Sebastian Rotella -
Le chant du converti .
A l'occasion du Festival America 2014, rencontre avec
Sebastian Rotella autour de son ouvrage "
Le chant du converti" aux éditions Liana Levi. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par
Anne Guitton. http://www.mollat.com/livres/rotella-sebastian-chant-converti-9782867467363.html Notes de Musique : Ben Selvin's Orch. - I Wonder Where My Baby Is Tonight. ® 1925.
"Ne jamais sous estimer le pouvoir de la haine"
- Pour être franc, ce type est un peu fou.
- Il est honnête?
- Pas du tout. Quand je lui ai montré vos mandats et expliqué que les Américains voulaient la peau de Junior, ses yeux se sont transformés en dollars.
(Junior Caballero est un caid de la mafia Mexicaine)
L'avion sortit du champ de nuages et se retrouva au-dessus de la jungle.
La canopée était dense, irréelle et interminable, comme le reflet vert des nuages qui la surplombaient. Le jet descendit, encore et encore, sans qu'aucune trouée n'apparaisse dans cet océan végétal.
Au moment où il allait s'écorcher le ventre sur la cime des arbres, une piste atterrissage apparut.
C'était un minuscule aéroport Une petite tour de contrôle, un terminal pas plus grand qu'une cabane. Mais la piste était assez longue pour accueillir un 747.
D’après le garde, l’homme aux bottes devait être la sentinelle chargée de protéger le labo.
- Il a un Mauser, ajouta-t-il. C’est une arme solide. Précise. La préférée des cocaleros. Avec de la dynamite.
- La dynamite ? répéta Pescatore.
- Ils en balancent partout, aussi tranquillement que si c’était des pétards.
Vivre à Lampedusa était un peu comme vivre dans le quartier de Playas de Tijuana, près de la plage, dans les années où la folie migratoire à la frontière mexicaine était à son pic, pensa Méndez. Profitez de la vue, si vous arrivez à ignorer le désespoir.
Le contraste entre les deux capitales ne cessait jamais de l'impressionner. Mexico était une métropole monstre, un labyrinthe fourmillant, rugissant et sordide. Mais il le comprenait. Il savait comment s'y repérer. Le plan urbain de Washington était propre, ordonné, d'une tranquillité saisissante. Mais ses façades impeccables dissimulaient un autre type de labyrinthe, la vaste machinerie du pouvoir américain. Ce n'était pas son territoire. Il lui fallait un guide.
- Oubliez tout ce que vous savez des prisons américaines, dit Aguirre en se retournant sur son siège. Vous n'avez rien vu de pareil. Les détenus ont des armes à feu. Des enfants vivent à l'intérieur. Les capos s'y construisent des maisons avec domestiques, gardes du corps et prostituées....
- Je connais la prison, répondit Puente d'un ton neutre.
Aguirre l'ignora.
- Méfiez-vous des gardiens. Les prisonniers vont vous harceler pour avoir de l'argent. Et ils vous diront tout ce qu'ils ont envie de vous faire. Encaissez. pas de regards dédaigneux. Pas de disputes idiotes. Et pour l'amour de Dieu, vous n'êtes pas dans votre pays, alors pas d'arme.
Fin du briefing.
"Quand viendra l’Apocalypse, il faudra se réfugier en Uruguay, parce que là-bas tout arrive avec cinquante ans de retard. »
Raymond avait dit que ce soir serait le grand soir.
Que ce soir, ils allaient passer à l’action. Frapper un grand coup.
Dans ses cauchemars, il entendait quelqu’un entrer mais ne parvenait pas à se lever pour protéger sa famille. Depuis cette époque, il avait un sommeil agité. Il se réveillait en sursaut, le cœur battant, incapable de savoir s’il y avait eu un bruit ou si son imagination lui jouait des tours.