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Citation de sebcazaudehore


La petite voiture se faufilait rapidement dans le trafic clairsemé. Treilhard regardait défiler les bâtiments anciens et élégants du front de Seine. Aujourd’hui où il pouvait sentir la Papouasie plus proche que depuis de nombreuses années, il perçut l’abîme qui la séparait de ces rues où une histoire millénaire pouvait se lire dans chaque pierre. Les Hulis, même depuis l’introduction de l’écriture par les premiers missionnaires, croyaient toujours en la mémoire individuelle et collective et ne paraissaient pas se résoudre à déléguer une partie de cette mémoire à leurs propres pierres. Depuis environ soixante ans qu’un premier contact les avait révélés au monde, seule une poignée d’anthropologues avaient pris soin de consigner cette mémoire. Une peur croissante avec chaque génération qui passait de la voir s’étioler et disparaître dans le néant de l’oubli. Treilhard sentait en lui cette part de mémoire, une partie d’un tout devenant cohérent dans un contexte humain. C’était cette part de mémoire qui s’était éveillée en présence de Wandipe Kari, essayant de retrouver la cohérence qu’elle avait perdue il y a plusieurs années de cela après le dernier retour vers la France, vers une nouvelle vie.
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