est en adoptant ces deux principes directeurs : l’unité absolue dans l’équilibre et l’harmonie, d’une part, et la solidarité universelle entre individus et groupes, d’autre part, que l’Islam mène à la réalisation de la justice sociale, tout en tenant compte des traits caractéristiques et essentiels de la nature humaine et sans faire mine d’ignorer ses capacités réelles. (pp. 44-47)
Commenter  J’apprécie          30
Le Messager-Envoyé de Dieu – que les bénédictions et les salutations divines soient sur lui – est venu prêcher l’Islam, alors que la société arabe ne connaissait ni partage égal de fortune, ni justice. Une petite minorité avait en effet la haute main sur les finances et le commerce, pratiquait l’usure et multipliait ainsi ses gains et sa richesse ; et à côté se trouvait une grande majorité qui se débattait dans le besoin et la faim. Ceux qui possédaient la fortune jouissaient du même coup de la noblesse et du rang ; quant à la grande majorité, elle n’avait ni fortune ni honneur.

Il serait facile de dire que Mohammad aurait pu à ce moment faire une révolution sociale, et déclarer la guerre à la classe des notables féodaux, pour rétablir l’équilibre des classes et donner une partie de la fortune des riches aux pauvres.

On aurait pu dire aussi que si le Prophète avait engagé cette lutte, la société arabe se serait partagée en deux. La grande majorité se serait alignée à ses côtés pour combattre et remuer le joug de la fortune, de la noblesse et de la puissance de la minorité, plutôt que d’aligner tout le monde contre l’Appel à « il n’y a de dieu qu’Allâh » à ce moment, car ceci n’a été compris que par quelques personnes guidées par Dieu !

On aurait pu dire aussi que Mohammad aurait pu avoir en premier lieu le soutien de la grande majorité qui se serait soumise à Lui. Ainsi il aurait pu vaincre la minorité et l’aurait soumise à son autorité à son tour. Avec sa nouvelle position et sa nouvelle puissance, il aurait pu imposer plus facilement la foi de l’Unité divine pour laquelle Dieu l’a choisi.

Mais Dieu, Le Très-Haut, que rien ne dépasse, ne l'a point orienté dans ce sens. Dieu savait en effet que l’issue n’était pas là. Il savait que la justice sociale devait émerger de la croyance totale d’une société qui croit en Dieu et en Son unicité. Une société qui accepte sans contrainte ce que Dieu décide pour le partage égal des fortunes, et l’égalité de tous, et recherche l’obéissance à Dieu dans ce qu’il ordonne le bien. Et ainsi, les cœurs ne se rempliront ni d’envie, ni de haine, et les affaires ne seront pas dirigées par le sabre, le bâton, la violence, et le terrorisme ! Les cœurs et les âmes ne seront pas impurs, comme cela se passait dans les structures qui ne reposaient pas sur la croyance en l’unicité de Dieu ! (pp. 39-41)
Commenter  J’apprécie          30
Les esclaves avaient la possibilité de s’élever aux plus hauts degrés de la gloire, dans tous les domaines (…) c’est avec ce même esprit que les musulmans considéraient les artisans ; l’ouvrier manuel était respecté et non honoré, non pas d’une façon abstraite, mais dans la vie réelle et quotidienne ; la dignité de l’artisan n’était jamais méprisée, quel que soit son métier ; tout travail avait son mérite, sa noblesse et aucun métier n’empêchait celui qui l’exerçait d’apprendre et d’exceller dans le savoir, d’être reconnu comme maître dans son art et d’être respecté.

Abou Hanifa était fabricant de soie, et beaucoup de savants en théologie et en jurisprudence après lui étaient soit des commerçants soit des artisans.

Ainsi, l’imam savetier Ahmed Ibn Omar Ibn Mouheir, dont le père était le disciple de Mohammad et de Al Hassan, les compagnons d’Abou Hanifa, rédigeait l’ouvrage Al Khiraj à l’intention du Mouhtadi Billah : ses livres étaient excellents en théologie, quoiqu’il subsistât de son métier de savetier.

Et voilà El Qarabissi qui vendait des vêtements et El Qaffal dont les mains portaient les cicatrices de son métier, la fabrication des verrous ; et Ibn Qatloubigan qui travaillait comme couturier, Al Jassas, le grand cheikh de son temps, était plâtrier. On cite aussi al Saffar (qui vendait des ustensiles en cuivre), Assaydalani (qui vendait des parfums), Al Halawani (dont le père vendait les pâtisseries), Al Daqa, Assabouni, Annialy, Al Baqali et Al Qadouri, et beaucoup d’autres, témoignent à travers les époques, et dès que l’aube de la civilisation islamique s’est levée, que cette nation a réalisé, dans les premiers temps, ce que le monde occidental a eu beaucoup de peine à réaliser pendant des dizaines de siècles, et qu’il n’y a pas de métier noble et de métier vil, mais qu’il y a des hommes nobles et des hommes vils.

Mais ce niveau d’égalité humaine ne saurait être appréhendé à sa juste valeur, si l’on ne savait pas comment la société musulmane trait les grands des classes supérieures ; il ne suffit pas que les gens de classes inférieures y soient respectés et puissent devenir des maîtres, mais il faut aussi que les grands soient placés au même niveau qu’eux et qu’ils ne leur soient supérieurs que par le travail, rien que par le travail, et non point par leur origine et leur naissance, par leur prestige et la fortune ! (pp. 258-260)
Commenter  J’apprécie          20
Ce qui ajoute à la noblesse de cette solidarité sociale dans l’histoire de l’Islam est qu’elle dépasse le cercle de l’appartenance religieuse pour s’étendre à toute l’humanité.

‘Umar s’enquit un jour d’un vieil aveugle qui mendiait et apprit qu’il était juif ; il lui dit : « Qu’est-ce qui t’a poussé à mendier ? » L’autre répondit : « Le tribut, le besoin et l’âge. » ‘Umar le prit alors par la main et l’emmena chez lui où il lui donna ce dont il avait besoin sur l’instant puis envoya dire au secrétaire au Trésor : « Tiens compte du sort de ce pauvre homme ; par Dieu, ce ne serait pas juste de le négliger dans sa vieillesse après l’avoir exploité dans sa jeunesse. Les aumônes sont destinées aux pauvres et aux misérables et celui-là est un des pauvres parmi les gens du Livre. » Il l’exonéra ainsi, dans sa misère, du paiement du tribut.

Sur la route de Damas, il passa un jour par les terres d’un groupe de lépreux chrétiens. Il ordonna qu’on leur fit l’aumône et qu’on leur donne à manger.

C’est ainsi que l’esprit de l’Islam a élevé ‘Umar vers les hauteurs du sentiment humain le plus noble depuis près de treize siècles. Il a fait de la sécurité sociale un droit pour l’homme indépendamment de sa religion ou de sa confession, un droit que n’entrave ni doctrine ni loi. (pp. 282-283)
Commenter  J’apprécie          20
L'Islam n'accepte pas de compromisavec l'idôlatrie , que ce soit du point de vue dela conception ou des situations résultant de cette conception.
Commenter  J’apprécie          10

بذرة الشر تهيج، ولكن بذرة الخير تثمر، إن الأولى ترتفع في الفضاء سريعآ ولكن جذورها في التربة قريبة
حتى لتحجب عن شجرة الخير النور والهواء، ولكن شجرة الخير تظل في نموها البطيء، لأن عمق جذورها في
التربة يعوضها عن الدفء والهواء...
مع أننا حين نتجاوز المظهر المزور البراق لشجرة الشر، ونفحص عن قوتها الحقيقية وصلابتها،
تبدو لنا واهنة هشة نافشة في غير صلابة حقيقية ... على حين تصبر شجرة الخير على البلاء، وتتماسك
للعاصفة، وتظل في نموها الهاديء البطيء، لا تحفل بما ترجمها به شجرة الشر من أقذاء وأشواك !...
Commenter  J’apprécie          10

عندما نعيش لذواتنا فحسب، تبدو لنا الحياة قصيرة ضئيلة، تبدأ من حيث بدأنا نعي، وتنتهي بانتهاء
عمرنا المحدود ..
أما عندما نعيش لغيرنا، أي عندما نعيش لفكرة، فإن الحياة تبدو طويلة عميقة، تبدأ من حيث بدأت
الإنسانية وتمتد بعد مفارقتنا لوجه هذه الأرض !!
إننا نربح أضعاف عمرنا الفردي في هذه الحالة، نربحها حقيقة لا وهمآ، قتصور الحياة على هذا
النحو، يضاعف شعورنا بايامنا وساعاتنا و لحظاتنا. و ليست الحياة بعد السنين، ولكنها بعداد المشاعر. وما
يسميه " الواقعيون " في هذه الحالة " وهما " هو في الواقع " حقيقة " أصح من كل حقائقهم!.. لأن الحياة ليست
شيئا آخر غير شعور الإنسان بالحياة. جرد أي إنسان من الشعور بحياته تجرده من الحياة ذاتها في معناها
الحقيقي! ومتى أحس الإنسان شعورآ مضاعفا بحياته، فقد عاش حياة مضاعفة فعلا...
يبدو لي أن المسألة من البداهة بحيث لا تحتاج إلى جدال !...
إننا نعيش لأنفسنا حياة مضاعفة، حينما نعيش للآخرين، وبقدر ما نضاعف إحساسنا بالآخرين،
نضاعف إحساسنا بحياتنا، ونضاعف هذه الحياة ذاتها في النهاية!.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sayyid Qutb (21)Voir plus

Quiz Voir plus

le cid

que veut dire "le Cid" en arabe

le chevalier
les amants
le seigneur

8 questions
50 lecteurs ont répondu
Thème : Le Cid de Pierre CorneilleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}